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Odyssey
Odyssey
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Livre électronique177 pages2 heures

Odyssey

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À propos de ce livre électronique

Sur une planète ravagée par le dérèglement climatique, les êtres humains luttent désespérément pour leur survie. Leur dernier espoir réside entre les mains d’érudits chargés de découvrir une terre habitable. Tout est mis en œuvre pour atteindre un nouveau monde et un gigantesque vaisseau spatial est construit. À son bord, l’équipage a tout prévu afin que leur voyage se déroule sans encombre. Cependant, personne n’a anticipé l’inimaginable…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Après de nombreuses années de lecture, Alain Dudot développe le désir de plus en plus pressant d’écrire. Il puise son inspiration dans les faits d’actualité pour créer des œuvres qu’il façonne avec son imagination. "Odyssey" illustre parfaitement cette démarche, car elle explore la problématique du réchauffement climatique.
LangueFrançais
Date de sortie5 mars 2024
ISBN9791042218386
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    Aperçu du livre

    Odyssey - Alain Dudot

    Chapitre1

    « Allumage des lasers dans 5… 4… 3… 2… 1… Allumage. »

    Quatre mille rayons laser bleu pâle s’allumèrent simultanément à l’arrière du gigantesque vaisseau spatial pour converger vers l’avant de celui-ci, vers la « voile » de 25 km², de forme hélicoïdale. Elle était faite d’un matériau ultrafin aux propriétés photovoltaïques révolutionnaires. L’énorme voilure couleur or était montée sur une structure alvéolaire en matériau composite qui faisait penser à un monumental nid d’abeille.

    Sous l’effet des milliers de lasers irradiant la voile de leur faisceau, celle-ci devint scintillante, éblouissante même. Il n’était plus possible de la regarder sans se protéger les yeux. Elle brillait d’un feu éclatant, faisant penser à ces étoiles bleues super massives.

    Le vaisseau avait été baptisé Odyssey. Stationné sur une orbite haute autour de la Terre, il commença lentement à s’éloigner de la planète. Vu de loin, le « corps » de l’engin était un cylindre long d’un kilomètre pour un diamètre de 50 mètres, mais à y regarder de plus près, le « cylindre » en question était composé d’une multitude de containers, de réservoirs, de modules, de compartiments divers et d’une foultitude de caissons renfermant des appareillages et des instruments de toutes sortes. Tous ces composants étaient fixés sur une structure carrée de poutrelles et de croisillons.

    À bonne distance, l’engin faisait penser à un parasol colossal et totalement disproportionné. Proportionnellement, si la voilure faisait 5 mètres de diamètre, le « corps » d’Odyssey était un cure-dent pour ne pas dire un cheveu.

    Le top départ avait été donné en ce 17 avril 2147 à 22 h 32. Le vaisseau était un condensé, l’aboutissement du fruit de deux cents années de travail, de recherches, de découvertes dans tous les domaines en lien direct ou indirect avec la conquête spatiale et les centaines de milliers de femmes et d’hommes qui s’étaient succédé avaient œuvré ensemble, sans le savoir (hormis la génération actuelle) pour aboutir à un engin comme Odyssey qui partait pour un très long périple interstellaire.

    La propulsion était assurée par les quatre mille rayons laser à très haut rendement qui produisaient une quantité astronomique de lumière condensée, autant de photons qui bombardaient la voile sans relâche et permettaient à l’engin non seulement de se déplacer, mais d’accélérer fort, très fort.

    Des ingénieurs et des physiciens avaient imaginé ce système dès le début des années 2000. Peu à peu, l’idée avait fait son chemin. Les simulations informatiques avaient été concluantes, le projet était passé au stade d’expérimentations tout aussi satisfaisantes, mais les savants s’étaient rapidement heurtés au problème de l’alimentation des lasers en électricité.

    La première voilure spatiale ayant été déployée sur une orbite basse de la Terre faisait deux cents mètres de diamètre. Elle avait été bombardée depuis un désert péruvien par vingt-huit lasers installés sur des radiotélescopes. La voile s’était mise en mouvement et avait fortement accéléré jusqu’à disparaître rapidement du champ de vision des télescopes braqués sur elle. Les photons composant la lumière « poussaient » la voile en avant comme une main qui vous pousserait dans le dos. Plus elle poussait fort (plus les faisceaux lumineux étaient puissants), plus vous avanciez vite. D’après les calculs qui avaient été faits, la voile avait atteint 2 % de la vitesse de la lumière (6 000 km/seconde). C’était la première fois de l’histoire qu’un objet conçu par l’homme atteignait une telle rapidité. Cela constituait une avancée sans précédent quant à la manière d’appréhender les voyages spatiaux futurs qui se heurtaient jusqu’à lors à la problématique de la propulsion chimique des vaisseaux, trop faible pour envisager des voyages interstellaires au long cours vers d’autres systèmes solaires, sans parler du volume inconcevable de carburant à embarquer, qui atteignait des dizaines, voire des centaines de millions de tonnes.

