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La confession de Mbeng: Témoignage
La confession de Mbeng: Témoignage
La confession de Mbeng: Témoignage
Livre électronique85 pages1 heure

La confession de Mbeng: Témoignage

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À propos de ce livre électronique

Les coutumes sur le banc des accusés !

Au moyen d’une confession, le narrateur dévoile le caractère égoïste et liberticide de certaines traditions : comme de nombreux autres enfants d’Afrique, il a été victime de certaines injustices sociales résultant des pesanteurs culturelles aliénantes et traumatisantes. L’histoire, à la limite du tragique, est entrecoupée de récits comiques et de coups de gueule stigmatisant les comportements rétrogrades et avilissants, pour décrisper l’atmosphère et psychanalyser la société, comme dans la technique de « l’humour noir ». Sans être tout à fait autobiographique, cette œuvre révèle un parcours initiatique dont le but est de se purger l’âme et la conscience, dans un souci de libération et de réconciliation.

Un récit pour apprendre à se libérer des traditions et des injustices.

EXTRAIT

Il veut comprendre. Se repentir. Le lendemain, Il décide d’obtenir des réponses à ses questions et surtout de soumettre l’hypothèse de l’envoûtement de sa mère à l’épreuve de l’infirmation. Il se rend à la paroisse la plus proche encore en dormance, dès la première heure. Il attend le prêtre. L'attente est relativement longue et semble complice. Mais comment en est-il arrivé là ? Cela remonte à sa naissance particulière, à son atypique parcours existentiel.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Beaugency ELLA ELLA est né à Tho’o Effack, dans le septentrion du Gabon où il fit ses premiers pas à l’école avant d’obtenir un Baccalauréat littéraire au Lycée d’État. Titulaire d’une Maîtrise en Sciences du Langage, il entre à Normale Sup pour préparer un CAPES en Lettres françaises. Il est actuellement enseignant de français des lycées et collèges. La Confession de Mbeng est sa première publication.
LangueFrançais
Date de sortie29 mars 2019
ISBN9782378779696
La confession de Mbeng: Témoignage

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    Aperçu du livre

    La confession de Mbeng - Beaugency Ella Ella

    CORNEILLE

    Prologue

    La nuit a été longue, très longue pour lui. Il a eu une ultime rencontre avec ces gens-là. Cette rencontre faisait suite à d’autres collusions répétées, conformément à la tradition. Cette fois, il est accompagné de sa mère. Hélène. La riposte de Blanche est sans courtoisie. Hélène, sa mère, paraît troublée, bouleversée. Elle pleure, pleure, pleure et pleure à n’en plus finir. Mbeng est estomaqué, ahuri. Soutenue par sa fille Lyse, la sœur de Mbeng, Hélène ne tient pas le coup. C’est alors que Mbeng réalise la gravité de la situation. Il comprend que sa mère avait fait son choix. Elle y était engagée corps et âme. Lui, il était hésitant, sceptique. Comme Meursault à son procès, il se sentait totalement étranger à ces entretiens. Serait-il possible qu’il ne soit plus intéressé par le projet ? Ce serait pure absurdité !

    « Que m’arrivait-il ? s’interrogeait-il intérieurement. »

    « Mais que m’arrivait-il donc ? Jamais auparavant je ne m’étais autant opposé à mère, encore moins à la volonté de ma famille à laquelle je suis pourtant très attaché, tel que père nous l’avait enseigné. Je perds toute sensibilité. Pas question pourtant de taire mes sentiments. Mère est persuadée que je ne l’aime plus. Elle affirme même que je suis envoûté. Quelle imagination !!! Moi je suis certain de n’obéir qu’à mon cœur. Ce cœur qui, dit-on, aurait ses raisons que la raison elle-même ignorerait. D’ailleurs, peut-on véritablement séparer le cœur et la raison de manière aussi radicale ? Ces deux éléments dont le fonctionnement synergique fait de l’Homme un être totalement équilibré. Voilà une question à laquelle l’auteur de cette réflexion a omis de répondre. En plus, n’est-ce pas ce même cœur qui nous rapproche de notre famille, qui me lie naturellement à mère ? Je dois donc me réveiller, me ressaisir. Il faut absolument restaurer l’autorité de mère qui se dit humiliée. Je dois à tout prix chercher à la réhabiliter. Mais à quel prix ?! Celui du sacrifice. Oui ! Je dois me sacrifier. Mais de quelle manière ? Obéir à mère et contracter une union aujourd’hui indésirée ? Ou alors, écouter mon cœur et fâcher mère pour longtemps, peut-être même pour toujours ? Voilà le dilemme… »

