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Quelques graines de vie
Quelques graines de vie
Quelques graines de vie
Livre électronique147 pages1 heure

Quelques graines de vie

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À propos de ce livre électronique

"Quelques graines de vie" vous offre des impressions, des souvenirs en prose, parfois teintés de poésie ainsi qu’une pointe de nostalgie. Vous y découvrirez une multitude de petits sourires, apportant un équilibre à la mélancolie et quelques précieuses graines de vie, tout simplement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Après avoir poursuivi des études en droit, Edmond Juéry a fait carrière en tant que gestionnaire. Parallèlement, il a consacré une grande partie de son temps à l’enseignement et à la formation professionnelle, travaillant avec divers organismes et l’Éducation nationale. Il est co-auteur de guides pratiques sur les métiers de l’immobilier et l’auteur d’un recueil de poèmes intitulé "Dans mon jardin d’herbes folles", publié par Le Lys Bleu Éditions.
LangueFrançais
Date de sortie20 déc. 2023
ISBN9791042206321
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    Aperçu du livre

    Quelques graines de vie - Edmond Juery

    Graines de vie

    J’aurais besoin de quelques mots

    et bien sûr d’un auditoire

    intéressé par mes propos

    pour vous raconter une histoire.

    Il y a tant de choses à dire

    que nous pourrons les partager

    je vous convie à ce plaisir

    de voir, de lire ou d’écouter.

    Voir des accents de belles pages

    lire les sons de l’écriture

    entendre les voix des images

    sur d’immobiles aventures.

    Je prends des chemins de campagne

    des sentiers par monts et par vaux

    je suis entre ciel et montagne

    là où le temps est toujours beau.

    Alors je pourrai vous offrir

    un semis de graine de vie

    toujours en retrait des désirs

    de nos espoirs et nos envies.

    Les passés n’ont plus d’avenir

    aujourd’hui ne tient qu’en un jour

    je ne sais rien du devenir

    sinon qu’il sera sans retour.

    Alors voici mes quelques mots

    que je m’écris pour mon plaisir

    peut-être les trouverez-vous beaux

    si vous prenez le temps de lire.

    ***

    Dans les bois

    Demain, j’irai dans les bois retrouver les oiseaux.

    Je voudrais dire ou peindre le ressenti sous la ramée.

    Le ruisseau chante en trémolos sur les cailloux.

    Les feuilles bruissent et le rossignol tient ses promesses, il chante et enchante.

    J’ai mon fauteuil d’orchestre sur un tronc.

    ***

    Automne

    Vous avez déjà remarqué comme l’horizon au petit matin devient incertain ?

    Les brumes mettent de plus en plus de temps à se dissiper.

    Par beau temps, dans un ciel limpide et lumineux, la lumière rasante donne plus de douceur et de relief aux paysages, c’est l’automne !

    Quelquefois, il pleut plus que nécessaire et en fin d’après- midi, dans les maisons, les lumières scintillent de plus en plus tôt.

    Plus pour chasser l’humidité que pour chauffer, j’ai allumé une petite flambée dans la cheminée du séjour.

    Par la baie vitrée, je vois la colline, elle ressemble à une tapisserie des Gobelins. La forêt s’est transformée en parterre de fleurs.

    Soulignés des sombres conifères au vert profond, les feuilles caduques vont du jaune le plus éclatant au rouge vif en passant par toutes les teintes intermédiaires, j’ai ma galerie de peinture à domicile !

    Cette après-midi, je me sens encore suffisamment alerte pour aller me promener dans ce décor et admirer de l’intérieur cette palette de couleurs aux tons chauds, avant que l’hiver ne garde que le noir des arbres défeuillés et le blanc de ses gelées.

    J’en profiterai pour ramasser quelques châtaignes.

    ***

    Averse

    Je dois avouer que l’averse nous a pris en traître.

    J’avais parié sur un temps mitigé mais sec.

    Et bien non, en bordure de mer, les petits nuages ont tendance à s’exagérer et à nous arriver dessus à toute allure.

