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Dérive: Meurtre dans la Cité ardente
Dérive: Meurtre dans la Cité ardente
Dérive: Meurtre dans la Cité ardente
Livre électronique97 pages1 heure

Dérive: Meurtre dans la Cité ardente

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À propos de ce livre électronique

Une nouvelle affaire commence pour l'inspecteur Convers après une découverte macabre en eaux liégeoises...

À Liège, le cadavre d'une étudiante est repêché dans les eaux froides de la Dérivation. L'enquête est confiée à l'inspecteur Convers, qui vient d'être promu dans la "Cité ardente". Dans sa recherche de la vérité, il sera confronté au corporatisme du petit monde universitaire et à la loi du "milieu" de la drogue. Heureusement, il sera aidé par une jolie Espagnole, Eva Martinez, qui suit des cours de français à l'université. Pourra-t-il permettre aux parents de l'étudiante de faire leur deuil en découvrant l'assassin de leur fille ?

Un polar troublant qui plante son décor dans la célèbre Cité ardente


EXTRAIT

Mais en automne, suivant un rituel immuable depuis des temps immémoriaux, c’était le jeu de billes qui était à l’honneur. Le plus fréquent était celui qu’on nommait dans la région liégeoise “al pote” ou “al fosse”2. Trois gamins s’affairaient, se disputaient la primauté et discutaient ferme les points, car le plus habile se réservait le droit de gagner les belles billes en verre strié de ses adversaires.
Vite lassés par leur jeu, comme tous les enfants, ils décidèrent ensuite de lancer des pierres, visant, qui une boîte, qui une branche dérivant au fil de l’eau. Ils aimaient voir l’objectif plonger dans l’eau, puis réapparaître. Ils étaient assez précis, les bougres !
Ils venaient de choisir un objectif assez imposant, lorsqu’un vieux qui promenait son chien vint s’appuyer au muret pour les voir jouer. Les gamins faisaient mouche presque à tous les coups.
D’abord admiratif, le vieux les encourageait, mais rapidement, il s’assombrit, car l’amas, en balançant, lui parut bizarre, inhabituel. A mieux y regarder, il commença même à s’inquiéter. Rapidement, il se dirigea vers l’”État-Major” afin de prévenir ses amis. Apparemment, tous en arrivaient à la même conclusion : c’était un corps.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Charles Mouton est un Liégeois qui a mené une carrière d'enseignant à la Ville de Liège dans le secondaire, tout d'abord, où il fut professeur de latin et de grec, puis, au niveau universitaire, où il enseigna en slavistique. Il a écrit plusieurs ouvrages et articles scientifiques. Libéré de ces obligations, il a pu s'adonner à l'une de ses passions, l'écriture, et plus spécialement le roman policier. Ses livres de chevet dans ce domaine : Ceux de Georges Simenon et d'Agatha Christie.
LangueFrançais
ÉditeurDricot
Date de sortie2 mars 2017
ISBN9782870955369
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    Dérive - Charles Mouton

    Chien.

    Prologue

    Les quais de la Dérivation¹ à Liège

    En ces temps insouciants, les vieux se réunissaient près du pont d’Amercœur, derrière le kiosque à journaux. Ils pêchaient quand c’était la saison, sinon discutaient, blaguaient, bref tenaient, selon leurs propres paroles, leur État-Major.

    Les enfants n’étaient jamais très loin de leur grand-père. Ils roulaient à patins ou à vélo sur la partie pavée du quai.

    Mais en automne, suivant un rituel immuable depuis des temps immémoriaux, c’était le jeu de billes qui était à l’honneur. Le plus fréquent était celui qu’on nommait dans la région liégeoise al pote ou al fosse². Trois gamins s’affairaient, se disputaient la primauté et discutaient ferme les points, car le plus habile se réservait le droit de gagner les belles billes en verre strié de ses adversaires.

    Vite lassés par leur jeu, comme tous les enfants, ils décidèrent ensuite de lancer des pierres, visant, qui une boîte, qui une branche dérivant au fil de l’eau. Ils aimaient voir l’objectif plonger dans l’eau, puis réapparaître. Ils étaient assez précis, les bougres !

    Ils venaient de choisir un objectif assez imposant, lorsqu’un vieux qui promenait son chien vint s’appuyer au muret pour les voir jouer. Les gamins faisaient mouche presque à tous les coups.

    D’abord admiratif, le vieux les encourageait, mais rapidement, il s’assombrit, car l’amas, en balançant, lui parut bizarre, inhabituel. A mieux y regarder, il commença même à s’inquiéter. Rapidement, il se dirigea vers l’État-Major afin de prévenir ses amis. Apparemment, tous en arrivaient à la même conclusion : c’était un corps.

    Les grands-pères des enfants les emmenèrent loin des lieux tandis que d’autres s’occupaient de prévenir les pompiers et la police.

