Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Le Lac de l'Ange: Tome 1
Le Lac de l'Ange: Tome 1
Le Lac de l'Ange: Tome 1
Livre électronique348 pages4 heures

Le Lac de l'Ange: Tome 1

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Le jeune Tom se découvre de mystérieux pouvoirs...

C’est l’histoire de Tom, un jeune adolescent de 16 ans qui souhaite travailler avec les enfants mais qui ne sait pas encore dans quel métier. Tout au long de l’histoire, c’est l’amour pour sa famille et ses proches, et tout particulièrement son très jeune ami Charles, qui vont amener Tom à se découvrir des pouvoirs surnaturels. Ces derniers sont issus de la force des sentiments qu’il éprouve à l’égard de son entourage. La colère à l’encontre de son ennemi Hector va le faire se surpasser…

Un roman fantastique d'aventures dont l'histoire rebondissante se poursuit dans De la plume à l'apocalypse !

EXTRAIT

Les deux tempêtes s’entrechoquèrent. Les deux belligérants tendaient leurs mains afin de résister et de rendre le souffle plus fort encore. La terre tremblait de plus en plus fort. Soudain, Charles sortit du bouclier et lança une pierre qui déstabilisa l’Ange de la Mort qui n’eut plus le temps de se protéger de la tempête de Tom. Ce dernier fonça vers Charles
— Pourquoi as-tu fait ça ? Es-tu inconscient ? Il aurait pu en profiter pour te tuer.
— Tu m’as sauvé une fois et puis c’est aussi bien si tu n’es pas le seul héros dans l’histoire.
— Comme je t’aime petit frère.
— Attention derrière vous ! s’écria le papa de Charles.
— Je… n’en ai pas encore… fini avec vous… dit difficilement Hector tout affaibli. Par la tempête de la Mort !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Narbonne un 16 novembre 1982, Sébastien Ortiz est issu d’une famille dont le père est d’origine espagnole et sa mère d’origine alsacienne. Ce sont ces dernières racines qui l’ont amené à déménager en Alsace en 2004. En 2009, il se lance dans l’écriture afin d’exprimer à travers elle des émotions qu'il intériorisait jusqu'alors. Depuis le 1er septembre 2013, il est enseignant dans une école primaire du nord de l’Alsace. Depuis mars 2013, il s'est engagé auprès d’une association pour enfants malades, "Rêves" et depuis décembre 2012 s’investit aussi pour le Téléthon.
LangueFrançais
ÉditeurTourments
Date de sortie8 mai 2017
ISBN9782919742691
Le Lac de l'Ange: Tome 1

Auteurs associés

Lié à Le Lac de l'Ange

Titres dans cette série (3)

Voir plus

Livres électroniques liés

Fantasy pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Le Lac de l'Ange

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Le Lac de l'Ange - Sébastien Ortiz

    cover.jpg

    Titre

    Sébastien Ortiz

    Le lac de l’Ange

    img1.jpg

    Éditions des Tourments

    Dédicace

    Je dédicace ce livre à ceux qui m’ont soutenu et qui se sont, pour certains, investis dans mon projet : ma famille, mon cercle d’amis sans oublier ma bien-aimée.

    Sommaire

    Tom

    La nouvelle voie

    Embauche surprise

    Des débuts tendus

    Le lac de l’Ange

    La mission

    Des révisions au bac

    L’Ange Tom

    Le stage B.A.F.A.

    Le concours

    Le voyage

    L’ultime tempête

    La confidence

    Le flagrant délit

    La seconde chance

    Souvenirs

    Le retour d’Hector

    Les retrouvailles

    Amnésie

    Un réveil douloureux

    Le cadeau de Noël

    L’approfondissement

    Le nouveau travail

    Le mariage sous haute protection

    Retour au centre des Trois Roses

    Le sacrifice d’Amy

    La bataille des Anges

    La paix des Anges

    Déjà parus

    A paraitre

    Credits

    Tom

    Dans un coin du sud de la France, un jeune homme de seize ans, des plus marginaux, rentre du lycée avec une nouvelle à annoncer à ses parents. Ce jeune étudiant se prénomme Tom. Il est l’aîné de deux frères Nick, le plus jeune, douze ans et Chris, le second, âgé de quatorze ans. Il n’a jamais redoublé et se trouve alors en terminale scientifique avec en spécialité les mathématiques. Ses résultats étaient moyens et il se demandait régulièrement pourquoi avoir choisi cette branche tant il détestait la physique et la biologie. Mais il n’avait plus le choix, il devait aller jusqu’au bout de son année et obtenir son bac coûte que coûte.

