À propos de ce livre électronique
Lorsqu’il posa le pied sur le tarmac de l’aéroport de San Francisco, David n’avait qu’une idée en tête : retrouver Lily et lui demander les raisons de sa fuite.
De Bruxelles à San Francisco, en passant par Nashville, Boston et Moscou, ce dernier opus de la trilogie « Petites rencontres et méga problèmes » répond aux questions que vous vous posez depuis que le chemin de Rommerty a croisé celui de Lily.
Découvrez sans plus attendre le troisième tome de ce thriller sentimental hors normes !
EXTRAIT
San Francisco, dans un appartement d’un quartier prisé et longtemps délaissé :
« Wyatt, j’ai besoin de temps ! Je veux la retrouver et la ramener. Une fois cette mission accomplie, je rentrerai ! Ne t’inquiète pas, je continuerai à gérer les choses d’ici. »
Il raccrocha. Cela faisait maintenant près d’un mois que Rommerty était arrivé à San Francisco dans l’espoir de retrouver Lily et de lui demander quelques explications.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Émilie Malburny est née le 18 juin 1983 en Belgique.
Après un passage dans le monde des médias, elle décide de se lancer dans la publication de son premier roman sous l’impulsion d’une étoile à chapeau nommée Jeff Bodart, originaire du même village. C’est avec plus d’une corde à son arc qu’elle s’aventure dans l’écriture d’un seul en scène, d’histoires pour enfants, de chansons et d’ouvrages orientés thriller.
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Aperçu du livre
Attrape-moi, si tu peux ! - Émilie Malburny
Chapitre 1
Save me San Francisco
¹
San Francisco, dans un appartement d’un quartier prisé et longtemps délaissé :
« Wyatt, j’ai besoin de temps ! Je veux la retrouver et la ramener. Une fois cette mission accomplie, je rentrerai ! Ne t’inquiète pas, je continuerai à gérer les choses d’ici. »
Il raccrocha. Cela faisait maintenant près d’un mois que Rommerty était arrivé à San Francisco dans l’espoir de retrouver Lily et de lui demander quelques explications.
Martha, son employée de maison, avait bien failli s’évanouir en le voyant assis dans son vieux canapé, par ce sombre après-midi d’hiver.
Cela faisait bien une dizaine d’années qu’il n’avait pas passé le seuil de cet appartement. Pendant tout ce temps, ils avaient gardé des contacts épisodiques et il avait tenu à ce que Martha fasse comme chez elle. La vieille dame avait gardé son poste de gouvernante, comme lorsqu’il y habitait.
Chaque année, il pensait également à son anniversaire en lui faisant livrer des fleurs et un petit mot, suivi d’un bonus pécuniaire non négligeable.
Les lieux rassemblaient encore les souvenirs de Lorna : les photos de leur court bonheur à trois, les peintures et la décoration qu’elle avait choisies. Rien n’avait changé. Même les fleurs fraîches donnaient l’impression qu’elle allait surgir du hall de nuit.
« Monsieur Rommerty ! s’exclama-t-elle laissant tomber son sac sur le sol. Vous êtes revenu !
– Ah, Marta, votre accent chantant a bien manqué à mes oreilles pendant toutes ces années !
– Pourquoi ne m’avez-vous rien dit ?
– Vous n’aimez plus les surprises ?
– Mais je n’ai pas eu le temps de rafraîchir l’appartement…
– Ne vous inquiétez pas, Martha, tout est parfait comme d’habitude.
– Je vais vous préparer à manger !
– Laissez ! Nous commanderons une pizza et vous me raconterez ce que j’ai manqué ces dernières années.
– Ce n’est pas convenable, Monsieur.
– Martha, ne me contrariez pas, ou je retourne à l’hôtel… »
La sexagénaire opina de la tête, mais ne put s’empêcher, après avoir rangé les provisions, d’épousseter les meubles.
David passait en revue les photos de chaque pièce, avant de les décrocher une par une. Lorsque Martha s’en rendit compte, elle se planta devant Rommerty bien décidée à ne pas le laisser faire.
