rêvait de vaincre le mont Blanc. En 1760, il propose même une forte récompense à qui trouverait un passage vers le sommet. Mais le jeune Genevois cherche bien plus qu’une simple aventure sportive. Partout où il pose le crampon, il emporte aussi une panoplie d’outils scientifiques : thermomètre, marteau de mineur, matériel de géomètre, etc. Parmi ceux-ci figure parfois une étrange boîte noire en bois, de la taille d’un carton à chaussures, fermée par trois vitres superposées. Le naturaliste veut comprendre pourquoi il fait plus froid au sommet des montagnes que dans les plaines. Les rayons du Soleil chaufferaient-ils moins en altitude ? Non, lui apprend le thermomètre enfermé dans la boîte et ainsi protégé de l’air extérieur. Il affiche des températures élevées : jusqu’à 110 °C ! Le pouvoir chauffant des rayons solaires est donc le même en altitude qu’en vallée. Pourtant, il fait plus froid là-haut. Sans doute, pense-t-il, à cause des courants d’air qui dissipent cette chaleur (en réalité, c’est lié à la densité de l’air, plus faible en altitude). Sa boîte, qui protège le thermomètre, retient donc tout le pouvoir chauffant des rayons solaires. Saussure n’a pas tort… Mais s’étonne-t-il.
