Sommes-nous trop branchés?: La cyberdépendance
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À propos de ce livre électronique
Vous trouvez que votre enfant passe trop de temps devant les écrans ? Qu’en penser ? Que faire ? En décrivant les enjeux psychosociaux entourant la problématique complexe des cyberaddictions, cet ouvrage trace un portrait sociologique critique de l’économie du savoir, des métadonnées et des « prophètes » de la Silicon Valley. Plus concrètement, il met en lumière les conditions propices à la cyberdépendance avec le téléphone intelligent, Facebook et les jeux vidéos.
Axé sur les préoccupations parentales, cet essai s’adresse tant aux parents qu’aux intervenants qui œuvrent, de près ou de loin, auprès des jeunes pour les sensibiliser aux problèmes potentiels de la cyberdépendance et les outiller à l’aide de pratiques innovantes et préventives.
Il veut aider les parents à accompagner leurs enfants de manière sécuritaire pour qu’ils vivent une expérience positive de l’usage d’Internet, sans leur imposer des restrictions à tout prix, sans tomber dans l’abus.
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Aperçu du livre
Sommes-nous trop branchés? - Amnon Jacob Suissa
FONDÉE PAR HENRI DORVIL (UQAM)
ET ROBERT MAYER (UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL)
L’analyse des problèmes sociaux est encore aujourd’hui au cœur de la formation de plusieurs disciplines en sciences humaines, notamment en sociologie et en travail social. Les milieux francophones ont manifesté depuis quelques années un intérêt croissant pour l’analyse des problèmes sociaux, qui présentent maintenant des visages variables compte tenu des mutations des valeurs, des transformations du rôle de l’État, de la précarité de l’emploi et du phénomène de mondialisation. Partant, il devenait impératif de rendre compte, dans une perspective résolument multidisciplinaire, des nouvelles approches théoriques et méthodologiques dans l’analyse des problèmes sociaux ainsi que des diverses modalités d’intervention de l’action sociale, de l’action législative et de l’action institutionnelle à l’égard de ces problèmes.
La collection Problèmes sociaux et interventions sociales veut précisément témoigner de ce renouveau en permettant la diffusion de travaux sur divers problèmes sociaux. Pour ce faire, elle vise un large public comprenant tant les étudiants, les formateurs et les intervenants que les responsables administratifs et politiques.
Cette collection était à l’origine codirigée par Robert Mayer, professeur émérite de l’Université de Montréal, qui a signé et cosigné de nombreux ouvrages témoignant de son intérêt pour la recherche et la pratique en intervention sociale.
DIRECTEUR
HENRI DORVIL, PH. D.
École de Travail social, Université du Québec à Montréal
CODIRECTRICE
GUYLAINE RACINE, PH. D.
École de Service social, Université de Montréal
Sommes-nous
trop branchés?
Sommes-nous
trop branchés?
La cyberdépendance
Amnon Jacob Suissa
Préface de
Serge Tisseron
Avec la collaboration de
Jean-François Biron
Florence Millerand
Christine Thoër
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Suissa, Amnon Jacob, 1950-
Sommes-nous trop branchés?: la cyberdépendance
(Problèmes sociaux et interventions sociales; 81)
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7605-4677-6
1. Cyberdépendance. 2. Dépendance (Psychologie). I. Titre. II. Collection: Collection Problèmes sociaux & interventions sociales; 81.
RC569.5.I54S94 2017616.85’84C2016-942421-9
Révision
Gislaine Barrette
Correction d’épreuves
Sandra Guimont
Conception graphique
Richard Hodgson
Mise en page
Interscript
Image de couverture
iStock
Dépôt légal: 1er trimestre 2017
› Bibliothèque et Archives nationales du Québec
› Bibliothèque et Archives Canada
© 2017 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
Imprimé au Canada
D4677-1 [01]
LETTRE D’UN MARTIEN AUX TERRIENS NUMÉRISÉS
Serge Tisseron
Je suis sur votre planète depuis le 1er janvier, mais vous n’en savez rien. À vrai dire, je suis déjà venu y faire un tour il y a trente ans, et à l’époque, vous m’aviez remarqué. La presse s’était en effet largement fait l’écho de ce que vous appelez, par une jolie métaphore empruntée à votre vie culinaire, ma «soucoupe volante». Quelques-uns prétendaient même m’avoir vu. Beaucoup plus d’ailleurs qu’il n’y en eut en réalité! Bref, j’avais dû repartir très vite avant que le Département d’État américain ne s’avise de me pourchasser. Mais depuis, nos savants ont mis au point un vêtement qui me rend invisible. Je peux donc continuer, ou plutôt reprendre, l’observation de vos vies. Et quelle surprise depuis ma dernière venue! Décidément, vos outils vous transforment, et beaucoup plus vite encore que vous ne l’imaginez.
