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Descendre et renaître de ses cendres
Descendre et renaître de ses cendres
Descendre et renaître de ses cendres
Livre électronique172 pages2 heures

Descendre et renaître de ses cendres

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À propos de ce livre électronique

L’histoire singulière de Pierre Lerouge junior, racontée par lui-même. Ce jeune homme d’une vingtaine d’années, beau, riche et intelligent, semblait avoir tout pour être heureux. Et, à une exception près, il l’était. Enfant gâté suivant la destinée dictée par son père, il n’aurait jamais dû savoir s’il pouvait être quelqu’un d’autre que le « fils de... ». Pourtant un événement va faire basculer sa vie et l’obliger à quitter son existence dorée. Poursuivi pour un crime qu’il n’a pas vraiment commis, sa chute va le faire descendre jusqu’aux limites de la dignité. Va-t-il pouvoir remonter la pente, renaître différemment ? Et si l’on peut échapper à la justice, peut-on échapper à son destin ?
LangueFrançais
Date de sortie10 juin 2014
ISBN9782312022666
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    Descendre et renaître de ses cendres - David Morales Serrano

    cover.jpg

    Descendre et renaître de ses cendres

    David Morales Serrano

    Descendre et renaître de ses cendres

    Roman

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2014

    ISBN : 978-2-312-02266-6

    Prologue

    Qui d’autre mieux que moi pourrait vous raconter mon histoire ? La réponse est simple : personne. Car personne d’autre que moi ne connaît mon histoire. C’est pourquoi j’ai décidé de l’écrire, de vous la confier, en espérant que vous ne la lirez qu’après ma mort.

    Je m’appelle, ou plutôt je m’appelais, Pierre LEROUGE, comme mon père. Les emballages LEROUGE, cela vous dit quelque chose ? Peut-être pas, et pourtant je suis sûr que vous avez déjà consommé un produit contenu dans un emballage sorti de nos usines. Pierre senior, mon père, a fondé l’entreprise à vingt-deux ans. Parti de rien, comme on dit, il a réussi à obtenir quasiment le monopole national du conditionnement alimentaire, et aujourd’hui encore, il est l’un des industriels les plus en vue de l’hexagone. Il n’est donc ainsi pas rare de le voir en couverture de magazines économiques. Paradoxe amusant, car lui, cela fait plus d’un an qu’il ne m’a pas vu.

    Je suis né il y a vingt-six ans, au matin du 9 août 1985, le jour de la Saint Amour. Mon père avait trente-et-un ans, son entreprise se réservait déjà la part du lion dans son domaine, et, pour fêter ma naissance, il avait eu l’heureuse idée de se payer une toute nouvelle Ferrari. Une Testarossa capable de vous propulser à cent kilomètres à l’heure en moins de cinq secondes, mais qu’il a revendue dès qu’il a compris que cette possession faisait fleurir des quolibets dans la bouche de ses employés. En effet, « testa rossa » se traduit en français par « tête rouge », et tous les matins, des chaînes de production s’élevaient des voix anonymes clamant des phrases du style « la tête rouge de LEROUGE ! ». Cela en était trop, d’autant plus qu’il savait que son personnel était majoritairement de tendance communiste. Le rouge, il devait le combattre, en bon capitaliste. Ainsi donc, cette Ferrari rouge achetée pour fêter ma naissance, a rapidement laissé sa place dans notre garage à une splendide Porsche 911 Carrera noire. Mon père n’a jamais aimé plaisanter.

