À propos de ce livre électronique
Lorsqu’il renversa son verre, Lily ne pouvait imaginer que cet inconnu changerait le cours paisible de sa vie : de demandeuse d’emploi, elle allait devenir la proie. Elle comprendra alors, à ses dépens, que son passé peut à tout moment émerger à nouveau de l’oubli et la mettre en danger.
Ce premier opus de la trilogie Petites rencontres et méga problèmes est un polar assurément drôle et piquant, au style frais, léger et bien ficelé.
EXTRAIT
« vous ne convenez plus au poste »
C'est ce qui à présent résonnait dans ses oreilles en cette fin d'après-midi pluvieuse. Sans comprendre réellement les motivations de son superviseur chez Jacobs International, elle avait rangé ses effets personnels et claqué la porte de la tour de verre.
Ce soir-là marqua le début d'une nouvelle ère pour la jeune femme, ou plutôt, à ce moment précis, une étrange sensation de déjà-vu.
L'impression d'un retour à la case départ du plateau de jeu, et ce, avec la sanction de ne pas remporter les deux milles euros.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Émilie Malburny est née le 18 juin 1983 en Belgique.
Après un passage dans le monde des médias, elle décide de se lancer dans la publication de son premier roman sous l’impulsion d’une étoile à chapeau nommée Jeff Bodart, originaire du même village.
C’est avec plus d’une corde à son arc qu’elle s’aventure dans l’écriture d’un seul en scène, d’histoires pour enfants, de chansons et d’ouvrages orientés thriller.
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Aperçu du livre
Vous ne convenez plus - Émilie Malburny
Chapitre 1
Une interview, un chocolat et un goujat
« Vous ne convenez plus au poste » :
C’est ce qui à présent résonnait dans ses oreilles en cette fin d’après-midi pluvieuse. Sans comprendre réellement les motivations de son superviseur chez Jacobs International, elle avait rangé ses effets personnels et claqué la porte de la tour de verre.
Ce soir-là marqua le début d’une nouvelle ère pour la jeune femme ou plutôt, à ce moment précis, une étrange sensation de déjà-vu.
L’impression d’un retour à la case départ du plateau de jeu, et ce, avec la sanction de ne pas remporter les deux mille euros.
Une semaine plus tard, Bruxelles, huit heures trente du matin, Lily, une jeune demandeuse d’emploi de vingt-cinq ans piétinait, à l’arrêt du tram Place Meiser.
Tailleur classique, talons aiguilles, cheveux relevés et porte-documents sous le bras, tout y était pour un entretien réussi, excepté le moyen de transport.
Et zut ! Je vais encore être en retard !
Mais où il est ce tram ? Je me suis trompée d’horaire ?
Oh quelle truffe !
Bon, ce n’est pas grave, tu vas marcher « Chubby¹ », ça te fera de l’exercice !
Ma pauvre fille, dans quel état vas-tu arriver !
Aller avance, toi, avec ton chariot du diable, tu ne vois pas que je suis pressée non !
Au fait une voiture c’est bien ce qu’il me faudrait, mais voilà la gentille petite écologiste que je suis a décidé de se fier à ses yeux et aux horaires majestueusement bien ficelés de notre super système de transports en commun… Bullshit² ! Je n’ai, primo, pas les moyens de passer le permis et, deuxio, de me payer ne fût-ce que la plus pourrie de ces bêtes à quatre roues !
Lily marchait à allure rapide et ne se souciait que peu de la circulation, quand soudain une voiture déboula à la sortie du rond-point et s’engouffra à toute vitesse sur la chaussée.
Dans un réflexe de survie, la jeune femme fit un mouvement de recul et fut à deux doigts de perdre l’équilibre.
Ah mais ! Ça ne va pas, non ! Chauffeur du dimanche ! Tu ne vois pas que c’est un sens interdit !
Et merde ! Je suis en nage ! Mon mascara doit couler ! Je dois ressembler à un véritable poulpe !
Après moult slaloms et péripéties à travers les diverses chaussées, Lily arriva saine et sauve à destination.
Ça y est, je suis arrivée ! Quelle heure est-il ? Ouf huit heures cinquante-cinq ! J’ai même cinq minutes d’avance !
