On aurait aimé l’avoir pour professeur de littérature, ou plutôt de philo. Il parle avec passion de presque tout, sait trouver les mots. À l’écouter, il pourrait même écrire un poème sur cette tasse de thé fumante qu’il vient de nous servir. Stéphane Freiss ne déteste pas les interviews, mais considère qu’elles ne lui laissent jamais assez de temps pour nuancer sa pensée. Il cite Jules Renard pour s’en expliquer : « Je change d’avis comme de chemise, simple question d’hygiène. » Et ajoute : « Les certitudes sont nos plus grands ennemis. » On croirait entendre John Keating, le fantasque enseignant ès lettres qu’il incarne sur la scène du théâtre Antoine. Ce personnage l’habite. Keating prêche la liberté de penser par soi-même, de remettre en question les vérités que l’on croit acquises. Une audace qui, selon Stéphane Freiss, manque cruellement à notre société, et surtout à l’école d’aujourd’hui. Et si ministre de l’Éducation nationale était son prochain rôle ?
Paris Match. “Le cercle des poètes disparus” est l’un des grands succès de la saison, avec une salle comble tous les soirs. Quelle est la raison de ce triomphe ?
Avec quarante ans de théâtre derrière moi, j’ai quand même vécu quelques