Lors de ma dernière venue, vous utilisiez encore beaucoup le courrier et le téléphone pour vous transmettre des informations. Vous aviez donc un rapport au temps qui intégrait l’idée d’attendre une lettre ou de pouvoir obtenir en direct l’interlocuteur recherché. Aujourd’hui, vous laissez vos messages, que ce soit par SMS, sur boîte vocale ou par Internet, et vous vous scandalisez quand on ne vous rappelle pas dans l’heure. Certains raisonnent même en termes de minutes! Manifestement, ces outils vous ont rendus plus intolérants à l’attente. Mais jusqu’où allez-vous donc aller?
Remarquez, cette incapacité à attendre semble chez vous s’organiser plus généralement autour de la difficulté à penser aux choses dans la durée. Peut-être finalement n’êtes-vous si impatients d’obtenir une réponse que parce que vous savez que vous risquez bien vite d’oublier que vous en attendez une! L’attention sur les durées longues qui avait été largement cultivée par la lecture des livres depuis votre XVIe siècle est en train de s’effacer devant des formes d’attention plus concentrées et plus éphémères. Est-ce lié seulement à la pratique des écrans? Je ne sais pas. Mais il est certain que la facilité avec laquelle vous mettez vos enfants devant les écrans y est pour quelque chose. J’ai pu regarder quelques-uns des programmes «qui leur sont spécifiquement destinés», comme disent joliment vos producteurs et réalisateurs de télévision, et j’avoue que j’en ai été effaré. Tout s’y juxtapose sans lien de causalité compréhensible, les mimiques y sont incroyablement caricaturales, et elles se succèdent avec une vitesse inouïe. Il paraît même que certains de vos enfants n’arrivent plus à distinguer les mimiques élémentaires comme celles qui accompagnent la joie, la tristesse, le dégoût ou la colère. En tout cas, les plus grands peinent à concentrer leur attention plus de quelques minutes. Heureusement, cet effet délétère de la consommation télévisuelle précoce semble s’accompagner d’une évolution moins problématique. Les enfants plongés ainsi dès leur plus tendre enfance dans des programmes frénétiques et hyperthéâtralisés ne font pas qu’y égarer leur capacité d’attention et de concentration, ils y développent aussi un goût du théâtre particulièrement marqué, et ça, c’est formidable. C’est bien compréhensible. Dans les programmes que vos enfants regardent, les mimiques sont outrancières et les intonations caricaturales. Dès le plus jeune âge, ils se familiarisent donc avec des formes d’interaction qui associent les attitudes, les mimiques et les intonations. Et du coup, ils grandissent en désirant se mettre en scène!
En même temps, grâce à Internet, il ne s’agit plus seulement de se faire reconnaître par ses proches, dans un cercle familial ou amical, mais par la totalité des internautes. L’un de vos chercheurs a appelé cela, en 2001, un désir d’extimité élargi à la planète entière (Tisseron, 2001). Il définit ce désir comme celui de montrer certains aspects de soi jusque-là gardés cachés pour les faire valoriser par le regard de l’entourage. La première fois où je suis venu sur votre planète, ce désir d’extimité était en effet mis en œuvre auprès du cercle restreint des proches physiques. Je me souviens lors de mon précédent passage avoir vu un adolescent jouer de la guitare devant ses cousines pour les entendre le féliciter! Aujourd’hui, il est devenu père et son fils ne joue plus devant ses cousines, mais devant sa webcam à attendre les commentaires des internautes. Il est souvent déçu parce qu’il n’en reçoit pas beaucoup, et il est parfois tenté de raconter des bêtises pour se faire remarquer. Mais le risque de l’exhibitionnisme a toujours accompagné le désir d’extimité, et ce n’est pas une raison pour les confondre. Il existe en effet entre les deux une différence de taille: le désir d’extimité comporte toujours une part de risque, alors que l’exhibitionnisme est le fait d’un cabotin répétitif qui ne montre de lui que ce qu’il sait à coup sûr pouvoir susciter l’intérêt.
