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Assassinat sur ordonnance: Récit
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Livre électronique243 pages3 heures

Assassinat sur ordonnance: Récit

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À propos de ce livre électronique

Le témoignage interpellant d’un médecin de campagne qui, après plus de quarante années au service de ses malades, a effrayé par ses travaux et ses prises de position le microcosme parisien ordinal, ce qui lui a valu d'être interdit d'exercer.

Ceci est le témoignage d’un médecin de campagne qui après plus de quarante années au service de ses malades et de ses confrères a fait l’erreur de « monter » à Paris. Il y a effrayé par ses travaux et ses prises de position le microcosme parisien ordinal ce qui lui a valu une haine mortelle de ses collègues. Ce n’est pas une autobiographie, encore moins un roman, mais un récit désespéré d’une illusion de la vie, victime de la tromperie de confrères et de collaborateurs. Ils ont sans aucun scrupule obtenu son bannissement du corps médical, au prix de mensonges éhontés devant la justice.
C’est aussi le constat malheureux de l’égoïsme et de l’appât du gain des médecins, en particulier des spécialistes qui ont fait passer leurs intérêts particuliers avant toute humanité même envers un confrère en détresse, surtout s’ils lui étaient redevable.
C’est le récit de la fidélité des malades et du personnel soignant du service hospitalier qu’il dirigeait, mais aussi l’investissement des personnels des associations sanitaires qu’il avait fondées et présidait depuis des décennies.
Enfin, c’est la confirmation de la réputation odieuse faite à l’Ordre qui est décrit comme un véritable « panier de crabes parisiens », aux mains de « cliques » uniquement soucieuses de conserver leurs privilèges. Malheureusement, ils possèdent le droit de vie ou de mort de leurs confrères de province ou qui ne pensent pas comme eux, à l’aide d’une justice d’exception héritée des années noires de l’histoire de notre pays.

Le récit personnel et touchant d'un médecin, interdit d'exercer par l'Ordre sans avoir commis de faute médicale et malgré le soutien de ses patients.

EXTRAIT

J’ai probablement été condamné pour l’exemple, ou pour d’autres raisons obscures dont, peut-être, je n’imagine même pas les raisons ni les tenants et aboutissants. Tout cela m’a dépassé et me dépasse encore actuellement. Ce qui est certain, c’est que je me trouvais depuis de nombreux mois en burn out. Cet état a été signalé à plusieurs reprises par mon épouse aux confrères qui m’entouraient à Hesdin, comme à Béthune et Paris, sans qu’aucun ne cherche à me soutenir. Malgré cet état de stress majeur, le CNOM m’a interdit d’exercer, sans qu’aucune faute médicale me soit reprochée, et malgré l’état sinistré du secteur où j’exerçais. Encore récemment, la Présidente de la formation de jugement du CNOM semblait ne pas être capable de juger « du risque de récidive… et de ma capacité professionnelle ». Elle ajoute que rien ne sert de me sortir de mon bannissement « au motif que je n’aurais pas à 67 ans de projet professionnel !!!! ». Aujourd’hui, ma famille, mes amis ont l’espoir que je réussirai à remonter la pente et que je retrouverai, au moins en partie, mon dynamisme. Après plus de sept ans de procédure et de torture sciemment infligées par mes confrères, je vais tout raconter afin que mes jeunes confrères que j’ai formés effacent de leur mémoire l’humanité et l’humilité que je leur ai enseignées, pour se préparer avec clairvoyance à affronter les forces archaïques de l’obscurantisme de vieux mandarins éloignés des réalités de la Vie laborieuse de leurs confrères et seulement accrochés à leurs mandats parisiens rémunérateurs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marc Biencourt est né en 1950 et a exercé la médecine pendant plus de quarante ans dans le Pas de Calais. Bien que président durant plus de quinze ans du conseil départemental de l’ordre, il fut radié sans circonstance atténuante du tableau en 2013 pour « méconnaissance des devoirs généraux des médecins, et pour faits contraires à l’honneur au dépend des médecins ».
LangueFrançais
Date de sortie12 avr. 2019
ISBN9782378779733
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    Aperçu du livre

    Assassinat sur ordonnance - Marc Biencourt

    Prologue

    Ce livre n’a pour unique objectif que d’expliquer à tous ceux qui ont cru ou croient encore en moi ce que furent toutes ces années d’un combat que j’ai mené pour le bien général sans souci de mon devenir, mais qui malheureusement a gâché la vie de mon épouse et de mes enfants, et m’a imposé d’abandonner mes malades.