« Ils vous manquent ? demanda-t-elle, un soupçon de reproche dans la voix.
– En quelque sorte.
– Pourquoi enlever leur souvenir ?
– Car j’ai refait ma vie, Martha.
– Vous êtes remarié ?
– Holy Moly² ! Non !
– Alors vous ne pouvez les enlever de leur maison. Madame me manque aussi, vous savez. Sans parler de Juliano…
– Juliano ne vous inquiétez pas pour lui, répondit-il sèchement. Il est venu me voir à Bruxelles. Mais je vous expliquerai cela plus longuement, pour le moment, j’ai vraiment besoin de faire le vide. »
La gouvernante n’insista pas, voyant le regard noir que lui lançait son patron.
« Martha ?
– Oui, Monsieur ?
– Désolé de m’être emporté, ajouta-t-il doucement.
– Ce n’est pas grave, Monsieur. »
Elle retourna à l’astiquage de l’argenterie pendant qu’il commandait les pizzas.
David se rendait compte que le fait d’effacer Lorna de cet endroit mettait son employée de maison mal à l’aise et la rendait triste, mais il espérait aussi que celle-ci comprendrait pourquoi il le faisait.
Rommerty ne voulait plus vivre dans le passé et comptait bien courir après son futur et enfoncer toutes les portes nécessaires pour y arriver.
Il savait que ce n’était pas ici qu’il allait croiser sa route, mais il avait besoin de se remettre les idées en place et seul, loin de Wyatt, loin de Julian, loin de l’agence, du moins physiquement parlant.
David passa la soirée à se confier à Martha, lui racontant sa vie en Europe, l’agence, la rencontre avec Lily, le retour de son fils et la raison de sa venue en ville.
Celle-ci le regarda d’un air compréhensif et fila lui préparer une tasse de thé. Martha avait toujours eu la capacité de le calmer, un peu comme une mère de substitution.
Lorsqu’elle revint avec la théière, elle lui pressa l’épaule en signe d’encouragement.
« Monsieur, puis-je vous poser une question ?
– Bien sûr.
– Avez-vous pensé à contacter les Jonnessy de Boston ? Peut-être est-elle retournée chez eux ?
– J’en doute, Martha, je ne pense pas que Riley la laisserait faire. Mais merci pour la suggestion.
– Vous savez, Monsieur, ce genre de clan a souvent le réflexe de se resserrer lors de ce type d’événements. »
Rommerty n’avait pas vraiment osé envisager cette option, peut-être que Riley avait eu affaire avec le caractère en béton armé de sa sœur… en tout cas il l’espérait.
« Monsieur ?
– Oui, Martha ?
– Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de venir vous installer ici ?
– Les souvenirs… J’avais peur de les affronter.
– Vous l’aimez vraiment cette petite Jonnessy ?
– Je pense que je n’ai jamais été autant amoureux, je l’avoue.
– Alors, ramenez-la vite auprès de vous, Monsieur.
– J’y compte bien.
– Je suis désolée, Monsieur, je vais devoir vous laisser, dit-elle posant à nouveau la main sur son épaule, j’ai une grosse journée demain. »
Elle se pencha pour débarrasser la table du salon, mais il l’arrêta.
« Ne bougez pas, je vais le faire, allez vous reposer. »
L’employée de maison s’exécuta, traversa la pièce d’un petit pas pressé et se dirigea vers la petite chambre au fond du couloir.
Martha Di Mauro ne dépassait pas le mètre cinquante, elle était le stéréotype de la matriarche italienne : protectrice et autoritaire.
Lorna l’avait engagée lorsque David lui avait reproché de le traiter non pas comme un homme, mais bien comme un enfant. Il s’était mis dans une telle colère, que l’avocate n’avait pas pu protester.
