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Markind 55 Cancri Ombres
Markind 55 Cancri Ombres
Markind 55 Cancri Ombres
Livre électronique244 pages3 heures

Markind 55 Cancri Ombres

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À propos de ce livre électronique

Des siècles après les premiers pas chaotiques de l’humanité sur Parelas-d, la jeune société parélienne se confronte à de nouveaux défis sans l’aide des Hommes-ombres endormis dans un Olympe enfoui. Le destin des deux frères Zack et Josh Reigh se jouera dans les puits paréliens. Ils se retrouveront au centre d’enjeux qui dépassent de loin les limites de leur monde natal. Mais on ne meurt plus sur cette planète : on rejoint Parelia. Un besoin de renouveau s’éveille, cherchant un meneur, jusqu’au jour où trois étoiles apparaissent, signe d’un passé pensé révolu.
Deuxième roman de la lignée 55 Cancri. Chaque roman de la saga Markind peut se lire indépendamment.

LangueFrançais
Date de sortie28 août 2022
ISBN9798890084125
Markind 55 Cancri Ombres

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    Aperçu du livre

    Markind 55 Cancri Ombres - Philippe Ruaudel

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    Romans

    Lignée Markind 55 Cancri

    Markind 55 Cancri Vaisseau mère

    Markind 55 Cancri Ombres

    Lignée Epsilon Eridani

    Markind Epsilon Eridani Poussières

    Lignée Fomalhaut

    Markind Fomalhaut Eaux troubles

    Nouvelles

    Markind Moments Entrepôt

    Markind Archives Mécatombes

    Table des matières

    Du même auteur

    TABLE DES MATIÈRES

    REMERCIEMENTS

    Avant-propos

    Introduction

    1. Recherches

    2. Puits

    3. Effondrement

    4. RÉbellion

    5. Loi

    6. Recueillements

    7. Foyer

    8. Aurores

    9. Chantier

    10. Avenir

    11. Ensemencement

    12. Pouvoir

    13. TÊte

    14. PassÉ

    15. Échanges

    16. Poison

    17. Conflit

    18. Flotte

    19. Destin

    À PROPOS DE L’AUTEUR

    REMERCIEMENTS

    En écrivant ces quelques lignes, je me remémore l’ensemble de ceux qui m’ont soutenu dans cette belle aventure qu’est l’écriture.

    Je n’oublierai jamais mes premiers lecteurs dont les retours ont chassé les doutes et les peurs des premiers instants.

    Une tendre pensée à ma mère dont l’avis aiguisé prime toujours.

    Merci à mon épouse, sans qui le manuscrit serait encore en phase corrective.

    Merci à la ville de Dieppe qui m’a offert, sans retenue, un espace de liberté.

    Avant-propos

    Dans l’état des connaissances scientifiques de l’humanité du XXIème siècle, il existe entre deux cents et quatre cents milliards d’étoiles dans notre galaxie, la Voie lactée. On y dénombre un minimum de cent milliards de planètes gravitant autour de ces astres.

    Pour certains, ce sont autant de lieux à scruter, à étudier et à cartographier en y posant des sondes.

    Pour d’autres, ce sont autant de terres où poser le pied.

    Pour moi, humble auteur, ce sont autant de mondes où poser mes mots.

    L’univers devient un terrain de jeu idéal pour développer des intrigues, placer mes personnages dans des situations incroyables et créer des êtres fantastiques. Les aventures de la saga Markind s’étaleront dans le temps et l’espace, comme lui, sans limite. Là où l’œuvre de ma plume se stoppera, l’imaginaire d’un d’entre vous la prolongera.

    Ensemble, emplissons de nos rêves l’immensité interstellaire.

    Introduction

    Chaque endroit de la Terre, le berceau de l’humanité, a été conquis, scruté, modifié, répertorié. Puis l’Homme a logiquement lancé son dévolu sur les astres qui le narguaient depuis des millénaires dans les cieux. Pleine d’arrogance, l’humanité a dépensé sans compter en chair, en monnaie, en ressources nécessaires pour combler son appétit.