Mais quelle fille extraordinaire je fais !
Alors avant d’entrer, regardons à quoi ressemble ma binette… Oh ! Et bien pour un poulpe, je ne me défends pas mal, je suis à peine décoiffée !
Lily respira profondément quelques secondes, ferma les yeux et tenta de visualiser un endroit ensoleillé et paisible. Elle rassembla ses idées et calmement poussa la porte de l’agence.
Celle-ci se situait Boulevard Général Jacques, dans une vieille maison de maître typiquement bruxelloise. La lourde porte en chêne passée, une impression de lumière et d’espace s’imposa. Certains murs avaient été abattus pour laisser place à de vastes baies vitrées, des plantes, arbustes et fontaines décoraient les lieux et une musique, d’ambiance d’inspiration bouddhique, invitait à la détente.
Quelle morue l’hôtesse d’accueil !
« Hum oui ? C’est pour quoi ? »
La jeune femme déclina son identité et expliqua succinctement qu’elle avait un entretien d’embauché avec la responsable des Ressources Humaines.
« Il y a une chaise là, vous n’avez qu’à patienter quelques instants.
— Merci, Madame… »
À peine aimable…
Environ une demi-heure plus tard, une petite blonde toute menue au chignon amidonné s’approcha de Lily.
« Bonjour, vous devez être Mademoiselle Jones ? »
Ouais ! Jones, Lily Jones, à votre service pour tout boulot administratif au rabais !
« Oui, c’est cela !
— Je suis Mademoiselle Light, l’assistante du département Ressources Humaines, veuillez me suivre, nous allons procéder à l’interview dans la petite salle de réunion. Voulez-vous un verre d’eau ? »
Euh non, mais toi, tu n’en as pas besoin après ton petit laïus ? T’en es certaine Mamzelle Allégée ? Au fait, tu portes bien ton nom !
« Non merci. »
J’hallucine : une salle de réunion avec une fontaine ! Et un petit Bonzaï !
« Charmante salle de réunion ! On s’y sent à l’aise directement en passant la porte !
— Elle a été totalement pensée selon un principe Feng Shui, pour que les réunions s’y déroulent dans une atmosphère zen. Enfin autant que possible ! »
Et là, arriva le rire de la Castafiore… Si, je vous jure, ça aurait pu donner ça : Aaaaaahhh je ris de mes blagues débiles sorties du tirroireuuuhhhh.
Pitoyable !
« Je comprends, une ambiance de travail détendue favorise la productivité des employés !
— Je suis impressionnée ! Voyons pour la suite ! Prenez place, je vous prie.
— Merci ! »
Une heure plus tard, Lily quitta D & G, ne pouvant retenir son exaspération.
Mais qu’est-ce qu’elle m’a bassinée pendant deux heures avec ses questions ! Et ses réflexions ! Tout ça pour m’entendre dire à la fin : « Je crains que vous ne soyez surqualifiée pour ce travail ! » Mais comment puis-je être « surqualifiée » alors que je n’ai même pas terminé mes études ? Il faut m’expliquer…
Elle se dirigea vers l’arrêt de tram, sortit son lecteur Mp3 et tout en continuant son monologue intérieur, attendit patiemment que l’un d’eux se décide d’arriver.
Mais bon, ce n’est pas grave, c’est toujours agréable de se martyriser les pieds et les orteils avec d’aussi jolies et inconfortables chaussures pour entendre des âneries pareilles !
Je vais devenir dingue !
Je regrette le temps où les gens étaient un tant soit peu honnêtes.
Soit, allons nous remonter le moral au pub irlandais ! Là au moins, je pourrai me concentrer sur mes textes, tout en sirotant leur fameux chocolat chaud chantilly !
Bon d’accord, ce travail ne me rapporte pas de l’or — même plutôt des cailloux —, mais, au moins, ça me permet de m’évader ! Le rêve, travailler sur ce qui me plaît !