À vrai dire, le jeune David avait tenté par tous les moyens de pousser la patience de son épouse à bout. Mais celle-ci étant éprise de son bel amant, tenait bon, cédant à ses moindres caprices pour éviter les scènes d’éclat et les dégâts matériels.
À cette période, Martha venait de perdre son mari et avait grand besoin de travailler, étant sur le point de se retrouver à la rue.
Avec celui-ci, ils n’avaient jamais eu la chance d’avoir des enfants, et lorsque Lorna annonça sa grossesse, c’est tout naturellement qu’elle se positionna en mamie gâteaux, se pliant aux moindres désirs de la maîtresse de maison.
La présence de la vieille dame avait largement apaisé les tensions du couple et l’arrivée du bébé les rendait heureux. Du moins, Lorna l’était, car elle avait bien remarqué dans le regard du jeune David un mélange de tristesse et de panique.
À la naissance du bébé, ils avaient décidé de laisser le choix du prénom à Martha, pour lui montrer combien elle était importante à leurs yeux. Elle avait choisi Juliano, en mémoire de son mari qui avait toujours voulu un petit garçon portant ce prénom.
Et lorsque quelques mois plus tard, après la mort de Lorna, David avait décidé de confier le petit à sa sœur, l’employée n’avait pas compris sa décision et avait haï cet homme qu’elle considérait pourtant comme son propre fils.
Libéré de toute contrainte et avec le capital que lui avait laissé Lorna, le jeune homme s’était alors plongé dans les études et le travail, se coupant de toute vie sociale apparente. Elle n’avait alors pu que l’épauler du mieux qu’elle pouvait.
Ensuite, il était parti, loin, de l’autre côté de l’océan. Elle avait cru tout perdre à nouveau, mais David avait, à son tour, pris soin d’elle… à distance.
Il prenait de ses nouvelles régulièrement et lui envoyait quelques petits cadeaux, comme ça juste pour lui rappeler qu’il pensait à elle.
Bien sûr, la vieille dame aurait préféré recevoir sa visite et le voir devenir un homme, mais savoir qu’au loin il veillait la rassurait.
Après s’être douchée et changée, elle se coucha, se repassant encore et encore le moment où elle l’avait vu dans le salon.
La gouvernante avait cru à une apparition, à un rêve éveillé.
Bien sûr, il avait vieilli, ses traits s’étaient durcis et ses tempes commençaient à grisonner, mais même au milieu d’une foule dense, elle l’aurait reconnu.
***
David rangea le salon et continua son tour de l’appartement décrochant une à une les photos restantes.
La dernière qu’il tint dans les mains les représentait Martha. Il décida de la lui offrir, se souvenant que sa décision de mettre le passé de côté l’avait blessée.
Mais, malgré la tendresse qu’il éprouvait pour elle, Rommerty ne pouvait pas laisser tout cet étalage : sa vie avait changé et, dès Lily retrouvée, il comptait bien passer un peu de temps avec elle entre ces murs. Et il fallait bien avouer que tous ces souvenirs ressemblaient plutôt à une mise en scène qu’à la réalité.
Il s’installa dans le canapé pour la nuit, les seules chambres libres étant la sienne et celle de Juliano. David savait qu’il ne pourrait fermer l’œil s’il s’y installait.
Le lendemain matin, il fut réveillé par des marmonnements énervés :
« Santa Madonna, Si addormentò sul divano³ ! »
Rommerty émergeait péniblement, le canapé n’était plus si confortable et lui n’était plus en état de rester recroquevillé une nuit entière. Lorsqu’il se leva, il vit la petite dame se diriger vers la cuisine continuant à parler et à gesticuler pour implorer Dieu.
« Martha ? Vous allez bien ? demanda-t-il se levant.
– Monsieur ! Pourquoi avez-vous dormi dans le salon ?
– Parce que, tant que la chambre ne sera pas réaménagée, je ne pourrai pas y retourner.
– Réaménagée ?
– Je vous l’ai dit hier, Martha, tout l’appartement va y passer. »
La vieille dame laissa tomber la spatule qu’elle avait en main.
