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Hélicoïde
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Livre électronique250 pages2 heures

Hélicoïde

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À propos de ce livre électronique

Fin 1977 en République de Djibouti plusieurs Afars, victimes de la dépression qui a suivi l’indépendance ont un projet fou, se rendre en Afrique centrale pour enseigner l’Islam en passant d’abord dans des tribus afars d’Éthiopie, puis enfin au fond de la forêt tropicale. 38 ans plus tard un incident lors de l’envoi d’une équipe d’astronautes vers la station internationale, fait sortir dans l’espace un de ses ingénieurs de maintenance qui voit se rompre le lien de vie entre lui et la navette… Il est projeté dans l’espace et retombera sur Terre…
LangueFrançais
Date de sortie17 sept. 2015
ISBN9782312037783
Hélicoïde

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    Hélicoïde - Pierre St Vincent

    cover.jpg

    Hélicoïde

    Pierre St Vincent

    Hélicoïde

    LES ÉDITIONS DU NET

    22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03778-3

    Pensées

    Il est d’étranges événements qui ne sont pas tous relatés, il est des hasards qui ne dépendent pas des hommes, il est des histoires perdues qui ne seront jamais racontées, il y a les histoires inventées qui auraient pu se réaliser ou qui ne le sont pas encore…

    Le destin de l’homme est pour chacun un mystère ! Combien de temps faut-il pour bâtir une destinée hors du commun qui sera intégrée par l’Histoire ?

    Le temps qui nous accompagne n’est rien en comparaison de celui qui a peut-être eu un début et qui ne s’arrêtera pas, parce que l’une de ces créatures, dite « intelligente », aura accompli une mission sur la Terre ou dans le cosmos et aura laissé une infime empreinte.

    Dieu existera-t-il encore à l’extrémité du bout du bout ?

    *

    Prologue !

    Il y a eu pour chaque grand projet sur notre belle Terre, des hommes qui ont poussé leur raisonnement au-delà de la raison humaine ou scientifique et ceux qui n’attendaient rien de la réflexion, sinon de vivre tout simplement là où leur naissance les avait déposés, le nez dans un dur quotidien au sein de la nature.

    Il y a des humains qui n’ont vécu et ne vivent que par rapport aux préceptes de leurs Dieux et de leurs religions…

    Tout est ainsi depuis la nuit des temps, enfin, peut être pas tout à fait !

    Il y a les autres, philosophes, banquiers, ingénieurs, médecins, juges, commissaires, hommes politiques, militaires, P.-D. G., maîtres à penser qui portent la destinée de ces pays dits développés…

    Si vous observez ces derniers ils sont tous une fonction qui les transforme et leur donne un statut qui les met au-dessus du vulgum pecus.

    L’Histoire à venir ne sera bâtie encore une fois que sur cette constatation : le comportement de l’homme peut s’accommoder de toutes les situations lorsqu’il se trouve dans des circonstances hors du commun, hors de ses croyances, hors de son univers quotidien !

    Chapitre 1

    AFARS

    Juin 1977 La République de Djibouti avait gagné son indépendance plutôt pacifiquement, la langue et un brin de civilisation française avaient marqué son empreinte dans l’ancien Territoire des Afars et des Issas.

    L’Islam, pacifique progressait.

    Tadjourah, étalait mollement sa blancheur sur les côtes du Golfe d’Aden…

    La mer y était bleue, les pécheurs remontaient des pêches mirifiques sous un soleil de plomb. On était sur la corne d’Afrique, Rimbaud un siècle et demi plus tôt y avait fait un séjour et en était tombé amoureux…

    La colonisation avait surtout servi à la capitale Djibouti quelques kilomètres plus loin…

    Cette ville Blanche de Tadjourah était caractérisée par ses minarets, ses monts chauves et gris au loin et ce bord de mer au sable blanc…

    Plus loin il y avait Ambobo, une perle sauvage, et vers le nord-ouest en direction de l’Éthiopie il y avait Randa perchée sur ses montagnes. Les Faransawi (Français), à l’époque coloniale, s’y rendaient pour avoir un peu de fraîcheur pendant les vacances par des étés « de plomb »

    Tous ces lieux étaient des paradis peu touchés par la civilisation, surtout vers Randa.