    Certains seront, sûrement, froissés ou choqués par mes propos. Certes, j’exprime dans les pages qui suivent mon ressentiment envers beaucoup de confrères et certains groupes de pression et institutions. Mais ce livre, qui ne vise aucunement à porter préjudice à qui que ce soit, n’est que la mise en mots de mon vécu, l’expression de ce que j’ai ressenti au cours de la tourmente qui m’a emporté depuis janvier 2011.

    J’ai probablement été condamné pour l’exemple, ou pour d’autres raisons obscures dont, peut-être, je n’imagine même pas les raisons ni les tenants et aboutissants. Tout cela m’a dépassé et me dépasse encore actuellement. Ce qui est certain, c’est que je me trouvais depuis de nombreux mois en burn out. Cet état a été signalé à plusieurs reprises par mon épouse aux confrères qui m’entouraient à Hesdin, comme à Béthune et Paris, sans qu’aucun ne cherche à me soutenir. Malgré cet état de stress majeur, le CNOM m’a interdit d’exercer, sans qu’aucune faute médicale me soit reprochée, et malgré l’état sinistré du secteur où j’exerçais. Encore récemment, la Présidente de la formation de jugement du CNOM semblait ne pas être capable de juger « du risque de récidive… et de ma capacité professionnelle ». Elle ajoute que rien ne sert de me sortir de mon bannissement « au motif que je n’aurais pas à 67 ans de projet professionnel !!!! ».

    Aujourd’hui, ma famille, mes amis ont l’espoir que je réussirai à remonter la pente et que je retrouverai, au moins en partie, mon dynamisme. Après plus de sept ans de procédure et de torture sciemment infligées par mes confrères, je vais tout raconter afin que mes jeunes confrères que j’ai formés effacent de leur mémoire l’humanité et l’humilité que je leur ai enseignées, pour se préparer avec clairvoyance à affronter les forces archaïques de l’obscurantisme de vieux mandarins éloignés des réalités de la Vie laborieuse de leurs confrères et seulement accrochés à leurs mandats parisiens rémunérateurs.

    Malgré toutes ces années, j’éprouve encore beaucoup de haine et de ressentiment. Il va falloir que je trouve le moyen d’oublier ceux qui m’ont menti, trompé, manipulé et ont souhaité ma mort, bref, à ceux qui m’ont assassiné physiquement, professionnellement, moralement et financièrement mais surtout ont voulu m’effacer de la mémoire de mes patients qui, malgré la hargne des prédateurs sans foi et dépourvus d’humanité, me sont restés fidèles.

    Je ne connaissais pas auparavant la colère, et on savait ma capacité à rester debout même dans la difficulté et au sein des pires crises. Mais après ces années de maladie, de souffrance et de déception, je ne me reconnais plus et n’arrive plus guère à me regarder tous les matins dans le miroir. J’ai honte d’avoir été ainsi condamné et à nouveau rejeté après sept ans par mes Pairs. J’ai honte d’infliger ce bannissement, pour ma femme, mes enfants et surtout mes petits-enfants, le reste de ma famille, mes amis et mes malades.

    J’ai encore honte de ma vie, que je croyais belle et réussie, honte de ma carrière consacrée au service de l’autre, aujourd’hui j’ai peut-être pris le recul indispensable vis-à-vis de tous ces événements et arrive lentement à cicatriser les plaies et les blessures infligées à mon entourage.

    Peut-être serez-vous curieux de découvrir ce témoignage à travers les pages qui suivent. Sinon, fermez tout de suite ce livre qui, loin d’être une autobiographie, encore moins un roman, raconte simplement toute l’illusion d’une vie.

    Chapitre 1

    Un démarrage à cent à l’heure 2013

    « Marc, ta demande de sursis est rejetée » : voilà mon sort, il me semble complètement scellé par ces quelques mots de mon associé Jean Charles, au téléphone, le lendemain de mon intervention chirurgicale, ce 12 septembre 2013.

    Dès le 15 juillet dernier, Maître R…, l’avocat au Conseil d’État que m’avait indiqué Maître W... mon avocate devant le Conseil national de l’Ordre après le rejet, attendu, de mon appel de la décision de Rennes de me radier définitivement du tableau de l’Ordre du Pas-de-Calais, Maître R… donc, avait déposé devant le Conseil d’État, une demande de sursis à exécution, conformément au Code de procédure de justice administrative.