    Il souhaitait devenir professeur de mathématiques ou d’histoire géographie ou bien avocat. Trois branches complètement différentes mais qui le passionnaient toutes autant. Ce qui est commun à ces trois orientations, c’est le contact permanent avec les enfants et adolescents. Dans le professorat, son but était de partager son savoir, sa culture, d’éveiller la curiosité et l’intérêt des élèves, même les cas soi-disant désespérés, de créer un lien de confiance. Alors la magistrature, pourquoi ? Dans le but d’assurer la protection des mineurs et bien sûr remettre sur le droit chemin les écorchés de la vie. Tom, au moins, avait le choix en comparaison de certains de ses camarades qui n’avaient encore aucune idée de ce que pourrait être leur avenir.

    Il expliquait par ailleurs, à qui voulait l’entendre, que son envie de devenir professeur venait du fait que durant toute sa scolarité, il a été guidé par des enseignants qui, en plus de transmettre de façon remarquable et passionnée leur matière, prenaient garde à ce qu’aucun élève de la classe ne lâche prise. Depuis la classe de cinquième, il était convaincu que c’était un métier qu’il souhaitait exercer. Il s’imaginait même être un enseignant dont la classe ne formerait qu’un bloc et où tous avanceraient au même rythme, où les plus intelligents aideraient ceux qui seraient en difficulté. Quelle utopie selon certains ! Mais un jour d’automne, il rentra du lycée avec une toute nouvelle idée qu’un de ses amis lui avait mise en tête.

    D’un naturel optimiste et joyeux, en arrivant, il contempla sa maison comme si c’était la dernière merveille du monde. Il la trouvait simple mais pour lui elle regorgeait d’amour et de souvenirs très rigolos. Même s’il savait qu’il n’avait pas habité uniquement cette maison, il n’avait aucun souvenir de son premier logement et considérait avoir toujours habité ce petit village de neuf cents habitants. Devant, il y avait un parterre de pelouse avec de très jolis rosiers rouges, couleur et fleurs préférées de Tom, et un magnifique cerisier qui au printemps était d’une splendeur sans égal. Et pour une maison du sud de la France, l’incontournable piscine et une modeste terrasse, à l’arrière de l’habitation, permettaient de vivre des moments joyeux et festifs durant les longues soirées d’été sous le chant des cigales, qui du matin au soir résonnait à travers tout le quartier. La maison était située dans un endroit très calme à la sortie du village, loin du bruit du trafic de camions toujours de plus en plus nombreux à traverser la petite commune. Le silence et la tranquillité étaient les maîtres mots en ces lieux, même si parfois ces derniers étaient entrecoupés d’une petite dispute chez les voisins, qui de temps en temps s’envoyaient des mots si doux, que le voisinage proche pouvait finir par se demander pourquoi ils s’étaient mariés ou mieux encore pourquoi n’avaient-ils toujours pas divorcé…

    En ouvrant la porte d’entrée, il aperçut, sur sa gauche la télé allumée diffusant les informations du moment, toujours aussi pessimistes qu’à l’accoutumée, avec des attentats par-ci, des hausses d’impôts et hausse du chômage par-là… Sur sa droite, ses parents étaient assis autour de la table de la cuisine. Ils préparaient le repas pour le soir. Pendant que sa mère, Manon, préparait les endives à la béchamel, son père, Flo, s’occupait du dessert : les crêpes. Un vrai chef ! D’ailleurs, bien souvent il pensait à se reconvertir dans la restauration. Tom se réjouissait à l’idée de se mettre à table. Endives et crêpes faisaient partie de ses plats préférés. Toutefois, il n’était pas difficile du tout. D’ailleurs avec sa silhouette mince, il en rendait certains jaloux, car il pouvait manger autant qu’il voulait ça ne changeait rien. En général quand il entendait ce genre de réflexion, il disait toujours que tout partait dans les neurones. Sinon, son père était mécanicien et patron de son propre garage, sa mère travaillait avec lui en tant que secrétaire dévouée, aucun chiffre ne lui échappait. Avec tout son sérieux et sa bonne gestion, il était impossible, selon Tom, que l’entreprise fasse faillite. Tout content de sa journée et ravi du repas à venir, il engagea alors la conversation :

    — Papa, maman, j’ai discuté avec un camarade au lycée, Joey.