    La voile résolvait beaucoup de problèmes, mais à l’époque, il en restait un d’insoluble : pour alimenter de tels lasers, il fallait une quantité d’énergie phénoménale, de l’ordre de plusieurs mégawatts par seconde.

    Les chercheurs avaient relevé ce nouveau défi et quelque cent trente années plus tard, Odyssey embarquait une « pile solaire », des générateurs de plasma dans lesquels des atomes de deutérium et d’hélium 3 se télescopaient à des vitesses proches de celle de la lumière. Le choc entre ces particules générait des températures de l’ordre de cent cinquante millions de degrés, équivalentes à celles des étoiles et la bouillie se formant dans ce chaudron infernal était du plasma, du plasma convertit en électricité pour alimenter les lasers. Les quantités d’atomes nécessaires à produire plusieurs gigawatts à la seconde étaient infinitésimales. Odyssey embarquait des réserves de particules suffisantes pour générer une énergie équivalente à celle du Soleil pendant une bonne centaine d’années.

    Grâce à cette énergie presque inépuisable, la voile était bombardée en permanence par les photons des lasers, ce qui permettait à l’engin d’accélérer sans cesse puisqu’il ne rencontrait aucune résistance dans le vide intersidéral.

    Sa destination se trouvait à 4,23 années-lumière de la Terre, soit 39 735 360 000 000 000 000 de kilomètres. Un vaisseau circulant à la vitesse de la lumière (300 000 km/seconde) mettrait quatre ans et trois mois pour atteindre la destination. Odyssey allait accélérer jusqu’à atteindre environ 50 % de cette vitesse puis devrait décélérer. Son périple allait durer environ neuf années.

    Seulement neuf années.

    Le vaisseau spatial fait route vers Proxima du Centaure, l’étoile la plus proche du Soleil et plus exactement vers une planète découverte dans les années 2010, baptisée initialement Centauri A puis Phoenix. L’astre est une planète tellurique située dans la zone habitable de son étoile, c’est-à-dire à bonne distance afin que l’eau puisse s’y trouver à l’état liquide, que la température soit propice pour la vie organique et, si l’on se fie aux observations menées depuis des années, Phoenix serait doté d’une atmosphère contenant de l’oxygène.

    La particularité de la mission Odyssey n’était cependant pas exploratoire, du moins pas uniquement. C’était une mission de sauvetage, et pas n’importe lequel. Il s’agissait ni plus ni moins de sauver l’humanité, ou ce qu’il en restait.

    Chapitre 2

    Les premières mises en garde des climatologues et autres spécialistes dans le domaine étaient intervenues au cours de la dernière décennie du XXe siècle. Ils commençaient à s’inquiéter de certaines redondances et quelques anomalies météorologiques ayant tendance à se répéter.

    Ils furent invités à quelques émissions de télévision, les plus « célèbres » d’entre eux obtinrent des audiences auprès de quelques gouvernements plus soucieux de montrer aux peuples et aux électeurs que les choses étaient soi-disant prises au sérieux, mais il ne s’agissait en réalité que de parfaire des plans de communications exclusivement politiques.

    Les partis se réclamant écologistes s’emparèrent du débat selon la formule consacrée, mais perdirent toute crédibilité et énormément d’audience au gré des élections lorsque les luttes intestines de pouvoir et de compromission prenaient l’ascendant sur le débat de fond et l’élaboration de propositions concrètes.

    Les choses en restèrent provisoirement là.

    Ici et là, des voix alarmantes ne cessaient pourtant de s’élever régulièrement et dénonçaient, preuves à l’appui, que le climat se déréglait dangereusement du fait de l’activité humaine, mais il se trouvait toujours un contre-expert pour dénigrer, preuves à l’appui lui aussi les affirmations de son homologue. Tout était question de sensibilité personnelle et pour qui vous travailliez.

    Entre 2010 et 2020, les consciences s’éveillèrent plus franchement. La jeune génération avait été élevée et éduquée au sein d’une société prenant la mesure jour après jour que quelque chose ne tournait plus tout à fait rond sur notre bonne vieille Terre. La communauté scientifique produisait maintenant des preuves irréfutables du réchauffement climatique : photos satellites de glaciers et de banquises en 1990, en 2000, en 2010 et en 2020 suffisaient à démontrer les faits. Sous des latitudes du globe réputées tempérées, les épisodes caniculaires en été se succédaient et les hivers étaient de plus en plus doux. Ailleurs, il y avait de plus en plus de phénomènes extrêmes comme des typhons et autres cyclones ayant des intensités jamais observées ou enregistrées.

