Éradication

Par Michael Adams

Après qu’Andy et Dylan restèrent coincés dans une fougueuse explosion, Zander, Yasmin, JJ, Isabel et Mila comprennent que leur seule chance d’empêcher la prochaine attaque est d’avoir un coup d’avance sur le créateur de signe.

Mais le cruel organisateur est loin d’être leur unique souci, puisque maintenant les gagnants OSER fuirent la police, des agents gouvernementaux et de sinistres voyous en costumes.

Aucun endroit n’est sûr. Personne n’est digne de confiance.

Pourront-ils rester en liberté suffisamment longtemps pour décoder le troisième signe, empêcher la prochaine attaque et révéler la véritable identité du créateur de signe?

Si vous pouviez être un héros, vous iriez jusqu’à OSER?

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions AdA
• Date de sortie: 28 juin 2019
• ISBN: 9782898035364

Aperçu du livre

Clare

Yasmin a été secourue de l’accident de train Caire-Alexandrie et amenée à Alexandrie, où elle et Zander rencontrent le professeur Samir Abbass, l’expert en symbologie de la bibliothèque d’Alexandrie.

Andy et Dylan sont des suspects recherchés pour le meurtre de l’acteur Ryder White, qui les avait piégés en leur faisant faire une fausse vidéo Scoop. Cette vidéo discréditait la crédibilité journalistique d’Andy tout en ternissant la réputation de Felix Scott.

Isabel, Mila et JJ ont déchiffré les indices du deuxième signe, croyant à tort que la Colombie était la cible.

Alors que le compte à rebours se terminait, Yasmin et Zander ont découvert que le deuxième signe prédisait que toutes les voitures automatiques se détraqueraient à Los Angeles, la capitale mondiale des voitures.

Après une série meurtrière d’accidents de voiture en plus d’autres désastres imminents causés par les énormes feux provenant des explosions des forages pétroliers, Andy et Dylan n’arriveront peut-être jamais au SpaceSkimmer pour la prochaine étape de leur aventure en tant que gagnants du concours OSER…

En Égypte, les autres gagnants OSER commencent à comprendre à quel point les obsessions du créateur de signes sont dangereusement profondes.

Si vous pouviez être un héros, iriez-vous jusqu’à OSER ?

Tout autour d’eux semblait être en feu : le ciel, le sol, la route et la circulation. Soufflés dans les airs par l’explosion du paysage derrière eux, Andy et Dylan tombèrent dans un monde de flammes et de bruits assourdissants, de fumée et de chaleur intense. Ils heurtèrent la route. Cognèrent durement le bitume. Ils roulèrent, dérapèrent et se fracassèrent contre la glissière de sécurité métallique sur le côté de l’autoroute.

Mutilés, haletants et brûlés, ils se regardèrent frénétiquement puis levèrent les yeux vers les flammes orange qui tourbillonnaient dans les bas nuages de fumée. Le feu les voulait. Il désirait les brûler pour les mettre en cendre et en os. Il n’y avait pas de temps pour une dernière respiration, encore moins un dernier mot.

Mais alors… le tsunami de flammes s’éloigna.

Comme l’eau qui retourne vers la mer, pensa désespérément Andy, une autre vague est peut-être en chemin !

— Vite, à l’abri !

À peine capable de s’entendre lui-même à cause du tintement dans ses oreilles, Andy rampa vers l’épave d’une Chevy. Dylan plongea à ses côtés alors qu’une autre boule de feu déchirait le ciel au-dessus de ce qui avait été un luxueux terrain de golf. L’onde de choc souffla d’autres pare-brise et fit retentir les alarmes de voitures. Épaule contre épaule, Andy et Dylan tremblèrent quand la route vibra sous eux. Ils restèrent blottis jusqu’à ce que la chaleur et le hurlement cessent.

Risquant un coup d’œil par les fenêtres brisées de la voiture, les garçons virent que les verts du terrain de golf et les trappes de sable étaient maintenant des lacs enflammés et des cratères fumants. Comme une vision du début des temps ou de fin du monde. Sur la route, des gens couraient entre les véhicules détruits, cherchant désespérément à se mettre à l’abri. Dans les marécages, là où leur taxi automatique avait terminé sa course, des hélicoptères de police amenaient les survivants sur des treuils vers un endroit sécuritaire.

Les garçons se baissèrent de nouveau.

— Mon pote, est-ce que ça va ? cria Dylan en retirant des morceaux de verre de ses dreadlocks légèrement roussis.

Le visage d’Andy était couvert de suie et ses cheveux blonds étaient maculés de boue. Ses yeux bleus étaient bordés de rouge, à cause des larmes, de sa presque noyade, de la vive fumée. Malgré tout, il hocha la tête.

— Je crois que oui, dit-il fortement. Toi ?

La peau foncée de Dylan était striée de cendre. Son genou saignait à travers son pantalon déchiré et on voyait sa poitrine éraflée de sa chemise hawaïenne en lambeaux.

