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Orphelin de rien et de personne: Roman
Orphelin de rien et de personne: Roman
Orphelin de rien et de personne: Roman
Livre électronique104 pages1 heure

Orphelin de rien et de personne: Roman

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À propos de ce livre électronique

Un roman sur la lutte contre la muscoviscidose avec une approche particulière...

Orphelin de rien et de personne est une voix qui parle de la maladie, la mucoviscidose... Elle n'est pas celle d'un malade ni celle d'un médecin… Seulement une voix amie qui raconte de l'extérieur mais en proximité la vie avec un mal incurable.
Orphelin de rien et de personne évoque la maladie de l'autre, celle du camarade. À la fois empathique et distancé, porteur d'énergie et de messages optimistes, ce livre témoigne des moments heureux et des phases de désespoir d'un homme qui a choisi de ne pas subir et de rester debout pour faire face à la mucoviscidose et au risque d'exclusion.
Un petit garçon va réussir à prendre en main son existence, lutter, c'est important ! De petites en grandes victoires, il va trouver un travail, une entreprise, une famille. Il va vivre à l'égal des autres mais en payant un prix un peu plus fort.
Vision et approche singulières de la maladie avec pour unique objectif de transmettre à celles et ceux qui sont malades et luttent sans répit un nouveau courage, la résolution et la volonté farouche de toujours aller plus loin.

Cette fiction donnera aux malades le courage et l'envie d'aller toujours plus loin !

EXTRAIT

Cette saloperie de confiture qui stagne dans mes poumons fournit un milieu propice à la multiplication des bactéries et des champignons qui provoquent des infections, le docteur de l’orphelinat les diagnostique comme de l’asthme. Il ne sait pas vraiment comment les traiter, je suis dans un cercle vicieux, j’ai des infections à répétitions qui favorisent mes crises d’étouffement. Je ne sais pas ce que j’ai, je ne suis jamais bien, je suis le seul à l’orphelinat à être malade !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Cadre supérieur en préretraite, Ellande Bakean écrit des romans de la vie des hommes et des formations sur les valeurs trans dynamiques.
Orphelin de rien et de personne est son sixième livre.
Un projet humain, un projet littéraire me portent. Découvrir, apprendre, écrire sont les clefs de mon bonheur.
LangueFrançais
Date de sortie12 mars 2019
ISBN9782378778675
Orphelin de rien et de personne: Roman

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    Aperçu du livre

    Orphelin de rien et de personne - Ellande Bakean

    Préface

    Frédéric découvre sa mucoviscidose au début des années 1960, il n’a pas cinq ans. Un teint souffreteux, le goût de mucus dans la bouche, des difficultés à respirer, des toux habituelles, des évanouissements fréquents et l’hypothèse des signes deviennent diagnostic. Orphelin, il bénéficie d’une prise en charge médicale gratuite. Les consultations, les ambulances, les hospitalisations, les examens radiographiques, les insufflations formatent sa vision de la vie dans son univers propre, bouleversante et existentielle, pas tragique et existentialiste. La vie est absurde si nous oublions sa brevetée.

    Il faut vivre la maladie au jour le jour pour connaître les conséquences de celle-ci dans le parcours existentiel de la personne qui vit dans notre macrocosme familial. Les absences au collège, au lycée agricole, ne pas pouvoir aller en montagne ou jouer au rugby, les allers et venues à l'hôpital pour encaisser les déclarations du destin, les examens et l’attente des résultats, les épreuves des traitements innovateurs avec leurs hottes remplies d’espoir obscurcissent une vie prétendue normale et dite heureuse.

    Frédéric n’est pas un homme extraordinaire à cause de la mucoviscidose, mais parce qu’il vit sa vie au quotidien, la maladie dans sa chair, en refusant une vie succincte à l’ombre de la mort. Il repousse les limites de son temps, il n’accepte pas de guetter les signes des crises, il préfère mourir dans les bras d’une femme et jouer à pile ou face avec l’amour et la mort. À l’envers où à l’endroit aucune carrière ne lui sera refusée, à l’écart de toutes les subversivités il voue un culte à la conscience pure et une réelle dévotion à Dieu. J’avais toujours trouvé affligeantes les sources corrompues des dressages religieux jusqu’à la lecture d’Orphelin de rien et de personne.

    Ellande Bakean a écouté plus que je pensais les cours d’un vieux professeur de philosophie communiste et freudien et n’a pas oublié le monde riche de son adolescence pour le bonheur de ses lecteurs. En dehors de l’institution, finalement il s’est tenu à l’écart des affections de l’intelligence, et ne reproduit plus de système. Bakean est une voix qui parle de la maladie... Elle n'est pas celle d'un malade ni celle d'un médecin… Seulement une voix amie qui raconte de l'extérieur mais en proximité la vie avec un mal incurable. Orphelin de rien et de personne évoque la maladie de l'autre, celle du camarade, à la fois empathique et distancé, porteur d'énergie et de messages optimistes. 

    Le partage de cette histoire de vie vous amènera dans les larges horizons du bonheur de Bakean, éloignés de tous les stéréotypes parémiologiques de la société.