    Heureusement, c’est souvent pour un pipi de chat.

    Mais aujourd’hui, c’était une averse, copieuse et torrentielle. Nous avons été rincés !

    Tant mieux, après c’est revivre sous un petit rayon de soleil réparateur d’autant plus apprécié qu’il succède au grand frais.

    Le temps a ceci de vrai qu’il nous remet en question la quiétude de nos petits étés et notre trop grande confiance dans nos prédictions.

    Demain, je mettrai dans le sac, un ciré et une petite laine malgré la canicule annoncée.

    ***

    Existence

    Tu t’amuses la vie, quand tu ne sais plus pleurer.

    C’est mieux de te voir de l’extérieur avec un léger décalage en marchant de côté dans l’espoir de ne plus être soi sous le regard des autres.

    Il faudrait les à peu près des histoires enfantines, des raconteurs de pacotille, les soirs de nostalgies malsaines à délirer tout seul.

    L’existence s’use à se morfondre dans des solitudes égoïstes aux battements funèbres des tambourins.

    À défaut d’être l’exemple qui console, être celui qu’il ne faut pas suivre dans ces instants éphémères et frivoles des souvenirs déçus.

    Le murmure creux des rêves s’effeuille comme un artichaut de sentiment.

    Tout devient bulles légères et flatulentes qui s’envolent et explosent au moindre souffle sans laisser de trace.

    Quelques illusions qui tenaient la vie à l’équilibre des tempêtes s’effacent dans un flou de chagrins moisis aux encoignures puis tout devient lisse comme la morne plaine qui tutoie l’horizon dans un grand bol de sérénité.

    ***

    Douce folie

    Un scrupule est entré dans ma sandale jusqu’à me rendre la marche incertaine et bloquer mon sourire. Une petite pierre pointue qui a peint le silence couleur de muraille.

    Je me croyais à jour de presque tout et ce n’est pas parce que je rêve de rien que je vais divulguer mes états d’âme, mais j’ai certainement oublié quelque chose, je ne sais pas quoi. C’est pénible.

    Par trop de nourriture terrestre, j’ai cogné le nuage et la musique a fondu sur la fenêtre des soupirs.

    J’ai désolé le jardin, il est hirsute. Je l’ai un peu abandonné, pas lâchement mais par la force des choses. Il en a profité pour absorber toutes les fleurs, pour brimer mes plantations et privilégier des excroissances improbables. Je le laisse faire, il en sortira peut-être du génial.

    Le scrupule, ce petit caillou dans ma sandale m’a prouvé que j’existais.

    Pourtant l’horizon s’éloigne toujours sous mes pas incertains et se dissout dans une brume de crème fouettée où un soleil pâle, hérissé de rayons tricote des reflets changeants.

    Depuis que je me suis laissé rattraper par mon âge, j’ai tendance à oublier de réparer les choses, pourtant les outils sont là avec tout le nécessaire mais j’ai peut-être manqué de motivation.

    La nuit est restée blanche et les étoiles clignotent pauvrement dans la rivière, muettes et blafardes comme pour entrer dans une légende oubliée.

    Je nage encore dans un bleu de porcelaine qui dessine les arabesques de mes fantasmes échevelés et c’est déjà demain qui roule ses à-peu-près sur une plaine rugueuse de murmures.

    Le matin lumineux aux douceurs de guimauve efface d’un coup d’aile les miasmes accumulés et je respire comme une risée dans la grand-voile.

    En tout cas, j’ai abandonné les sandales pour des chaussures fermées, les scrupules devront trouver un autre chemin.

    ***

    Le vent se lève

    Nous sommes au coin du feu à discuter de tout.

    Sous une petite brise permanente, les peupliers argentés du bout du jardin susurraient des secrets à voix basse, mais depuis un moment on les entend discuter en clair et protester avec des accents de marins pêcheurs.

    Le vent se lève.

    J’entends sa voix.

    Il a des odeurs

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