    Une dizaine de minutes plus tard, les pompiers furent sur place avec leurs hommes-grenouilles, ainsi qu’une voiture de police. Alertés par les sirènes, les gens du quartier commencèrent à s’agglutiner, poussés par une curiosité morbide et malsaine. Ce n’était pas la première fois qu’on repêchait un noyé à cet endroit.

    Les plongeurs utilisèrent l’ancien rivage d’accostage des chalands pour amener plus facilement le corps sur la berge.

    L’odeur du cadavre dégoulinant et vaseux se mêla à celle des feuilles de marronnier en putréfaction.

    Peu de temps après, le médecin légiste arriva. A en juger par l’état de décomposition, le corps avait dû séjourner plusieurs jours dans l’eau. C’était une femme, que les policiers recouvrirent pudiquement d’une couverture.

    La foule, figée, resta compacte jusqu’au dernier moment, gênant même par sa présence l’arrivée de l’ambulance et les mouvements des ambulanciers.

    Quand le véhicule s’ébranla enfin avec sa triste cargaison vers le Centre Médico-Légal de la rue Dos-Fanchon, les gens restèrent encore sur place pour discuter, imaginer, supputer, prolonger l’instant et exorciser leur peur.


    1 La Dérivation est le canal de dérivation de la Meuse.

    2 La pote ou la fosse est le trou que les gamins font avec le talon de leur soulier, et qui est l’objectif à atteindre. Si la bille d’un adversaire s’y trouve, il faut l’en déloger pour l’obtenir.

    Chapitre 1

    Pour les Liégeois, l’Institut Médico-Légal de la rue Dos-Fanchon, c’était tout simplement la morgue ou Dos-Fanchon. Ces mots avaient la connotation effrayante et fantasmatique de tout endroit interdit et mystérieux pour le commun des mortels.

    Le peuple n’était pas loin d’imaginer qu’il s’y passait des scènes indescriptibles et des actes barbares que seuls quelques initiés, les légistes, pouvaient et savaient pratiquer.

    Le boucher en chef était le Docteur Pierre Moulin. Quand il officiait, ses collègues, par dérision, disaient que les cadavres devaient passer à la moulinette.

    Au risque de choquer, ce pragmatiste aimait à dire que les cadavres étaient comme des outils de travail, qu’aucun affect ne devait le perturber dans sa tâche, mais qu’il avait un grand respect pour ce que ces corps représentaient pour les gens qui les avaient connus et les aimaient.

    Pierre Moulin était un homme d’une quarantaine d’années, serein mais concentré. Cette concentration, où certains voulaient voir de la distance, ne lui venait-elle pas de sa longue coexistence avec la mort dans ce qu’elle peut avoir de plus horrible ?

    C’est lui qui fut requis pour s’occuper du cadavre retiré de la Dérivation. Un bracelet en or porté par la victime était gravé du prénom Madeleine. Outre cet élément tangible, ses conclusions ne pouvaient être qu’approximatives dans la mesure où la victime avait séjourné un laps de temps relativement long dans l’eau, probablement une semaine selon lui. Toutefois, le corps devait être celui d’une femme assez jeune. Apparemment, il n’y avait pas de traces de violence particulière. La mort était vraisemblablement survenue par noyade, mais s’agissait-il d’un accident, d’un suicide ou d’un homicide, impossible à dire pour l’instant. Il en saurait peut-être plus après l’autopsie.

    Il la pratiqua le jour même. Ensuite, il prépara minutieusement son rapport qu’il transmit au Parquet.

    * * *

    Après plusieurs mois passés à Manhay, où il avait assez brillamment contribué à l’arrestation de l’assassin de Fosse³, l’inspecteur Alexandre Convers avait été muté à Liège, à la VIIème division. Ses chefs avaient décidé de lui confier l’affaire de la noyée de la Dérivation.

    Il venait de recevoir du Parquet la copie du rapport du docteur Moulin :

    UNIVERSITE DE LIEGE

    INSTITUT MEDICO– LEGAL 39, rue Dos-Fanchon 4020 Liège

    COPIE

    Liège, le 19.10.74

    N° d’ordre Docteur P. MOULIN : 5235 Rapport médico-légal concernant : Madame X

    Je soussigné MOULIN Pierre, Docteur en Médecine, Docteur en Médecine d’Expertise, Licencié en Criminologie, Chargé de cours à l’Université de Liège, requis le 19.10.74 par Monsieur le Substitut du Procureur du Roi BIEMART, aux fins de :

    – me rendre quai d’Amercœur à Liège afin d’y examiner le corps sans vie de Madame X,

    – décrire les lésions qu’elle présente,

    – en déterminer la nature, l’origine et la cause probables,

    – faire tous prélèvements utiles à titre conservatoire,

    – réaliser un prélèvement osseux sur la personne afin de rechercher la présence de diatomées,

    – déterminer la cause du décès,

    – du tout faire rapport écrit et motivé.

    Ai accompli ma mission comme suit :

    FAITS DIRECTOIRES :

    Le corps sans vie de Madame X est découvert le 19.10.74, et repêché à l’endroit où des enfants l’ont vu flotter. Les services de secours n’ont pu que constater

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