    — Tiens ! C’est surprenant, j’ai justement discuté avec sa mère avant-hier matin alors que cela faisait un moment que je ne l’avais pas vue, interrompit Manon.

    — Oui je le sais. Il me l’a dit. C’est d’ailleurs par ça que nous avons engagé la conversation. Il m’a dit que vous aviez parlé plus d’une heure ! Je me demande toujours comment vous faites pour avoir tellement de choses à vous raconter.

    — Quand on parle de nos enfants ça va très vite il y a toujours plein d’histoires et puis je te rappelle que ça faisait un moment que nous n’avions plus discuté…

    -C’est sûr. Sinon avec Joey, nous avons parlé un peu de notre avenir et quand je lui ai dit que je souhaitais enseigner, il m’a dit qu’il avait passé un diplôme qui pourrait m’être très utile pour ma carrière.

    — Ah bon ? s’étonna sa mère.

    — Oui c’est le B.A.F.A, reprend Tom.

    — C’est certainement le brevet d’aptitude à foirer son année, dit son père en ricanant.

    -Non… C’est le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur.

    — Je plaisantais.

    — Je sais mais je ne comprends pas pourquoi tu te moques car ça peut m’être utile pour la gestion d’un groupe d’enfants ou tout au mieux connaître les adolescents, leurs besoins, leurs attentes…

    — Oui, nous sommes d’accord ! souligne sa mère. La maman de Joey m’en avait parlé mais j’ai préféré ne rien te dire car je n’ai pas envie que tu surcharges ton emploi du temps. N’oublie pas que tu es en terminale et que tu as ton bac à la fin de l’année et qu’il va falloir que tu t’accroches pour le réussir. Tu es un élève moyen et tu sais qu’il te faut travailler plus que d’autres pour t’en sortir, tu n’as pas les mêmes facilités. Donc si tu commences à être distrait, tu risques de passer à côté du plus important. Et je te rappelle que tous tes mercredis sont occupés par le solfège et le piano.

    — Mais ce diplôme me permettrait d’avoir une autre approche de l’enseignement, de mieux aborder un groupe et de mélanger ma formation aux différents exemples pédagogiques des professeurs que j’ai eus jusqu’à présent.

    — Oui naturellement. Mais pense à tes résultats aussi. Sans bac pas de travail ! Et puis que sais-tu de ce diplôme ?

    — Tout d’abord il faut avoir dix-sept ans révolus pour passer le premier stage.

    — Alors en attendant le seize novembre, concentre-toi sur tes prochaines interrogations ! Dans trois jours il y a les vacances de Toussaint, alors donne-toi à fond pour ne pas avoir à regretter. En plus, tu ne dois pas oublier le bac blanc que tu as après les vacances de Noël. Si tu ne t’y mets pas rapidement, tu vas devoir tout réviser au dernier moment alors que tu sais qu’il faut faire très attention à réaliser un travail régulier et sérieux pour réussir.

    En voyant la mine déçue de leur aîné, Manon et Flo vinrent lui faire un gros bisou pour le réconforter en lui signalant que ce qui venait d’être dit n’était qu’un conseil et que, d’une manière ou d’une autre, ils seraient tous les deux en permanence derrière lui pour le soutenir. Mais ils voulaient en savoir beaucoup plus sur ce diplôme que l’âge nécessaire requis. De plus, ils mettaient leur fils en garde sur le fait que faire de l’animation n’avait rien à voir avec une gestion de trente élèves en classe !

    Sur ce, Tom reprit espoir, sourire et se donnait comme objectif de satisfaire la curiosité de ses parents ainsi que la sienne, car jusqu’alors, il n’avait aucune idée du déroulement de la formation et son coût. Plus jeune, il était inscrit régulièrement pendant les vacances d’été à des centres de loisirs. Il adorait ces temps-là, se retrouver entre copains, faire des jeux, des campings, draguer les filles… Il avait donc une idée de ce qu’était un animateur mais rien de bien précis. Il ne voyait, à ce moment-là, que l’aspect ludique du métier.

