Respirer et renaître

Par Georges-Henri Arenstein

Savons-nous que la respiration est la clé de tout ? Meilleure santé, meilleure vie, meilleure façon de goûter totalement l’instant et même de vaincre de nombreuses angoisses ?
Une des techniques pour maîtriser cette clé est la pratique du rebirth. Rien de complexe ni de menaçant dans cette démarche. Le rebirth, considéré dans ce guide comme un synonyme de « palingénésie », signifie « respiration consciente ».
Cet ouvrage propose une introspection explicative de cette technique. Des adeptes du rebirth témoignent. Des intervenants démystifient cette prise de conscience particulière.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions du CRAM
• Date de sortie: 18 sept. 2019
• ISBN: 9782897212285

Georges-Henri Arenstein

Georges-Henri Arenstein, psychologue, a enseigné à l’UQAM durant trente- neuf ans, jusqu’en 2015. Il maintient toujours une pratique privée. Auteur de divers ouvrages portant notamment sur la zoothérapie, la communication authentique entre les humains et les animaux, il anime des groupes de développement axés sur l’expression des émotions, la communication claire et la guérison des blessures d’enfance. Il est aussi superviseur clinique dans un centre de réadaptation pour personnes alcooliques et toxicomanes. Dans cet ouvrage, qu’il cosigne avec Élodie Lavoie, il clarifie la puissance du rebirth comme instrument de connaissance de soi.

Aperçu du livre

Chapitre 1

Le rebirth? Une histoire insolite et amusante. Au début des années soixante, le jeune Léonard Orr avait l’habitude de fréquenter un spa et une piscine. Il avait aussi l’habitude de passer un certain temps dans le sauna pour relaxer. Il remarqua une pancarte sur laquelle ces mots étaient inscrits: «Ne pas dépasser vingt minutes.» Il s’était toujours soumis à cette consigne.

Pourtant, un jour, la curiosité l’emporta. Il se demanda ce qui pourrait se passer s’il dépassait le temps limite. Léonard Orr resta par conséquent volontairement dans le sauna plus longtemps que prévu. Au bout d’environ trente minutes, il se mit à haleter, les battements de son cœur s’accélérèrent et il fut pris de vertige. Il perdit presque connaissance. Puis il sentit que plusieurs bras le sortaient du sauna et l’allongeaient dans un corridor. Quelques secondes plus tard, Léonard eut une vision de sa propre naissance. Il se vit et se sentit sortir de l’utérus maternel et être reçu par le médecin. Il rapporta également avoir vu sa grande sœur présente dans la salle d’accouchement. Or, il avait toujours ignoré que sa sœur avait assisté à sa venue au monde. D’emblée, après cette vision, le jeune homme interrogea sa mère à ce sujet, et mentionna que ce jour-là – celui de sa naissance – sa sœur était vêtue de rouge. Est-il besoin de souligner la stupéfaction de sa mère? Celle-ci confirma les dires de son fils tout en se demandant comment il avait pu obtenir cette information alors qu’elle ne lui en avait jamais parlé.

Le jeune Léonard soupçonna alors qu’il venait de faire une découverte importante. Il répéta l’expérience tantôt seul, tantôt avec des amis. Léonard rapporta que plusieurs de ses amis eurent dans ce contexte des souvenirs partiels de leur naissance ou alors eurent des convulsions et des tremblements qui faisaient penser au passage du bébé dans le canal utérin.

Il y a lieu de préciser que ces premières expériences se déroulaient dans un climat de très haute tension émotive et à la fois de camaraderie. Ainsi naquit le premier postulat que vivre un moment prolongé de respiration dans la chaleur et dans l’humidité permettait de revivre une ou plusieurs phases de la naissance. Certains participants, toutefois, ne revivaient pas leur naissance, mais retrouvaient des souvenirs divers, les uns agréables, les autres désagréables. Ils croyaient que ces souvenirs étaient enfouis au fond de la mémoire.

Puis Léonard eut une intuition: il serait préférable de profiter de plusieurs séances à sec, par exemple sur un matelas, avant de s’exposer au rebirth mouillé.

Il s’ensuivit l’hypothèse qu’une intensification de la respiration produisait des effets spectaculaires, lesquels peuvent être récupérés en thérapie.

Le côté merveilleux et quasiment magique de tout cela orienta Léonard Orr vers la psychothérapie du souffle.