Mais je reviens au théâtre. Parce que c’est ce qui me frappe le plus depuis que je suis revenu parmi vous. Cette culture nouvelle, je ne vois pas comment l’appeler autrement qu’une «culture théâtrale généralisée». Les nouvelles «idoles des jeunes», comme vous les appeliez dans les années 1970, ne sont plus seulement les chanteurs et les sportifs, mais aussi les youtubeurs et youtubeuses. Leurs vidéos ont un succès incroyable! Et des enfants de plus en plus jeunes s’essaient sur Internet à de petites mises en scène, parfois d’ailleurs très réussies. Les résultats scolaires sont aujourd’hui suspects pour beaucoup d’enfants parce que certains parents aident considérablement leur progéniture alors que d’autres ne le font pas. Le youtubeur brille parce qu’il semble y arriver tout seul. Je ne dis pas que c’est la réalité bien sûr, mais c’est ce que les adolescents sont invités à croire. Il se passe avec les youtubeurs ce qui s’est passé avec un James Dean en son temps. Lui aussi a su incarner la jeunesse de son époque. Cela n’a jamais voulu dire qu’il n’y avait ni éclairage ni maquillage. Mais l’impression était là. En plus, le youtubeur s’impose un peu comme un ami avec qui l’on discute par webcam interposée. L’adolescent peut avoir l’impression que le youtubeur vient lui parler à domicile, dans l’espace privé qu’est sa chambre, et qu’il ne parle que pour lui. Il sait bien que ce n’est pas vrai, mais l’illusion est agréable…
Certains petits astucieux ont même mis au point une application qui permet à chacun de s’y entraîner; elle s’appelle Dubsmash. Elle permet à chacun de se filmer en train de faire de la synchronisation labiale (lipsync) sur des cris d’animaux, des phrases célèbres du cinéma ou des sonals (jingles). Il ne s’agit pas de se faire passer pour qui on n’est pas avec l’espoir de tromper, mais de montrer qu’on est capable de se faire passer pour qui on n’est pas, sans cesser pour autant d’être soi-même. Ce n’est pas «être comme», mais «faire comme», et cela change tout.
Hélas, bien sûr, tout cela va trop vite, et des jeunes – et des moins jeunes – se lancent sur Internet sans filet! Ils y commettent erreur sur erreur, y surexposent leur vie privée sans même s’en rendre compte, et sont parfois victimes de harcèlement ou d’escroquerie. Il y a aussi tous ces adolescents immergés dans les jeux vidéo au risque d’éprouver des troubles du sommeil et de l’attention. Mais les problèmes ne touchent pas que les jeunes. Il arrive aussi que des adultes privés brutalement d’emploi, ou à la suite d’une rupture affective, basculent dans le jeu pathologique exactement comme d’autres peuvent le faire dans l’alcool. À tel point que le mot addiction a été proposé pour rendre compte de telles situations. Comme avec les abus de substances toxiques, on retrouve la souffrance de ne plus pouvoir contrôler ses impulsions, souvent exprimée avec des phrases comme celles-ci: «je ne peux m’en empêcher, c’est plus fort que moi». Et dans les deux cas aussi, on retrouve la compulsion, c’est-à-dire le fait que la répétition du comportement n’entraîne pas l’apaisement attendu.
Aviel Goodman, dans les années 1970, a apporté une légitimité à ce rapprochement en proposant l’idée que les addictions ne devraient pas être envisagées en relation avec la consommation d’une substance toxique, mais d’abord comme un comportement. Il a même proposé quatre domaines dans lesquels une «addiction comportementale» pourrait exister: la sexualité, les jeux d’argent, les troubles alimentaires dont la boulimie-anorexie et le sport. À ce jour, la seule addiction comportementale reconnue par la communauté internationale concerne les jeux d’argent pathologiques. Mais l’apparition de pratiques pathologiques des jeux vidéo en réseau, dans les années 1990, a semblé indiquer un cinquième domaine possible d’addiction comportementale et donner raison à Aviel Goodman. Les médias n’ont d’ailleurs pas tardé à s’emparer du mot et beaucoup de parents amènent aujourd’hui leur adolescent en consultation pour une «addiction aux jeux vidéo»!