    En 2120, elle peut se targuer d’annoncer que l’on naîtra désormais autre part que sur la Terre ou sur son orbite. Mars devient un nouveau berceau. Elle devient également un nouveau champ de bataille où les nations mourantes sont supplantées par les firmes terriennes les plus puissantes, ayant même perdu leur caractère multinational. Planter un drapeau pour revendiquer une possession est totalement désuet. Ce qui prime est, sous couvert d’universalité, de disposer de la gestion d’une ressource ou de sa distribution.

    Les générations d’humains se succèdent parfois dans la souffrance et les difficultés d’avoir quitté le si doux cocon terrien. Cependant, l’humanité s’adapte socialement aux contraintes de la vie martienne. Au XXIVème siècle apparaît l’Homme de Mars. Né d’on ne sait où, le terme est attribué à un éditorialiste terrien qui l’utilise dans un beau papier, après un séjour en immersion dans les centres de vie commune martiens. En soi, rien de bien différent, comparé aux Terriens. Rien, physiquement parlant au départ, puis cette fraction de l’humanité invente et utilise « l’humaniformation », une technique de bioingénierie avancée. Désormais, après avoir adapté la société et les esprits, on forge la chair pour vivre sur Mars. Les Terriens abhorrent cette technique. La pression terrienne s’accentue de plus en plus sur ces femmes et hommes descendants des premiers colons, rejetés.

    Pour les Terriens, il s’agit d’un nouvel Âge d’or. Les ressources, issues de l’exploitation de la ceinture d’astéroïdes principale, font de Mars un lieu de négoce incontournable. En parallèle, la terraformation de Mars engloutit les fortunes, les ressources pour faire oublier le terme de « planète rouge ». On la rêve bleue, verte, terrienne.

    Les Hommes de Mars, descendants des esprits les plus aiguisés et téméraires, ne partagent pas ces mêmes idéaux. Ils ont gardé le souvenir de l’impact de l’Homme sur son berceau, que beaucoup souhaitent fuir. Les tensions s’accroissent au fil des générations. Jusqu’au XXVIIIème siècle, les émeutes se succèdent. Elles sont réprimées durement par les Terriens. Les Hommes de Mars courbent l’échine. Ils rêvent. Ils s’imaginent affranchis. Affranchis des desiderata terriens. Ils comprennent que leur avenir n’est pas terrien, pas martien. Il est humain. Il leur faut un nouveau berceau. Mais pour renaître, il faut un nouvel ensemencement.

    Dans l’ombre des Terriens, cette fraction de l’humanité imagine, cogite, invente. Enfin, un événement fortuit, la découverte des bulles de Lemer, leur permet de créer un outil qui les amène à fendre le tissu interstellaire. Des années plus tard, le premier markind voit le jour. Il emmènera une première lignée d’humains vers un avenir incertain, mais offrant plus d’espérance. Ne faisant pas table rase du passé et pour ne pas répéter ses erreurs, la mémoire humaine prendra part au voyage. Œuvre secrète d’une branche des Hommes de Mars, les archivistes, l’Encyclopedia Humanis représente le passé cultivé des humains.

    Une première lignée humaine comptant trois cents membres d’équipage et futurs colons s’élance dans l’obscurité de l’espace en quête de la lumière d’une nouvelle étoile, 55 Cancri-A du système 55 Cancri, pour germer. Pour leur plus grand bonheur, ils parviennent à destination et peuvent ensemencer leur nouveau monde : Harriot-a, un satellite naturel de la géante gazeuse 55 Cancri-f, appelée Harriot, dans la nomenclature terrienne.

    Au XXXIIème siècle, une nouvelle lignée Epsilon Eridani voit le jour avec le départ du deuxième markind, depuis Harriot-a, vers le système Epsilon Eridani. Après avoir ensemencé, avec succès, la planète Daucus, le Markind Epsilon Eridani, chargé de rêves et d’espoirs humains, se dirige vers le système Saruan, six cents ans plus tard.

    Bien plus tard, la troisième lignée quitte Harriot-a avec pour objectif le système ternaire Fomalhaut. Le Markind perce le tissu interstellaire pour découvrir les planètes océans qui gravitent autour des trois étoiles.

    Sur Parelas-d, où la lignée 55 Cancri tente de s’enraciner durablement, l’ère de l’ensemencement laisse place à celle des cultivateurs. Une période où la société humaine cherche sa voie. Des centaines d’années après l’arrivée du Markind 55 Cancri et son chaotique destin, les Hommes-ombres, symbiose entre les premiers colons humains et l’entité Parelia, restent enfouis dans les entrailles de la planète. De leur existence, il ne reste que les archives et les histoires, remplissant les têtes des plus jeunes de contes et de mythes fantastiques.

