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Les bêtes humaines: Roman
Les bêtes humaines: Roman
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Livre électronique194 pages2 heures

Les bêtes humaines: Roman

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À propos de ce livre électronique

Wolfgang se perd dans une forêt et fait la rencontre d'une vieille dame mystérieuse, qui ressemble de manière troublante à son actrice préférée...

Mais que s’est-il donc passé ce vingt-huit octobre ?
Le réchauffement de la planète serait-il responsable de cette journée excessivement chaude et le soleil trop ardent aurait-il fini par taper sur la tête de Wolfgang parti pour une petite balade en forêt ?
Chemin faisant, il va découvrir une curieuse demeure aux sortilèges mais aussi faire la connaissance d’une élégante dame âgée. Étrangement, cette personne lui rappelle une immense comédienne du théâtre et du cinéma à qui Wolfgang voue une très grande admiration. Pourtant, le doute subsiste. Est-ce bien sa star adulée ou tout simplement son sosie ou encore sa sœur siamoise ?
Toutefois, de rencontre en coup de théâtre, les deux personnages vont réussir à rompre la glace et la vieille dame encouragée en cela par Wolfgang va raconter sans fausse pudeur la litanie des infortunes de sa première moitié de siècle d’existence. Mais la brave dame aujourd’hui bien plus que centenaire a su faire preuve de résilience et réussi à développer d’étranges pouvoirs dont on ne sait encore s’ils sont maléfiques.
Wolfgang, quoiqu’un peu contraint et forcé, va vivre grâce à la magie de celle qu’il appelle désormais « Mamy Blue » une incroyable expérience à travers un voyage empathique parmi le règne animal. Or, lui qui ne voulait pour rien au monde se dévoiler va à son tour faire de surprenantes révélations exhumées des souvenirs de sa petite enfance.

Grâce à ce roman empli de surprises, de rencontres et d'expériences ahurissantes, plongez dans le monde du théâtre et suivez les aventures captivantes de Wolfgang Amadeus !

EXTRAIT

Après un temps de valse-hésitation, je décidais, vaille que vaille, de poursuivre mon chemin comme si de rien n’était. Tout du moins, ce fut ma conviction. Là encore, seule la fin de mon incroyable épopée devrait pouvoir apporter la réponse à cette scabreuse énigme.
À défaut de preuve tangible, je me dois toutefois d’évoquer un aspect curieux des choses : en effet, à peine avais-je effectué une centaine de foulées plus avant que devait surgir sur ma gauche et au sortir d’une courbe la vision d’une étrange demeure.
J’en restais un instant interloqué et pour cause ; de mémoire, j’étais passé au pire des cas une bonne cinquantaine de fois par ce bout de route en terre et voilà soudain qu’une masure inconnue et jamais entrevue auparavant apparaissait à ma vue.
C’était bien là le hic de la situation : comment était-il possible que je puisse ne jamais l’avoir remarquée au hasard de mes précédentes pérégrinations ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Laval, en Mayenne, Alain Bouvier a vécu jusqu’à 23 ans dans la ferme familiale. Entré dans la vie active à l’âge de 14 ans comme clerc de notaire, il s'est orienté après son mariage vers le métier de la gestion comptable notamment comme économe de maison de retraite et puis ensuite vers celui de la restauration de bouche.
LangueFrançais
Date de sortie13 nov. 2019
ISBN9791037700728
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    Aperçu du livre

    Les bêtes humaines - Alain Bouvier

    Du même auteur

    2011 — Le bal des frustrés – éditions Siloë –

    Le village de Saint-Germain décrit au premier chapitre pourrait correspondre au bourg de Placé (53) dans sa partie située aux abords d’une forêt dite, forêt de Mayenne.

    Un hommage devenu tristement posthume

    J’ai entamé l’écriture de ce roman en décembre 2014.

    Dans sa trame, je donnais notamment naissance à un personnage d’un âge plus que respectable. C’était aussi pour moi l’opportunité de rendre un vibrant hommage à cette occasion à une immense comédienne du théâtre et du grand écran pour qui j’ai toujours éprouvé une grande admiration et beaucoup de tendresse.

