À propos de ce livre électronique
Où se cache-t-il ? Reviendra-t-il hanter son existence ? Dans ce deuxième tome, le chemin de Lily sera à nouveau semé de troubles. Le temps ne guérit pas tout ? Il ne reste plus qu’à le vérifier...
Dans ce deuxième opus de la trilogie “Petites rencontres et méga problèmes”, le quête de la vérité continue... Plus intense, plus sombre, le mélange des genres déjà présent dans le premier tome nous revient, glissant ostensiblement vers le thriller.
Découvrez sans plus tarder le deuxième tome de ce thriller sentimental hors normes !
EXTRAIT
« Enfin ! » s’étaient écriés, Wyatt et Arthur, lorsqu’ils levèrent la tête et virent Lily passer la porte de B & R.
« Je sais, je sais, je suis encore en retard, déclara la jeune femme essoufflée par sa course dans les rues de Bruxelles.
– Ça devient une habitude, il va falloir y remédier, lança Wyatt contrarié. Pourquoi le classement n’a-t-il pas été fait depuis plus d’une semaine, Mademoiselle Jones ?
Oh ! Ne me casse pas les pieds dès le matin ! grommela intérieurement la jeune femme.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Émilie Malburny est née le 18 juin 1983 en Belgique.
Après un passage dans le monde des médias, elle décide de se lancer dans la publication de son premier roman sous l’impulsion d’une étoile à chapeau nommée Jeff Bodart, originaire du même village. C’est avec plus d’une corde à son arc qu’elle s’aventure dans l’écriture d’un seul en scène, d’histoires pour enfants, de chansons et d’ouvrages orientés thriller.
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Avis sur Le temps ne guérit pas tout
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Aperçu du livre
Le temps ne guérit pas tout - Émilie Malburny
Chapitre 1
En retard, je suis toujours en retard.
« Enfin ! » s’étaient écriés, Wyatt et Arthur, lorsqu’ils levèrent la tête et virent Lily passer la porte de B & R.
« Je sais, je sais, je suis encore en retard, déclara la jeune femme essoufflée par sa course dans les rues de Bruxelles.
– Ça devient une habitude, il va falloir y remédier, lança Wyatt contrarié. Pourquoi le classement n’a-t-il pas été fait depuis plus d’une semaine, Mademoiselle Jones ?
Oh ! Ne me casse pas les pieds dès le matin ! grommela intérieurement la jeune femme.
– Tout simplement parce que je suis dépassée ! répondit-elle se dirigeant avec assurance vers son poste. Je ne sais plus où donner de la tête depuis le rachat de la maison d’édition de Cavanaugh, ajouta-t-elle, dépitée. Le travail a, au bas mot triplé, Monsieur Brander, et avec tout le respect que je vous dois, je suis seule à assister tout le monde !
Au cas où tu ne l’aurais pas remarqué…
– Je ne pense pas que cela justifie ce énième retard et cette pile de dossiers sur votre bureau, répondit Wyatt taquin cette fois.
Retenez-moi, je vais commettre un meurtre !
– Tu plaisantes, j’espère ! dit-elle en rangeant sa veste.
– Oui en ce qui concerne le backlog¹, mais pas en ce qui concerne tes arrivées tardives à répétition. Que se passe-t-il ? »
Arthur, resté silencieux jusque-là, avança timidement vers son patron.
« Si je peux me permettre une incursion, cette fois c’est de ma faute, dit-il doucement. J’ai oublié de retirer une épreuve à l’imprimerie et Lily y est passée pour moi. »
La jeune fille agita fièrement la plaquette sous le nez de Wyatt.
Celui-ci regarda le jeune homme dubitatif, mais capitula.
« Peux-tu me dire où se trouve le dossier Ramirez ? demanda-t-il, contrarié
– Il doit se trouver… la jeune femme passa derrière le comptoir, scruta la pile de chemises en plastique et esquissa un sourire. Ah ! Il est là, dans la chemise rouge. »
Wyatt la regarda d’un air ahuri, cela faisait au moins une heure qu’Arthur et lui cherchaient ce maudit dossier.