    Le monde était de plus en plus convaincu de la véracité des affirmations des climatologues et le réchauffement climatique avait obtenu une place de plus en plus centrale dans le débat public et politique.

    Mais l’économie restait la plus forte et la multitude d’accords ratifiés lors de sommets par les états sur des objectifs de réduction de gaz à effet de serre restaient souvent peu ou prou suivie d’actes concrets, car les priorités industrielles et économiques étaient inversement proportionnelles aux préconisations et autres « urgences » écologiques. Les états, qui ne perdaient jamais le nord, instauraient à tour de bras de nouvelles taxes (biotaxes, écotaxes, taxe carbone, journée de solidarité, taxe sur les ordures, taxe sur le carburant, etc., etc.).

    Des énergies alternatives pointaient le bout de leur nez (éoliennes, solaires, voitures électriques, etc.), mais elles restaient confidentielles et extrêmement onéreuses pour le citoyen lambda. Le lobby du pétrole avait encore et toujours la mainmise sur l’économie mondiale et cela n’était pas prêt de cesser, les intérêts en jeu étaient colossaux et les démocraties ainsi que celles et ceux qui parlaient en son nom extrêmement corruptibles. Des lois étaient votées, absurdes pour la plupart (réduction des vitesses sur la route, circulation alternée), inefficaces pour la majorité, n’ayant comme seul but de culpabiliser voire de permettre de verbaliser ce bon vieux citoyen lambda (gare à vous si les éboueurs retrouvaient un trognon de pomme dans la poubelle réservée au carton), l’éternelle vache à lait, grand consommateur et bon payeur devant l’éternel.

    Tous les présidents affichaient une conviction sans faille lors des sommets internationaux en jurant qu’ils allaient tout mettre en œuvre pour « sauver la planète » et sitôt de retour dans leur palais républicain bien chauffé en hiver et climatisé en été, ils ordonnaient à leurs conseillers en la matière de rédiger des mémos expliquant pourquoi ils n’avaient pas pu (malgré toute leur bonne volonté) respecter leur signature.

    Des millions d’hectares de forêts tropicales en Amérique du Sud avaient été déforestés et brûlés. Les dirigeants voulaient en faire des terres fertiles, y planter des céréales de toutes sortes afin de peser dans la balance économique mondiale.

    Et pendant ce temps, la situation de la Terre se dégradait de manière exponentielle.

    Lors de l’été 2019, les observateurs avaient relevé des températures de 15 à 18 au pôle Nord. L’Europe occidentale avait pulvérisé tous les records de chaleur avec des épisodes caniculaires lourds de conséquences pour la faune, la flore et les hommes que les gouvernements turent aux médias et aux citoyens. Les États-Unis ne furent pas en reste et l’Orient était en proie à des typhons et des intempéries qui faisaient croire à l’existence de dieux quelconques très en colère au plus païen et au plus athée des hommes.

    Les discours les plus pessimistes donnaient une marge de manœuvre d’une dizaine d’années à l’humanité pour inverser la tendance en modifiant radicalement ses habitudes de vie (nourriture, déplacements, consommation, etc.). Passé ce délai, le processus de réchauffement serait irréversible. Les plus optimistes tablaient sur une petite centaine d’années, beaucoup s’accordaient sur la date butoir de 2050. Les hommes avaient toujours aimé les chiffres ronds.

    Après 2020, le climat poursuivit son inexorable et dangereuse évolution. L’hémisphère nord connut des épisodes caniculaires de plus en plus longs et de plus en plus tôt dans l’année. L’hémisphère sud ne fut pas en reste, mais sa population dut affronter, en plus des canicules, des intempéries et des cyclones dont l’échelle allant de 1 à 10 fut réévaluée pour aller jusqu’à 18. Certains de ces maelströms drainaient des vents dépassant les 350 km/h dans les terres. Rien n’y résistait, rien n’y survivait à moins de trouver refuge dans des sous-sols bétonnés de type bouche de métro, mais il n’y avait pas de métros dans les contrées touchées.

    Les records de températures tombaient les uns après les autres. L’année 2058 fut dramatiquement exceptionnelle. La température monta jusqu’à 41° au nord de l’Angleterre. Le nord de la France enregistra des températures de 49° et le sud 58,4° à Perpignan le 18 juillet. Plus au sud encore, le Maghreb se calcinait littéralement sous 76° à 80°. Le nombre de glaciers disparaissant en fondant grandissait inéluctablement. Pour certains d’entre eux, le phénomène était presque visible à l’œil nu.

    En 2060, le nombre de décès lié directement aux conditions climatiques se chiffrait en dizaines de millions pour les deux décennies écoulées.

    Le « stress hydrique » (comme avait « poétiquement » nommé les observateurs la situation des ressources d’eau douce de la

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