Markind 55 Cancri Vaisseau mère
Par Philippe Ruaudel
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À propos de ce livre électronique
Ils ont tout quitté pour Parelas-d. Et vous ?
Les markinds, concentrés d’intelligence et d’ingénierie, ont permis aux humains de quitter leur berceau, le système solaire. C’est au sein, de l’un d’entre eux, que la lignée humaine 55 Cancri va poursuivre l’ensemencement. Depuis Baure, leur planète d’origine, Parelas-d offrait, aux humains, un visage fertile pour l’établissement d’une colonie. L’arrivée en orbite autour de l’astre convoité met en émoi les membres d’équipage et les futurs colons. Ils la surnommeront Rød. Une surface rouge, aride, où s’étend une végétation d’un noir profond. Sans retour possible, des choix devront être faits, quitte à y perdre un peu d’humanité.
Premier tome des trois romans de la lignée 55 Cancri.
La saga spatiale Markind se veut le terrain d’expérimentation de la condition humaine.
Chaque lignée a son évolution propre. Autant de situations disparates et éloignées. Mais si proches de nous finalement.
Ce qu'ils en pensent :
"L’histoire est captivante, l’univers intéressant, le tout est bien ficelé. Après avoir lu, on reste dans cet univers, on pense aux personnages ou à leur situation, on utilise leur vocabulaire... " Caroline G.
"J’ai adoré découvrir ce tout nouvel auteur. Pas d’hésitation pour cet achat et je ne regrette pas. L’univers de ce livre est fantastique a tout point de vue. Un univers énigmatique et parfois déstabilisant avec des personnages touchant d’humanité qu’il me tarde de voir évoluer. Je suis impatiente de lire la suite. Ce jeune auteur est très prometteur." Laetitia B.
"Quel début d’histoire et quel univers. Cette saga s’annonce prometteuse ! Toujours aussi agréable et fluide à lire. Je vais, de ce pas, me procurer ton roman en e-book pour continuer l’aventure !" Lockeff sur Scribay
"Un bon livre de science fiction. Une belle écriture et une belle réflexion sur notre caractère de terriens. Une belle rencontre aussi cet après-midi à la médiathèque." Florent B.
"On arrive à imaginer les personnages, l'environnement même s'il est très particulier et différent, l'hostilité, le danger, les questionnements, etc. C'est d'ailleurs ces derniers qui tiennent autant en haleine ! " Mathilde G.
"Le retour de la science-fiction passe par Dieppe, terre d’auteurs et d’audace avec Philippe Ruaudel, auto édité et une réflexion sur notre humanité." Nicolas Langlois, Maire de Dieppe.
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Aperçu du livre
Markind 55 Cancri Vaisseau mère - Philippe Ruaudel
REMERCIEMENTS
Je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à façonner mon imaginaire pour l’écriture de ce premier roman de la saga Markind. Certains pourront déceler, ici ou là, un signe de leur influence sur cette œuvre.
Tout particulièrement mon épouse, Anne-Sophie, qui a su me soutenir dans la réussite de ce projet.
Ma mère pour m’avoir donné le goût de lire. Une évasion salvatrice à la vue des épreuves de la vie que nous avons traversées.
Avant-propos
Dans l’état des connaissances scientifiques de l’humanité du XXIème siècle, il existe entre deux cents et quatre cents milliards d’étoiles dans notre galaxie, la Voie lactée. On y dénombre un minimum de cent milliards de planètes gravitant autour de ces astres.
Pour certains, ce sont autant de lieux à scruter, à étudier et à cartographier en y posant des sondes.
Pour d’autres, ce sont autant de terres où poser le pied.
Pour moi, humble auteur, ce sont autant de mondes où poser mes mots.
L’univers devient un terrain de jeu idéal pour développer des intrigues, placer mes personnages dans des situations incroyables et créer des êtres fantastiques. Les aventures de la saga Markind s’étaleront dans le temps et l’espace, comme lui, sans limite. Là où l’œuvre de ma plume se stoppera, l’imaginaire d’un d’entre vous la prolongera.
Ensemble, emplissons de nos rêves l’immensité interstellaire.
