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Intimes convictions: Mémoires
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Intimes convictions: Mémoires
Livre électronique210 pages2 heures

Intimes convictions: Mémoires

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À propos de ce livre électronique

« A l'encontre de l'idée reçue, l'éloquence n'est pas faite d'effets de manches. C'était peut-être vrai il y a un siècle ou même un demi-siècle mais cela a totalement changé aujourd'hui. J'ai eu la chance d'entendre de grandes plaidoiries, des plaidoiries que je qualifierais de "monumentales", énoncées d'un ton simple, sans formules "magiques", sans accents tonitruants, sans références littéraires, mais prononcées avec une foi et une ferveur contenues.
Je n'hésite pas à dire, au terme de ma carrière, que les plus belles plaidoiries que j'aie entendues furent les plus simples et, presque toujours, les plus efficaces.
J'espère avoir l'occasion de revenir sur cet aspect des choses ; je suis convaincu, en effet, que la plupart d'entre vous se font une fausse idée de la manière dont est exercée la profession. Une idée que je n'hésite pas à qualifier de caricaturale.
Bien sûr, il existe des avocats malhonnêtes, des avocats qui plaident mal. Il existe aussi des médecins malhabiles, des notaires véreux, etc., mais je me refuse à croire qu'ils représentent la majorité de leur profession.
Le plus grand plaisir que vous puissiez me faire après la lecture de ces lignes est de vous rendre un jour dans un Palais de justice. Je crois que la plupart d'entre vous (sauf ceux qui y sont contraints ... mais je ne pense pas non plus que ce soit la majorité) n'ont jamais mis les pieds dans une salle d'audience. » E.V.

Voilà comment un des plus grands -surtout un des plus respectés- avocats aux Assises de Bruxelles nous prend par la main pour nous faire partager les souvenirs de ses affaires criminelles les plus marquantes.
On ne peut s'empêcher d'être ému, parfois révolté, souvent bouleversé, à l'exposé de ces cas extrêmes. On en sort conscient qu'il faut à ces "défenseurs des causes perdues" une dose de courage et d'abnégation pour ne pas être ébranlés dans leur foi en l'humanité. On se rend compte aussi combien ces humanistes sont les garants de l'éthique, de nos valeurs, à commencer par celle de la démocratie.
« En ce qui nous concerne, écrit Jean Terlinden (président émérite à la cour d'appel de Bruxelles) dans son avant-propos, nous avons conclu de nos carrières respectives la certitude qu'une justice sans avocat ne serait qu'une caricature permettant toutes les injustices et toutes les barbaries. Le terme "justice" s'appliquant aussi bien à toute la procédure préalable au jugement, qu'au jugement lui-même. »

À PROPOS DE L'AUTEUR

Éric Vergauwen, né à Ostende le 5 avril 1936, obtient trois licences en droit à Louvain et étudie la criminologie et les sciences économiques appliquées. Avocat depuis 1959, il s’est spécialisé en droit pénal. Outre ses nombreux voyages à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie, en Israël, aux États-Unis et au Burundi, il séjourne aussi au Zaïre en juin 1982 pour défendre les membres de l’UDPS. Il nous fait partager ici ses expériences de grand avocat pénaliste.
LangueFrançais
ÉditeurLe Cri
Date de sortie10 août 2021
ISBN9782871067054
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    Aperçu du livre

    Intimes convictions - Éric Vergauwen

    AVANT-PROPOS

    C’est avec joie et avec la conviction de ne pas manquer à mon devoir de réserve que j’ai accepté cet avant-propos pour l’ouvrage de Me Vergauwen.

    Sa grand-mère et ma mère descendaient en effet de Théodore Verhaeghen qui, après avoir fait construire l’église de Boitsfort, a fondé l’Université libre de Bruxelles.

    Ces deux monuments, aujourd’hui à peine distants l’un de l’autre d’un couple de kilomètres, apportent la preuve d’une intelligence et d’une largeur d’esprit hors du commun dont il y a lieu d’être fier.

    C’est sans doute cette ascendance, lointaine certes, mais réelle, qui nous a amenés l’un et l’autre à être entièrement d’accord sur deux idées forces que nos carrières nous ont inspirées.

    Nous pensons en effet l’un et l’autre que la cour d’assises, c’est-à-dire la juridiction du peuple par le peuple, fait partie intégrante de la démocratie. Elle pourrait certes être simplifiée, par exemple en s’écartant de la rigidité souvent lourde de la procédure orale. On pourrait même concevoir de réserver à une juridiction criminelle à deux degrés, statuant sans jurés, la connaissance de la plupart des crimes, mais on ne peut concevoir de refuser au peuple souverain, statuant seul, comme aujourd’hui, la connaissance des faits commis sous l’empire de la force majeure décrite par l’article 71 du Code pénal.

