MENIE GRÉGOIRE, MA GRAND-MÈRE
Lorsque j’étais petite fille et que je me promenais avec ma grand-mère, il était rare que nous ne nous fassions pas arrêter par une inconnue fonçant sur elle, les yeux embués, les mains tendues. Je ne comprenais pas bien, alors, comment ces femmes pouvaient se permettre une telle familiarité. Ni ce que représentait pour elles Ce que je savais, en revanche, c’est qu’elle n’était pas comme les autres grands-mères. À 65 ans, elle se rendait chaque jour au sur ses talons vertigineux, les ongles laqués de rouge, le trait de liner impeccable, lorsque les publicités de l’époque vantaient les qualités d’une mamie Nova replète, tablier sanglé, bas de laine, prête à dégainer ses casseroles pour assumer le rôle qui lui était assigné. Ma grand-mère est née Marie Laurentin, à Cholet, le 15 août 1919, le Elle y grandit dans une famille très traditionaliste, entre une sœur et trois frères dont deux épousèrent la
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