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La plus petite galerie du monde: Histoires courtes / Photographies
La plus petite galerie du monde: Histoires courtes / Photographies
La plus petite galerie du monde: Histoires courtes / Photographies
Livre électronique107 pages33 minutes

La plus petite galerie du monde: Histoires courtes / Photographies

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À propos de ce livre électronique

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Si vous êtes inspirés par le mode d´emploi imprimé dans ce livre et qu´effectivement vous vous saisissez d´une paire de ciseaux pour délivrer les pages doubles de leur carcan broché, vous devez vous attendre à quelques surprises.
LangueFrançais
Date de sortie21 mars 2019
ISBN9783748195931
La plus petite galerie du monde: Histoires courtes / Photographies
Auteur

Gianni Kuhn

Gianni Kuhn, geboren 1955, Be­such der Kunstgewerbeschule in St. Gallen, studierte von 1979-1982 Germanistik und Kunstgeschichte in Zürich, Studienaufenthalte in Paris und New York. Er lebt in Frauenfeld. Von ihm sind zahlreiche Gedichtbände, Er­zählungen, Novellen, Prosa­bände und Ro­mane erschienen. Zuletzt »Die kleinste Galerie der Welt«, ein Band mit Kurzgeschichten und Fotogra­fien, der in mehrere Sprachen über­setzt wurde, die »Trilogie des Verschwindens«, der Gedichtband »Der Büroangestellte, die Prostituierte, der Klempner, die Lehrerin« und die Werkausgabe in vier Bänden.

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    Aperçu du livre

    La plus petite galerie du monde - Gianni Kuhn

    Sommaire

    Comment tout a commencé

    Le galeriste

    La proposition

    La garde d’enfants

    Addendum

    Histoires courtes et photographies

    À propos de l’auteur

    Les œuvres littéraires de Gianni Kuhn

    Recueils d’art, livres de photos et CD de l’auteur

    Comment tout a commencé

    Ce n’est pas comme si j’étais venu au monde en étant déjà écrivain. Même si l’idée que, tout de suite après ma naissance, fortifié par la première tétée au sein de ma mère, j’avais commencé de décrire la destinée qui m’avait mené jusque-là, est une idée séduisante : les neuf mois dans le ventre de ma mère, la gravitation dans cet océan toujours plus étroit, les tremblements de terre soudains, les remous, l’aspiration, le glissement, les contractions, l’apparition, la première goulée d’air, le cri.

    Couché dans mon berceau, supposément en train de dormir profondément, j’étais impatient que ma mère quitte la chambre. J’ouvrais les yeux, choppais un petit carnet et avec un bout de crayon à papier que j’avais habilement caché au bord du petit matelas, je me mettais au travail. Je décrivais mes pensées, la relation à ma mère, qui me fournissait en lait, me souriait, me parlait, me chantait une comptine, changeait mes couches. Mais malheureusement je ne peux plus retrouver le « carnet des premières semaines ». Peut-être que ma mère, horrifiée, l’avait fait disparaître. Qui peut bien vouloir d’un bébé précoce. Quand, aujourd’hui, je lui parle de cela, elle dit que je rêve probablement et que j’avais toujours eu une imagination débordante.

    Pourtant je me rappelle sans aucune ambiguïté possible les arbres qui se trouvaient devant la maison et leurs feuilles qui se balançaient dans le vent. Ma mère m’avait laissé à l’extérieur, dans ma poussette. J’étais sur le dos et je levais les yeux vers le feuillage ondoyant à travers lequel le soleil perçait de temps à autre. Mais savais-je ce qu’était un arbre, a fortiori un érable, savais-je ce qu’étaient les feuilles, ce qu’était le soleil ? Est-ce que je savais ce qu’étaient les couleurs, à quoi elles appartenaient, ce qu’elles signifiaient ? Avais-je connaissance de la photosynthèse, des phases du soleil et de la lune, reconnaissais-je le son du pivert, l’aboiement du chien, le hennissement du cheval ? Je ne pouvais pas encore parler, ne pouvais pas donner de nom aux choses, mais j’observais pleinement et plein de préjugés le spectacle se déroulant devant mes yeux. Et lorsque ma mère revenait pour me chercher, les choses se transformaient pendant le court trajet en poussette qui me ramenait à l’intérieur de la maison. D’autres formes apparaissaient, la lumière s’assombrissait puis s’éclaircissait de nouveau. Et la nuit, lorsque j’étais dans mon petit lit, un rayon balayait de temps en temps le plafond, un faisceau lumineux, accompagné d’une vibration qui traversait la chambre en s’élargissant et en rapetissant. Il provenait des tracteurs d’autres paysans, qui livraient à la fromagerie le lait frais dans des bidons. Mais savais-je ce qu’étaient des paysans ou même des tracteurs ?

    L’odeur

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