L’O’Reilly’s, pub irlandais très typique situé en face de la Bourse, en plein centre de la capitale belge s’apparentait à une deuxième maison pour la jeune femme. Dès la porte franchie, une foule de petits détails invitaient au voyage. Parmi eux, la musique traditionnelle en fond sonore, les couleurs sépia, les retransmissions des matchs de rugby ; les clients aux divers accents anglophones et l’attitude joyeuse des serveurs vous transportaient en plein centre de Dublin.
Dans la journée, hors période essentiellement touristique, le pub est plutôt désert et l’on y retrouvait généralement les mêmes personnes, habituées à venir s’y détendre.
Au fond de la pièce, dans un coin face à l’entrée, on pouvait distinguer un couple — probablement des touristes — dégustant un café et un petit déjeuner typique, composé d’œufs, de bacon, saucisses grillées et beans sauce tomate. À droite, face à une fenêtre se trouvait toujours le même vieil homme au regard mélancolique, Lily s’étant toujours demandé à quoi il pouvait penser ou rêver.
Le comptoir, lui, se trouvait à gauche de la double porte en cèdre, juste à côté de l’accès à la réserve. Là, était accoudé un grand homme assez trapu, à la voix portante. Il entendit le bruit de la porte, aperçut Lily et la salua avec son habituel « Hey sweetie ! How ya doin³ ? »
Elle lui répondit souriante, lui retournant la question qui n’attendait aucune réponse.
La jeune femme prit l’escalier situé à droite du vieil homme, et se dirigea vers la première table visible.
Cette place avait une histoire pour Lily : depuis l’âge de quinze ans, elle venait s’y asseoir pour écrire et en avait vu défiler des textes et des ratures !
Depuis lors, les serveurs avaient pris l’habitude de la garnir d’un carton « booked⁴ » pour être certains qu’elle n’accueille que la jeune fille.
Kieran, le serveur, la voyant entrer, prépara son chocolat chaud dans un grand verre à Guinness et, alors qu’elle s’installait tranquillement, le lui apporta. Lily le remercia, et il regagna son bar.
Ils avaient pour habitude de ne pas discuter immédiatement à l’arrivée de la jeune femme, lui laissant ainsi le temps de préparer son nécessaire d’écriture.
Voici enfin mon cher remontant, mon petit « antidéprime » qui arrive !
Hop mon carnet, un stylo-bille et observons ce qui se passe autour de nous.
Tiens, comment s’appelle déjà cette profession consistant à étudier les us et coutumes de certains peuples ? Je l’ai sur le bout de la langue ! Anthropologue je crois que c’est ça. J’ai peut-être raté ma vocation… Anthropologue ! Non… Trop longues les études ! Je n’ai même pas été fichue de terminer mon master !
Soudain, une présence attira son regard vers l’entrée. Kieran salua le client comme s’il fut un habitué. Celui-ci à la stature imposante, les cheveux bruns et un style classique-décontracté ne cadrait pas réellement avec l’endroit.
En voilà un énergumène ! Tiens, que pourrait-il bien m’inspirer ?
Perdu dans ses pensées, le beau ténébreux monta les escaliers et, se dirigeant vers la table jouxtant celle de Lily, la percuta ; ce qui entraîna la chute du breuvage, juste quelques secondes avant la dégustation libératrice tant attendue.
Hé ! Mais il vient de renverser mon verre !
« T’as évité mes notes de peu, crétin ! »
Et zut ! T’aurais mieux fait de te taire, il t’a entendue !
Tiens ? Il me regarde, sourit et… s’assoit en face de moi ! Je n’y crois pas, il est culotté André ce gougnafier !
« Veuillez m’excuser Mademoiselle, je vous en commande un nouveau. »
Il fit un signe au serveur qui, voyant le visage crispé de Lily, s’exécuta immédiatement et lui apporta un chocolat de remplacement.
« Euh… ce n’est pas grave… Mais j’aimerais continuer à travailler si cela ne vous dérange pas…
— Je vous en prie, continuez ! »
Mais il me fait quoi ? Il reste là ! Mais je veux bosser, moi et seule !
« Pourriez-vous me laisser travailler maintenant ?
— Mais c’est bien ce que je fais.
— Non… Je crois que vous ne me comprenez pas…
— Si, très bien d’ailleurs… Vous aviez l’air tellement concentrée dans votre observation des lieux que maintenant, je viens admirer l’observatrice.
