Troubles psy : la dernière frontière
On la surnomme l’orque tueuse. Tilikum, un mâle capturé au large de l’Islande en 1983, a animé pendant quinze ans, jusqu’à sa mort le 6 janvier 2017, les spectacles aquatiques de SeaWorld Orlando. Mais si Tilikum a ravi ses spectateurs, il est aussi à l’origine d’un macabre record : il a tué trois de ses dresseurs au cours de crises ponctuelles –sur un total de quatre décès recensés dans l’ensemble des parcs aquatiques de la planète! Si, dans un cas humain similaire de tueur en série, l’état de santé psychique aurait été immédiatement invoqué, il n’en a rien été pour cette orque. Jamais l’hypothèse d’un désordre mental susceptible d’avoir provoqué ses attaques n’a été envisagée. Pour Claude Béata, vétérinaire et fondateur du Collège européen de médecine vétérinaire comportementale, cette lacune est révélatrice de la non-reconnaissance de la “folie animale” –notamment dans le monde anglo-saxon, où la psychiatrie animale émerge à peine: “Comment justifier que des animaux aussi ‘intelligents’ que des orques, des interroge le spécialiste. Car il en est, lui, convaincu: les animaux peuvent eux aussi souffrir de troubles mentaux.
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