« Mais…
– Wyatt, je te l’ai déjà expliqué : les chemises rouges pour les cas urgents, les bleues, pour les longues durées et les vertes pour les dossiers complets, ajouta Lily, voyant l’air consterné de son patron.
– D’accord : mais, il y en a au minimum trois mille, de ces chemises rouges ! grommela Arthur, vexé de n’avoir pas trouvé le dossier.
– Il y en a une dizaine, tu exagères comme toujours, rétorqua la jeune femme. Bon, laissez-moi ranger tout ça !
Du vent ! Allez ! On s’en va maintenant ! »
J’ai besoin d’air, donnez-moi de l’air !
Les deux hommes échangèrent un sourire complice et se dirigèrent vers l’escalier qui menait à l’étage.
Soudain, Wyatt se retourna et demanda de but en blanc.
« Au fait, aurais-tu perdu David en route ?
– Pourquoi me poses-tu cette question ? demanda Lily déstabilisée. Nous ne sommes pas indissociables ! Il a certainement dormi dans son bureau comme, il le fait, depuis quelque temps déjà… Et l’on se demande bien pourquoi ! N’est-ce pas, Monsieur Brander ? dit-elle, cassante.
– Ouch… lança Arthur. »
Brander, surpris de la réponse, continua son chemin sans ajouter un seul mot, attrapant le jeune homme par l’oreille.
David n’avait pas dormi de la nuit ; ils avaient revu une partie du bilan comptable avec Robert Detry – chef du service concerné – et, au vu des transactions faites ces derniers mois, ils étaient agréablement surpris des résultats partiels.
Rommerty sortit de son bureau les cheveux en bataille, la cravate absente, le haut de la chemise ouverte, le teint blême et le regard embrumé.
Il se dirigea vers la machine à café et grommela en voyant l’écran de la machine à café afficher « Out of supply² »
Lily, sentant le regard désespéré de son second patron se poser sur elle, leva aussitôt l’index pour lui signifier qu’elle s’en occupait tout de suite et ajouta : « Je dois repasser une commande et je m’occupe des boissons dans une minute ». David qui ne tenait presque plus debout, ou à peine, s’en retourna rejoindre le comptable qu’il trouva le nez plongé dans ses chiffres…
Quelques minutes plus tard, s’aidant de son coude, Lily entra sans s’annoncer portant, d’une main, une grande tasse de café et, de l’autre, un grand thé tout droit sortis du Starbucks situé de l’autre côté de la rue.
« Le café latté avec supplément de cannelle de Monsieur Rommerty est servi, déclara-t-elle avant de poursuivre. Monsieur Detry, voici votre Darjeeling. »
Les deux hommes la remercièrent et se replongèrent dans le bilan sans ajouter un mot.
Haut les cœurs ! Ça respire la bonne humeur dans cette agence !
Depuis leur retour de New York, la relation entre Lily et David était quelque peu tendue.
La jeune femme supposait que cette situation résultait du choc émotionnel récent qu’ils avaient tous deux subi. Pour sa part, elle préférait oublier cette triste aventure et avait pris le parti de ne pas s’inquiéter outre mesure du comportement inhabituel de David.
Les choses rentreraient dans l’ordre d’elles-mêmes, et cela prendrait le temps qu’il faudrait.
Donc pour le moment, elle se concentrait sur ce qu’il y avait de plus important : le travail. Après tout, peut-être que leur aventure avait permis de remettre des limites là où elles n’avaient jamais existé.
En fin d’après-midi, elle vit enfin émerger le comptable et son patron.
« Eh bien, Monsieur Detry, j’espère que les prochains bilans seront plus faciles à réaliser, déclara David, lessivé.
– Je n’en doute pas, Monsieur Rommerty, le plus dur était d’intégrer les résultats de la maison d’édition, répondit-il, en affichant un sourire fatigué. »
Les deux hommes se quittèrent, se congratulant une dernière fois pour le travail fourni.
David s’avança vers le lobby.
« Désolé de ne pas avoir été très loquace aujourd’hui, dit-il, tentant d’entamer la conversation.