    Ma mère, elle, a rencontré mon père le jour où elle a passé son entretien d’embauche. Cela fait extrêmement cliché, mais c’est pourtant un fait, le patron a épousé sa secrétaire. C’est quand même moins courant que le patron qui a sa secrétaire pour maîtresse. Bref, ma mère a été la secrétaire de mon père jusqu’au mariage. Après quoi, il était inconcevable que la femme d’un chef d’entreprise de son envergure se levât pour aller travailler. Elle est donc restée à la maison, Monique, à en changer continuellement la décoration, et à attendre tous les soirs que son mari daigne rentrer. Elle savait que mon père couchait toujours avec sa secrétaire, sauf que ce n’était plus elle sa secrétaire. Cependant, Pierre senior mettait un point d’honneur à satisfaire au devoir conjugal mais bien moins pour honorer sa femme que pour espérer avoir un héritier. Et comme mon père a toujours eu de la chance, je suis né. Et comme il ne fallait pas risquer de soumettre l’entreprise à des conflits fraternels, je suis resté fils unique. Ma mère m’a élevé jusqu’au 10 août 1995. Un jour que je n’oublierai pas et qui va marquer ma vie. C’est donc au lendemain de mon anniversaire que Monique a été retrouvée noyée dans notre piscine. J’avais dix ans et on a voulu me faire croire que c’était un accident. Pourtant, je n’oublierai pas toutes ces boîtes de médicaments ouvertes sur la table de jardin et encore moins je n’oublierai le regard que m’a lancé le gendarme en rangeant précautionneusement la bouteille de whisky à moitié vide dans un sachet kraft. Ma mère était malheureuse, je le sais. Fatiguée des absences de mon père, fatiguée d’une vie où il ne lui manquait rien d’autre qu’un peu de considération de la part de l’homme qu’elle aimait, vraiment. Et même si on ne me l’a jamais dit, j’ai toujours su qu’elle s’était suicidée. Mais elle ne m’a pas abandonné, elle m’a juste quitté pour mieux me retrouver un jour. Et ce jour est désormais proche.

    Après la mort de sa femme, Pierre senior a tout mis en œuvre pour que je ne manque de rien, selon son point de vue. Car s’il a quadruplé le personnel de maison pour veiller sur moi, s’il m’a inscrit à toutes les activités sportives possibles, s’il m’a fait donner des cours de piano, s’il a rempli la salle de jeux des dernières technologies en vogue, il m’a toujours manqué l’essentiel : mes parents. Mon père n’en était pas plus présent, et je passais mes jours à faire des sales blagues à Jeanine, la cuisinière, et surtout à ce pauvre Francis, le jardinier. J’ai bien dû lui casser une demi-douzaine de paires de lunettes. J’étais un sale gosse et personne n’osait me remettre à ma place. J’ai donc grandi en pensant que tout m’était dû. Le gosse de riche par excellence, qui ne saura jamais s’il peut se débrouiller seul.

    Le jour de mes dix-huit ans, c’est à dire le 9 août 2003, j’ai découvert à mon lever, dans la cour de la maison, une Lotus Élise vert-bouteille. Sous l’essuie-glace, juste une carte : « Bon anniversaire, mon fils ». Mon père, qui était déjà parti travailler, m’offrait donc une voiture de sport alors que je n’avais pas encore mon permis de conduire. J’ai pu remercier mon père pour son cadeau, le lendemain, quand il est venu me chercher à la brigade de Gendarmerie. La tentation avait été trop forte et j’ai quand même pu parcourir un kilomètre au-delà de notre propriété avant que je fasse une sortie de route qui eut pour effet de transformer ma Lotus en une sorte de compression non artistique. C’est sûrement ce qui arrive quand on ne sait pas conduire. Je m’en suis tiré indemne par miracle. Pierre senior a souri et s’est empressé de me commander une nouvelle voiture mais a été raisonnable cette fois, et ne l’a faîte livrer que le jour où j’ai obtenu mon précieux papier rose.

    Pour mon père, mon avenir était tout tracé. Sa seule exigence pour mes études était d’obtenir mon bac. Pour lui, il était inutile que je perde mon temps dans des écoles de commerce. « On apprend sur le tas » me répétait-il, et puis le bac s’était déjà beaucoup plus que son C. A. P. de menuiserie. Il fallait que je me prépare à le remplacer et j’ai donc obtenu simplement un baccalauréat en techniques de commercialisation. À dix-neuf ans j’étais déjà cadre commercial dans l’entreprise et j’avais mon siège au conseil d’administration. Cependant, afin de me garder sous son aile, mon père ne me versait pas de salaire mais alimentait mon compte en banque à l’envi. Pour la comptabilité de l’entreprise, j’avais un statut de stagiaire, ce qui lui permettait de justifier ma non-rémunération. J’ai bien essayé de faire enrager le patriarche en passant mes week-ends à écumer les casinos de la région, mais la chance devait être congénitale et je gagnais, malheureusement, souvent. Pourtant, je pensais bien que tout ce que j’avais de lui, c’était le nez. Un grand nez, un long nez aquilin. Il n’y avait pas de doute, c’était bien mon père. Je compensais cet état de fait avec les jolies boucles brunes que je tenais de ma mère. C’est peut-être pour conserver son souvenir en moi que je mettais un point d’honneur à garder les cheveux mi-longs.