    1. Recherches

    La lumière blanche et diffuse de l’affichage du pupitre emplissait la petite salle. Les teintes des murs et du plafond se mouvaient, cadencées par les éléments qui s’y dévoilaient. Ce linceul blanchâtre semblait recouvrir les deux têtes sombres qui étaient absorbées par le savoir qui se livrait à eux. Le silence régnait dans cet endroit interdit. Recroquevillées, les deux silhouettes immobiles tâchaient de ne pas se faire remarquer, du moins, le plus tard possible. Les affichages continuaient leur rythme soutenu, ponctué par de brefs arrêts. Puis au bout de quelques secondes supplémentaires, elles ralentirent.

    « Stop. Arrête-toi. Reviens en arrière. Ça doit être dans cette section. Tu vas trop vite, indiqua tout bas la première silhouette sombre à droite.

    — T’es sûr ? On y est déjà passé, répondit la seconde, incrédule.

    — Ah, tu m’énerves. Pas celle-là. Celle-ci juste au-dessus.

    — Bien vu. Je ne l’avais pas remarqué.

    — Quand je te dis que tu vas trop vite. Vas-y, ouvre », s’impatienta la première silhouette.

    Le silence revint. Cette fois-ci, la luminosité restait fixe en suspendant la salle dans le temps. Les deux têtes ne bougeaient plus. Ils avaient enfin trouvé ce qu’ils étaient venus chercher. Les deux adolescents accédaient enfin aux réponses et à une confirmation : les Hommes-ombres n’avaient jamais disparu.

    En catimini, les deux jeunes éteignirent le pupitre. L’excitation était à son comble. Pourtant, ils retenaient leur joie. Ils la laisseraient exploser une fois sortis du bâtiment abritant l’Encyclopedia Humanis 55 Cancri, appelée aussi Humania. Une formidable base de connaissance compilant tout le savoir humain.

    Ici, sur Parelas-d, troisième planète du système stellaire Parelas, l’humanité s’était fortement ancrée, non sans mal. L’arrivée des trois cents premiers colons remontait à des siècles. Si ces débuts n’avaient pas été consignés dans l’Humania, des théories plus ou moins fantaisistes auraient expliqué les origines humaines sur cet astre. D’ailleurs un passage était fréquemment étudié par les plus jeunes générations, celui d’un archiviste, Celet. Ce membre des cent premiers colons relatait si précisément les premiers temps de l’humanité sur cette planète que l’on aurait pu presque les vivre rien que par l’imagination. Les archivistes représentaient toujours une classe de la population qui se démarquait. Intégralement masculine, cette caste gardait jalousement les différents lieux de savoir présents sur ce corps céleste et se plaçait toujours près des centres de pouvoir. Ce soir-là, les deux jeunes avaient réussi à déjouer la vigilance de l’un d’entre eux pour accéder à une section non publique du bâtiment.

    Une fois la porte de la salle refermée, les deux silhouettes s’engouffrèrent dans un premier couloir. Ils décidèrent de ne pas filer directement par la sortie, mais de passer par une partie du petit complexe dédiée à la scolarité. Le stress tenait toujours fermement leur envie de fêter leur découverte. Seul un léger sourire pouvait laisser transpirer leur joie. Soudain, à l’angle opposé, une voix tonna.

    « Vous deux ! Que faites-vous ici ? »

    Ils reconnurent aussitôt le timbre fluet qui était poussé dans ses retranchements pour tenter d’imposer une certaine autorité. Il en résultait un effet comique qui fit disparaître leur peur. En quelques secondes, l’homme arriva à leur hauteur.

    « Zack et Josh ? Habituellement, vous ne me posez pas de soucis, vous deux. Je m’attendais plutôt à voir deux autres. Que faites-vous ici ? les interrogea-t-il de nouveau.

    Zack avait beau être plus âgé que Josh, c’est ce dernier qui prit la parole. Lentement, tout en fixant l’archiviste leur faisant face, il leva un sac devant lui.

    « J’avais oublié ça cet après-midi.

    — Et ça ne pouvait pas attendre demain ?