– Ne t’excuse pas, vu la nuit chiffrée que tu as passée, il est bien normal que les contacts humains ne soient pas ta priorité, répondit Lily, compatissante. Tu devrais rentrer chez toi, ajouta-t-elle fermement »
Il la regarda un long moment sans rien dire. Le visage de Lily lui paraissait tout aussi tendu que le sien. La mine contrariée et les sourcils froncés de la jeune femme ne lui avaient pas échappé.
« Il n’y a pas que moi qui devrais rentrer me reposer, déclara-t-il. Tu as des cernes jusqu’au menton. » Il attendit une réaction de la part de son employée, mais n’obtint rien. « J’ai vu que tu avais envoyé des mails et fixé des réunions au beau milieu de la nuit, dit-il calmement ; il est temps que tu lèves le pied, jeune demoiselle. »
Lily le regarda, étonnée.
Non, mais je rêve ! Il se moque de moi !
« Mais je n’ai pas le temps de lever le pied ! s’exclama-t-elle. Ce que je fais le soir chez moi, c’est ce qu’il y a de moins à faire le lendemain matin ! Je suis dépassée, déclara-t-elle.
– Pourquoi ne pas avoir signalé la surcharge avant ? demanda-t-il.
Bravo, Rommerty, tu as lancé une bombe ! Maintenant, assume ! pensa Lily profondément frustrée par la question de son patron.
– Lorsqu’on a absorbé les actifs de Cavanaugh, Wyatt nous a bien dit qu’on n’augmenterait pas les équipes ! dit-elle, dépitée. Alors, je me suis débrouillée…
– Nous allons rediscuter plus sérieusement et rapidement de cela, dit-il. Peux-tu nous arranger une réunion avec Wyatt, Robert, Lizzy, toi et moi ? On va trouver une solution. »
Lily acquiesça d’un mouvement de tête, s’empara d’un post-it et nota les instructions reçues.
David la salua et décida de rentrer se coucher.
La jeune femme envoya les invitations après son départ. Ne voulant pas laisser un autre amas de dossiers pour le lendemain, elle rangea tous les nouveaux cas de la journée et ne rentra chez elle, épuisée, que tard dans la nuit.
De son appartement, Lily ne connaissait plus que le canapé et la salle de bain. Depuis quelques mois, il lui semblait bien trop grand.
Cette nuit-là, elle s’effondra de nouveau sur le sofa, alluma la télévision et resta quelques instants éveillée devant la rediffusion d’un reportage dont elle ne comprit même pas le sujet tellement la fatigue était présente.
Elle s’endormit, les ronronnements de Salem en guise de berceuse.
Wyatt, lui aussi, était resté tard ce soir-là comme presque tous les soirs depuis deux mois.
Le rythme effréné de travail épuisait tout le monde et plus personne ne savait où donner de la tête.
Cela faisait plus d’une semaine qu’il n’avait pas vu Jézabelle et il ne pensait qu’à une seule chose : la serrer dans ses bras et sentir son parfum grisant.
C’est Arthur qui le sortit de sa rêverie.
« Wyatt ? J’ai fini la maquette du projet Ramirez, dit-il, embarrassé de déranger son patron, mais je peux repasser plus tard si tu veux.
– Non non, répondit Brander reprenant ses esprits. Donne-la-moi, je vais y jeter un œil. »
Le jeune homme s’approcha et lui tendit le carton.
« Tu as l’air ailleurs, remarqua-t-il.
– J’ai juste envie de rentrer, comme beaucoup d’entre nous.
– Puis-je te poser une question ? demanda Arthur
– Bien sûr, répondit Wyatt, concentré sur la maquette que venait de lui donner le jeune homme.
– As-tu toi aussi remarqué que David et Lily ne se parlent presque plus depuis notre retour ?
– Effectivement, mais le surmenage doit jouer un rôle assez important dans ce phénomène.
– Peut-être, mais…
– Écoute ! le coupa Wyatt, cela ne nous concerne pas. Ils sont assez grands pour se gérer tout seuls. Tant que leur vie privée n’influe pas sur l’ambiance ici, je ne m’en mêlerai pas. »
Arthur hocha la tête en signe d’acceptation, bien qu’il ne fût pas entièrement d’accord avec les propos de Brander.