— Je vais survivre, lui assura-t-il en ajustant ses lunettes, qu’il était parvenu à garder intactes à travers tout le brouhaha. Que diable s’est-il passé ?

— Un oléoduc, lança Andy. Il y en a partout sous la ville. L’un d’entre eux a dû exploser.

Dylan renifla.

— C’est ça que je sens ?

Andy se raidit quand les vives émanations entrèrent dans ses narines.

— Ce n’est pas de l’huile !

Terrifiés, les garçons regardèrent sur le sol et tout autour d’eux. Ils étaient accroupis dans une flaque scintillant comme un arc-en-ciel… d’essence ! Elle s’écoulait du réservoir brisé de la Chevy. Une seule étincelle et ils seraient calcinés !

Une autre détonation secoua le monde. Des flammes montèrent dans les airs au-dessus du terrain de golf, semant des touffes de gazon enflammées haut dans le ciel, éparpillant les hélicoptères de sauvetage dans toutes les directions.

— Allez ! s’écria Dylan.

Les garçons bondirent loin de la voiture.

La peau à vif à cause de ses vêtements trempés d’essence, Dylan espéra qu’ils ne laissaient pas une traînée d’essence que le feu pourrait suivre. Un regard terrifié derrière lui dit qu’ils étaient sur le point de le découvrir. Une touffe de gazon enflammée glissait dans le ciel et fonçait comme un météore directement vers la Chevy.

— Baisse-toi ! hurla-t-il.

Andy et Dylan se jetèrent derrière un arrêt d’autobus tandis que la boule embrasée percutait le toit de la voiture et…

Whouch… Kaboum !

… transformait la flaque d’essence en une boule de feu.

Le véhicule explosa, envoyant une torride vague de chaleur sur la route. Ensuite, la voiture à côté sauta, puis la suivante et l’autre, de plus en plus près de l’endroit où se trouvaient les garçons.

Boum ! Boum ! Boum !

— Une réaction en chaîne ! s’exclama Andy. Cours !

Les bras et les jambes accélérant, ils slalomèrent entre les voitures, essayant désespérément de garder une longueur d’avance sur les explosions. Mais la chaleur devint plus intense et des débris meurtriers tombaient en grésillant tout autour d’eux.

— Par ici ! cria Andy en enjambant une rampe de sécurité.

Dylan bondit derrière lui, le sol semblant absent avant de reparaître brutalement sous lui et de rouler dans le talus d’un terrain vague envahi par les herbes.

— Oumph ! grogna-t-il en s’allongeant près d’Andy dans le fossé.

Les garçons s’accrochèrent au sol tandis que des voitures explosaient sur l’autoroute au-dessus d’eux. Du métal brûlant et du verre brisé s’abattaient, faisant des bruits sourds de tintement quand ils heurtaient le sol. Quand le grondement cessa, ils se risquèrent à lever la tête. La route plus haut était un brasier. Un flot d’essence en feu coulait vers le fossé. Ils seraient engloutis d’une seconde à l’autre.

Dylan bondit en pointant vers le terrain vague qui s’étendait devant eux. Ils devaient s’enfuir. Andy sauta sur ses pieds et courut avec Dylan sur le sol rocailleux. En se retournant, ils virent que l’essence avait transformé le fossé en une rivière enflammée. Mais au moins, le feu était contenu. Quand ils atteignirent l’autre côté du terrain, ils purent emprunter les rues vers l’aéroport.

— On y est presque, haleta Andy quand ils arrivèrent au haut grillage.

Dylan hocha la tête et tenta de trouver la force pour grimper. Il pencha la tête, essayant de distinguer un bruit par-dessus le sifflement de ses oreilles et le monde qui rugissait.

Les sourcils froncés d’Andy le prévinrent qu’il l’avait entendu lui aussi.

S’élevant par-dessus le grondement. D’horribles rugissements de protestation. De plus en plus fort. Pas humain. Du métal contre du métal. Une machine à l’agonie.

Ffff-fff-farsciii-criiiche !

Les garçons se retournèrent vivement alors qu’un hélicoptère de police en flamme sortait de la fumée des nuages et virevoltait directement sur eux.

— Le bilan des morts est maintenant de 68, mais il a de fortes chances de s’élever rapidement, disait un présentateur de nouvelles, s’efforçant de garder son sang-froid tandis qu’une vidéo montrait le carnage routier qui avait déchiré la Californie. D’après ce que nous savons pour le moment, un grand nombre de voitures automatiques sur les routes de l’État sont devenues hors de maîtrise. Des centaines, ou peut-être même des milliers d’accidents ont déclenché des incendies et le chaos. Pour ajouter à l’état d’urgence, le brasier a enflammé un oléoduc, lequel brûle maintenant de manière incontrôlable près de l’aéroport de Los Angeles.

