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Intraitables: Roman humoristique
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Intraitables: Roman humoristique
Livre électronique92 pages1 heure

Intraitables: Roman humoristique

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À propos de ce livre électronique

Rien ne va plus au Cours François, une école chic de la rive gauche...

Les années ont passé, la crise est arrivée, et les choses se gâtent au Cours François, institution vénérable de la rive gauche.
Jean-Baptiste n'est plus un prof débutant, il a accepté des responsabilités et se retrouve en première ligne dans un conflit qui oppose la direction de l'école — notamment son conseil d'administration — et l’ensemble du personnel dont les emplois sont menacés.
Tout comme les professeurs au bord de la crise de nerfs, le Cours François aux abois y laissera des plumes, et pour toujours son âme.
Heureusement, pour traverser la tempête, il y a les collègues et les étudiants, personnages souvent insolites, baroques mais surtout attachants.

Plongée dans le monde des profs à travers une galerie de personnages haut en couleurs !

EXTRAIT

Le jour de mon départ, la « chef » des profs, la contrôleuse-pointeuse qui fait également office de concierge, celle qui établit les emplois du temps des profs à sa guise et les épie à longueur de journées, une petite boulotte mauvaise comme la gale et dont j’ai oublié le nom, habituellement installée entre son tableau-feutre et sa table d’écoute sur laquelle elle a posé son casque audio qui lui permet d’écouter ce qui se dit dans les salles de cours, se tient ce jour-là sur ma droite, à distance, dans le bureau du directeur que je n’ai jamais rencontré en huit mois de présence.
Un vaste bureau en rotonde tout à fait directorial, une moquette si épaisse qu’il faut la tailler une fois par mois.
Le regard de la boulotte, un regard fixe, noir et mauvais exprime à la fois le dépit et la rage. On lui a déjà fait le coup, j’en suis sûr. Je ne dois pas être le premier à prendre la tangente. Et il y en aura d’autres.
Soulagé, j’avais remis ma lettre de dém’quelques jours plus tôt, une fois assuré que le Cours François souhaitait vraiment s’assurer mes précieux services. Dans le bureau de M. Bruyère, le directeur de l’école, on s’était mutuellement assurés en toute confiance. Du moment que la confiance règne, tout devient possible.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marc Bonnel est né à Charenton, en Val-de-Marne. Après un baccalauréat littéraire, il est diplômé du Master de Traduction anglaise de la Sorbonne et du Proficiency Diploma à l’Université de Cambridge. Il a enseigné successivement dans deux établissements secondaires britanniques puis a occupé le poste de professeur-conférencier à la C.C.I.P (l‘A.C.I. et Négocia) et a été professeur-formateur en anglais et FLE chez A.J.N. (Architectures Jean Nouvel) et J.N.D. (cabinets d’Architecture et de Design). Longtemps syndicaliste, prônant les valeurs du collectif, il reste à contre-courant d’une époque fortement marquée par un individualisme exacerbé. Aujourd’hui auto-entrepreneur, traducteur et écrivain, il est père d’une petite fille de 11 ans.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie8 févr. 2018
ISBN9791023608052
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    Aperçu du livre

    Intraitables - Marc Bonnel

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    Marc Bonnel

    Intraitables

    C’est lorsqu’il parle en son nom que l’homme est le moins lui-même. Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité.

    –Oscar Wilde

    Chapitre 1 : Ça y est, je pars !

    Le jour de mon départ, la « chef « des profs, la contrôleuse-pointeuse qui fait également office de concierge, celle qui établit les emplois du temps des profs à sa guise et les épie à longueur de journées, une petite boulotte mauvaise comme la gale et dont j’ai oublié le nom, habituellement installée entre son tableau-feutre et sa table d’écoute sur laquelle elle a posé son casque audio qui lui permet d’écouter ce qui se dit dans les salles de cours, se tient ce jour-là sur ma droite, à distance, dans le bureau du directeur que je n’ai jamais rencontré en huit mois de présence.

    Un vaste bureau en rotonde tout à fait directorial, une moquette si épaisse qu’il faut la tailler une fois par mois.

    Le regard de la boulotte, un regard fixe, noir et mauvais exprime à la fois le dépit et la rage. On lui a déjà fait le coup, j’en suis sûr. Je ne dois pas être le premier à prendre la tangente. Et il y en aura d’autres.

    Soulagé, j’avais remis ma lettre de dém’quelques jours plus tôt, une fois assuré que le Cours François souhaitait vraiment s’assurer mes précieux services. Dans le bureau de M. Bruyère, le directeur de l’école, on s’était mutuellement assurés en toute confiance. Du moment que la confiance règne, tout devient possible.