Introduction
Chaque endroit de la Terre, le berceau de l’humanité, a été conquis, scruté, modifié, répertorié. Puis l’Homme a logiquement lancé son dévolu sur les astres qui le narguaient depuis des millénaires dans les cieux. Pleine d’arrogance, l’humanité a dépensé sans compter en chair, en monnaie, en ressources nécessaires pour combler son appétit.
En 2120, elle peut se targuer d’annoncer que l’on naîtra désormais autre part que sur la Terre ou sur son orbite. Mars devient un nouveau berceau. Elle devient également un nouveau champ de bataille où les nations mourantes sont supplantées par les firmes terriennes les plus puissantes, ayant même perdu leur caractère multinational. Planter un drapeau pour revendiquer une possession est totalement désuet. Ce qui prime est, sous couvert d’universalité, de disposer de la gestion d’une ressource ou de sa distribution.
Les générations d’humains se succèdent parfois dans la souffrance et les difficultés d’avoir quitté le si doux cocon terrien. Cependant, l’humanité s’adapte socialement aux contraintes de la vie martienne. Au XXIVème siècle apparaît l’Homme de Mars. Né d’on ne sait où, le terme est attribué à un éditorialiste terrien qui l’utilise dans un beau papier, après un séjour en immersion dans les centres de vie commune martiens. En soi, rien de bien différent, comparé aux Terriens. Rien, physiquement parlant au départ, puis cette fraction de l’humanité invente et utilise « l’humaniformation », une technique de bioingénierie avancée. Désormais, après avoir adapté la société et les esprits, on forge la chair pour vivre sur Mars. Les Terriens abhorrent cette technique. La pression terrienne s’accentue de plus en plus sur ces femmes et hommes descendants des premiers colons, rejetés.
Pour les Terriens, il s’agit d’un nouvel Âge d’or. Les ressources, issues de l’exploitation de la ceinture d’astéroïdes principale, font de Mars un lieu de négoce incontournable. En parallèle, la terraformation de Mars engloutit les fortunes, les ressources pour faire oublier le terme de « planète rouge ». On la rêve bleue, verte, terrienne.
Les Hommes de Mars, descendants des esprits les plus aiguisés et téméraires, ne partagent pas ces mêmes idéaux. Ils ont gardé le souvenir de l’impact de l’Homme sur son berceau, que beaucoup souhaitent fuir. Les tensions s’accroissent au fil des générations. Jusqu’au XXVIIIème siècle, les émeutes se succèdent. Elles sont réprimées durement par les Terriens. Les Hommes de Mars courbent l’échine. Ils rêvent. Ils s’imaginent affranchis. Affranchis des desiderata terriens. Ils comprennent que leur avenir n’est pas terrien, pas martien. Il est humain. Il leur faut un nouveau berceau. Mais pour renaître, il faut un nouvel ensemencement.
Dans l’ombre des Terriens, cette fraction de l’humanité imagine, cogite, invente. Enfin, un événement fortuit, la découverte des bulles de Lemer, leur permet de créer un outil qui les amène à fendre le tissu interstellaire. Des années plus tard, le premier markind voit le jour. Il emmènera une première lignée d’humains vers un avenir incertain, mais offrant plus d’espérance. Ne faisant pas table rase du passé et pour ne pas répéter ses erreurs, la mémoire humaine prendra part au voyage. Œuvre secrète d’une branche des Hommes de Mars, les archivistes, l’Encyclopedia Humanis représente le passé cultivé des humains.
Une première lignée humaine comptant trois cents membres d’équipage et futurs colons s’élance dans l’obscurité de l’espace en quête de la lumière d’une nouvelle étoile, 55 Cancri-A du système 55 Cancri, pour germer. Pour leur plus grand bonheur, ils parviennent à destination et peuvent ensemencer leur nouveau monde : Harriot-a, un satellite naturel de la géante gazeuse 55 Cancri-f, appelée Harriot, dans la nomenclature terrienne.
Au XXXIIème siècle, une nouvelle lignée Epsilon Eridani voit le jour avec le départ du deuxième markind, depuis Harriot-a, vers le système Epsilon Eridani. Après avoir ensemencé, avec succès, la planète Daucus, le Markind Epsilon Eridani, chargé de rêves et d’espoirs humains, se dirige vers le système Saruan, six cents ans plus tard.