Pourtant, le problème n’est pas si simple. Tout d’abord, Aviel Goodman n’a pas simplifié la tâche de ceux qui se réclament de son approche en changeant d’avis autour de la définition qu’il avait lui-même donnée de ce qu’il appelait une «addiction comportementale». Dans un premier temps, il a lié sa définition à l’association d’une perte du contrôle des impulsions et d’une compulsion, mais dans un second temps, il a évoqué le fait qu’un seul de ces deux symptômes pourrait suffire à la définir. Bref, se réclamer aujourd’hui d’Aviel Goodman dans la définition d’une «addiction comportementale» oblige à préciser si l’on se réclame de sa première définition ou de la seconde! En tout cas, s’il existe une addiction aux technologies numériques, c’est moins à ces technologies proprement dites qu’aux modes de pensée qu’elles suscitent et alimentent. Les relations s’y développent à un rythme accéléré, chacun peut y passer sans transition de la passion fulgurante à la désillusion, et dès que l’ennui se pointe à l’horizon, il suffit de contacter quelqu’un d’autre. Ceux qui désirent fuir un sentiment douloureux de solitude ou d’abandon sont évidemment les premiers tentés. Avec le risque de trouver rapidement le monde quotidien moins excitant, bien plus complexe et finalement moins gratifiant. Dans les mondes numériques, la montée d’adrénaline ne diminue jamais, il n’y a pas de moment creux, et ceux qui s’y engagent avec l’idée d’oublier une situation personnelle ou sociale difficile sont constamment exposés à «oublier tout le reste», comme me le disait un jeune patient.
Mais depuis ma dernière visite de Martien sur votre Terre, tout ne s’est pas aggravé. Bien au contraire! Je vois avec bonheur que vous avez pris conscience de l’importance d’encourager les pratiques collaboratives et créatrices autour des écrans. Et vous avez aussi découvert que si c’est à l’adolescence que l’abus d’écrans prend les formes les plus spectaculaires, c’est bien avant, dans la petite enfance, qu’il est important de poser les bases d’une prévention efficace. L’adolescent accro à son téléphone mobile ou à ses jeux vidéo n’est pas coupable d’un usage excessif qu’il paierait d’une «addiction». Il est, hélas, bien souvent victime d’une immersion trop massive et trop précoce dans les écrans, à commencer par les écrans de télévision et ceux des téléphones intelligents que certains parents laissent à leur disposition, un peu comme s’ils laissaient un saladier de crème au chocolat toute la journée sur la table avec une cuiller à côté, sans jamais se soucier de contrôler ce que leur enfant en mangerait!
Vous avez heureusement compris que chacun peut, à tout moment, utiliser les outils numériques pour fuir et ignorer le monde, ou au contraire démultiplier ses possibilités d’agir sur lui. Et vous vous demandez de plus en plus quelle éducation le monde adulte doit fournir aux enfants pour les aider à faire face aux technologies auxquelles ils sont exposés sans en être submergés. Des balises calées sur quatre âges clés de la vie, 3 ans, 6 ans, 9 ans et 12 ans, semblent une solution raisonnable pour y parvenir en introduisant ces technologies dans de bonnes proportions et dans de bonnes conditions. Avant 3 ans, les écrans n’apportent rien, sauf la possibilité pour les parents qui ne parviennent pas à communiquer avec leurs jeunes enfants autrement de le faire en passant par un écran, mais évidemment à condition de proscrire les écrans pendant les repas, avant le coucher et de ne jamais les utiliser pour calmer l’enfant! Avant 6 ans, une console de jeu personnel favorise le repli sur soi de l’enfant. Mieux vaut à cet âge encourager des activités manuelles comme le bricolage ou la cuisine. Et si Internet est un droit à partir de 9 ans, il est difficile d’y abandonner l’enfant sans un accompagnement fiable. Enfin, l’utilisation des réseaux sociaux à partir de 12 ans nécessite d’expliquer à l’enfant le risque de rencontre brutale avec le cyberharcèlement et la pornographie, et de le mettre en garde contre les dangers du plagiat. Bref, vous avez pris conscience de l’importance, dans la découverte des écrans, des vertus de l’accompagnement, de l’alternance et de l’apprentissage de l’autorégulation. Limiter les temps d’écran, choisir ensemble les programmes en famille, parler avec eux de ce qu’ils font et voient sur les écrans, et encourager leurs pratiques de création sont des idées qui font leur chemin, et c’est tant mieux (Tisseron, 2013).