    Je quittais donc la très « exclusive and expensive » multinationale Leibnitz pour une institution germanopratine respectable au management et aux finalités pédagogiques plus en accord avec mes valeurs et ma vision du salariat, et même plus globalement ma vision du monde.

    On est des profs, on a sa dignité, on a fait des études, on a droit au respect. Ce n’est pas parce qu’on est jeunes et qu’on a besoin de bosser qu’il faut se croire permis de nous traiter par-dessus la jambe. Un emploi du temps à trous, des cours quotidiens sur des sites différents et éloignés les uns des autres, des journées à rallonge, un salaire de survie, aucune reconnaissance. C’est bon, j’avais décidé de jeter l’éponge.

    Ah oui, j’allais oublier ! Tout ce qu’elle avait pu entendre avec son casque audio pendant mes cours, Mlle Grandes Oreilles ! Je peux imaginer… Je n’ai pas dû dire trop de conneries sinon j’aurais été viré il y a belle lurette.

    Quand même bizarre, cette manie d’espionner le petit personnel ! Les employés, décrétés suspects numéro un de sabotage, ennemis intérieurs sournois et supposément malintentionnés, à surveiller de près. Des fois qu’on dirait du mal des chefs et de la boîte par derrière. Dans une entreprise de cette envergure et de renommée internationale, ça fait un peu, beaucoup même, mesquin.

    Cette raison seule aurait suffi à me faire partir.

    La boulotte se veut sarcastique : « Monsieur Parmentier, sept mois que vous êtes chez nous, vous ne vous êtes pas acclimaté, on dirait. On peut dire que vous serez venu ici pour passer des vacances… »

    Elle est contente de son petit effet. Le coup de pied de l’âne juste avant de partir. Pan dans les dents ! Et devant le directeur en plus, ça ne peut qu’améliorer son image de cadre modèle. Si toutefois elle en avait besoin…

    Venant d’elle, je n’en attendais pas moins !

    Je réfléchis cinq secondes… tout en me préparant à rendre mon classeur et ma clef de casier, et à signer le solde de tout compte. Je regarde le chiffre en bas. Oui effectivement, ça ne fait pas bézef, je ne vais pas aller loin.

    Ma mère aurait dit : « On ne va pas faire de grosses crottes avec ça ! » Tout le langage fleuri de ma mère me revient en mémoire.

    Je tourne la tête vers la boulotte : « Ne vous inquiétez pas mademoiselle, il y aura toujours d’autres citrons à presser. » Regard noir, sourire figé. Si elle pouvait me gifler… Elle en meurt d’envie.

    Lui, impassible et fair-play, me tend la main. Je la lui serre, je tourne les talons et me dirige vers la porte capitonnée. Au revoir ! Ou plutôt adieu !

    Je quitte le quartier des affaires de la rive droite et rentre chez moi sur les hauteurs de Ménilmontant. Je vais préparer mon stage de formation pour entrer au Cours François, rive gauche. Je cours littéralement. Je vole !

    C’est bon de se sentir loup, courir, courir, fuir, et courir encore… sans collier.

    Chapitre 2 : Tu finiras employé de banque derrière un guichet

    C’était la menace préférée de ma mère. Son cauchemar, et qui devint rapidement le mien : travailler enfermé 8 heures par jour, sous les yeux de tous et les ordres d’un chefaillon.

    Ambition, ambition… Attendez voir… Je réfléchis… Non, je n’ai pas d’ambition. N’en ai jamais eu. Oui, je sais c’est décevant. Surtout pour les parents. Je mets ça au pluriel parce que question éducation, ma mère comptait pour deux. Mon père était trop occupé avec ses propres affaires et avait laissé à son épouse le soin de faire tourner la maisonnée. Il avait de bonnes raisons de ne pas s’occuper de la scolarité de ses deux fils. Il avait quitté l’école à 16 ans et avait avancé dans la vie sans autre diplôme que son Certificat d’Études Primaires qui ne lui avait jamais servi à rien, si ce n’est à écrire français correctement d’une belle écriture soignée, et sans fautes d’orthographe, et à calculer mentalement rapidement. Le reste, il l’avait appris tout seul.

    Et il avait bien gagné sa vie avec son atelier de mécanique de précision avant d’être dépassé par les progrès de l’automatisation et de la production de masse, lui qui travaillait chaque pièce de métal au palmer à micromètre et à l’œil

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