Il demanda la permission à son patron de quitter l’agence, ce que lui accorda Wyatt.
Il sortit discrètement du bureau après l’avoir salué, chercha son téléphone dans la poche de sa veste, et appela David.
« Rommerty, répondit une voix vaseuse.
– C’est Arthur, je ne te dérange pas ?
– Un peu, je dormais, répondit-il, résigné, que puis-je faire pour toi ?
– Oh désolé ! Je vais te laisser, bredouilla-t-il embarrassé ; cela n’a rien à voir avec le travail, je te laisse te rendormir.
– Comme tu veux, répondit David. Tu en es certain ?
– Oui oui, encore désolé. »
Arthur raccrocha et se rendit compte qu’il avait probablement évité une féroce remise en place. Il rentra donc chez lui où Pierce l’attendait patiemment.
Lorsqu’il poussa la porte de son appartement, son compagnon était attablé avec un poulet Moambe³ fumant et une bouteille de Châteauneuf-du-Pape, datant de 2000. Voyant que celui-ci n’avait pas commencé son repas sans lui, Arthur ne put s’empêcher de sourire.
Ces derniers temps, le jeune dandy était aux petits soins pour lui, sans doute pour se faire pardonner l’affaire Casey. Depuis ce jour-là, Lily ne lui adressait plus beaucoup la parole et le tolérait juste parce qu’Arthur n’avait pas renoncé à lui.
« Tu m’as attendu ! lança Arthur le sourire aux lèvres.
– Oui, je pensais que ce serait sympa, répondit Pierce, vu que nous ne nous sommes pas beaucoup croisés cette semaine. »
Le jeune homme avança et embrassa tendrement son compagnon, huma le plat et se plaça en face de lui.
« C’est une très gentille attention, tenta de le rassurer Arthur. Je meurs de faim ! Ça a l’air super bon !
– J’espère que je l’ai réussi, répondit le dandy, j’ai suivi scrupuleusement la recette.
– Goûtons ! rétorqua-t-il, l’eau à la bouche et la cuillère à la main. »
Pierce se leva et servit le vin rouge avec précaution dans le verre du jeune homme, avant de se rasseoir et de remplir le sien.
« Comment va Lily ? demanda-t-il
– Ça peut aller, répondit Arthur. Mais elle doit être plus débordée que moi à l’heure actuelle.
– Mais vous allez vous en sortir ? David et Wyatt n’ont-ils pas été trop ambitieux ? »
Arthur mangeait de bon cœur : il n’avait presque rien avalé de la journée et ce repas le remit en forme.
« Non, je crois qu’il faut du temps, répondit le jeune homme. Ils vont certainement engager ici en Belgique et ils parlent d’ouvrir une succursale à Venise.
– Venise ?
– Oui ! C’est Jezabelle qui a proposé cette solution, ajouta Arthur. »
Le jeune homme continua son explication sur les modalités de la décision, et les conséquences que cela pourrait avoir sur l’organisation générale du siège bruxellois.
Soudainement, le regard de Pierce se durcit et son visage se crispa.
« Et le couple David/Lily
… ça se passe bien ? demanda-t-il à brûle-pourpoint. »
Arthur regarda son compagnon d’un air étonné.
« Je ne pense pas qu’ils soient ensemble, dit-il tout en mangeant. Pour le moment, ils ne font que travailler.
– Tu ne passes plus beaucoup de temps avec elle. Rien de grave ? s’inquiéta Pierce
– Non ! Juste un manque de temps dans le planning, mais je compte bien la voir cette semaine. Pourquoi tant de questions ? demanda Arthur irrité par le ton qu’avait pris son compagnon.
– Pour rien, ce n’est pas parce que je soutiens ma famille que je ne m’intéresse pas aux autres ! répliqua Pierce. »
Le jeune dandy avait remarqué que le discours de son compagnon s’était durci.
Ne voulant pas l’irriter davantage, il dirigea la conversation vers un projet qu’il avait en tête.