    Nous sommes aussi d’accord pour estimer que la justice doit être le résultat de l’action du procureur qui poursuit et requiert, de l’avocat qui explique, minimise ou conteste et enfin d’un juge qui doit être à la fois proche et indépendant des deux parties.

    En ce qui nous concerne, nous avons conclu de nos carrières respectives la certitude qu’une justice sans avocat ne serait qu’une caricature permettant toutes les injustices et toutes les barbaries. Le terme « justice » s’appliquant aussi bien à toute la procédure préalable au jugement, qu’au jugement lui-même.

    Jean Terlinden

    Président émérite à la cour d’appel de Bruxelles.

    À Marie-Thérèse,

    ainsi qu’à tous mes enfants et petits-enfants,

     particulièrement Maëlle et Alexis

    PREMIÈRE PARTIE

    1936

    Pourquoi avoir intitulé ce chapitre de la sorte ?

    À cause du Front populaire ?

    À cause des sinistres bruits de bottes qui faisaient trembler l’Europe ?

    En voici la raison bien plus prosaïque. Je suis né le 5 avril 1936 et, pour moi, c’est ce jour-là que tout a commencé.

    Mes parents habitaient Ostende, qu’il était encore convenu d’appeler à l’époque « une coquette cité balnéaire ».

    C’est là que mon père me déclara à l’état civil en flamand — sans doute par distraction — et que je fus dès lors affublé des prénoms suivants : EriK (met een K), Koenraad (le prénom de mon grand-père paternel), Emiel (le prénom de mon grand-père maternel) et Ghislain (intraduisible) contre les maux de gorge et surtout contre la rage.

    Comme il se doit, je n’ai rien retenu de ma prime enfance. J’ai appris — des années plus tard — que mon grand-père paternel était venu me voir en cachette à la clinique d’Ostende.

    Pourquoi en cachette ? Parce que mes grands-parents étaient farouchement opposés au mariage de leur fils — qu’ils considéraient comme « le plus beau parti de Gand » — avec une personne de petite noblesse — de surcroît sans le sou.

    Mes parents décidèrent donc de se marier en Angleterre, où leur consentement fut reçu par un prêtre de Eastbourne.

    Lorsque j’appris — longtemps après — que les enfants nés à sept mois étaient placés en couveuse, je demandai à maman si j’avais subi ce sort-là. Elle me répondit par un haussement d’épaules, comme si j’avais posé la question la plus incongrue qui soit.

    En fait, mon premier souvenir remonte à l’anniversaire de papa. Nous nous trouvions dans la salle de bains lorsque papa me dit : « Aujourd’hui j’ai 29 ans ! » La scène se déroulait très exactement le 26 novembre 1939. J’avais à peine plus de trois ans et demi.

    Je l’affirme, cet épisode correspond à la réalité. Par contre, je ne me souviens pas avoir formulé un commentaire, j’en aurais d’ailleurs été incapable.

    Le 10 mai 1940, l’Allemagne attaqua la Belgique. Nous partîmes ce jour-là, maman, ma sœur et moi, ainsi qu’un ami de maman, pour échouer le soir même à Poperinge. Le seul souvenir saillant de cette journée — quelque peu scatologique — consiste en une violente diarrhée dont je fus la victime, une fois arrivé à destination.

    Peu après notre retour de France en Belgique, on nous plaça, ma sœur et moi, dans une école à laquelle je pense encore aujourd’hui en me disant qu’elle était épouvantable. Le matin, à jeun, on nous faisait ingérer une cuillère à soupe d’huile de foie de morue. Le tout à l’avenant et, en outre, des enfants grossiers, plus âgés que nous, contre lesquels je n’avais pas la force de me défendre.

    Je n’ai conservé de cette expérience que le souvenir de deux anecdotes.

    La première. Un beau jour, ma mère me demanda comment s’appelait la demoiselle qui dirigeait ma classe. Je lui répondis illico : « Mademoiselle Pareillement ». « Ce n’est pas là le nom d’une demoiselle », me fit observer maman. Elle insista pour savoir comment j’étais arrivé à ce nom.

    Ma réponse fut sans appel, tant j’étais certain de tenir le bon bout. J’expliquai en effet à maman que, lorsque nous nous mettions à table, la demoiselle nous souhaitait : « Bon appétit les enfants ! », et nous tous de répondre, la bouche en cœur : « Merci Mademoiselle, pareillement ! »

    La seconde. Je racontai à maman qu’on avait demandé aux enfants « débiles » de lever le doigt. Et maman de s’inquiéter de ma réaction. Je répondis que je n’avais pas levé le doigt puisque mon père s’appelait Étienne et non Émile (sic).

    Les deux mois de grandes vacances étaient agréables. Nous les passions chez nos grands-parents paternels, dans un ravissant petit château situé près de Gand, avec des poules, des canards, lapins, moutons, etc.