    Il n’avait guère d’espoir de voir cette requête acceptée, mais je n’arrivais pas à imaginer que la volonté de certains de mes confrères du Conseil national de l’Ordre des médecins de me voir « interdit d’exercice » puisse aboutir si facilement en ce 1er septembre 2013.

    Après plusieurs années de souffrance de mon épaule droite, sans nouvelles du Conseil d’État à la mi-août, j’acceptai de me faire poser une prothèse totale « inversée » en ce début de septembre 2013. Toujours en activité durant les derniers mois, j’avais procédé aux radios, scanner et bilans cardiologiques nécessaires à mon intervention, qui devait avoir lieu à la Polyclinique d’Amiens. Mais, jusqu’au dernier jour, j’espérais obtenir la possibilité de continuer à soigner mes patients. Quelle déception, ce 31 Août, de ne pas avoir de nouvelles. Afin de protéger mes malades, j’avais, le plus souvent, renouvelé leur traitement pour trois mois, invoquant la nécessaire intervention chirurgicale que je devais subir.

    Le 11 Septembre à 13 h 30, je pénétrai, déjà groggy de la prémédication, une ampoule d’hypnovel sur la langue, dans le bloc chirurgical. Je me réveille cinq heures plus tard, en rentrant dans ma chambre. Plus de douleur à l’épaule, incroyable ! Probablement la pompe à morphine, dont je n’userai pratiquement pas dans les heures qui suivent, tant le contraste est ahurissant : les douleurs « c’était avant, mais plus maintenant ».

    Comment en suis-je arrivé là ? Durant ces quelques heures de repos forcé à la clinique, je me suis remémoré les longues années durant lesquelles j’avais eu le sentiment de me battre sans repos, pour les malades, pour mes confrères, pour l’image du syndicat, puis de l’Ordre, pour les valeurs hippocratiques que j’avais même enseignées à tous les étudiants que j’ai pu rencontrer depuis 1983, première année de mes fonctions d’enseignant à la faculté de Lille II sous la houlette du Professeur Devulder, doyen honoraire. Mais j’ai vécu aussi une expérience très intéressante d’enseignement à Saint-Louis, à « l’école de médecine Louis Pasteur » dirigée par mon ami le Docteur Sonnariana BALIGADOO, membre de l’Académie de médecine. J’y ai en effet enseigné la déontologie, la responsabilité médicale durant cinq années. Je garde encore des contacts avec certains de mes étudiants qui terminent leur médecine en France, sans espoir toutefois d’y exercer, sauf comme « sous-médecin » en hôpital public, en dehors de l’une d’entre elles qui a pu repasser avec succès sa première année de médecine alors qu’elle avait validé son deuxième cycle en la même faculté. Frédérique continue fidèlement à m’encourager encore aujourd’hui.

    Il me fallait remonter aux années 70, pour reconstituer tout le château de cartes qui s’effondrait aujourd’hui. J’avais eu la possibilité de choisir un poste de faisant-fonction d’interne au seuil de ma sixième année d’études. Nommé à l’hôpital de Campagne-les-Hesdin, j’allais découvrir le sens véritable de l’engagement professionnel du médecin, confronté – presque seul praticien, vingt-quatre heures sur vingt-quatre durant dix jours de suite en continu par mois – aux souffrances et accidents de plus d’une centaine de patients de trois services - médecine, chirurgie et gériatrie (qui n’était pas encore élevée au rang de spécialité !), et d’une maternité de douze lits.

    Dès la première journée de cette mission, je me rends compte, d’emblée, de mon incompétence ! Aussi, avec le « Vidal et le Perlemuter » sous le bras, j’ai tenté de suivre le rythme des journées et des nuits de ce petit hôpital de campagne, devenu aujourd’hui, comme beaucoup de ces établissements, un centre de gérontologie, après son regroupement avec l’Hôpital de Montreuil -sur-mer, sur le site de Rang-du-Fliers.

    Ce premier jour, en effet, je me retrouve confronté successivement à la nécessité d’appliquer un choc électrique à un patient qui présentait un infarctus massif du myocarde, puis à un accouchement en siège. Heureusement que la sage-femme avait de l’expérience, sinon j’étais bon pour appeler au secours le chirurgien. J’ai eu enfin à faire face à une décompensation d’insuffisance rénale dont l’abord diagnostique et thérapeutique s’est fait à la hussarde, mes « bouquins » ouverts sur la table de la patiente. Comment pouvait-elle avoir confiance ? Et pourtant la vie prend souvent le dessus sur l’action parfois néfaste des praticiens ! J’ai eu par la suite l’occasion de rencontrer cette malade, il y a quelques années soit plus de vingt ans plus tard, toujours vivante, quoique toujours soignée pour son « urémie ».