    Cette grande dame portait le nom de Gisèle Casadesus (voir un extrait de sa biographie à la fin du livre) et n’était pas loin pour moi de représenter en quelque sorte la grand-mère idéale que je n’ai jamais eu le bonheur de connaître, tant d’un côté paternel que maternel.

    Quelques jours plus tard survenait l’attentat de Charlie Hebdo suivit le 13 novembre 2015 de celui de Paris. Traumatisé par la violence de ces attaques, j’ai été longtemps dans l’incapacité de continuer mon projet tant je n’étais plus dans une disposition d’esprit pouvant me permettre d’écrire avec la sérénité nécessaire.

    Malheureusement, Gisèle Casadesus à qui j’aurais souhaité une longévité digne de Jeanne Calment a rejoint depuis le paradis des grands artistes en juin 2017.

    Puisse ce clin d’œil livresque être un hommage respectueux à sa mémoire et à l’ensemble de son œuvre.

    L’auteur.

    Chapitre I

    L’histoire rocambolesque que je m’apprête à vous raconter s’est déroulée autant qu’il m’en souvienne un vingt-huit octobre par une chaude journée assez inhabituelle. Son décor pourrait s’inscrire dans le cheminement que j’effectuais ce jour-là sur un chemin de terre à l’orée d’une forêt réputée pour ses arbres de haute futaie.

    Mais, ne me demandez surtout pas le millésime de l’année où les faits se sont produits ; en dépit de nombreux efforts, je n’ai jamais pu m’en rappeler. Qu’importe, cela n’a guère d’importance au regard de la belle leçon de vie que j’ai reçu en ces instants-là.

    Ce dont je suis sûr en revanche, c’est qu’il était juste trois heures de l’après-midi à en juger par les coups sonnés au clocher d’un village dans le lointain. Toujours est-il que j’allais le cœur léger et l’esprit libéré à mille lieues de mes préoccupations habituelles en cette période de l’année. Pas même titillé par le fait de savoir si j’avais oui ou non payé à temps ma taxe foncière; et plus idiot encore, même pas inquiet à l’idée de recevoir ma taxe d’habitation dont le montant, encore inconnu devait arriver, incessamment sous peu, dans ma boite à lettres ou pire encore se trouver dans une pile de courrier non ouvert.

    C’est sans doute, çà la magie de ces douces journées ensoleillées d’automne, sans le moindre souffle de vent, qui ont pour vertu de balayer pour un instant seulement les araignées qui vous trottent, parfois au plafond. Je n’avais d’ailleurs qu’une seule idée en tête. Ne pas rater la discrète trouée dans le talus sur ma droite qui donne libre accès à une allée forestière menant à mes caches à champignons favorites.

    Cette antique sente délaissée et dégarnie de buisson a su conserver la trace du foulage des lourds charrois de débardage et des immenses roues de bois ferrées du temps jadis. C’est surtout un repère pour ne pas m’égarer quand je marche dans cette forêt.

    Promeneur solitaire en ce jour, elle m’offrait la possibilité de me faufiler parmi les herbacées envahissantes et m’assurait de trouver au gré de mes louvoiements en bordure quelques girolles aux parures d’or, quelques pieds de mouton aux aiguilles singulières sous le chapeau. Quant au recherché cèpe de Bordeaux ou encore le très prisé bolet bronzé¹, ils n’étaient plus à l’ordre de ma quête du jour ; trop improbables et pour cause.

    Cet automne-là, il est vrai que leur cueillette s’était montrée particulièrement désastreuse ; la faute à qui ? La faute à quoi ? Une absence de neige de l’hiver précédent, un froid printemps, un été faiblement pluvieux et que sais-je encore. Allez savoir.

    Et quand je rencontrais un autre ramasseur, c’est l’idée du réchauffement de la planète, celui que je préfère qualifier pour ma part de dérèglement climatique qui s’inscrivait souvent au sujet de nos conversations. Adieu, dès lors, les beaux paniers de chanterelles en tube ou de trompettes des morts.