    La propriété me paraissait immense, alors qu’elle comptait seulements cinq hectares…

    Notre grand bonheur consistait à aller jouer tous les après-midi chez les petits voisins que nous ne devions « par chance » réinviter qu’une fois par mois ; « par chance », car nous étions affreusement intimidés.

    La libération de Bruxelles, sauf erreur de ma part, eut lieu le 3 septembre 1944.

    Deux mauvais souvenirs. Le soir du 3 septembre, je croisai dans la rue l’aumônier de la paroisse qui dit à papa, avec une fierté indicible : « Je viens d’administrer mon premier Allemand ! » Puis il continua son chemin tout réjoui. J’étais horrifié !

    Une huitaine de jours plus tard, l’école reprit. Tout semblait rentrer dans l’ordre, et moi je « shootais » dans toutes les boîtes de conserve que j’apercevais.

    Je traînais donc en route et, lorsque j’arrivai à la maison, maman me dit que papa était parti quelques minutes plus tôt pour rejoindre les troupes américaines, qu’il avait en vain attendu mon retour, etc. Maman déchargea ainsi sur moi toute sa mauvaise humeur ; je considérai la chose comme une injustice — je n’étais tout simplement pas au courant du départ précipité de papa.

    Je ne fus guère troublé par les procès de l’épuration. Je n’avais que huit, neuf, dix ans, et on me tenait tant bien que mal à l’écart de cette répression.

    J’aperçus toutefois dans Le Soir une photo de Goering qui s’était suicidé dans sa cellule. J’assistai aussi (au Cinéac) à l’exécution de von Ribbentrop. Là, je fus profondément écœuré, au point de réciter au pied de mon lit six Ave Maria. Cela se faisait encore à l’époque, en tout cas, moi je le faisais.

    Finalement, que retenir de ce qui précède ?

    À dire vrai, rien du tout, ou peu de chose.

    Une histoire, sans histoires. Rien en définitive que de très banal, sinon une existence sans doute semblable à celle de l’immense majorité de mes concitoyens. Mais comment expliquer ce qui va suivre, qui n’est pas vraiment de la même veine ?

    Enfance

    Les souvenirs que je vais relater reprennent dans le désordre les évènements que j’ai gardés en mémoire et qui concernent la période de ma vie où j’avais entre 4 et 11 ans.

    Ils n’ont aucune valeur de témoignage : je rapporte ce que j’ai vécu, ou cru vivre, sans la moindre certitude quant aux dates et je réaliserai au fur et à mesure de mon récit que celui-ci ne concerne pratiquement que moi, tant il est vrai que j’attribuais fort peu d’importance à ce qui se déroulait sous mes pas.

    J’ai fait allusion à mes grands-parents. Leurs caractères s’avéraient très différents. Bonne-maman était pieuse, ancienne, généreuse sans prodigalité et surtout des plus ennuyeuses, mais cela je ne le réalisai qu’a posteriori.

    Bon-papa se montrait très affectueux, bon vivant, adorant sa petite propriété dans laquelle il aimait se promener, boitant fort.

    Toutefois, bonne-maman et bon-papa avaient un point commun : ils adoraient par-dessus tout leur fils unique qu’ils croyaient promis aux plus grandes destinées.

    La vie s’écoulait paisible, sans heurts, mais quelque chose a tout fait basculer.

    C’est l’histoire du graisset. Nous étions en été. Bon-papa était assis sur un banc de ce que nous appelions pompeusement « le parc ». Comme à l’accoutumée, il récitait son chapelet — il égrenait tous les jours un chapelet pour les pauvres et un pour son fils.

    Mais, ce jour-là, il fut distrait par une grenouille qui sauta à côté de lui sur le banc. Il s’en empara et, à l’aide de la lame recourbée de son canif, lui coupa les deux pattes arrière, la laissant repartir ainsi, vivante !

    Je devais avoir six ou sept ans. À dire vrai, je ne fus pas horrifié par ce spectacle car je ne réalisai pas vraiment que la grenouille pouvait souffrir. Mais j’avais enregistré la chose…

    Lorsque je rentrai à la maison, à la fin des vacances, je racontai cet incident à maman. Elle me fit jurer que c’était vrai. Je n’hésitai pas, car j’ignorais tout à fait le parti que l’on pouvait tirer de pattes de grenouille. Le soir même — ou quelques jours plus tard, mais je suis presque certain que c’était le soir même —, j’entendis dans ma chambre des bribes de conversation en provenance du salon. Maman racontait à papa ce que je lui avais révélé, et mon récit l’avait fait souffrir. Elle adorait les animaux.

    Papa ne m’en souffla mot. Il ne m’en parla d’ailleurs jamais. Mais, à l’occasion d’un week-end passé chez mes grands-parents, il entreprit de raconter cette scène à bon-papa et de lui en faire le reproche.