Par la suite, Léonard Orr greffa à cette découverte plusieurs concepts complémentaires: les «durs à cuire²», autrement dit, des traumatismes: la naissance, le syndrome de désapprobation parentale, les croyances négatives, la pulsion de mort, le karma des vies antérieures, le traumatisme de l’entrée à l’école, le traumatisme religieux et le traumatisme dû à la sénilité. Le traumatisme de la naissance est l’empreinte que laisse son jour de délivrance. Par exemple, si on naît avec l’aide de forceps, cela laissera des traces dans la psyché. Le syndrome de désapprobation parentale se passe lorsqu’un enfant remet constamment en question l’autorité parentale. Les croyances négatives sont un schème de pensée selon lequel tout est noir. Voir tout du côté négatif. La pulsion de mort est la pulsion d’autodestruction ou de destruction innée en soi. Le karma des vies antérieures constitue la réminiscence des vies passées, selon le concept personnel de la spiritualité de Orr. Les autres traumatismes sont dus à une expérience négative ou tout simplement à l’anticipation du côté négatif de l’expérience. Cela crée un mauvais présage, puis un mauvais souvenir.

Il y a lieu d’ajouter à cela l’importance capitale qu’accorda Léonard Orr aux quatre éléments constitutifs de la planète, à savoir la terre, l’air, l’eau et le feu. Léonard Orr considère que si les gens s’imprègnent fortement de ces quatre éléments, ils pourraient accéder à l’immortalité physique. Attention! Il ne s’agit pas ici de réincarnation, mais bien davantage de transfiguration³. En effet, Léonard déclara clairement: «Je ne vais pas mourir, je vais me transformer en lumière et continuer ma mission sur Terre.»

Pour vivre avec la terre ou la côtoyer, Léonard Orr recommande de marcher pieds nus, si possible sur du sable ou du gazon, ou à défaut, sur le plancher. Il est vrai qu’avec la vie en ville, avec les chaussures, les sandales, les tapis, marcher en contact avec la terre devient de plus en plus difficile. Mais on peut faire un effort et marcher pieds nus le plus souvent possible.

Pour vivre en harmonie avec l’air, Orr recommande bien sûr de respirer de l’air pur là où c’est possible. Il suggère aussi bien entendu de faire des rebirths sur une base régulière, et pourquoi pas, quotidienne.

Pour vivre en harmonie avec l’eau, Léonard Orr recommande de se baigner le plus souvent possible, une fois par jour dans une baignoire si on en a l’occasion. Sinon, la douche fera l’affaire. Pour les gens qui demeurent à proximité d’une rivière ou d’un océan, il leur est recommandé d’en profiter.

Pour vivre en harmonie avec le feu, Léonard Orr recommande d’allumer un feu dans la cheminée pour les personnes qui ont la chance d’en avoir une. Sinon, des bougies feront l’affaire même si leur effet est nettement moins grand.

Comme il faut reconnaître que ces quatre éléments fondamentaux de notre planète se sont perpétués pendant des millénaires, et ce, sans faiblir, il est permis de considérer que vivre en harmonie avec eux nous fera du bien. De là à considérer que cela nous permette de devenir immortels... il y a tout un pas à franchir.

Dès le début de la technique du rebirth, Léonard Orr publia plusieurs livres. Un en particulier fut rédigé avec une collaboratrice, Sondra Ray. Cet ouvrage très bien fait traite de la relation amoureuse et des processus pour effectuer des rebirths en couple. Un autre collaborateur, Phil Laut, publia un essai dans le même esprit.

Léonard Orr ajoute à ces techniques une dynamique d’abondance. Celle-ci consiste à modifier nos croyances irréalistes à propos de l’argent («Ce sont toujours les mêmes qui font de l’argent, l’argent est sale, les nantis ont sûrement fraudé pour accumuler des richesses, etc.»). Pour Léonard Orr, la dynamique d’abondance s’exprime par la rentrée et la sortie de l’argent, un peu comme l’air qu’on inspire et qu’on expire, un peu comme les aliments qu’on mange et qui sont expulsés. On s’approche ici des concepts psychanalytiques.

S’ajoute à cela une dimension spirituelle. Léonard ne cacha jamais qu’il était croyant, religieux. Tout au cours de son développement, il fut largement influencé par l’hindouisme et la méditation. Il s’y adonnait régulièrement et incitait les résidents de son centre à faire de même.

Léonard Orr se fait appeler Lenraja. Il demeure