    Quoi qu’il en soit, l’instant n’était pas propice pour se laisser aller à de l’amertume. Non, vraiment, j’étais trop serein pour être envahi par des pensées déprimantes. Et par conséquent, mon esprit vagabond m’invitait plutôt à porter le regard de l’autre côté du talus.

    En effet, sur mon flanc gauche se dévoilait un admirable tableau champêtre : celui d’une colline parsemée à son sommet de maisons individuelles sur lesquelles veillait encore et toujours l’élégant clocher du bourg de Saint-Germain.

    L’automne n’avait pas encore jeté tous ses feux à en juger par l’infinie palette de tons verts encore dominants. Et au pied de cette éminence s’alanguissait un patchwork véritable fait de grasses prairies, de fins herbages entrecoupés de-ci, de-là de frais labours tout justes ensemencés de blés d’hiver.

    La seule agitation qui pouvait venir troubler la quiétude du bocage était le lent déplacement de bovins devenus les pions blancs et noirs de ce damier de verdure bigarré. Et pour que ces vaches fussent bien gardées, d’humbles paysans avaient élevé des barrières dissuasives en se servant des dernières haies vives ; quelques rescapées qui avaient eu la chance d’échapper à tant de remembrements assassins.

    Se jouant alors de tout ordonnancement, un petit ruisseau aux reflets d’argent serpentait à sa guise sans jamais donner l’impression d’avoir eu à se soucier d’un peu de rigueur géométrique. Tout ce beau décor me semblait étrangement figé et il n’y avait bien que le vrombissement dans le lointain de quelques autos bêtement pressées qui osaient encore troubler le calme du lieu et de l’instant. 

    Semblant vouloir couronner le tout, un soleil intensément radieux, plutôt chaud pour la saison et un ciel d’un bleu d’azur limpide semblaient s’être mis au diapason tandis qu’aucun souffle d’air pur n’avait de prise sur rien. Seules quelques traces de vapeur d’eau d’avions long-courriers en partance pour l’Amérique du Sud, lentement déformées par les vents violents de la haute atmosphère, venaient zébrer de part en part ce firmament diurne et paisible.

    Le thermomètre ne devait pas être loin d’afficher un vingt-quatre ou vingt-cinq degrés, une température jugée nettement au-dessus des normales saisonnières. Mais stop, une fois encore, interdiction formelle de retomber dans un quelconque débat houleux.

    Profitant de l’heure avancée, sa majesté l’astre solaire avait déjà entamé sa lente retraite du soir et depuis quelques secondes avait même disparu derrière les frondaisons d’un boqueteau. Je pouvais alors suivre son disque de feu ardent cascader à la cime des hautes branches et se livrer à un étrange manège ; me faire croire qu’il se déplace lui aussi au rythme de mes pas. En vérité, belle illusion d’optique que tout ça. 

    À partir de là, j’ai compris que j’étais tout simplement en train de vivre ce qu’inconsciemment j’étais venu chercher sans vraiment me l’avouer : ce moment magique et immuable de l’année qui me console si peu de l’idée qu’avec l’automne touchant à sa fin viendront malheureusement la cohorte du temps mauvais et la bulle sombre des longues journées d’hiver.

    Cet instant étonnant ou la nature, heureuse de s’être tant donnée depuis le printemps, s’apprête enfin à gagner un repos mérité. Un cycle prodigieux et singulier qui précède généralement la fête de la Saint-Luc et les jours d’après ; trois ou quatre journées dédiées du calendrier ou de divins silences d’ange enveloppent la campagne et font que tous les sons, même les bruits les plus incongrus, y sont comme par enchantement délicatement assourdis.

    L’air ambiant y est si délicieusement tiède et suavement doux qu’il donne souvent à notre cerveau toujours sur le qui-vive l’impression de flotter dans la ouate de l’atmosphère terrestre comme débarrassé de toute enveloppe charnelle.