    Mon grand-père jura ses grands dieux que j’avais tout inventé, que je n’étais qu’un sale petit menteur, etc. Je n’aurais évidemment pas dû être le témoin de cette conversation, mais j’avais une oreille qui traînait.

    Pas plus que papa, bon-papa n’évoqua jamais la scène devant moi. Mais, dès ce jour-là, j’ai perçu qu’il m’en tenait rigueur. Imperceptiblement, son attitude à mon égard s’est modifiée, et j’ai ressenti ce retrait jusqu’à sa mort en 1948.

    Je n’ai jamais osé livrer à personne ce que je raconte ici. Je ne puis vous empêcher de penser qu’il s’agit là d’un détail, mais je l’ai vécu comme une blessure, qui ne s’est jamais tout à fait cicatrisée.

    J’ai perçu de même, sans être en mesure de livrer ici des précisions infaillibles, que bon-papa affichait une préférence marquée pour ma sœur.

    En définitive, j’en ai voulu un peu à tout le monde, sauf à bonne-maman et à ma sœur Poussinette.

    J’en ai voulu à maman d’avoir révélé à papa ce que je considérais, d’une certaine manière, comme un secret, sans quoi j’en aurais parlé à tous les deux.

    Maman aurait dû se taire. Bon-papa s’est défendu comme il a pu et papa s’est contenté de rapporter à son épouse ce qui avait été dit, sans vraiment prendre parti.

    Comme quoi, l’histoire d’une grenouille !

    Je viens d’évoquer Poussinette : mon unique sœur. D’un an plus jeune que moi, elle a réussi à créer autour d’elle une belle unanimité tant elle a fait preuve dans toutes les circonstances de sa vie de gentillesse et de dévouement.

    Je crois pouvoir dire qu’elle n’en veut à personne. Sur ce point, je ne lui ressemble pas. Mais cela mis à part, nous n’avons jamais connu de sujet de friction. Tout au plus, ai-je ressenti jusqu’à l’âge adulte que papa et maman avaient une préférence marquée pour moi. Ils — surtout maman — ont toujours traité ma sœur comme une petite fille, mais elle ne s’en plaignait jamais.

    Lorsque je fus pensionnaire à l’école abbatiale de Maredsous, de mes onze à dix-sept ans, je ne rentrais chez moi qu’à l’occasion de la Toussaint et du carnaval, en plus, bien entendu, des vacances de Noël et de Pâques.

    À chaque retour, j’étais traité comme un dieu et ma sœur, qui était externe et revenait tous les jours à la maison, se trouvait reléguée à l’arrière-plan.

    Je ne lui ai parlé de tout cela que bien plus tard, alors que nous étions déjà tous deux mariés depuis de nombreuses années.

    Je lui ai raconté à cette occasion combien j’avais désagréablement ressenti l’injustice avec laquelle, selon moi, elle avait été traitée. Sa réaction ne me surprit pas : elle m’expliqua n’avoir jamais eu l’impression d’être un souffre-douleur, ni même laissée pour compte. C’est peut-être vrai, mais je continue à en douter aujourd’hui ; j’incline en réalité à mettre sa réaction sur le compte de son immense bonté, car elle ne voit le mal nulle part.

    C’est un sujet que, de commun accord, nous n’abordons plus. Elle, parce qu’elle ne le souhaite pas, et moi parce que je crains que mon insistance lui fasse de la peine.

    À l’école primaire, j’étais un élève d’un assez bon niveau, surtout sage comme une image. Un jour, en quatrième, l’un de mes camarades de classe demanda au professeur ce qu’il en était de saint Nicolas. La réponse fut un cri unanime de tous les élèves : « Mais saint Nicolas, c’est les parents ! ». Voilà comment j’appris la vérité sur ce point. Le soir même, de retour à la maison, je demandai aussitôt à maman ce qu’il en était au juste. Elle me confirma que j’avais été, d’ailleurs par gentillesse, trompé sur l’identité du saint homme. Elle profita de l’occasion pour m’expliquer comment naissaient les enfants. Pas moins, pas plus. Je ne compris pratiquement rien à son exposé et la seule question que je lui posai fut : « Les enfants naissaient-ils tout habillés ? » Ma libido était encore embryonnaire…

    Voici une autre anecdote, avec le même professeur de quatrième (il s’appelait le frère Albert-Marie — je ne me souviens plus de son nom de famille, mais je tiens à le citer parce que je lui en veux toujours…). Un élève était arrivé en retard en classe à l’issue d’une récréation. Après l’avoir giflé, le frère Albert-Marie lui frappa la tête sur un banc, avec une force telle que le malheureux se mit à saigner et dut être conduit à l’infirmerie. Pourquoi cet incident s’est-il inscrit de manière indélébile dans ma mémoire ?

    Le seul

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