    — Non, répondit sans détour et avec fermeté Josh.

    Zack prit à son tour la parole.

    — Vous savez, instructeur, mon frère et moi nous avions prévu de réaliser…

    L’instructeur l’arrêta dans ses vaines explications d’un simple geste de la main.

    — Je ne veux pas le savoir. De toute façon, à cette heure, vous n’avez rien à faire ici. Vous avez de la chance que je n’ai pas encore verrouillé toutes les sections publiques », coupa-t-il d’un ton sec.

    L’archiviste pensa qu’il n’avait pas intérêt à faire durer ce moment. S’il n’avait pas autant tardé à vérifier les lieux et à fermer les accès, ces deux adolescents ne seraient pas devant lui.

    « Suivez-moi. »

    Les deux frères s’exécutèrent sans rechigner, bien heureux que l’affaire s’en tienne à ce point. Arrivés à la porte principale et après avoir récupéré tous leurs effets personnels, l’archiviste referma la porte d’entrée du bâtiment abritant l’Humania derrière eux. Ils ne prirent pas la peine de se retourner. Ils devinaient le regard sombre que l’archiviste leur avait lancé. Tout en retenue, ils dépassèrent quelques habitations avant de sauter de joie autour de la fontaine qui trônait sur une des petites places de leur cité nommée Diop. Josh s’arrêta et se rapprocha de son grand frère.

    « Zack, remontre-le-moi. »

    Sur le fin écran de son pupitre d’information mobile, plus communément appelé PIM, le reste des doutes s’effaça aussitôt de leurs esprits bouillonnants. La silhouette noire captée en plein jour semblait absorber la lumière. Il s’agissait bien d’un homme, du moins il en avait la forme. En grossissant l’image, on remarquait que les contours s’étaient estompés. Du crâne lisse aux mains en continuant vers les membres inférieurs, tout laissait croire que l’on observait une ombre. Les deux frères en avaient déjà scruté de nombreuses images ou des vidéos. Mais elles dataient toutes d’une période ancienne, révolue. Celle qu’ils observaient avait la particularité de ne dater que de quelques jours. Un autre paramètre attirait leur attention : le lieu de la prise de vue. Ils avaient les coordonnées exactes du puits parélien. Un nouveau défi se dressait devant eux : s’y rendre seuls.

    Depuis leur plus jeune âge, Josh et Zack Reigh s’étaient entichés des fameux Hommes-ombres. Leurs parents leur avaient rapporté, tout comme d’autres adultes à leurs enfants, les prouesses dont ils étaient capables. Ainsi de nombreuses comptines et petites histoires naquirent de la créativité débordante de certains. Il existait bien des histoires passionnantes de personnages incroyables tirées du passé lointain, terrien, martien ou harriotien. D’autres grandes personnes évoquaient avec nostalgie les contrées bauriennes dont les trois cents premiers colons provenaient. D’autres encore contaient, avec une justesse appliquée et un devoir de mémoire, les horribles moments d’Ition-g et des monstres mécaniques qui avaient ravagé les premiers pas de l’Homme sur cet astre. Ainsi les parents n’hésitaient pas à invoquer le MART-MKD, ce terrible robot tactique autonome issu des usines TerMarTer qui pouvait en quelques secondes se défaire de n’importe quelle menace. Le résultat était toujours le même : les enfants s’empressaient de faire ce qu’on leur demandait.

    Tous ces contes et ces mythes mettaient en scène les Hommes-ombres comme des êtres salvateurs, émerveillant les enfants et se prolongeant dans l’inconscient des adultes. Ils terrassaient d’un simple geste les terribles menaces mécaniques. Ils sortaient de situations délicates leurs héros préférés. Une chose venait ancrer profondément leur attachement à ces entités surpuissantes : ils avaient réellement existé et vivaient toujours reclus dans les entrailles de Parelas-d.

    Certains personnages prévalaient à leurs yeux. Nil, celui qui tombait toujours à pic. Phel, le sage menant les humains sur la bonne voie. Trabo, qui mettait un point d’honneur à faire naître l’amitié. Les Hommes-ombres habitaient ainsi à leurs côtés, et ce dès leurs premiers instants, avec le signe de Lekia qui ornait le cou des nouveau-nés. Bien entendu, d’autres entités paréliennes étaient célébrées régulièrement. Ainsi, les humains continuaient en grande majorité à respecter ceux qui dormaient sous leurs pieds, attendant leur éveil.