    Cette conscience de paix infinie n’est alors que rarement troublée à l’exception de quelques coups de massue assenés sur une tête de piquet de clôture par un paysan affairé, parfois à des dizaines de lieues de là, à rafistoler sa palissade abimée ; plus tragiquement parfois aussi, par la détonation létale du fusil d’un chasseur réagissant à la fuite éperdue et louvoyante d’une bécasse rusée.

    Une énorme déflagration qui déchirera sèchement l’air et se propagera à la vitesse du son en échos successifs à travers toutes les collines avoisinantes. Puis le silence s’installera à nouveau comme s’il voulait affirmer qu’il ne s’est rien passé et qu’il ne se passera désormais plus rien.

    Je me suis longtemps souvenu du calme absolu de cette extraordinaire journée d’arrière-saison qui me fit repenser en ces secondes-là et par association d’idées au film de Stanley Kubrick : 2001, l’odyssée de l’Espace. Je me revois encore m’élever à la seule force de mon esprit par zooms successifs, tout comme dans ce chef-d’œuvre du 7e art, vers l’espace interstellaire tandis qu’arrivé tout là-haut, des vaisseaux spatiaux tournaient lentement sur eux-mêmes.

    J’avais été dans ma jeunesse éminemment marqué par cette projection cinématographique ou l’on voyait notre planète bleue évoluer lentement dans la paix du vide sidéral d’un univers incommensurable. Ce flash-back inattendu me fit même siffloter un instant l’air du beau Danube bleu.

    Mais, ma conclusion à cet instantané d’un jour, fut que la terre pouvait se montrer aussi silencieuse à certaines heures ici-bas, comme elle peut l’être tout là-haut, et ce depuis la nuit des temps dans son firmament infini au milieu des étoiles. Je pensais : n’y aurait-il donc alors que le bruit des bombes des fous de Dieu et le crépitement des armes automatiques des terroristes pour la perturber gravement ; tant de comportements inhumains au milieu de ce silence immuable et pourtant si bienveillant !

    Je continuais à marcher. Mon pas sur le gravier faisant obstacle à une écoute claire, je me souviens encore m’être arrêté pour dresser l’oreille et retenir ma respiration afin de mettre tous mes sens davantage encore en éveil.

    Il me fallait absolument m’imprégner de cette étrange et indéfinissable tonalité du silence. Non, je ne rêvais pas. Mon âme à fleur de peau me renvoyait l’image d’une campagne sereine qui telle une princesse assoupie laisse entrevoir sa poitrine frémissante bougeant au gré de ses respirations et de ses expirations. Oui, en cet instant, j’en étais sûr, je percevais cette nature généreuse qui se laissait aller à un sommeil réparateur et je croyais entendre son souffle généreux enfin apaisé.

    J’étais si heureux de cette audition à peine perceptible pour le profane, et qui n’appartient sans doute qu’à moi, que je remerciais vivement le génie créateur de m’avoir permis une fois encore de jouir pleinement de cette indicible sensation.

    Mais, étais-je le seul être vivant à raisonner ainsi ?

    Qui peut me dire si le passereau blotti dans le feuillage déjà clairsemé de cette moitié d’automne et occupé à lancer ses trilles à intervalle régulier n’éprouvait pas la même sensation que moi nonobstant sa petite cervelle d’oiseau. Un rossignol ? Probablement pas au prétexte que je n’en ai jamais vu dans la région. Et puis, le roi des oiseaux mélomanes sait se montrer parfois si discret.

    Un rouge-gorge, alors oui, peut-être. Cependant, son ramage strident et modulé, à la fois triste et mélodieux, semblait exprimer une mélancolie sans commune mesure avec son chant amoureux et guerrier du retour des beaux jours. Nous n’en étions plus là. N’avait-il pas lui aussi conscience que viendraient bientôt les frimas, la rudesse du temps ; celui des sols gelés ou enneigés qui rendent difficile la quête d’un improbable vermisseau. 

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