« Je trouve que Monsieur va un peu vite !
– Martha, ne vous emportez pas, c’est dans l’ordre des choses.
– Avec tout le respect que je vous dois, je tiens à vous dire que je suis extrêmement déçue, Monsieur.
– Je vous comprends, mais cela est nécessaire. » Elle se tourna face à la cuisinière, retournant les pancakes frénétiquement.
« Votre petit déjeuner est prêt, dit-elle sèchement. Asseyez-vous ! Au moins si vous dormez mal, vous mangerez correctement !
– Merci, Martha, répondit David, comprenant que son employée avait besoin de temps pour accepter le changement. »
Il s’installa à l’endroit indiqué et accepta sans dire un mot la tasse de café qu’elle lui servait.
Rommerty souriait, il retrouvait de vieilles sensations, celles où rien ne pourrait lui arriver.
Martha déposa devant lui les pancakes qu’elle avait généreusement arrosés de sirop d’érable et parsemés de morceaux de pommes,.
David engloutit le repas, ce qui eut pour effet immédiat d’adoucir Martha.
« Au moins, vous n’avez pas perdu votre appétit !
– Jamais lorsqu’il s’agit de votre cuisine, vous devez vous en douter.
– Tout a tellement changé…
– Pas vous Martha… C’est bon de rentrer à la maison, dit-il un sourire charmeur aux lèvres.
– Seduttore⁴ ! répondit-elle éclatant de rire. »
Il haussa les épaules, toujours souriant, se leva et vint déposer un baiser sur le haut de la tête de la vieille dame, comme le ferait un fils à sa mère.
David se dirigea vers la salle de bain située à l’étage. Lorsqu’il en redescendit, un mot l’attendait sur la table du salon :
Monsieur,
Le frigo étant vide, je suis partie faire des provisions.
Soyez de retour pour 19 h.
Pas de retard au dîner !
Martha.
Il déposa le papier, attrapa sa longue veste dans l’entrée et sortit.
L’immeuble était situé sur California Street, une rue animée du quartier de Pacific Heights. Rommerty remonta celle-ci, traversa deux blocks⁵ et se promena dans Lafayette Park.
Le temps était plutôt maussade, une fine pluie glaciale s’abattait sur son visage.
Soudain, de l’autre côté de la rue, il vit deux silhouettes familières. Il ne pouvait pas y croire, était-ce bien eux ? Lily et Riley entrant dans une maison de Sacramento Street ?
Le temps que son cerveau lui permette de réagir, ceux-ci avaient disparu, comme happés par la porte d’entrée de cette demeure de style « Queen Anne ».
David se prit la tête entre les mains, pesta quelques secondes, puis attendit que les personnes ressortent, assis sur un des bancs surplombant la rue.
Au bout d’une heure, seule la supposée silhouette de Riley ressortit. Rommerty n’osa pas s’approcher de peur d’être repéré. Il se leva et rebroussa chemin vers le terminus du cable car⁶ qu’il emprunta pour se rendre dans le centre d’affaires de la ville.
Pourquoi avait-il rebroussé chemin ? Pourquoi Riley était-il ressorti seul ? Rommerty venait de laisser passer une chance de confronter la jeune femme à ce qu’elle avait laissé derrière elle. David tenta de se rassurer, se disant que le moment était mal choisi. Que tout viendrait en son temps. Mais la vérité était qu’il n’était pas certain d’être prêt à se retrouver en face d’elle et de garder son sang-froid.
Il avait rendez-vous avec le rédacteur en chef du plus gros journal local, le San Francisco Herald : Luke Ormond était l’un de ses plus vieux amis, ils avaient fait leurs études de journalisme ensemble et étaient toujours restés en contact depuis.
Rommerty l’avait contacté lors de son retour pour lui demander quelques informations sur le Sénateur Jonnessy et ses rapports avec la mafia russe. Celui-ci n’avait rien trouvé de probant à son sujet, mais avait déterré pas mal de matière concernant son épouse Clarisse.