— Je n’en crois pas mes oreilles… Voulez-vous, s’il vous plaît, me laisser seule à cette table pour que je puisse poursuivre tranquillement ?
— Mais ceci est un endroit public, non ? Je peux donc m’attabler ici… »
Quel crétin ! Et que puis-je rétorquer à cela ? Vite, grouille-toi Lily !
« Il aurait été poli de me demander si votre présence ne m’importunait pas… Et il me semble que vous ne l’avez pas fait ! »
Et toc ! Tu vas me répondre quoi mon coco !
« Mais il me semble avoir fait un geste envers vous…
— Me renverser mon chocolat dessus ?
— Non, vous le remplacez… Cela mérite une petite attention gentille de votre part non ? »
Mais je vais le tuer ! Il a toujours un truc à répondre !
« Non, ce n’était que justice, vu que je n’ai même pas eu le temps d’y tremper les lèvres !
— Que vous avez bien jolies d’ailleurs…
— Mais je ne vous permets pas ! »
Mais continue ! Tu t’enfonces Alphonse !
« Vous tendez une perche, je la saisis ! Vous en auriez fait autant… »
Comment sait-il ça, lui ?
« Eh bien, puisque vous ne voulez pas vous bouger, c’est moi qui vais changer de place !
— Faites donc… Cela ne m’empêchera pas de vous regarder. »
Tu as intérêt à t’en éloigner et vite…
Lily rassembla ses affaires et fusilla son interlocuteur du regard, elle repéra une place à l’autre bout de l’étage et y établit son coin de travail mobile.
Il la suivit du regard et lorsqu’elle fut installée lui dit : « Au fait, je me prénomme David et vous ?
— Cela ne vous regarde pas, maintenant laissez-moi en paix s’il vous plaît !
— Vous savez Mademoiselle, je suis du genre têtu…
— Ça tombe bien, moi aussi ! »
David sourit, regarda sa montre et, voyant l’heure, se leva et se dirigea vers la table de la belle. Il y déposa une carte de visite que la jeune femme déchira sans y jeter un coup d’œil.
Quand Lily leva à nouveau les yeux, il avait disparu.
Elle resta assise à cette table jusque midi puis, commanda une salade irlandaise à emporter avant de partir. Elle n’avait pas envie de rentrer chez elle et décida de passer l’après-midi à flâner dans les rues de Bruxelles et scruter les vitrines de la rue Neuve.
Quand Lily réintégra son trente mètres carré, il était plus ou moins vingt heures : Salem, sa fidèle compagne féline, l’attendait, et ne la lâcha plus de la soirée. Elle se cala devant le DVD de Bridget Jones, un verre de vin blanc dans une main, un sandwich à la dinde et au concombre dans l’autre. Cela devait faire la centième fois qu’elle regardait ce film sans jamais s’en lasser. Son passage préféré restait définitivement la scène de bagarre entre Hugh Grant et Colin Firth.
Le film terminé, elle reprit ses notes et les réorganisa obtenant ainsi un texte relatant sa troublante rencontre avec « le type du pub ». C’était la première fois qu’une situation pareille se produisait là-bas, généralement, les goujats n’y venaient que le soir, histoire de ne pas terminer la nuit tout seuls.
Vers vingt-trois heures, elle se servit une tasse de café, avala un biscuit, fila sous la douche, et se coucha. Il n’était pas évident de bien dormir dans ce studio, le seul endroit possible et confortable était le canapé et, encore, Salem avait pris la mauvaise habitude de dormir avec elle.
Et ce fut justement le ronronnement de cette dernière qu’elle écouta avant de rejoindre les bras de Morphée.
David se coucha tard ce soir-là. La journée avait été particulièrement intéressante. En avance pour son rendez-vous matinal, avec son client principal, il s’était arrêté à l’O’Reilly’s pour prendre un café. Ce n’était pas son habitude de se rendre au pub de si bonne heure, mais, réflexion faite, il se dit que ce serait une expérience à renouveler.