    Après un repas délicieux et détendu et juste avant de se coucher, il était si enthousiaste qu’il devait faire part de ses nouvelles intentions à une personne qui compte beaucoup dans sa vie. Il s’appelle Charles et il a neuf ans, bientôt dix car il est né le deux novembre. Ce garçon est entré dans la vie de Tom il y a environ deux ans lors de l’été et un lien très fort s’était créé entre tous les deux. Et ce qu’ils appréciaient, était d’avoir leurs deux anniversaires si proches, même si jusque-là ils n’avaient jamais pu le fêter ensemble.

    Tom, tout en étant originaire du Sud, a de la famille en Alsace. Il a une arrière-grand-mère maternelle qu’il est allé voir durant le mois d’août, mais ce n’était pas la première fois. Lors de sa première visite, quand il avait un peu moins de sept ans, il a fait la connaissance d’une jeune fille de son âge, Léa, qui est devenue sa meilleure amie. Charles est un petit cousin à cette amie. Durant les deux derniers étés, ils ont eu l’occasion de passer plusieurs après-midis ensemble et dès lors, Tom et lui sont devenus des frères de cœur. Ils s’appelaient de temps en temps, s’envoyaient de petites lettres… Tom ferait tout et n’importe quoi pour ses deux frères mais il n’a jamais réussi à montrer ses sentiments pour eux alors qu’avec Charles c’était complètement différent. Avec lui, Tom était protecteur, il le soutenait et l’adorait et savait que c’était réciproque. D’ailleurs, il se reprochait souvent de commettre une injustice sentimentale vis-à-vis de ses propres frères mais c’était plus fort que lui. Il n’a jamais compris pourquoi c’était aussi simple avec Charles et pas avec ses deux frères.

    En se glissant dans le lit, il commença à rédiger sa lettre avec le plus beau de ses stylos.

    Mon petit Charles,

    J’espère que tu vas bien, moi en ce moment je vis de très bons moments. Je sens que ma vie va bientôt changer et j’avais envie ce soir de t’en faire part. L’année à venir va être intense. J’ai l’intention de passer un diplôme pour travailler avec des enfants de ton âge. Qui sait, un jour peut-être, je ferai animateur dans ta ville et tu pourras venir avec tous tes copains. Je ne sais pas pourquoi mais je suis sûr que j’ai ça dans le sang, que je suis fait pour ça. Par contre je crois que mes visites durant les vacances d’été vont être compromises, mais je trouverai une solution. Je verrai si je peux venir au cours des autres vacances.

    Sinon la rentrée a été difficile, j’ai eu des notes plutôt moyennes et mes parents sont un peu derrière moi à me pousser en ce moment. Mais je suis si content d’avoir les parents que j’ai, que même quand ils m’engueulent, même si je n’apprécie pas, je sais qu’ils le font pour mon bien. Alors je marmonne, je boude, je me tais et hop ! Ça passe. Parce que je dois reconnaître que sans eux, je n’en serais jamais là où j’en suis. Et puis il faut dire que je n’ai pas été toujours un enfant modèle. Avec du recul je crois que j’ai bien mérité les claques que j’ai reçues. Quand tu seras plus grand, je te raconterai quelques anecdotes qui te montreront à quel point je pouvais être stupide parfois.

    J’espère que ta rentrée s’est bien passée et que toute ta famille va bien. J’ai gardé un excellent souvenir de cet été avec toi et ta cousine. Nous avons bien rigolé. Tu te souviens quand ta gentille cousine m’a poussé depuis le plongeoir de cinq mètres à la piscine alors que j’ai une peur bleue du vide ? Je croyais que je n’allais jamais toucher l’eau tellement les secondes de chute m’ont paru longues. Et aussi quand elle m’a couru après, que je n’ai pas vu la barrière du restaurant et que ma grand-mère était furieuse quand elle m’a vu arriver la tête en sang ? Plus de peur que de mal avec trois petits points. Je crois que sans ça, les vacances auraient été bien mais là au moins maintenant on a de quoi plaisanter !

    Il va falloir que je te laisse, demain je me lève assez tôt pour les cours, j’ai le bus à prendre et je ne voudrais pas rater le réveil. Si tu vois ta cousine, passe-lui le bonjour de ma part et dis-lui que je vais essayer de l’appeler le week-end prochain pour lui raconter un peu tout ça. J’essaye de te poster le courrier avant de partir pour l’école.

    Un gros bisou de ton grand frère.

    À très bientôt.