Luke l’avait alors invité à déjeuner pour en discuter et le convaincre de changer de piste d’exploration.
Après cela, David avait envoyé le dossier chez un détective privé conseillé par Ormond et, depuis un mois, les trois hommes se rencontraient régulièrement partageant ainsi les dernières découvertes du privé.
Ils se retrouvèrent au City Scape, endroit que David appréciait particulièrement. Le détective Nash, qui l’y attendait déjà, se dirigea vers lui et le salua. Ce dernier ressemblait à Monsieur « Toutle-monde » : les cheveux gris, le teint un peu jauni par une consommation excessive d’alcool et de tabac.
« Monsieur Nash, comment allez-vous ?
– Très bien, Monsieur Rommerty, vous allez être ravi, j’ai des nouvelles toutes fraîches.
– J’espère que celles-ci rejoindront celles que j’ai à vous communiquer.
– Pardon ?
– Nous verrons, j’ai peut-être eu une hallucination.
– Voulez-vous commencer ou attendons-nous Luke ?
– Patientons, il ne devrait pas tarder à arriver. »
David n’avait pas terminé sa phrase que Luke Ormond faisait son entrée.
Il avançait d’un pas nonchalant : Ormond était plutôt petit, roux aux yeux verts perçants et commençait à afficher une bedaine caractéristique de la quarantaine bien vécue.
« Eh bien, Messieurs, vous êtes plus que ponctuels ! dit-il s’amusant lui-même de son retard.
– Luke, il me semble que l’exactitude de tes propos atteint son paroxysme !
– Je ne ménage pas mes efforts, mon cher Rommerty. »
Ormond s’installa. Le City Scape offrait un panorama exceptionnel sur la ville, une vue à trois cent soixante degrés. Le cadre y était agréable et la nourriture excellente.
Le serveur vint prendre leur commande : tous trois optèrent pour les cannellonis du chef arrosés de vin rouge du Médoc.
« Trêve de politesses et de commérages, Messieurs, déclara soudain Nash, j’ai quelques nouvelles qui devraient vous intéresser.
– Dites toujours, lança Ormond.
– Je l’espère, je vous paie assez cher ! ajouta David plaisantant.
– Votre amie et son frère sont…
– En ville le coupa David. »
Nash resta quelques secondes interdit, comment Rommerty était-il au courant ?
« Ne me regardez pas comme cela, je pensais bien les avoir aperçus ce matin, sur Sacramento Street, ils sont entrés dans une des maisons.
– Cette maison est la leur, finit par dire le détective, enfin l’était lorsqu’ils étaient enfants. Et Riley serait sur le point de la racheter.
– Comment a-t-il fait ? demanda Ormond. Il n’a qu’un salaire de professeur assistant, qui ne doit pas dépasser les cinquante-deux mille dollars par an.
– Luke, il a été élevé par Lerbov, je dirais même adopté pour être exact, il a donc l’héritage de son père ! s’exclama David.
Ormond sourit, un peu gêné de ne pas avoir lui-même déduit cette évidence.
« Exactement, mais ce n’est pas tout, un de mes collègues de New York m’a affirmé qu’ils avaient également acheté une gigantesque propriété dans les Hamptons⁷, plus précisément à Montauk. Et cette fois, c’est Kayleen qui a apporté les fonds alors que la propriété est au nom de Riley.
– Je ne comprends pas, dit David fronçant les sourcils. À ma connaissance, l’héritage de Tyler Jonnessy n’est pas encore libéré et Lily n’a pas assez de fonds propres.
– Les garanties sont suffisantes, les banques et les investisseurs immobiliers ne sont pas sans savoir qui elle est et ce qu’elle pèse en dollars.
– Sont-ils déjà retournés à Boston ? demanda David se souvenant de sa conversation avec Martha.
– Il y a eu des contacts entre Eamonn Jonnessy et Kayleen, ils prévoyaient de se rencontrer la semaine dernière à New York, dit Nash, mais
