Le XXIe siècle sera maritime ou ne sera pas. Telle est l'antienne de Philippe Metzger dans son livre opportun qui nous amène à interroger le globe pour savoir si la terre n'a pas avalé ses rivages et son grand large, lequel compose pourtant plus des trois quarts de la surface de la planète. Marin, ancien officier de marine, Metzger a une vue qui porte au loin, dans l'espace et le temps. Membre de la prestigieuse Société des explorateurs français, il a été l'un des experts du Livre bleu, cette feuille de route pour une politique maritime dans les années à venir. Et le constat est accablant, tant en matière de gestion des ressources halieutiques que de partage des eaux ouune sorte d'ONU de la mer. L'enjeu maritime, «pilier d'avenir (…) pour le monde», ne doit pas se situer à la périphérie de toute politique environnementale, mais en son coeur même. Ainsi convient-il de rappeler que les mers et océans représentent des capteurs du CO2 produit sur terre, dans une proportion de 30%. «L'avenir n'est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire», écrivait Henri Bergson. Metzger nous enseigne que le mot «avenir» est précisément l'anagramme de navire. «Il est grand temps de se tourner vers le large et d'y puiser des richesses autant qu'une philosophie, dans le respect d'une étendue qu'il nous reste encore à découvrir.» En amoureux de la mer, ce marin au vaste portulan s'affirme comme un écrivain. Après son voici , un singulier et vibrant plaidoyer pour les océans et des mers toujours à renouveler.
Le bloc-notes d'Olivier Weber
Sep 01, 2023
4 minutes
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