L’impersonne: Trilogie des immanières
Par Patrick Harnay
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À PROPOS DE L'AUTEUR
Ancien libraire en banlieue, puis employé de base dans un grand groupe de presse, Patrick Harnay a été enseignant à l’école élémentaire et enfin directeur d'une école de l’éducation prioritaire. Au moment où sa ligne de vie bifurque, il passe alors quelques heures dans une université comme formateur-accompagnateur de futurs enseignants.
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Aperçu du livre
L’impersonne - Patrick Harnay
La Figure de N’être
Mon âme est maelström noir, immense vertige autour du vide, aspiration d’un océan sans fin vers un trou dans le néant.
Fernando P.
La Figure de N’être
C’est si peu
qu’il n’y pourrait ne pas être
que ce qu’il y a
que cette boule de feu
dans ce fouillis de naître
l’île de cela le flou de l’ensorcela
une âme sur la face
des pas sur la surface
amoindrie de ce sillon du petit
les griffes rouges de l’englouti.
C’est si peu
de penser que le ciel bavarde
qu’un quelconque y habite
de sa trame invisible
de sa ride de sa harde
à y aller trop vite
faire le cœur de sa cible
comme un songe-creux
c’est brûler de l’arbre de vie
comme tous ceux-là neige d’envie
c’est si peu mais le temps ne cesse d’alarmer… /
« La vie immédiate », Paul É
l’instant-multitudes
sans jamais croire vraiment que tout pouvait se saisir
tu as cessé de prendre le chausson de bienveillance
on ne peut sans fléchir, tu le sais, abandonner le grain de désir
les mots sous le paillasson, et le gris de la vaillance
sans se dire naïvement que tout peut recommencer
connaître la ligne du barbelé, les doigts sous l’emprise du maître
sait-il que tu as replié le cri rouge du passant de l’offenser
si on ne peut sans raison filer en douce de n’être, la source de la ressource
les hautes clartés de l’ourse décontenancée
sans interloquer le hasard dans ses moufles ensanglantées
tu as voulu défendre le passant des mains subalternes
deux trois turlupins désinvoltes qui signent dans l’ôter
on ne peut sans horizon creuser la promenade interne
sans envenimer la situation de ceux qui n’ont rien
tu t’es essayée semblable dissemblable, à des îlots de traverse
la main dans la main, de lucides phrases de vauriens
comme si le sillon avait des allures de haute berce
les flexitopiques ouvrent le repas des frugalités…
La Forêt Vide
Où est passé le Po-o-uli ?
tu marches en zigzag dans la couche de boue
la clairière du mourir ne pourra durer très longtemps
ils pensaient qu’il fallait descendre les arbres debout
une grimace qui va faire dissoudre le sol inconsistant
tu fais comme le poignard une encoche dans la vitre
pour que se murmure le flot, la larme de désir
pour que s’échappe la rature de l’oiseau du titre
on ne sait pas vraiment comment se ressaisir
tu déambules dans le commencement du désert
les choses glissent, la motte tente de résister
c’est un peu comme de dire, la flatterie des erres
que le « noir n’est pas un homme », crachat de liberté
les fanons dans l’ivresse de la tempête font ravage
au bout de fil tremblé l’araignée folle se détisse
certains se méfient de l’enthousiasme d’image
n’a-t-il pas été dit que l’échiquier au carré était complice
le château de cartes, Frantz, délabre incroyablement, et le mur se tache d’ombres abattues !
un champ d’arbres fait mur… /
« Nous travaillons à une lyse totale de cet univers morbide, Frantz. F » a-t-il murmuré.
Les miroirs désaffectés
les fièvres du masque déchirent la présence au monde
on se confine frayeur