Des visages bouleversés et inquiets emplirent l’HoloEspace du bureau du professeur Samir Abbass dans la bibliothèque d’Alexandrie. Isabel, Mila et JJ avaient appelé dès qu’ils avaient reçu le message de Yasmin disant que les symboles pointaient la Californie. Maintenant, ils regardaient tous avec horreur l’HoloEspace montrant des hélicoptères volant au-dessus des marécages emplis de voitures fracassées. Où se trouvaient Andy et Dylan ?

— Ceci est…, commença à dire le professeur.

Le grand homme à l’afro tira sur son nœud papillon, les mots lui manquant devant ce qu’il venait de voir et d’entendre depuis le bref moment qu’il avait rencontré Yasmin et Zander. C’est… c’est…

— Incroyable, termina Zander.

Assise dans la chaise près de lui, Yasmin hocha la tête, ses yeux amande scintillant, ses joues parsemées de taches de rousseur luisantes de larmes.

— Comment ai-je pu autant avoir tort et croire que l’attaque se produirait en Colombie ? fulmina Isabel dans son HoloEspace en faisant les cent pas. Je me sens tellement coupable !

Mila bondit pour enlacer son amie.

— Non, ce n’est pas ta faute !

— Nous y avons tous cru, dit JJ de sa chambre à coucher à Séoul.

— Andy et Dylan, demanda Yasmin, vous croyez qu’ils ont pu survivre ?

Zander arqua les sourcils.

— Avec un peu de chance, ils ont reçu ton message d’avertissement à temps. S’ils n’étaient pas sur la route, ils devraient bien aller.

Yasmin eut l’impression qu’il essayait de se convaincre lui-même.

— Essayons d’appeler Andy et Dylan une nouvelle fois, proposa Mila.

Depuis l’instant où ils avaient appris ce qui s’était produit en Californie, ils avaient répétitivement essayé d’entrer en contact avec les garçons, mais ces derniers n’avaient pas répondu à leurs téléphones.

— Votre demande ne peut être acheminée, dit une voix numérisée. S’il vous plaît, essayez de nouveau plus tard.

— Mlle Chen doit en savoir plus que ce que nous apprenons d’après les informations, remarqua Zander en mettant ses lunettes connectées. Je vais essayer de l’appeler.

Ses yeux papillotèrent derrière ses lentilles pendant un moment avant qu’il secoue la tête.

— Aucune réponse.

— Avec tout ce qui se passe, elle est probablement follement occupée, souligna JJ.

— Je m’en fiche, lança Zander en se mettant sur ses pieds, ses beaux traits sombres déterminés. Elle est garée juste à l’extérieur. Je vais me rendre à la voiture. Elle devra bien me parler à ce moment. Peut-être peut-elle retracer les téléphones d’Andy et Dylan.

Yasmin enfonça une mèche brune sous son foulard et hocha la tête.

— Oui, va voir ce que tu peux trouver. Fais vite !

— Je reviens bientôt, dit-il. Ne t’en fais pas.

Les gagnants OSER et le professeur regardèrent les informations dans un silence bouleversé. Des images aériennes provenant d’un drone montraient les rues de la ville remplies de voitures démolies. Des dizaines de véhicules plongés dans une rivière là où ils avaient dévié d’un pont. Des tours de forage brûlaient près d’un terrain de golf qui faisait penser à un paysage volcanique. Une autre vidéo montrait le passager d’un prototype de voiture aérienne Infinité tirant des survivants d’une route enfumée vers un endroit sécuritaire.

Sur le côté de l’écran des informations, le site Web de Games Thinker¹ égrainait impitoyablement son compte à rebours.

— Quand il sera terminé, il y aura de nouveaux symboles, ceux du troisième signe ? vérifia à voix basse le professeur.

Les gagnants OSER hochèrent la tête.

— Quand le prochain compte à rebours se terminera, ajouta gravement Isabel, se produira la troisième attaque.

— Pas si on peut l’empêcher, intervint JJ. La prochaine fois, on…

Il ne parvint pas à terminer sa phrase. Sa bravade semblait creuse. Particulièrement alors qu’ils avaient si spectaculairement échoué à arrêter la deuxième attaque. Les images provenant de la Californie en étaient une terrible preuve.

Quelque part dans les flammes, Andy et Dylan se battaient pour leurs vies.

1. N.d.T. : Les mots « games » et « thinker » pourraient être traduits par « jeux » et « intellectuel ».

Assis au centre de son réseau haute technologie telle une araignée au millier d’yeux dans sa vaste toile, le créateur de signe regardait la Californie s’enfoncer dans le chaos. Une armée de téléphones piratés, de caméras de tableaux de bord et de systèmes de surveillance envoyait des images en direct dans l’énorme HoloEspace du quartier général. Une dizaine de chaînes télé donnaient des mises à jour sur le nombre de morts et les destructions, chiffrant déjà le bilan de