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Le codex de Jude & L’émiettement de l’espace-temps
Le codex de Jude & L’émiettement de l’espace-temps
Le codex de Jude & L’émiettement de l’espace-temps
Livre électronique97 pages1 heure

Le codex de Jude & L’émiettement de l’espace-temps

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À propos de ce livre électronique

Le codex de Jude & L’émiettement de l’espace-temps met en parallèle deux œuvres audacieusement délicates qui défient des idées acceptées. L’une, une fiction inspirée des évangiles, propose une nouvelle vision de Jude, le traître emblématique. L’autre, plus technique, questionne l’incontestable loi de l’attraction universelle de Newton.

Deux remises en question osées, mais pas révolutionnaires. Sommes-nous prêts à redéfinir nos vérités ?


À PROPOS DE L'AUTEUR

Ancien professeur de mathématiques à la retraite, Pierre Léon Daniel a écrit Le codex de Jude et L’émiettement de l’espace et du temps séparément sans envisager leur publication. Cependant, encouragé par son fils enseignant de lettres et un ami éminent mathématicien, il a rassemblé ses textes en un volume afin d’en révéler l’essence profonde. Le codex de Jude & L’émiettement de l’espace-temps est son premier ouvrage publié.

LangueFrançais
Date de sortie20 juil. 2023
ISBN9791037796578
Le codex de Jude & L’émiettement de l’espace-temps

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    Aperçu du livre

    Le codex de Jude & L’émiettement de l’espace-temps - Pierre Léon Daniel

    &

    L’émiettement de l’espace-temps

    Essai

    Une image contenant logo Description générée automatiquement

    © Lys Bleu Éditions – Pierre Léon Daniel

    ISBN : 979-10-377-9657-8

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Le codex de Jude

    Quelle idée d’avoir avancé mon siège plus près de la porte d’entrée !

    Habituellement, je me tiens en retrait, dans la pénombre du couloir.

    Mais il m’a vu, s’est arrêté, m’a regardé droit dans les yeux, et une émotion brûlante m’a envahi de la tête jusqu’aux pieds.

    Il est reparti aussitôt, comme il était venu, en courant.

    J’ai encore l’oreille fine. J’entends les pas des passants avant de les apercevoir un instant, dans l’espace de l’ouverture de ma porte. Je peux même prévoir qui c’est, rien qu’à l’allure de son pas et sa façon de frapper le sol. Ainsi, un ralentissement à l’approche de ma porte, une hésitation dans la démarche, et je suis sûr que c’est un client potentiel.

    Mais là, c’est un gamin, un garçon de dix, onze ans, pas plus. Je connais son allure : la course. Jamais jusqu’ici il ne s’est arrêté, ne serait-ce qu’un court instant qui m’aurait permis de le dévisager. Pour le coup, c’est chose faite ! Et c’est lui qui m’a dévisagé de belle et drôle de façon. J’ai senti que son regard me pénétrait jusqu’au plus profond. Pourquoi cette brusquerie ? Aurait-il un pouvoir particulier ? Certains pensent que parmi nous se tiennent des anges qui se révèlent en des occasions exceptionnelles. Serait-il venu m’espionner ?

    Je laisserai donc mon siège à sa position habituelle.

    Mais demain je l’entendrai monter la rue et je l’interpellerai, car je veux une explication.

    Curieux à l’excès, farceur ou mal élevé ?

    Le jour va baisser.

    La plupart des clients viennent le soir, juste après le coucher du Soleil.

    ***

    Eh ! Gamin. Eh, gamin !

    J’ai dû me lever jusqu’à la porte, car il était déjà passé courant vers le haut de la rue.

    Il ne s’est pas arrêté.

    Sans doute, mon appel n’était pas assez fort, pour couvrir le bruit du chariot sur les pavés.

    Eh ! Garçon, garçon !

    Cette fois, il a entendu.