1. L'aboutissement
Une lumière teintée de rouge bordait une partie du hublot et du siège. Elle le tirait lentement du sommeil. Cela faisait près de deux années standards que le vaisseau mère préparait son arrivée en orbite de Parelas-d, troisième planète de type tellurique du système Parelas. Depuis sa découverte, plusieurs années auparavant, elle avait attisé les passions de toutes parts. Bien qu'elle ne fût pas la première planète découverte par l'humanité, elle intriguait au plus haut point. À bord, on la surnommait Rød. Phel observait du coin de l’œil cette boule noire et rouge semblant flotter dans l'immensité du vide. Bientôt, les préparatifs de l'arrivée allaient agiter l'ensemble des membres d’équipage et de leurs précieux passagers, les colons. Ces derniers seraient la première vague d’humains dont les pas marqueraient Parelas-d. L’humanité s’étendait désormais dans l’univers. De nombreuses planètes devenaient de nouveaux berceaux. Plusieurs lignées, comme on les nommait, parcouraient des distances incroyables pour les ensemencer, y évoluer et les faire perdurer.
Pour les colons, dont Phel faisait partie, et les membres d’équipage, ce voyage n'avait pas été de tout repos. Bien que la majeure partie du temps fût consacrée aux loisirs et aux soins, l'humaniformation avait transformé les corps. Elle les avait préparés à la vie sur Parelas-d. Sa gravité était plus importante que les autres planètes standards où l'humain avait posé les pieds. De plus, la composition de son atmosphère n'était pas propice à la vie humaine. La terraformation avait été abandonnée depuis bien longtemps et se présentait comme une technique coûteuse, violente et dépassée. Elle avait été le théâtre de pertes inestimables pour l’univers. L'humanité lui avait préféré l’humaniformation, cette méthode plus rapide et adaptée. Les progrès et découvertes en biotechnologie offraient désormais de nombreuses possibilités. La nature, impérieuse, plaçait encore çà et là des limites inattendues. Mais la soif de savoir humain les repoussait toujours plus loin. Cette technique avait permis aux humains de s’installer durablement en dehors de son berceau originel la Terre. Elle avait, en outre, l'intérêt de laisser, en dehors des activités directement humaines, la planète globalement intacte.
« Je ne la voyais pas si rouge. » Phel tourna la tête, pour faire face à celui qui venait de prononcer ces mots. Il s’agissait d’un membre d’équipage qui s’assurait du confort des colons.
— Effectivement, la teinte réelle est quelque peu différente des simulations et des images issues des systèmes de visions à longue portée, lui répondit Phel.
— Nous allons devoir nous y habituer, c’est un aller sans retour, poursuivit son interlocuteur.
— De toute façon nous ne pourrions plus vivre sur notre planète d’origine, enchaîna Phel.
Une certaine nostalgie l’emplit durant un instant fugace. Les colons provenaient du monde de Baure. La forte gravité de cette planète avait déjà modelé les corps. Ceux-ci étaient peu gracieux, petits et robustes. Phel avait passé toutes les étapes de la sévère sélection. Formé en géologie dans les mines de Sikrat, il y avait passé plusieurs années standards pour y être préparé comme colon, dévolu aux futures installations au sol de Parelas-d.
Le membre d’équipage continua à passer en revue les sièges des passagers. Phel se détendit les membres. Puis, il parcourut les dernières informations remontées sur son pupitre d’information mobile, appelé communément PIM. Ce bijou technologique, léger comme une plume, ouvrait pourtant à une montagne d’informations diverses et variées. Il fit un tour rapide des dernières entrées et eut la confirmation que cette journée allait être intense. Plusieurs rendez-vous la ponctueraient. Il ne restait que quelques heures avant le débarquement. Chaque colonisation de planète avait son lot d’aventures heureuses et malheureuses. Et celle-ci n’y dérogerait pas.
Le groupe d’une centaine de colons était rassemblé pour échanger sur les préparatifs de leur débarquement. Phel se fraya un chemin parmi la foule pour rejoindre ses équipiers.
Trabo fut le premier à le remarquer et l’accueillit chaleureusement.
« Ah ! Voilà notre force de la nature. Comment te sens-tu ?
Le physique de Phel dénotait avec sa personnalité introvertie. Il était large d’épaules, son corps musculeux était porté par de solides jambes.
— Plutôt bien, répondit Phel qui regarda rapidement autour de lui. Lekia n’est pas encore arrivée ?