Finalement, vous autres, humains, avez inventé des technologies pour transformer le monde, mais vous avez oublié que vos technologies vous transforment aussi vous-mêmes. Et elles le font d’autant mieux aujourd’hui que pour la première fois, vous avez réussi à concevoir des machines qui combinent quatre fonctions que vous aviez jusqu’ici toujours séparées. Vos objets numériques ont en effet à la fois une fonction d’esclave, de complice, de témoin et de partenaire. Ils sont esclaves par le rôle que vous leur donnez de prendre en charge des éléments dont vous souhaitez soulager votre mémoire, comme des numéros de téléphone, des codes d’immeubles et des dates d’anniversaire. Ils sont complices lorsque vous les utilisez pour des activités peu avouables, comme la consultation d’images pornographiques ou l’envoi de messages anonymes. Ils ont aussi une fonction de témoin de plus en plus présente au fur et à mesure que vous leur confiez le soin de recueillir des informations sur vous, qu’il s’agisse des nombreuses images de vous et de vos amis, du nombre de pas que vous faites dans la journée, de votre rythme cardiaque, et bientôt de l’ensemble de vos paramètres biologiques, comme votre glycémie et votre rythme cardiaque. Ils ont enfin une fonction de partenaire quand, par exemple, vous apprenez une langue vivante avec eux. Nous autres, sur notre planète, nous connaissons cela depuis longtemps et je peux vous dire que vous n’en êtes qu’au début! Avec les robots que vos chercheurs commencent à développer, ces quatre fonctions vont être de plus en plus intriquées. Mais vous n’en êtes pas encore là, quoique les choses aillent vite… Je repars demain en direction de ma planète, mais j’ai prévu de revenir dans dix ans, et là, je pense que si vous persistez à parler d’addiction, ce sera dans le cadre de votre relation avec vos robots domestiques (Tisseron, 2015a)!
PRÉFACE
Lettre d’un Martien aux Terriens numérisés
Serge Tisseron
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
INTRODUCTION
CHAPITRE 1
QU’EST-CE QU’UNE CYBERDÉPENDANCE?
1.1.De l’addiction aux substances à l’addiction comportementale: du concept d’addictus
1.2.La dépendance à Internet: un peu d’histoire
1.3.La cyberdépendance: quelques éléments contextuels
1.4.Le concept de cyberdépendance: vers un essai de définition
1.5.Un survol de la perspective psychosociale: comment s’acquiert une dépendance?
1.6.Quelques réflexions
CHAPITRE 2
INTERNET ET L’ÉCONOMIE DU SAVOIR: OUI, MAIS…
2.1.Que nous apprend l’histoire sur Internet et le World Wide Web? Quelques repères
2.2.Les métadonnées (Big Data): un enjeu de taille
2.3.Les «prophètes» de la Silicon Valley: à qui profite le savoir?
CHAPITRE 3
INDIVIDUALISME, CULTE DE LA VITESSE ET MÉDIAS SOCIAUX
Une société du malaise?
3.1.L’hyperindividualisme et le I-soi: vers une citoyenneté numérique
3.2.Le culte de la vitesse: Web qu’on s’en va?
3.3.Vers l’éloge de la lenteur et le slow média
CHAPITRE 4
LE TÉLÉPHONE INTELLIGENT
D’hier à aujourd’hui
4.1.Entre usage bénéfique et hyperconnectivité: quand cela pose problème
4.2.Le téléphone intelligent et l’autodiagnostic: le patient digital
4.3.Vers une perspective critique du téléphone intelligent
4.4.Le sexting: un exemple concret
CHAPITRE 5
Un réseau social de communication incontournable
5.1.L’usage abusif de Facebook: de quoi parle-t-on?
5.2.L’échelle de Bergen: un outil de dépistage pour la dépendance à Facebook
CHAPITRE 6
QUE SAVONS-NOUS SUR LES JEUX VIDÉO?
6.1.Les jeux vidéo et vous
6.2.Que nous apprend la clinique sur l’intervention en contexte de jeu vidéo?
6.3.Les caractéristiques structurelles de l’addiction aux jeux vidéo
6.4.Les jeux vidéo: les avantages
6.5.À quoi reconnaît-on un usage abusif des jeux vidéo?
CHAPITRE 7
FAUT-IL S’INQUIÉTER DE LA PROGRESSION DE L’ÉCOUTE DE VIDÉOS SUR INTERNET?
Des jeunes racontent…
Christine Thoër et Florence Millerand
7.1.La place du visionnement de vidéos sur Internet dans la vie des jeunes
7.1.1.Des contenus multiples, une consommation hyperpersonnalisée
7.1.2.Des contextes et des modes d’accès aux contenus diversifiés
7.1.3.Des écrans connectés et un ancrage du visionnement connecté dans le quotidien
7.2.Le sens donné par les jeunes au visionnement de vidéos sur Internet
7.2.1.Le sentiment d’autonomie associé au visionnement connecté
7.2.2.L’importance des rituels de visionnement
7.2.3.L’attachement aux personnages et aux univers représentés
7.2.4.Une pratique identitaire et de socialisation
7.3.Les perceptions et la gestion du temps consacré au visionnement de vidéos
7.3.1.Des contenus et des dispositifs qui incitent au visionnement
7.3.2.Une perception ambivalente du temps consacré au visionnement connecté
7.3.3.Des stratégies pas toujours efficaces pour encadrer la pratique de visionnement
7.3.4.Et les parents dans