Il était entré dans l’établissement, avait conversé avec Kieran, un des serveurs et, une fois sa dose de caféine commandée, quand il voulut se rendre à sa table habituelle, une maladresse inexplicable l’avait fait entrer en collision avec celle qui hanterait à présent ses pensées. Sa course interrompue par l’incident et, interpellé par une réflexion d’agacement, il avait saisi l’occasion d’engager la conversation avec la jeune femme irritée d’avoir été déconcentrée.
La façon, dont son ami, le serveur avait réagi et le regard de mépris, qu’il avait lancé quand David avait demandé de remplacer la boisson de la demoiselle, lui laissait dire qu’elle devait venir là depuis déjà un bout de temps. Ils se reverraient donc certainement.
Les questions posées à Kieran, lors de son départ, n’avaient mené à rien. Bien qu’ils se connaissent depuis cinq ans, ce dernier se méfiait des intentions du bellâtre et avait pour intention de ne rien révéler de précis sur sa petite protégée. Toutes les tentatives étaient restées vaines et n’avaient même pas conduit à un indice concernant l’identité de la jeune femme.
Depuis son adolescence, ce fils spirituel de Casanova avait toujours été passionné de peinture. Magritte restait définitivement son peintre préféré, mais, quant à lui, n’ayant pas la prétention de « copier » gentiment son maître, il se cantonnait à la peinture classique, surtout aux visages et lieux qu’il aimait.
Ce soir-là, au lieu d’un énième tableau représentant le pub aux tons sépia, sa mémoire photographique l’aidant beaucoup, il peignit le visage pur et concentré de la jeune inconnue.
À vingt heures trente tapantes, Wyatt, son associé et ami sonna à la porte. Le peintre amateur grommela et se dirigea vers la porte en s’essuyant les mains.
« Hay David ! Quoi de neuf ?
— Hey mate⁵ ! Pas grand-chose, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! » Wyatt entra sans attendre d’invitation.
« Judith a enfin quitté le bateau ?
— Oui, tu peux revenir travailler sans crainte.
— Ahhhh, je commençais sérieusement à tourner en rond dans mon loft ! Même les deux mois passés à la Barbade n’ont pas pu m’occuper et pourtant, j’en ai levé des petites poupées, tu sais ! Elles ne sont pas farouches dans ces coins-là ! »
Le visiteur impromptu s’installa dans le canapé et scruta la pièce
« Tu ne changeras jamais… lança David. Tu sais, je suis désolé d’avoir dû te mettre à l’écart… Mais la situation ne pouvait pas s’améliorer tant que vous travailliez dans le même bâtiment.
— Ne t’inquiète pas, j’ai compris qu’aucun autre choix ne s’offrait à nous… Mais dis-moi… Tu t’es remis à peindre des choses bien plus surprenantes que tes œuvres habituelles ! »
Il pointa le dernier tableau représentant la jeune inconnue.
« Oh tu sais, parfois je me dis que je devrais arrêter ; j’emmagasine des tas de tableaux qui ne valent rien.
— Mais, si tu te cherchais un agent, tu pourrais les faire admirer dans une galerie d’art ! J’avoue que celui-ci me parle beaucoup, mon cher, il serait parfait dans mon salon ! Elle me rappelle quelqu’un, je la connais ?
— Non, il n’est pas à donner ou à vendre et, de plus, il n’est pas fini ! Et puis je ne pense pas que tu la connaisses, mais qui sait avec ton pédigrée…
— Ah bon ? Et comment se nomme-t-il ?
— Il n’a pas encore de titre, mais s’il devait absolument en avoir un ce serait : La belle inconnue du Pub
. Mais cela n’a aucun intérêt de le baptiser.
— Tu viens bien de dire du Pub ? À l’O’Reilly’s ? Tu l’as remarquée là-bas et tu ne l’as pas abordée ? »
Wyatt se leva et s’approcha du tableau, essaya de décoder ce que son ami avait voulu faire passer par l’expression donnée au visage représenté sur la toile.
« Oh je l’ai abordée malgré moi… Je l’ai presque ébouillantée avec son chocolat chaud en bousculant la table assez violemment… Quand on est dans la lune, il n’y a pas de miracle !
— Et elle s’appelle comment ?
