Science & Vie Junior

LES RÉFLEXES DE SURVIVANTS

ÀNew York, quand un avion vole en rase-mottes près des gratte-ciel, on n’aime pas ça. Le 15 janvier 2009, lorsque les occupants des immeubles qui bordent le fleuve Hudson voient filer sous leurs fenêtres l’Airbus du vol 1549 de l’US Airways, ils imaginent aussitôt un nouvel attentat comme celui du 11 Septembre 2001. En réalité, c’est un miracle qui leur passe sous le nez. Les deux réacteurs de l’A320 ont lâché quelques secondes plus tôt, pour cause d’indigestion d’oies sauvages. Aussi le capitaine Chesley B. Sullenberger dit « Sully », 57 ans à l’époque, tente le tout pour le tout. Cet ancien pilote de chasse a tout de suite compris qu’il ne pourrait pas rejoindre l’aéroport sans moteur. À part s’écraser en pleine ville, il n’a qu’une seule option : se poser sur le fleuve. La manœuvre demande adresse, chance et sang-froid. Sully possède le pack intégral. Après une lente descente en planant, la carlingue, bien à l’horizontale, touche l’Hudson dans une immense gerbe d’eau. Quand les gouttes retombent, l’avion flotte paisiblement sur le fleuve. Les 155 occupants n’ont plus qu’à sortir sur les ailes, où des ferries viennent rapidement les secourir. Bilan de l’accident : 0 victime, 1 héros pour l’Amérique. L’histoire est magnifique ; malheureusement, c’est un peu l’exception qui confirme la règle. À bord du vol 1549, 154 personnes se sont contentées d’attendre et d’espérer, pendant que Sully faisait tout le travail. Dans la plupart des catastrophes – tremblements de terre, incendies et même crashs d’avions –, la survie ne nous tombe pas toute cuite dans la bouche. Paul Barney, lui, un ferry qui traverse la mer Baltique entre la Norvège et l’Estonie. La mer est agitée, mais la traversée n’aurait pas posé de problème sans un « petit » oubli de l’équipage : la porte arrière, celle par laquelle entrent les voitures, n’a pas été relevée ! À 1 heure du matin, Barney, qui dort dans son sac de couchage sur un banc de la cafétéria, est réveillé par un énorme choc. Il ne peut pas savoir que la porte vient de céder aux assauts des vagues et que l’eau s’engouffre déjà dans les ponts inférieurs. Mais il voit les tables et les chaises de la cafétéria qui glissent, et le sol qui penche de plus en plus. Le bruit des bouteilles qui se brisent le réveille pour de bon.

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