    Déterminé, Tom se couche tout content. Ce qu’il faut savoir sur ce garçon, c’est qu’il obtient tout ce qu’il veut, car il croit beaucoup en lui et se sent soutenu par tous ses amis et sa famille. Le jeune homme sait qu’il a beaucoup de chance, car il a des parents très jeunes. Souvent sa mère est prise pour sa sœur. Une fois en amenant à Tom son carnet de correspondance au collège, elle s’est fait réprimander par un surveillant qui ne voulait pas la laisser sortir de l’établissement. Il était persuadé que c’était une élève. Certes sur le moment c’est très frustrant mais ensuite c’est très flatteur. Sacrée maman ! Il faut dire que débarquer au collège en survêtement, pas maquillée et en plus avec une taille comme la sienne, heureusement qu’elle avait sa carte d’identité ! Sinon Tom a eu le privilège de connaître trois arrières grands-mères, un arrière-grand-père et il a encore ses quatre grands-parents dont il profite autant qu’il peut. Il est très attaché à sa famille.

    Malheureusement pour le lycéen, il a fallu rapidement mettre ses projets de côté durant tout un trimestre, car quelques jours avant son dix-septième anniversaire, son village fut ravagé par d’importantes inondations. Si jusqu’alors il n’avait vu ce genre de phénomène qu’à la télévision, aujourd’hui il se rend compte à quel point ça peut détruire intérieurement des vies. Les gens qu’il voyait autour de lui étaient désemparés. Tous leurs souvenirs avaient disparu sous les flots de la rivière en crue. Tout est arrivé si vite ! Plusieurs digues avaient cédé, provoquant une grande vague contre laquelle on n’avait rien pu faire. Par endroits dans la maison il y avait jusqu’à un mètre vingt d’eau en l’espace de quelques minutes, le temps de soulever quelques meubles pour sauver ce qui pouvait l’être.

    Après sa famille, pour Tom, le plus important était de protéger son petit lapin. Eh oui ! Il avait un lapin nain qu’il appelait tout simplement Pin-Pin. Il l’adorait et le lapin le lui rendait bien. Il le suivait partout comme un petit chien et ne se laissait caresser que par lui. Une vraie complicité entre tous les deux. Souvent ils faisaient la course dans le couloir de la maison et c’était toujours le lapin qui gagnait. Il négociait mieux les virages. Sa mère voulait le laisser sur le bureau de la chambre où, soi-disant, il ne risquait rien. Mais lorsqu’ils sont retournés dans la maison pour voir l’étendue des dégâts, le bureau de Tom était complètement renversé. Il a eu comme un soulagement au cœur d’avoir sauvé son petit animal de compagnie d’une noyade assurée. Ce garçon croyait en Dieu, mais n’était pas du tout pratiquant. Et il pensait souvent être guidé, que quelqu’un était toujours là pour l’aider dans les moments difficiles, pour lui souffler les bons choix intérieurement, comme un Ange gardien.

    Si le garçon n’a pas été spécialement touché moralement, c’est que d’une part il a voulu être fort pour sa famille et d’autre part parce que pour lui le plus important était que tous ses proches s’en soient sortis sans le moindre bobo. C’est un grand sentimental ! Chaque décision qu’il prenait, ne venait que du cœur. D’ailleurs on lui disait souvent « ton cœur et ta gentillesse te perdront ! »

    Entre novembre et fin janvier, il a fallu nettoyer et reconstruire une nouvelle vie. Seuls les murs de la maison avaient survécu. Meubles, tapisserie, cuisinière… Tout était perdu, noyé. Les premiers jours étaient assez pénibles car chaque matin, en retournant à la maison, c’est comme si rien avait été fait la veille. Ne parlons même pas des odeurs de moisi et de renfermé. Après le petit-déjeuner c’était toujours un réel plaisir ! Mais petit à petit tout rentrait dans l’ordre. Toute la famille était là, des enfants aux grands-parents, pour tout remettre en ordre et rien que ces présences suffisaient à mettre une ambiance chaleureuse et rendaient le travail beaucoup moins pénible.