— Elle n’a pas voulu me le dire ; je suis, pour ainsi dire, arrivé comme un cheveu dans la soupe, et la demoiselle était très occupée à écrire je ne sais quoi, qui avait l’air important pour elle.
— Je ne te reconnais pas… Que t’est-il arrivé ? Où est l’arrogant David Rommerty, le tombeur de ces dames, qui n’en a que faire de les déranger ?
— Il s’est envolé, il a disparu à l’instant où elle m’a fusillé du regard et j’espère qu’il ne reviendra pas si tu veux tout savoir ! »
Wyatt avait l’air dubitatif, il ne pensait pas que David puisse changer du jour au lendemain et, était certain qu’il lui cachait quelques détails.
« Tu ne sais vraiment rien sur elle ?
— J’ai bien tenté de questionner Kieran, mais tout ce qu’il a bien voulu me dire c’est qu’elle est Américano-Irlandaise via son père et qu’elle a atterri ici, le jour de ses six ans.
— Tu n’en as pas demandé plus ? Qu’as-tu fait du grand investigateur qui sommeillait en toi jadis ?
— Volatilisé ! Quand je me suis rendu compte qu’elle devait avoir à peine vingt ans et que j’en ai passé trente-neuf...
— Tu ne sais même pas l’âge qu’elle a ! Tu ne sais presque rien d’elle ! Réveille-toi Dave ! Et retourne au pub demain !
— N’insiste pas s’il te plaît, je ne veux pas m’étendre plus sur le sujet. »
David se dirigea vers la cuisine et sans demander l’avis de son ami, leur prépara un Manhattan. Il revint dans le séjour et tendit le verre à son invité enchaînant avec une discussion plus sérieuse.
« Tant que tu es là, je dois te faire part d’une décision que j’ai prise pendant ton absence, puisqu’il était impossible de te joindre ; j’ai proposé à Arthur de prendre le poste de Judith. Je pense qu’il sera tout à fait apte à les aider là-haut !
— Pas d’objection de mon côté, c’est un bon élément, répondit Wyatt en souriant. As-tu déjà trouvé un ou une remplaçante pour son poste ?
— L’agence m’a envoyé une vingtaine de C.V., mais, lors des entretiens, aucun n’a su se vendre. Ils avaient l’air de vouloir à tout prix évoluer rapidement et ça, nous ne pouvons pas le garantir. D’autres, au contraire, n’avaient pas l’air d’être suffisamment motivés. J’attends donc des nouvelles de l’agence…
— Mais… Arthur ne quittera pas son poste tant que nous n’avons pas de remplaçant, n’est-ce pas ?
— Ne soit pas stupide, les Publishers
pourront se passer d’assistant pendant quelque temps ! »
Ils discutèrent encore quelques points concernant la réorganisation partielle de l’agence et ensuite passèrent au récit du tumultueux et sulfureux voyage de Wyatt.
Celui-ci lui expliqua les nuits passées sur le côté sud de l’île à Carlisle Bay, située au bord de l’océan Atlantique, et la visite de la capitale Bridgetown.
Comme toutes les soirées en compagnie de son ami, celle-ci fut abondamment arrosée et joyeuse. Exactement ce dont il avait besoin pour se changer les idées.
Le visiteur impromptu, quitta les lieux vers une heure du matin en lui donnant rendez-vous le surlendemain au bureau. David s’allongea sur son lit et commença la lecture d’une nouvelle intrigue policière, restée en rade sur sa table de chevet depuis plusieurs mois, avant d’éteindre. La dernière fois qu’il lança un regard à son réveil, celui-ci affichait trois heures trente-huit.
¹ Potelée
² Abbération
³ Salut ma belle ! Comment vas-tu ?
⁴ Réservé
⁵ Pote
Chapitre 2
Qui a dit que j’aimais les surprises ?
« Brander & Rommerty » était une agence de publicité de renommée internationale.
La formation de celle-ci, eu lieu lors de la rencontre de Wyatt Brander et David Rommerty, au cours d’une soirée d’expatriés à l’hôtel Sheraton, place Rogier. Le courant était passé immédiatement entre les deux hommes et, sur un pari insensé, ils avaient fondé leur propre agence de communication et publication.