— Aux dernières nouvelles, elle discutait des préparatifs avec l’équipe chargée de nous déposer sur Rød et Meltia », lui répondit Trabo.
Le brouhaha régnait, comme à chaque fois, lors d’un regroupement de colons. L’excitation était palpable et chaque équipe discutait, riait ou s’invectivait. Phel aperçut Lekia qui faisait son entrée en même temps que l’équipe de débarquement. Elle les rejoignit rapidement en se faufilant.
« Le débarquement se déroulera comme prévu, tous les paramètres sont au vert », indiqua Lekia, après un rapide salut aux membres de son équipe dont Phel et Trabo faisaient partie.
Le silence prit place peu à peu. Les colons se tournèrent dans la même direction. Un homme de stature moyenne, aux cheveux noirs et au regard acéré parcourait la foule du haut d’une estrade. Il prit la parole d’une voix claire.
« Chers colons, demain sera un jour qui restera gravé dans nos mémoires. Il ouvrira un nouveau chapitre de l’Humania 55 Cancri. Tant d’attente après ces deux années passées à bord. Une graine d’humanité va enfin éclore sur Parelas-d. Chacun de vous sera pionnier dans son domaine. Vos corps ont été forgés, durant ce périple, pour endurer les conditions de vie difficiles sur cette planète. Nous comptons sur vous pour vous adapter et permettre à l’humanité d’acquérir de nouveaux talents. » L’homme marqua une pause. Il balaya du regard l’ensemble des colons qui se tenaient devant lui. Aucun bruit ne rompit le silence. L’atmosphère était chargée, à la fois, d’émotion et d’une certaine tension.
« Libre à vous désormais d’écrire une nouvelle page de l’histoire de l’humanité. Vos descendants partiront un jour de Parelas-d, forts de vos exploits et de vos réussites. Ils deviendront, comme vous, une nouvelle graine pour ensemencer un monde aujourd’hui inaccessible. »
Ces derniers mots du responsable de l’ensemencement, Milo Vard, déclencha un tonnerre d’applaudissements. Phel, Trabo, Lekia et le reste de leur équipe se regardaient mutuellement le sourire aux lèvres.
Milo Vard céda sa place à une femme de petite stature. Sa carrure trapue et musculeuse ne laissait pas de doute sur son appartenance aux colons.
« Salutations à vous. Comme prévu au planning, notre graine quittera le vaisseau mère à sept heures, heure universelle. D’ici là, les différentes décuries devront rester ensemble et suivre les instructions sur leur pupitre d’information mobile. Je me suis entretenue personnellement avec chacun de vos décurions. Ils vous livreront les détails de notre entretien. Je voudrais avant tout saluer le sérieux de chacun dans la préparation de cette étape cruciale de notre périple vers notre nouveau monde, Parelas-d. Vous pouvez regagner vos quartiers. » Ainsi Meltia, leur centurion, conclut ce dernier échange collégial. Une nouvelle salve d’applaudissements retentit dans la salle.
Trabo fut le premier à prendre la parole alors que chaque équipe rejoignait ses quartiers.
« Bref, mais intense !
— L’essentiel a été dit, enchaîna Lekia. Il est toujours bon de s’assurer de la cohésion des équipes avant chaque étape critique.
— Meltia semblait à l’aise et confiante », indiqua Phel.
L’équipe de Lekia, composée de neuf autres colons, dont Phel et Trabo, arrivèrent dans un espace rempli de matériel. Vivres, éléments nécessaires à l’installation des habitats primaires, vêtements et combinaisons, ustensiles pour les différentes recherches sur place et bon nombre d’autres outils étaient chargés dans des cubes de trois mètres sur trois. Ils seraient déchargés de la graine au fur et à mesure de leur installation sur Parelas-d. Finalement, ils contenaient toutes sortes d’éléments nécessaires à la survie de la centaine de colons pour les premiers mois, la production sur site relayant peu à peu les besoins qu’ils fourniraient.
Lekia menait son équipe à travers les salles de chargement. Elle était leur décurion. La division en centuries et en décuries était utilisée sur le Markind et sur les différentes planètes qui avaient été colonisées par les humains. Elle faisait référence au découpage militaire de la période antique romaine en Europe. Mais il n’était pas là question de martialité. Chaque décurie permettait d’obtenir un groupe homogène en compétences et limitait