    La nouvelle voie

    Après avoir habité quasiment trois mois chez ses grands-parents paternels, Tom, ses deux frères et ses parents réintégrèrent leur maison nettoyée et rénovée. Les trois frères profitèrent alors de leur nouvelle chambre avec nouvelle tapisserie, nouveaux meubles… Une nouvelle vie tout simplement ! Là où le grand frère avait le plus de mal, c’était lorsqu’il regardait son synthétiseur. En effet, avant la catastrophe, il avait un magnifique piano droit. Et il y avait deux énormes différences : la première dans le toucher et la seconde dans la sonorité. Il s’était alors juré qu’il ferait des économies pour pouvoir s’acheter un vrai piano, le plus rapidement possible. Il serait à queue et noir et d’une brillance sans pareille. Le plus beau de tous les pianos selon lui, mais si cher ! Pour commencer il se contenterait d’un piano droit.

    Petit à petit, les anciennes habitudes étaient revenues et permettaient à tout le monde de reprendre une vie normale, comme si rien ne s’était passé. Seulement des traces existaient encore. C’était celles qui restaient dans les mémoires, comme un ancien et mauvais souvenir, comme une épée de Damoclès, qui tremblait sur tous les habitants à chaque nouvel orage. Le lycéen profita, malgré ces déboires, de cette dynamique de reconstruction pour remettre en route son projet pour le B.A.F.A. Mais il savait qu’il fallait être un fin stratège pour que l’année en cours soit son année. En effet, durant les prochains huit mois, il devait affronter les études avec le bac, l’orientation, la recherche d’un logement, le B.A.F.A. et la musique. Il se sentait capable de tout gérer de front car il était très bien épaulé par sa famille.

    La première étape pour Tom était d’attendre les résultats du bac blanc qu’il avait passé une semaine après la rentrée des vacances de Noël, pour savoir où il en était au niveau des révisions et le travail qu’il aurait à réaliser pour améliorer les résultats. Comme l’ensemble des élèves, il avait trouvé assez dur que les professeurs mettent ce genre d’épreuves aussi proche d’un retour de vacances, qui finalement entre nettoyage, réhabilitation de la maison et les révisions n’avaient pas été de tout repos. Il se souvenait que tous les élèves de terminale s’étaient réunis pour essayer de trouver des arguments pour convaincre les professeurs de décaler ces épreuves. En vain. Le calendrier était fixé depuis le début de l’année et il n’était pas envisageable de le modifier. Début février, les résultats sont tombés les uns après les autres, et en tenant compte des coefficients, il s’en sortit honorablement avec un onze de moyenne. Il n’en espérait pas tant car il pensait avoir raté les mathématiques. Et avec un coefficient neuf, l’erreur était rapidement pénalisante. Ce qui lui avait fait chuter la moyenne étaient les notes de philosophie avec un petit cinq, le sport avec un huit et la physique-chimie un huit. Les trois matières dont il disait tout le temps qu’il ne comprenait strictement rien. La philo, c’était trop abstrait, le sport il n’aimait pas courir en plein hiver autour d’un stade juste pour avoir une note au-dessus de dix. De toute façon, quelle que soit la volonté qu’il mettait dans les épreuves de sport il n’était jamais dans le barème. Rien que de savoir qu’au troisième trimestre il avait rugby, il n’osait même pas imaginer les dégâts. Il était dans une classe où la majorité des garçons étaient rugbymen. Certes, ils n’étaient pas professionnels, mais Tom pouvait se cacher sans difficulté derrière certains… Pour la physique-chimie, il avait, comme l’ensemble de la classe, l’impression que le cours n’existait pas. Aucune organisation, les interrogations sans rapport avec le cours, enfin bref la galère… Cependant, satisfait de l’évolution de son trimestre, il débuta ses vacances sous le signe de la bonne humeur.

    Dès le lundi, il prit son téléphone et appela différents organismes de formation B.A.F.A. Tous ont répondu à ses questions en ce qui concerne le montage du dossier, les différentes aides financières auxquelles il avait droit, l’explication sur l’obtention finale du diplôme et naturellement le coût. Le soir, il décida de profiter du moment convivial du repas pour raconter à ses parents tout ce qu’il savait de ce diplôme.

    — Papa, maman, vous vous souvenez de la conversation que nous avons eue au mois d’octobre au sujet du B.A.F.A. ?

    — Oui.

    — À présent j’ai toutes les réponses à vos questions. Voulez-vous que je vous explique ? Ou ça vous ennuie ?

    — Non c’est bon, tu peux nous raconter, dit sa mère avec un brin d’inquiétude en voyant son fils si

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1