    Il revient sur ses pas. Il doit affronter sa belle-famille vexée. Autrement, Il passerait pour insérieux et lâche. La tante accepte, avec un peu d’hésitation, de l’accompagner. Elle est avec son fils, le cousin de Mbeng. Première intervention : la tante expose l’objet de la visite. Ensuite les réactions. La déception, la colère, la haine sont perceptibles dans les propos. Et dans le regard perdu de sa proposée, la consternation, l’humiliation et le désarroi. Les paroles sont de plus en plus acerbes, menaçantes, injurieuses. Mbeng pleure dans son cœur. L’entretien dure près d’une heure d’horloge. Même son propre fils l’ignore. Mea culpa. Les visiteurs sortent dépouillés, déshabillés, déchiquetés, honteux. Mbeng pense à sa mère. Il n’avait réellement pas mesuré la gravité des conséquences que pouvait engendrer sa position. Subitement, Il a mal. À la maison, il s’enferme dans la chambre et pleure à son tour. Point de sommeil. Rêves débiles et cauchemardesques. Le lit même le refuse et cède à son poids. Il doit certainement peser de chagrin et de honte. Serait-il en train de regretter sa décision ? Possible. Et cette curieuse implication familiale, ne simule-t-elle pas un scénario vicieux ? Impossible !

    Il veut comprendre. Se repentir. Le lendemain, Il décide d’obtenir des réponses à ses questions et surtout de soumettre l’hypothèse de l’envoûtement de sa mère à l’épreuve de l’infirmation. Il se rend à la paroisse la plus proche encore en dormance, dès la première heure. Il attend le prêtre. L'attente est relativement longue et semble complice. Mais comment en est-il arrivé là ? Cela remonte à sa naissance particulière, à son atypique parcours existentiel.

    Mbeng s’était attaché à une fille. Il l’avait rencontrée à Koulaville, son premier poste d’affectation, avant de se retrouver à Passaville, la cité des mille collines, la ville de Ciara, sa véritable première idylle juvénile. Qui l’aurait cru ? Cette fille Ciara, Mbeng l’avait connue dans sa ville natale, où il fit ses études primaires et secondaires. Elle était d’une communauté ethno-linguistique différente. Woleuville avait la particularité d’être monolingue. Aussi n’était-il ni fréquent ni facile de côtoyer des personnes d’autres communautés. L’école était cependant le lieu des rencontres et des échanges intercommunautaires. C’est ainsi qu’il fit la connaissance de Ciara. Elle était venue là avec son père affecté dans un service important de l’administration provinciale et originaire de cette ville du Sud-Ouest du pays. C’est là qu’il rencontra pour la première fois des individus de cette « ethnie présidentielle ». Ciara était ronde, avec des formes somptueuses et une poitrine opulente. Sa peau était d’ébène, d’un noir chocolat. Elle était à la fois naturelle et sophistiquée. Lorsque Mbeng lui déclara timidement sa flamme, elle dit un « oui » expéditif et presque instinctif qui inquiéta le garçon. Pourtant, il la surprit le fréquentant intimement. Elle lui avait même offert la primeur de sa tanière génitale et il la visitait épisodiquement à cause de son rang social. Une églogue shakespearienne. Il était Roméo. Elle était Juliette. Leurs retrouvailles, certes toujours abrégées, étaient exceptionnellement enveloppées de passion. Ils naviguaient dans une certaine hystérie qui faisait oublier leurs différences socio-culturelles. Ne dit-on pas que l’amour déconstruit les barrières ?

    Malheureusement, Ciara quitta très tôt Woleuville avec son père à la suite d’une mutation. Mbeng fut attristé et en souffrit beaucoup. Il n’avait aucune possibilité de contacter Ciara, ce n’était pourtant pas sans avoir essayé ! Dans ce pays, l’usage de la téléphonie mobile était encore une réalité insoupçonnée et internet au stade embryonnaire. Ils s’étaient revus des années après à Komoville et s’étaient fréquentés encore pendant un moment avant de se séparer définitivement pour un malheureux malentendu...

    Mbeng se

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