    La ville de Tadj, calme et paisible avait reçu quelques éclats de la révolution pour l’obtention de l’indépendance. En son sein  vivaient les Afars.

    Ils conservaient, malgré leur nouvelle appartenance à l’Islam pour beaucoup, farouchement leurs habitudes rituelles et séculaires, leur « Dardar » le sultan, leurs règles de vie acquises durant des millénaires…

    *

    Les Afars avec leurs règles (Maqda), s’occupaient à résoudre leurs problèmes de police, de morale, de respect de la vie. Ils vivaient en harmonie avec la nature et se nourrissaient de leur (lah) bétail et se déplaçaient, pour ceux qui n’étaient pas devenus sédentaires, en longues caravanes de (gala) chameaux.

    La transhumance leur permettait d’accompagner le bétail qu’ils devaient nourrir au fil de longs voyages vers l’Ethiopie ou les pays frontaliers…

    Ils étaient issus de plusieurs tribus : (Illigler, Hassoba, Ablé (divisé en deux : data-ablé et assa-ablé), Adaili (tribu du sultan de Tadjourah), Haissamalé, Adnito, Arolasso, Seika, Farka, Takile, Adokom, Dabamela…), le Sultan était une sorte de Roi qui les fédérait.

    Les Afars ne se trouvaient pas seulement en République de Djibouti, mais leurs tribus considéraient que des territoires jusqu’à Awash en Éthiopie, leur appartenaient. Un territoire entier en Éthiopie portait le nom de ce peuple fier de ses traditions !

    Ils avaient un respect infini envers leur Dardar, car il effectuait des jugements selon leurs lois et non celles trop compliquées que les Français avaient voulues leur imposer.

    Le lac Assal apportait le sel journalier, lequel était l’objet de troc et était véhiculé par de longues caravanes spécialisées transportant le sel d’Éthiopie vers Djibouti en longues files vivant au rythme du jour et de la nuit…

    Au centre de cette ville il y avait un vieux café où les gens se réunissaient. Là des projets se bâtissaient dans la chaleur torride des mois d’été, en fait l’été durait de mars à novembre !

    On parlait de sa famille, des derniers ragots, de l’état de ses bêtes, ils parlaient de la pêche, de la sécheresse qui brûlait les quelques touffes d’herbes qu’il fallait aller chercher sur les hauts plateaux, on se séparait à l’heure de la prière… Le Khat cette herbe qui faisait oublier le présent circulait et personne ne prenait conscience des ravages qu’elle provoquait !

    On partait à la mosquée 5 fois par jour et Allah était leur Dieu. Les Français avaient essayé de leur vendre Jésus en tant que Dieu alternatif, mais dans le livre sacré écrit en Arabe que beaucoup ne comprenaient pas, il était écrit que Jésus était seulement un prophète… Le Coran était une « bible » dont les écritures avaient été dictées à Mahomet par Allah !

    Les missions catholiques étaient quand même appréciées car il y avait des médecins et des infirmières pour s’occuper des gens très malades, moyennant de petits services…

    *

    Qui avait converti ce peuple des Afars et des Issas à l’islam ? Mystère.

    De l’autre côté du golfe, il y avait l’Arabie Saoudite et le Yémen… et plein de grandes nations arabes…

    Ceci expliquait peut-être cela !

    On mourait jeune, le regard perdu dans d’autres mondes en d’autres lieux, Khaté par le mauvais sort…

    *

    Un événement unique se préparait sur la plage de Tadjourah où des Afars, tous cousins originaires de la tribu d’Ablé venaient se réunir quelques soirs… Ils allumaient un feu de bois et chacun apportait une part de nourriture.

    Leurs yeux noirs brillaient, ils parlaient fort et chantaient le nez vers les étoiles « le Hora » ou « le Lalee ».

    Le départ des Faransawi (Français) les avait fait réfléchir à la force de l’union. Mohamed Houssein Osman qu’ils avaient choisi comme chef, les avait convaincus de le suivre dans une aventure vers l’est vers les tribus aborigènes de la forêt tropicale…

    Ils devraient abandonner femmes et enfants et se procurer chacun comme base de leurs ballots, un vénéré Coran.