    Moi, où je suis, je souris…

    Henri BorFes. (Néouvielle) 

    1

    Je ne sais pas où je me trouve, ce que je peux être, si j’existe, si je suis une particule de l’univers, un morceau d’humanité, si je vole ou si un fluide magique me porte… Peut-être suis-je tout simplement une forme de vie évolutive, mais cette jeune fille que je vois… est ma mère. J’en suis sûr. Elle ne le sait pas, mais j’arrive, je vais être son enfant. Elle est trop jolie avec ses grands yeux bleus tristes et ses cheveux châtain clair, elle est petite et menue mais solide sur ses jambes nerveuses. C’est une fille de la campagne venue travailler à Brive car les ressources de la ferme ne permettaient plus de nourrir tout le monde et trime dans une laverie. L’eau rêche et acide abîme ses mains. Elle a froid toutes les nuits, dort toujours seule sous une fine couverture, sans cheminée dans sa petite chambre sous les toits. Elle mange une fois par jour à sa faim mais est fière de cette indépendance, même si elle ne sait pas quel sens donner à sa vie. Elle pourrait trouver un bon gars pour se marier, mais est timide et rebelle. Elle va cependant danser une fois par mois avec ses compagnes de travail pas mieux loties qu’elle dans la vie. Parfois elle doute. Est-elle heureuse d’avoir quitté le village de son enfance ? Quel avenir y a-t-il pour une fille qui vient de la campagne ? Elle ne le sait pas et ne veut surtout pas le savoir. Que la vie lui fasse subir ce qu’elle mérite ! On ne peut jamais rien espérer de plus, Dieu semble avoir oublié la petite Angèle.

    Aujourd’hui une douce chaleur m’envahit. Mille lumières et mille soleils s’enlacent autour de moi. Je ne sens rien mais aime l’odeur de ce moment. C’est dimanche après-midi et Angèle va au dancing avec deux de ses collègues de travail. Elles dansent avec de braves garçons qui espèrent rencontrer leur femme. En choisissant des filles comme elles ils savent qu’ils ne se les feront pas piquer et qu`elles travailleront dur à la maison comme à la laverie. Elles élèveront les enfants, gagneront un petit salaire qui mettra du beurre dans les épinards puis serviront à faire l’amour les fins de semaine au début puis les jours de paie les années suivantes.

     Et moi, petit morceau d’humanité, si j’avais pu savoir que la révolte existait, je me serai révolté. Je ne veux pas que ma mère ait une existence guidée seulement par la volonté de s’accommoder aux évènements, qu’elle devienne l’objet d’un homme qui la considérerait acquise sans jamais lui dire : « je t’aime ». Comment puis-je savoir que l’important est d’aimer, puisque je n’existe pas encore ? Elle ne peut pas m’entendre quand je lui crie d’aimer avec son cœur, toute la passion de son cœur de femme, de ne pas se satisfaire du même destin que toutes ces malheureuses qui se battent dans l'espoir d'un futur meilleur. Moi, si un jour je suis un être de chair et de sang, je veux aimer, avoir une merveilleuse histoire d’amour. Qu’importe le prix à payer !

    Je la vois, ça fait des semaines, des mois qu’elle turbine. Chaque journée est identique. Elle continue d’aller danser un dimanche par mois, il n’y a aucun gars qui lui plaît.   

    Un homme arrive dans la petite ville, dès que je l’aperçois, je l’aime. Il a les cheveux châtain clair et raides, et je me dis que si j’étais homme j’aurais les mêmes. Ses yeux marron sont remplis de mélancolie, il a les joues creuses, la peau très blanche et des cernes sous les yeux. Malgré sa faiblesse on devine qu’il a été un homme souple et dur, un enfant turbulent et bagarreur. Il est banal, de taille moyenne, et des années de camps vietminh après Diem Diem Phu ne lui ont jamais ôté son maintien, cependant elles lui ont pourri ses poumons. Il a une sale toux, fruit de l’humidité, de la disette, de trop de privations et de travail. Il passe devant la laverie tous les premiers jeudis du mois pour aller encaisser sa pension de blessé de guerre. Il boite un peu, a honte d’être un survivant, il aurait préféré mourir dans un trou de boue en Indochine. Pourtant il s’est battu avec courage pour la patrie, comme un chien, pour finalement survivre sur des pythons granitiques recouverts d’une jungle luxuriante et débordante de vie. Son corps chaque jour lui fait mal, alors il essaie d’oublier sa douleur physique.

    Il y a trois mois, en passant devant la laverie, il a vu ma mère et son cœur a battu plus fort, il ne veut plus jamais rater ce rendez-vous. Il ne comprend plus rien, aimerait la connaître, respirer l’odeur, toucher la peau de cette jeune fille ordinaire aux mains si rêches. Il ne sait pas combien le travail et l’acidité de l’eau les ont rendus dures et calleuses et encore moins comment l’aborder. Malgré son apparence il n’est pas beaucoup plus vieux que la jeune femme. Il n’ose pas l’accoster, lui parler, il sait très bien que les gaz de combat ont hypothéqué son futur. Il a en lui un terrible mal qui l’affaiblit sournoisement, inexorable et patient. Il sait que dans la vie on ne change pas les ordres préétablis, encore moins s’ils sont dissimulés pour que l’espoir disparaisse. Ce matin il est entré dans le magasin de nettoyage et, à travers la buée derrière les machines, elle lui a fait un signe de la main pour lui dire bonjour. Encore une fois son cœur s’est emballé. Quand il est en sa présence, il ne se contrôle pas, plus rien n’existe…

    Moi, je ne sais qui tu es homme mais aime-la de tout ton cœur, plus qu’à la folie, tu peux continuer à vivre grâce à elle. C’est ce qu’elle attend, elle se fout de tout ce qui peut arriver postérieurement. Cette

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