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Blue Belles Bulles: Chroniques délurées d'une petite fille qui grandit
Blue Belles Bulles: Chroniques délurées d'une petite fille qui grandit
Blue Belles Bulles: Chroniques délurées d'une petite fille qui grandit
Livre électronique134 pages1 heure

Blue Belles Bulles: Chroniques délurées d'une petite fille qui grandit

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À propos de ce livre électronique

Des belles anecdotes légères qui donnent le sourire aux lèvres !

Rédigé sous forme de chroniques, ce roman raconte les tribulations d’une petite fille délurée de 0 à 12 ans et son évolution au sein d’une famille pleine de fantaisie et d’humour.

Accordez-vous un moment de plaisir en lisant ces mini-chroniques : une écriture agréable et poétique, des situations drôles et des souvenirs d'enfance qui rendent nostalgiques...

EXTRAIT
Aujourd’hui, j’ai perdu ma première dent, une petite incisive tout en bas de ma bouche.
Après avoir gesticulé et tournoyé de plus en plus fort de semaine en semaine, elle a fini par abandonner ma mâchoire en plein bonbon Batna de fin de goûter. J’ai même failli l’avaler tellement je ne m’y attendais pas.
Ça m’a fait tout drôle de la découvrir soudain comme un petit caillou blanc de Poucet gisant dans la paume de ma main.
Comme ça, il y a des trucs qui te poussent dans la bouche et puis un jour, ça tombe sans crier gare comme si on allait se décomposer au détail.
Il paraît que lorsqu’on devient vieux, ça fait pareil avec les cheveux. J’espère que je ne deviendrai jamais trop vieille d’un coup. Sauf que d’après Véro, enfin plus exactement le grand-père de Véro, on n’a pas trop le choix...
Donc j’ai rangé ma dent dans une enveloppe avec précaution à l’attention de la souris et j’ai glissé l’enveloppe sous mon oreiller.
Le problème c’est que je ne sais pas franchement comment elle va faire pour escalader un deuxième étage. C’est pas une chauve-souris ! Enfin, pour être sûre quand même, j’ai décidé de ne pas fermer l’œil de la nuit. Juste pour la voir, voir à quoi elle ressemble vraiment.
Il paraît qu’elle va prendre l’enveloppe et l’ouvrir pour vérifier que c’est bien ma dent. Donc je vais garder la bouche ouverte pour qu’elle voie bien que j’ai une incisive en moins, qu’elle ne s’imagine pas que j’ai pris la dent de Véro par exemple qui a perdu la sienne dimanche dernier en plein cachou...


À PROPOS DE L'AUTEUR
Tine Gabriel partage sa vie entre l’Alsace, les Vosges et le lac Léman. Après un parcours atypique dans la publicité puis la grande distribution et le consulting, elle travaille depuis plusieurs années comme acheteuse dans l’industrie à Strasbourg.
Passionnée d’écriture depuis toujours, ceci est son premier roman.
LangueFrançais
Date de sortie4 oct. 2019
ISBN9782851136930
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    Aperçu du livre

    Blue Belles Bulles - Tine Gabriel

    Prologue

    Parfois, assailli par un embryon facétieux de nostalgie, le temps se met à dégouliner et décide de jouer les rebelles… Jusqu’à plonger à la source de son passé devenu liquide ; même si celui-ci n’est pas forcément liquidé.

    Ce besoin impérieux de ce qui n’est plus mais aimerait encore être remonte alors dans une sarabande infernale, une mise à nu impitoyable, un strip-tease étourdissant.

    Et ce sont bientôt des milliers de bulles de souvenirs multicolores qui transpercent les profondeurs et finissent par émerger. D’abord impatientes et confuses, puis enhardies, avides et impétueuses...

    Les plus délurées, les plus décoincées parviendront à se hisser à la surface en éclaboussant la mémoire.

    Ce sont les plus nettes, les plus rondes, les plus belles.

    Elles sont toutes bleues comme un ciel de Strumpf en plein bonus karmique.

    Avec un clin d’œil malicieux, elles vont venir s’éclater dans l’instant, diluant subitement l’espace de leurs reflets scintillants.

    On les appelle les « Blue belles bulles ». Surtout quand elles se mettent à danser.

    Avec leur reflet irisé, elles commencent par pétiller dans une effervescence débordante et irrésistible. Et alors...

    Il ne vous reste plus qu’à...

    Les faire entrer… Alors, faites entrer les « blue belles bulles » !

    Indépendance Day

    Je suis née dans une fulgurance. Un quatre juillet torride.

    Première offrande crachée à l’indépendance dans un brasier haletant.

    Comme la plupart des bébés… Enfin… Presque…

    C’est après que les choses se sont compliquées.

    Pour cause de bidet bouché, maman, enceinte de 8 mois passés, tentait de se laver les pieds dans le lavabo quand, brusquement, elle ressentit une douleur crucifiante.

    … C’est alors que le temps s’est accéléré.

    Elle n’a même pas eu le temps de remettre un pied à terre que déjà, à cet instant précis, je décidais de piquer une tête dans le monde… Et m’écrasais lamentablement sur le carrelage glacé de la salle de bain, le tapis ayant choisi de glisser malencontreusement sans crier gare…

    J’ai doublement hurlé. Maman aussi. Après, je ne me souviens plus.