    Personne ne savait qui lui avait suggéré cette idée, mais chacun pensait que ce voyage serait moins cher qu’un pèlerinage à La Mecque et serait surtout bien plus utile au grand « peuple de tous les croyants musulmans. ».

    Une vingtaine était là ce soir et ils devaient prendre cette nuit du 10 novembre 1977, la décision finale de ce voyage, tout d’abord vers leurs frères Afars des lieux reculés de la République de Djibouti ainsi que d’Éthiopie, puis vers le fin fond de la forêt tropicale : la tribu Baka.

    Pourquoi Mohamed avait-il choisi cette tribu ? Mystère !

    *

    Mohamed et ses cousins avaient réussi à faire des études dans des établissements Français d’avant 1977.

    Ces études ne leur servaient à rien dans la ville, car, à part des postes de fonctionnaires, les autres cultivaient leur petit lopin de terre, partaient à la gillabi (pêche), élevaient poules, canards, chèvres et lapins, servaient de berger au cheptel du Sultan, extrayaient ou transportaient le sel du Lac Assal vers les villes… partaient en transhumances dans les montagnes vers Randa, mendiaient, commettaient des larcins…

    Beaucoup avaient repris les métiers où ils assistaient des boulangers, bouchers, selliers, forgerons, croque-morts !

    Les cousins et Mohamed, tenant compte de leur niveau du certificat d’études auraient pu prendre des fonctions importantes, comme percepteurs d’impôts, postiers, pompiers, voire Imam !

    Mais les places avaient été prises de force et quasi la majorité dans cette ville vivait chichement. Les gouverneurs Français et leurs sbires avaient vécu sur le dos des autochtones, mais il fallait le reconnaître, de petits emplois avaient été créés avant 1977 comme : chauffeur, cuisinier, garde, ils étaient souvent logés et nourris…

    *

    Ils vivaient la dépression qui avait fait disparaître la tutelle Française… Et les Faransawi avaient laissé des places libres qui ne pouvaient être remplies par les natifs Afars de Tadj.

    Que leur restaient-ils comme perspectives maintenant qu’ils avaient vu les Français occuper des fonctions enviables de très haut niveau comme députés, ministres, enseignants, docteurs, ingénieurs, architectes.

    À l’époque de la colonisation… oui ! Mais c’était fini ! Ils avaient frôlé malgré tout le confort et l’opulence des pays riches !

    Ils les avaient observés rouler dans de belles voitures, aller s’installer dans de belles villas le long de la mer… Ils avaient connu l’envie d’autres choses, auxquelles ils ne pouvaient accéder…

    Les seuls riches qui gardaient des privilèges, après le départ des Faransawi, étaient dans l’entourage du Sultan et constituaient sa cour et ses « ministres ».

    De nombreux emplois tournaient autour du palace luxueux du Dardar… Un reste de faste rituel !

    Les Dardars se succédaient familialement entre frères ou enfants et en cas de stérilité les cousins germains… Eux pouvaient aller faire de belles études à l’étranger !

    *

    Tenant compte de cette situation critique d’après colonisation, Mohamed Houssein Osman et ses compatriotes avaient décidé de quitter la ville et de transmettre leurs connaissances où ils pensaient être les plus utiles ; auprès de leurs frères Afars illettrés et auprès de frères noirs au fin fond de l’Afrique.

    Pour eux qui comprenaient l’arabe et le fransawi, ils allaient enseigner ces deux langues… Le Coran était une source de science et de bon sens inépuisable, selon eux et chacun devrait s’en munir, quitte à le voler ! On n’allait pas les punir pour de si petits vols, surtout pour une aussi bonne cause !

    L’un d’entre eux, Bachar venait d’avoir une idée de génie :

    « Et si on capturait l’Imam, ça nous éviterait de trouver des corans, je suis sûr qu’il n’y en a pas un seul en français à Tadj et l’Arabe ne nous est pas accessible à tous ! On n’a pas le temps d’aller à Djibouti en chercher un en fransawi ! ».

    Tous en chœur avaient trouvé l’idée ingénieuse !

    « Oui dit Abdelaziz, nous allons travailler pour Allah, prenons quelqu’un qui le connaît mieux que nous ! ».

    Certains souriaient à cette drôle d’idée. Ils ne se sentaient pas concernés !