    Trois jours avant leur incursion dans le bâtiment de l’Humania, Zack et Josh avaient écouté religieusement une de leurs jeunes connaissances. Elle leur avait appris que l’un de ses parents, travaillant dans un complexe minier plus au nord, durant une excursion vers un puits parélien, avait croisé un Homme-ombre au crépuscule. À son retour, il fut aussitôt convoqué par les archivistes de la petite ville et l’on disait même qu’une personnalité de Vard, la ville principale et le cœur politique de Parelas-d, s’était dépêchée sur place.

    Mais ces histoires de grands et les luttes de pouvoir qui s’y dessinaient n’intéressaient guère les deux adolescents. Simplement, savoir qu’un Homme-ombre évoluait à proximité alluma un véritable brasier dans leur jeune cerveau. Évidemment, en peu de temps, les deux esprits bouillonnants trouvèrent un moyen pour atteindre leur objectif : découvrir le lieu précis et les prises de vue d’un de ceux qui peuplaient leur imaginaire.

    Après une courte nuit agitée et remplie de l’impatience de la jeunesse, les deux frères s’engagèrent à obtenir le droit d’utilisation d’une petite navette. La chose s’annonçait difficile, mais pas impossible. La majeure partie des déplacements s’effectuaient sur des navettes d’envergures différentes selon leur rayon d’action et le nombre de passagers. Il existait bien des grands axes, de larges voies empruntées pour le transport des biens et des matières premières. Mais elles reliaient essentiellement les centres urbains distants de plusieurs centaines, voire des milliers de kilomètres. Par exemple, Vard se situait près de l’équateur parélien à des milliers de kilomètres de Diop. Ainsi, les navettes restaient pour les humains de Parelas-d, le mode de transport le plus usité. Leur capacité énergétique était impressionnante, une simple navette biplace permettait de faire plusieurs milliers de kilomètres et bien plus avec des réserves supplémentaires. En outre, l’absence de réel danger, mis à part le fait de se perdre dans des contrées aussi désertiques, laissait le champ libre aux jeunes. En effet, Parelas-d n’avait aucune faune ou flore qui exposerait à un danger quelconque. En cas de problème, les systèmes de vol automatiques s’activaient et les ramenaient au bercail.

    Zack et Josh s’affairèrent toute la journée à trouver, non l’autorisation, mais la justification de l’utilisation d’une petite navette. Zack savait piloter depuis quelques années et avait obtenu son accréditation l’année précédente. Josh, quant à lui, devait faire preuve de ses capacités pour obtenir le précieux sésame dans l’année. Ils savaient également qu’ils devraient déclarer un plan de vol général aux autorités de la ville. L’idée apparut dans l’esprit de Zack durant sa session d’apprentissage. Plus précisément durant le long monologue enregistré d’un certain Tomas Sverson, responsable d’un complexe minier. Il y était question de la mise en œuvre d’un nouveau processus d’extraction sur le site d’exploitation d’une ressource dont Parelas-d regorgeait : la comite. Il s’agissait d’un minéral aux propriétés naturelles supraconductrices exceptionnelles. Sur la planète de leurs ancêtres, les premiers colons, Baure, la comite avait révolutionné l’électronique et permit des avancées fabuleuses. Mais elle s’y faisait rare, au contraire de Parelas-d. Une partie du cours, montrant les applications et les innovations qui découlaient de leur exploitation, fut difficilement suivi par Zack, l’esprit en effervescence, occupé par un bien autre objectif.

    À leurs retrouvailles en fin de journée, Zack exposa son idée à son frère.

    « T’es sûr que ça va le faire ? demanda Josh.

    — Écoute. Je vais leur expliquer que je veux absolument voir ce site d’extraction. On y passera une nuit. Et surtout…

    — Quoi ? Mais, ils ne vou…

    — Rahh, laisse-moi finir ! Toi et ta manie de couper la parole, le reprit Zack. Et surtout, le site se trouve à quelques dizaines de kilomètres du puits.

    — Aaaahhh… Ouais… Euh, par contre…

    — Attends, l’interrompit de nouveau Zack. En gros, on y va dans

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