Durant sa première année d’activité, ils avaient élaboré toutes les campagnes eux-mêmes et glané les clients au gré de cocktails mondains et de soirées événementielles à travers le monde.
Leur premier client fut Casey Cavanaugh, CEO⁶ d’une grande maison d’édition, avec qui Wyatt avait collaboré lors d’un précédent poste.
Les deux hommes n’appréciaient guère le personnage. Néanmoins, celui-ci leur avait fait confiance en leur offrant l’opportunité de créer les campagnes communicationnelles et publicitaires pour la sortie du nouvel ouvrage de l’auteur, le plus important de son catalogue.
Mardi matin, par on ne sait quel miracle, David se leva aux aurores, n’ayant dormi que deux petites heures. Au lieu de lambiner dans son loft, il décida de mettre ce temps à profit et se prépara donc pour aller travailler.
En arrivant au bureau, un mail de l’agence d’intérim les attendait, lui et Elisabeth Schild, la directrice des Ressources Humaines.
De : Anna Delcourt
À : David Rommerty, Elisabeth Schild
Objet : Dernier candidat potentiel.
Élisabeth,
David,
Après mûre réflexion, je vous envoie un dernier C.V. qui à mon avis sera le bon.
Lily Jones est une jeune femme déterminée, sachant faire des concessions quand il s’agit d’engagements professionnels.
Elle est dynamique, souriante, consciencieuse, bilingue français-anglais et possède d’assez bonnes notions en allemand et néerlandais.
Nous n’avons reçu que des éloges à son sujet, concernant sa méthode de travail, son organisation et sa collaboration en équipe.
Ses fonctions précédentes se positionnent toujours dans l’univers de la communication ; je crois qu’elle ferait une collaboratrice efficace.
Elle n’a pas la prétention de vouloir évoluer rapidement, préférant intégrer les postes dits « sans responsabilité » afin de prouver ses capacités relationnelles et communicationnelles.
Je ne vous l’ai pas envoyée plus tôt, car Mademoiselle Jones était en mission au sein d’une entreprise pharmaceutique depuis quelques mois, qui a récemment mis fin à son contrat, pour cause de restriction budgétaire et délocalisation.
Ci-joint son C.V. au bas de ce mail.
Je crois sincèrement que cette fois sera la bonne.
Cordialement,
Anna
Après quinze années de collaboration, David n’eut aucune hésitation à lire le fameux C.V., car, si Anna, habituellement avare en compliment, faisait tant d’éloges, c’était que la personne en valait vraiment le coup. Quand le fichier s’ouvrit, il eut la sensation que son cœur s’arrêtait subitement de battre. Là devant lui s’était affichée la photo de l’inconnue de l’O’Reilly’s.
Enfin, il allait en savoir plus sur cette jeune femme.
Née en plein mois de juin à Dublin, elle avait effectué un cursus en Relations Publiques.
Il découvrit qu’elle habitait aux environs de la place Meiser, ce qui la plaçait au centre du quartier médiatique et journalistique de la capitale.
À la fin du document, il s’arrêta sur la rubrique « centres d’intérêt » et se rendit compte que celle-ci rassemblait pour la plupart, que des domaines artistiques.
Il précipita sa souris, cliqua sur Reply to All⁷ et écrivit le mail suivant :
De : David Rommerty
À : Anna Delcourt, Elisabeth Schild
Objet : Dernier candidat potentiel.
Anna,
Je suis ravi d’avoir de vos nouvelles si rapidement.
Le C.V. envoyé me paraît plus qu’adapté au poste à pourvoir.
Mademoiselle Jones semble convenir parfaitement aux critères requis, et je crois qu’Elisabeth ne pourra qu’être de mon avis.
J’aimerais fixer le rendez-vous ce matin vers 9 h.
Croyez-vous que cela soit possible ?
Amicalement,
David
Il décrocha son téléphone et composa le numéro de portable de Wyatt.
« Wyatt speaking⁸ !
— Mate ! On a une remplaçante pour Arthur ! Enfin, rien n’est encore sûr, l’entretien aura lieu normalement ce matin
— Et