    Trente ans après, je m’aperçois que c’est durant les deux ans passés à Campagne, que toute ma carrière médicale et périprofessionnelle s’est forgée. J’avais pu avoir, durant ces années, mes premiers, puis fréquents contacts avec les médecins généralistes du secteur de Montreuil à Hesdin, et avec les médecins spécialistes, en fait bien peu nombreux et venant souvent de fort loin pour apporter leurs doctes avis sur l’état de mes malades, qui ne pouvaient, déjà à cette époque, imaginer se faire soigner à Boulogne, Arras, Lille ou encore Amiens.

    C’est donc dès 1974-1976 que je découvre la difficulté d’accès aux soins de la population de l’arrière-pays du Montreuillois, même si les médecins généralistes se sont déjà regroupés sous la houlette du Docteur André TH… Celui-ci avait réussi le tour de force, malgré un premier refus de l’Ordre suivi d’une acceptation du bout des lèvres, de constituer dès 1971 une Maison médicale à Hesdin. Le « Centre » subira d’ailleurs, dans les deux ans suivant son ouverture, les foudres de l’Ordre, sous forme de quinze jours de suspension pour chacun des praticiens, suite à la plainte d’un représentant médical « mal reçu » par l’un des associés !

    Déjà l’Ordre m’apparaissait bien coercitif, mais si éloigné de mes préoccupations que je ne m’avise pas alors du rôle « bloquant » de cette institution, que j’apprendrai à découvrir, plusieurs années après, lorsque je me suis imaginé pouvoir en faire évoluer l’image et les méthodes.

    C’est en Octobre 1975 que le Docteur René Bri..., médecin au Centre médical, après avoir été de longues années médecin isolé dans le petit village de Raye-sur-Authie, me demande de les rejoindre au sein du Centre, car leur remplaçant habituel les a « lâchés » : il n’acceptait pas d’investir, pour s’associer aux quatre confrères fondateurs d’un des premiers centres médicaux fondés sur le modèle inventé par le SNMG (Syndicat National de Médecins de Groupe). Ce syndicat sera durant de longues années la tête chercheuse de la CSMF, titillant le plus souvent les inerties et conservatismes professionnels de la santé.

    « Nous avons pu apprécier ton travail en tant que correspondant des médecins du Centre. Les patients témoignent de ta gentillesse et de tes soins. Nous souhaitons te voir rejoindre le Centre en vue d’une association dès que possible » : surpris de cette déclaration, je souhaite rencontrer les confrères, avant de m’engager, d’autant que mon année de FFI (faisant-fonction d’interne) se termine, et que rien ne permet de penser que j’obtiendrai de nouveau ce poste durant l’année 1976.

    Je rencontre donc dans les jours qui suivent les Drs Le…, Ma… et Bri… au Centre médical, durant une pause de midi. Le Dr Th…, que j’apprendrai à connaître, arrive dans un deuxième temps, m’imposant d’emblée l’engagement de m’associer avec eux, dès que mon cursus universitaire serait terminé ! Heureusement, cette injonction s’est trouvée bien atténuée dans sa forme, car notre confrère exhibait une énorme tâche d’œuf sur sa cravate, que le Dr Le… ne manqua pas de tourner en dérision. Pourtant, j’obtiens de nouveau le poste de FFI pour ma dernière année d’études mais, avec difficulté, des collègues mieux classés que moi s’étaient accaparé les trois postes d’internes de l’hôpital. Ce sera sur l’intervention de mes futurs associés auprès du Dr Lej… (je l’appris plus tard) qu’un quatrième poste d’interne est créé, qui me permettra de poursuivre mon action au sein de cet établissement.

    L’année 1976 ne me verra prendre que sept jours de congé, entre mes huit jours de garde mensuelle à l’hôpital, les remplacements de mes quatre confrères du Centre médical d’Hesdin et des Drs Lej... et Guf…, de Beaurainville. C’est cette année-là que naquit ma deuxième fille, à Seclin, où j’avais déposé mon épouse le matin, avant d’aller passer mon examen de chirurgie au CHR. Puis j’ai assisté dans l’après-midi à l’accouchement. De garde au week-end de Pentecôte, j’ai dû imposer à mon épouse un retour rapide à Hesdin, afin de tenir le téléphone. Que d’abnégation, déjà, de sa part au service des malades du secteur, et dans l’ombre naturellement ! Car l’organisation du Centre médical ne reconnaissait pas l’action de nos conjointes dans le fonctionnement du Centre, hormis pour les permanences téléphoniques des gardes de nuit et de week-end.