    Ce soir Mohamed expliquait tout son plan à ses cousins et collègues ! Ces interruptions l’agaçaient, mais il devinait que s’il n’amendait pas ce projet de la capture de l’Imam, l’idée allait faire son chemin et il ne contrôlerait plus rien !

    « On en reparle demain, mais c’est une bonne suggestion ! » ;

    L’assemblée s’était tue devant l’acceptation implicite. L’instigateur de l’idée avait décidé déjà de le faire avec son voisin, à la dernière prière de la veille du départ !

    Mohamed devant le silence revenu, continua son projet…

    « Toi Ali tu te chargeras des chameaux, voilà l’argent pour en acheter 5 (3 mâles, 2 femelles) et fait attention à leur âge, on les accompagnera le temps qu’on en trouve de moins cher à Randa. Inch Allah »

    Ali avait eu ses directives. Il s’était éloigné de ses compatriotes. Il ne lui restait plus qu’à convaincre sa femme de s’occuper du quotidien à Tadj!

    «Toi Abdallah, « l’instituteur », il l’appelait ainsi parce que ce métier était son rêve, trouve-nous au moins trois livres en Français sur Voltaire ou Diderot ou Rimbaud… Un dictionnaire Anglais Français, arabe, Afar…

    Prends des livres avec des images pour leur donner une idée du monde où l’on vit… Trouve-nous des disques, des cassettes et un tourne-disque… Une batterie électrique… des piles !

    Pour le Coran je le rappelle, chacun devra en avoir un ! Nous allons apporter de la culture à de moins cultivés que nous… ».

    Mohamed s’était déjà approprié « ses peuples » dans l’échange qu’il imaginait : culture contre soumission, les Français l’avaient bien fait eux…

    « Toi Ahmed, ton père était berger alors tu nous ramèneras 3 chèvres et 1 bouc qui puissent nous faire des chevreaux un « ana’tu » et une « lema » et trois agneaux tendres pour nous nourrir les premiers jours. N’oublie pas tes flèches ton arc et ton couteau !

     Toi, Abdelaziz la boussole, les casseroles…

     Toi Bachar… et il confiait à chacun une mission !

    Les 20 présents sur la plage voyaient leur projet se préparer ! Ils ne pensaient qu’à s’occuper l’esprit, loin de la « chienlit » résultant du 22 juin…

    Mohamed leur avait déjà fait apporter ici toutes leurs économies…

    Il redistribuait l’argent après avoir fait de longues analyses de la somme récoltée et de ce qu’on pouvait immédiatement en tirer d’économique et d’utile…

    La date du voyage se rapprochait et ceux qui n’avaient pas osé en parler à leur famille sentaient venir les difficultés du départ, ils devraient abandonner leur mère âgée ; leurs femmes et leurs enfants, certains avaient dépassé la cinquantaine comme Basim et Abdelaziz…

    Mohamed leur disait à chaque fois : « Dites-leur que nous allons divulguer la parole d’Allah et que nous reviendrons chargés de gloire. »

    Tous en chœur ils rajoutaient :

    « Et il faut qu’on dise que nous reviendrons riches aussi, sinon nous nous ferions étriper au retour… ».

    Mohamed savait que selon sa pensée et pour implanter la religion, il fallait trouver des conjointes sur place, faire des enfants qu’ils élèveraient selon leurs préceptes… entrer dans une autre vie ailleurs à 2 500 km de là. Il savait que tous n’arriveraient pas au bout en Afrique tropicale dans la forêt. Il y aurait des malades, voire des morts !

    Lui était une force de la nature, célibataire, il n’envisageait pas de revenir mais il ne l’avait dit à personne… Il comptait sur le temps et sur Allah, et aussi sur le Dieu chrétien ; c’est pour cela qu’il avait demandé une bible à l’instituteur ! On ne sait jamais… s’ils passaient sur des terres où régnait Issa (Jésus) le prophète.

    Il savait aussi que parmi les vingt de ce soir, au moins la moitié préférerait leur pauvreté, leur dénuement ici à Tadj, car la mer les nourrissait. Ils savaient qu’il y avait de plus démunis qu’eux !

    Mohamed avait confié des missions à ceux en qui il avait toute confiance !

    Il comptait au moins sur les 10 à qui il avait confié les missions les plus compliquées…

    Pour ne pas

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