Edelweiss, la fille de l'Ossau: Nouvelles

Par Sandra Pasteur Sallafranque

Une jeune femme surmenée part de Paris pour se réfugier dans le calme d'une magnifique vallée.

Coline, surbookée par sa trépidante vie parisienne, décide de faire un break. À la recherche d’une vie aux antipodes de son luxueux quotidien, ses pas l’amènent dans une vallée perdue au fin fond du Béarn, la vallée d’Ossau où elle va vivre au rythme des bergers, de la transhumance, des estives d’été, de ses traditions et de ses tragédies. Dans ce monde qui lui est totalement inconnu, Coline va faire la connaissance de Guilhèm et Sandra, éperdument amoureux de leurs Pyrénées, et essayer de comprendre leur rude mode de vie de paysans.

Découvrez la vallée d'Ossau en compagnie de Coline, avec ses bergers, ses estives et ses traditions, dans ce recueil de nouvelles qui dépeint des tranches de la vie paysanne.

EXTRAIT

Saucisson, jambon du pays, assiette de crudités, fromage de brebis accompagné d’une bonne confiture de cerise, le tout avec un bon verre de vin rouge. Franchement que demander de plus.
— Est-ce que vous faites vous-même tous ces produits demande-t-elle ?
— Oui, répond Guilhèm, on fait beaucoup de choses à la ferme. On tue un cochon, ça s’appelle la « pélèra », on fait nos boudins, saucissons, pâtés, jambons… Je fais bien sûr le fromage de brebis. On fait beaucoup de poulets, des confitures et nous avons un grand potager dans lequel on cultive des pommes de terre, tomates, haricots blancs et verts, courgettes, aubergines, des betteraves, oignons, échalotes. Bien entendu, nous n’utilisons aucun pesticide cela va de soi.
En fait, il rappelle à Coline que nous faisons également gîte et donc on sert les produits de la ferme.
— Coline, venez ! allons prendre le café en terrasse !
… Et quelle terrasse !
On sort de la cabane, on est face au Pic du Midi d’Ossau. On s’assoit à même le sol, inutile de parler. Le soleil a presque disparu, laissant la place à la lune que l’on devine et qui va nous éclairer toute la nuit. Le ciel est étoilé ! L’étoile du berger, qui indique le sud, en guise de loupiote.
Pas un bruit, pas un murmure, seuls quelques tintements de cloches quand les brebis bougent un peu. C’est magique, féérique, rien ne peut remplacer ces moments de quiétude !
— Voyez-vous Coline, nous appelons le Pic du Midi d’Ossau, le « Jean-Pierre » pour plusieurs raisons. La première est que ce furent deux frères jumeaux, Jean et Pierre, qui ouvrirent de nombreuses voies du Pic, la seconde dit que les Béarnais en parlant du Pic l’appelaient « le géant de pierre » mais comme ils parlent trop vite, les étrangers ont compris le « Jean – Pierre » et la troisième que j’aime bien est que l’Ossau vu de loin ressemble à une dent avec deux pics et depuis traditionnellement dans les familles béarnaises on appelait l’aîné, Jean en référence au grand pic et le cadet Pierre, en référence au petit pic.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née en 1969 à PAU, Sandra Pasteur Sallafranque rentre après l’obtention de son Bac littéraire dans la Marine Nationale en 1989 avant de retourner à la vie civile en 2004. Elle reprend dès lors la petite ferme familiale dans laquelle elle pratique à ce jour une agriculture extensive avec un petit troupeau de bovins.

• Langue: Français
• Éditeur: Le Lys Bleu Éditions
• Date de sortie: 4 sept. 2019
• ISBN: 9782851137715

Aperçu du livre

Sandra Pasteur Sallafranque

Edelweiss, la fille de l’Ossau

Nouvelles

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© Lys Bleu Éditions – Sandra Pasteur Sallafranque

ISBN : 978-2-85113-771-5

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Merci

Novembre,

Je suis affairée dans ma bergerie avec Guilhèm mon frère jumeau quand Jurançon et Madiran, mes deux patous (montagnes des Pyrénées) se mettent à aboyer avec force.

Bizarre, bizarre, je n’attendais personne en particulier.

Dans la bergerie, il fait particulièrement chaud que j’en oublie de mettre une veste. Je sors en chemise, les manches retroussées, dans un froid vif, très vif, le béret vissé sur la tête, les mains dans les poches de mon jean, les brodequins au pied.

Sur ma tête passe un vol de grues cendrées qui me fait sourire ; j’adore cette période de l’année, j’aime beaucoup l’automne. La période de la migration, quelle pure magie ! En V, les grues cendrées passent au-dessus de la ferme. Elles cherchent à franchir la chaîne des Pyrénées parfois effrayées et aveuglées par la neige. Elles tournent sans cesse, elles nous chantent leur peine, elles nous chantent leur migration, elles nous racontent combien il est difficile d’arriver en Afrique ! 

Et moi admirative de cet éternel recommencement, je ne me lasse pas de la beauté de ce spectacle qui ne dure que quelques jours mais qui m’émerveille toujours autant !

Aujourd’hui, le plafond est bas, très bas, elles ne franchiront jamais les sommets, elles vont tournoyer toute la journée, elles réessaieront demain ! Elles vont m’accompagner dans mon sommeil, me chanteront leurs tourments et demain si tout va bien, elles me quitteront.

L’automne, c’est un vrai régal pour les yeux.

Je rêvasse, je souris de ces moments magiques, quand entre alors dans la cour de ma ferme une belle berline noire. Mon cœur s’emballe.

Mes yeux s’embrument.

De toute évidence, je redoutais ce moment !

De toute évidence, je sais qui est dans cette voiture.

De toute évidence, j’ai agi en mon âme et conscience.

Je n’en ai jamais parlé.

— Jurançon, Madiran ! Couchés !

Coline sort de la voiture, visiblement rayonnante, ce qui me rassure, m’embrasse et me dit :

— Merci, mille fois merci, pour ce que tu as fait pour moi ! Je ne sais pas ce que j’aurais fait à ta place !

Je ne l’avais pas revue, je n’avais eu que très peu de nouvelles, je suis soulagée, je n’en demandais pas plus.

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Premiers contacts

Je suis bergère dans les Pyrénées-Atlantiques qui sont formées, d’une part, du Pays Basque bordé par la côte atlantique et d’autre part du Béarn ancré dans nos si belles montagnes et je fais également gîte