    Dès Octobre 76, mes futurs associés me mettent « en demeure » de passer ma thèse, ne supportant pas trop que les malades aient tendance à se faire suivre par moi et s’adresser au simple remplaçant que j’étais, durant mes périodes de présence. Le Professeur Wemeau, qui était resté fidèle à l’hôpital de Campagne-les-Hesdin, ancien site de prise en charge de tuberculeux urinaires, continuait à y assurer une consultation d’urologie tous les mois. Il m’adresse alors à Madame le Dr Foissac, afin que j’écrive rapidement ma thèse de façon à valider au plus vite mon diplôme. À propos d’une petite malade qui présentait une tumeur rénale bilatérale, sur une duplicité réno-urétérale (cela a permis de la sauver d’une évolution dramatique). Il s’agissait de rechercher une possible relation autre que coïncidente, avec l’hémi hypertrophie corporelle présentée par cette petite fille. Le 21 Janvier 1977, je présentai ma thèse devant mes Maîtres et, en Février, je vissai ma plaque sur le mur du Centre médical, à Sainte-Austreberthe, petite commune de l’agglomération Hesdinoise. Cette plaque que certains de mes confrères associés se sont empressés de dévisser lors de ma condamnation…

    Les cinq années 1977 à 1982 vont me permettre de prendre ma place dans le paysage médical de Hesdin et de ses environs. Elles vont me permettre aussi de découvrir tous les arcanes de l’exercice médical vis-à-vis des Caisses de Sécurité Sociale, de l’Ordre des médecins, des relations avec les spécialistes et avec les « politiques » du secteur.

    C’est vers la fin 1981 que, par peur de voir s’installer dans les locaux tout neufs de l’hôpital rural d’Hesdin, un centre médical public, doté de professionnels salariés, les professionnels de santé d’Hesdin et des environs se regroupent.

    Effrayés par la récente élection de François Mitterrand, ces professionnels profitent du décret Barrot (signé en mai 81, juste avant le changement de président), pour créer l’Association Locale Hesdinoise de Développement Sanitaire. Cette association s’était donné comme objet le regroupement des professionnels de santé afin de favoriser toutes actions en faveur de l’amélioration de l’état de santé de la population, déjà très défavorisée, de notre secteur rural.

    J’en fus élu, contre toute attente, le président, le Docteur Th… s’étant récusé, parce qu’il considérait qu’un jeune médecin serait plus à même de conduire la dynamique inspirée par le Syndicat des Médecins de Groupe, alors présidé par le docteur Jacques Richir, toujours chargé de la braderie de Lille comme adjoint de Martine Aubry à la Mairie de Lille.

    Dès la création de cette association, je me suis engagé pour que soit créé un service de soins infirmiers à domicile. La volonté de coordonner les soins auprès des personnes âgées était fondamentalement nécessaire dans notre secteur : de nombreuses maisons ne comportaient pas de salle d’eau, et certaines même avaient encore un sol en terre battue !

    Je découvre alors toutes les difficultés liées à la volonté de quelques-uns de modifier les habitudes et coutumes en cours. Et quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver confronté aux syndicats dominants d’infirmiers qui nous soupçonnaient de vouloir empiéter sur les missions de leurs adhérents ! Il fallut de nombreuses réunions et diverses adaptations des statuts, puis un engagement que les infirmières coordinatrices seraient des infirmières libérales, pour obtenir le feu vert de ces organisations professionnelles.  Aujourd’hui, curieusement, ce sont les syndicats médicaux qui envisagent de déléguer des tâches à leurs collègues infirmiers !

    Puis, je me fixai la mission de convaincre les médecins de l’aide qu’apporterait ce service dans la prise en charge quotidienne à domicile de leurs patients âgés. Je tiens à rendre ici hommage à mes Confrères qui, ayant rapidement compris l’utilité de cette aide, ont soutenu la démarche de l’association.

    En Octobre 1982, nous sommes en état de marche afin d’inaugurer ce service de soins infirmiers à domicile, deuxième du genre dans le département, mais le premier à être géré par les professionnels libéraux

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