    Beaucoup plus tard, on m’a raconté que j’avais eu un hématome sur le front et que la fontanelle avait frisé le remake sismique de la faille de San Andreas, version 1857.

    Heureusement, après une batterie d’examens, les médecins ont décrété qu’ils n’avaient rien trouvé d’alarmant.

    Je déboulais juste dans la vie avec une immense frayeur…

    … Suivie d’une déglingue indélébile…

    Le coût de mon indépendance anticipée. J’étais prévue le quatorze juillet.

    Rouget de Lisle ne me ferait jamais hurler...

    Poussette story

    Vers deux ans, je commence déjà à cerner certains contours de mon existence et plus particulièrement mes trajets quotidiens en poussette.

    Ma nourrice s’appelle madame Laflotte. J’ai le droit de l’appeler « tatie » mais pas « tata » parce qu’il paraît qu’elle n’a rien à voir avec la famille...

    J’adore faire de la poussette, parce qu’avec une madame Laflotte aux commandes, même quand il ne pleut pas, on n’est jamais sûr de rien, surtout quand on habite dans la Meuse.

    Les jours de pluie, madame Laflotte arpente gaillardement le bitume, un chapeau en ciré rouge sur la tête.

    Moi, je regarde ce sirop de parapluie dégringoler sur le trottoir, bien protégée sous ma capote bleu marine.

    C’est juste que l’humidité a une influence sournoise sur ma petite vessie et généralement je finis par me précipiter sur le pot dès qu’on rentre à la maison.

    Madame Laflotte a les cheveux gris foncé comme la souris dessinée sur la couverture de mon livre préféré, celui que maman me lit presque tous les soirs sur mes instances implorantes : « Sophie la petite souris », celle qui collectionne les dents des enfants...

    Madame Laflotte, elle, ne collectionne pas les dents mais plutôt les boutons. Elle a une grosse boîte métallique dans laquelle s’entassent des boutons de toutes les couleurs à un, deux jusqu’à quatre trous.

    Côté vestimentaire, elle porte souvent un gros gilet vert comme le bonhomme sur le feu pour traverser la route.

    D’ailleurs, elle traverse toujours la route quand elle a ce gilet et pendant longtemps j’ai même imaginé qu’il fallait porter cette couleur pour avoir le droit de traverser.

    Son gilet est fermé par de gros boutons vert clair magnifiques avec une forme ondulée comme le moule à tarte de mamie et en plein milieu : deux gros trous cernés d’or, enfin c’est ce que je crois parce que ça brille furieusement.

    J’en ai donc déduit que Madame Laflotte devait être riche si elle avait de l’or sur ses boutons parce que le gilet de maman n’a que de vulgaires boutons en bois...

    Mais Madame Laflotte est aussi une rapporteuse. Elle a raconté à maman que j’avais mangé deux barres de chocolat au goûter au lieu d’une et que j’étais une chipie.

    Évidemment, maman m’a grondée en me disant que je risquais une crise de foie.

    Et puis l’autre jour, lorsqu’on est rentrées de promenade et que « tatie » s’est baissée pour me sortir de la poussette, un des boutons de son gilet est resté coincé contre un tube du châssis. En forçant pour tenter de le dégager, on a entendu un cliquetis métallique, puis plus rien...

    « Tatie » s’est d’abord accroupie précautionneusement sur le carrelage de l’entrée à la recherche de ce bouton malicieux puis a terminé à quatre pattes en pestant car le bouton s’avérait finalement impossible à localiser. Elle a dit un gros mot, le même que mon père dit toujours quand il renverse de la sauce de rôti sur sa chemise. Ça commence par « mer... » quelque chose mais après je ne sais plus.

    — Tu n’as pas vu mon bouton ma puce ?

    J’ai dodeliné la tête de gauche à droite d’un air espiègle, enfin j’imagine, parce que quand elle a fini par abandonner ses recherches, maugréant contre les mauvais esprits qui faisaient disparaître les choses, j’ai desserré lentement les petits doigts de ma main gauche...

    ... Juste pour admirer ce magnifique trophée scintillant qui avait meilleure allure dans ma petite main rose triomphante que sur son grand gilet vert en berne et puis surtout : elle en avait encore tellement d’autres des boutons sur son gilet.

    Mon premier mensonge et mon premier larcin…

    Je crois bien que ce bouton vert-doré se trouve toujours au fin fond de la boîte métallique multicolore dans laquelle maman range tous ses boutons.

    Le sens de l’odorat

    Je dois avoir trois ans. L’âge où on commence déjà à identifier un peu le monde qui nous entoure, ses choses agréables et toutes celles qui le sont moins.

    Cet âge innocent où on découvre la vie, où on inspecte, accepte ou rejette instinctivement tout et n’importe quoi en particulier, au gré de nos déambulations aventureuses et parfois acharnées.

    On habite le rez-de-chaussée d’une maison de ville avec une cour et un jardin.

    La propriétaire, Madame Brenière, habite les étages avec son canari déplumé sifflotant péniblement dans une cage même pas dorée.

    Madame Brenière est très « Pluto » mais sans les grandes oreilles. Je veux dire plutôt... Plutôt vieille, plutôt grosse et pas très avenante.

    Je déteste particulièrement quand elle m’embrasse car sa peau sent la

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