    « C’est bien toi qui t’es arrêté hier devant cette porte pour me regarder d’un air bizarre ? »

    « Je voulais voir comment c’était un papou. »

    « Je ne suis pas un papou, je suis Papou, c’est ainsi que tous ceux qui me connaissent m’appellent. »

    « Et pourquoi voulais-tu voir un papou ? »

    « C’est maman Mariem qui m’a dit : Tu m’agaces à toujours me demander qui est ton grand-père. Si tu veux voir un papou, va dans la Grande Rue et demande où il est. »

    « Donc ta maman ne veut pas te dire qui est ton papou, et pourquoi ? »

    « Elle ne veut pas non plus me dire qui est mon papa. Tous mes copains en ont un, pas moi. »

    « Elle a sûrement de bonnes raisons de ne rien te dire. Attends d’être plus grand, alors elle te le dira. »

    « Mais je suis déjà grand. Je fais les courses pour toutes mes mamans et je gagne des sous. »

    « Où habites-tu ? Ne serait-ce pas dans la rue de la traverse, qui débouche sur le port ? »

    « Oui, la maison avec un étage. »

    « Bon. Tu dois terminer ta course. »

    ***

    Il y a quelques années, mon médecin m’a conseillé d’écrire pour contrer ma déprime périodique.

    « Écrivez sur vos promenades le long du fleuve, sur les chants des oiseaux qui vous y accompagnent, sur les bateaux qui arrivent au port ou en repartent. Développez votre imagination, et partez avec elle vers des ailleurs que vous inventerez… Remuez-vous, que diable ! »

    Dans mon coffre, une pile d’écrits sans âme, sans inspiration, qui ne seront jamais relus. Cette fois-ci, ce garçon m’offre sur un plateau un sujet tout à fait nouveau et qui va occuper mon calame un bon moment.

    Je ne lui ai même pas demandé son nom.

    C’est une drôle de situation pour un enfant de vivre dans une maison de prostituées.

    Il a l’air de bien se débrouiller. Il est actif. Il fait les courses. Il se fait de l’argent de poche.

    Mais il est en marge de la vie ordinaire, un peu comme moi d’ailleurs. Je constate donc qu’il me plaît, ce petit « déjà grand ».

    Pourquoi ai-je pensé que j’étais « en marge » ? Je me suis parfaitement implanté dans cette ville. J’y connais maintenant un tas de gens, mais ce sont des clients, pas des amis. Et c’était ma décision en arrivant ici : ne pas succomber à la sympathie que je pourrais ressentir pour qui que ce soit : surtout ne plus me faire d’amis.

    Ferais-je une exception pour un enfant ?

    Oui, j’ai choisi cette ville et je compte bien y passer le reste de mes jours. On voit que le grand Alexandre est passé par là. Le tracé des rues, leur pavement, leur orientation pour l’écoulement des eaux vers le grand fleuve, les places et leurs monuments, tout cela m’a plu. J’ai senti que je devais m’y arrêter, ne plus fuir. Elle m’était accueillante et me semblait capable de me guérir. Je me sentais enfin libre de vivre en liberté.

    ***

    « Bonjour, mon garçon. Donc tu t’es encore arrêté devant ma maison. Mais il ne faudrait pas abuser. Tu fais beaucoup de courses à ce que je vois. Aujourd’hui qu’as-tu à me dire ? »

    « Je sais que tu prêtes de l’argent à ceux qui en ont besoin, c’est ce que m’a dit maman Mariem. »

    « Et que t’a-t-elle dit encore ? »

    « Elle a dit que tu étais gentil et qu’elle te connaissait depuis longtemps. »

    « À propos, mon petit garçon, il faudrait peut-être dire bonjour quand tu arrives. Dis-le maintenant. »

    « Bonjour. »

    « Bonjour qui ? »

    « Bonjour, monsieur Papou. »

    « Bonjour Papou, ça me suffit. Allez, va finir ta course… »

    ***

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