    Le stagiaire que j’étais officiellement, occupait ses heures de bureau à faire des jeux sur internet et du gringue aux secrétaires. Après tout, personne ne me demandait de rendre de comptes. Ma seule obligation était d’être présent dans le bureau de mon père lorsqu’il recevait des clients importants. « Pour que tu vois comment on fait », me disait-il.

    Malgré tout, le regard de certains employés me gênait parfois. J’y lisais le mépris. Comme si c’était ma faute d’être un gosse de riche ! J’arrivais à me convaincre que, papa ou pas, j’aurais très bien pu réussir dans la vie. J’étais le meilleur, et le meilleur s’en sort toujours. Et je ne savais pas encore que c’était ce que j’allais devoir prouver.

    Mais à cet instant, je n’avais goût que pour la bagatelle. Je naviguais de fille en fille, sans escale. Pourtant, un jour de printemps de l’année 2008, j’ai bien cru que j’allais tomber amoureux, et c’est sûrement ce qu’il m’est arrivé. La source de ce nouveau sentiment s’est présentée à moi, un matin, en m’apportant mon petit-déjeuner au lit. Elle m’a dit qu’elle s’appelait Laurence et qu’elle venait d’être engagée pour remplacer Mathilde qui venait de prendre sa retraite. J’avais alors vingt-deux ans et demi, Laurence en avait trente-et-un. C’était une blonde aux formes harmonieuses, les cheveux roulés en chignon au-dessus de la nuque. Ses seins lourds bombaient son tablier et son ventre plat ne faisait que mieux ressortir la courbe de ses hanches. Ses yeux bleus éclairaient la pièce. Mais ce qui me troublait le plus c’était son sourire. Il était sain, son sourire. Il n’était pas juste vissé à sa bouche pour préserver son emploi, c’était un sourire honnête, sans souci. Dès le premier jour, je me suis mis en quête de la conquérir. J’aurais voulu n’être rien et la séduire en n’étant rien, mais voilà : j’étais le fils de mon père et je devais composer avec cela. Et c’est comme si cela avait était trop facile, dès le deuxième jour, alors que Laurence posait mon petit-déjeuner sur la tablette, je suis sorti nu de mon lit et j’ai fermé la porte de ma chambre à clé. Avant même qu’elle n’eut le temps d’être surprise, je l’embrassais à pleine bouche. C’est ce même jour que j’ai découvert les nombreux piercings qui ornaient le bout de ses seins et son clitoris. Laurence m’a rapidement expliqué qu’elle adorait avoir mal, qu’elle ne trouvait la jouissance que dans la douleur. J’étais tellement excité que j’ai accepté facilement de lui administrer une violente fessée. Pour les jours qui ont suivi, Laurence est devenue mon réveil-matin sexuel. Elle en voulait toujours plus, plus de douleur. J’ai laissé pousser mes ongles pour pouvoir les lui enfoncer entre les omoplates. La seule restriction était de ne pas laisser de traces sur les parties « visibles ». Personne ne devait être au courant de notre relation, sinon mon père l’aurait congédiée, car il n’était pas question que je tombe amoureux d’une « bonne ». Pierre senior envisageait pour moi un parti bien plus valorisant. Mais Laurence était devenue ma drogue. Afin de ne pas éveiller les soupçons auprès des autres personnels de maison, nous avions décidé de reporter nos ébats en dehors des heures de service de Laurence. Je trouvais facilement le moyen de m’absenter régulièrement du bureau pour aller la rejoindre dans une chambre d’hôtel. Laurence trouvait toujours un nouvel attirail pour pimenter sa jouissance. Notre relation de souffrance volontaire a duré plus de deux ans, exactement jusqu’au 10 août 2010, encore un 10 août, au lendemain de mes vingt-cinq ans, le jour où tout a basculé et où commence mon histoire.

    PREMIER CHAPITRE

    Tant va la cruche à l’eau

    qu’à la fin elle se casse

    (Le jour où tout a

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