Le lendemain, Lily se leva tôt pour ne plus arriver en retard. Le manque de sommeil commençait à peser, mais vu la remarque de Wyatt la veille, elle ne pouvait plus se permettre une arrivée tardive.
À cette heure, les métros étaient encore déserts et le trajet lui avait semblé moins long et moins pénible.
Arrivée chez B & R, elle se servit un café et s’installa tranquillement à son poste. La jeune femme ne perdit pas une seconde et commença le tri du reste des dossiers, avant l’arrivée de ceux de la journée ensuite, elle répondit scrupuleusement aux mails qui la concernaient et transféra les autres aux personnes intéressées.
Un mail attira cependant son attention, il venait d’Arthur et avait été envoyé tard la veille :
De : Arthur d’Archambeau
À : Lily Jones
Objet : Rendez-vous. En manque.
Demoiselle occupée,
Auriez-vous l’amabilité d’accepter un dîner en tête à tête avec votre serviteur ?
Ce vendredi soir ? Juste vous et moi ?
Vous me manquez…
Arthy.
B&R advertising and Publishing PAO assistant
La jeune femme sourit, cela faisait bien trop longtemps qu’ils n’avaient pas passé une soirée ensemble, et lui répondit :
De : Lily Jones
À : Arthur d’Archambeau
Sujet : Re : Rendez-vous. En manque.
Damoiseau des hauteurs,
Si le vortex destructeur de vie privée de B & R ne m’a pas happée en son sein d’ici là, je me ferai un plaisir d’accepter votre invitation.
Vous me manquez également.
Lily
B&R advertising and Publishing Receptionist
Un autre mail arriva, cette fois d’une personne dont elle n’avait jamais entendu parler. Mais ce qui la perturba ne fut pas tant l’expéditeur inconnu, mais bien le sujet du message.
De : Francesca Lussuria
À : Contact.Office@BRadvertising.com
Objet : I nuovi uffici di B&R⁴
Caro Davide,
Sono molto lieta di annunciarti che il sindaco ha accolto positivamente la nostra richiesta. I nuovi uffici di B&R avranno sede esattamente dove volevi.
La tua Francesca. ⁵
Responsabile locale di B&R advertising and Publishing in Italia
Lily fit un bond sur son siège. C’était la première fois qu’elle voyait passer un mail de ce genre.
Ni David, ni Wyatt ne lui en avaient touché mot. Pourtant tous les dossiers passaient par elle.
Quand avaient-ils pris cette décision ?
Les minutes s’égrenaient lentement. Elle se dirigea vers la petite cuisine pour se resservir un café.
La porte du lobby s’ouvrit sur David qui à première vue, avait meilleure mine.
Il regarda sa montre, puis la jeune femme et s’arrêta net.
« Bien le bonjour, Mademoiselle, dit-il en souriant, vous êtes bien matinale !
– Bonjour ! répondit-elle, lui rendant son sourire, tu as l’air bien reposé aujourd’hui ! »
Il s’avança vers elle et lui déposa un baiser sur le front.
David n’avait plus eu de tels gestes depuis leur retour des États-Unis. Lily le regarda perplexe.
« Tu n’as pas l’air dans ton assiette, dit-il voyant le regard de la jeune femme.
– Non, je commence à fatiguer, mais… »
David lui posa un doigt sur la bouche pour l’empêcher de poursuivre.
« Mademoiselle Jones, j’aimerais vous proposer un tête-à-tête ce soir, pour vous détendre.
Peut-être même suivi d’un massage pour dénouer tous ces nœuds ? proposa le beau brun.
– Mais David… que me vaut ce changement ? demanda-t-elle. Depuis notre retour, on s’évite copieusement et là tu…
– Tu acceptes ? coupa-t-il.
– Je n’ai pas envie de refuser en tout cas. »
Il déposa un dernier baiser sur son front, s’assura qu’il n’y avait personne et déposa un baiser délicat sur ses lèvres avant de rejoindre son bureau.
Lily resta figée sans rien comprendre, partagée entre des sentiments contradictoires. D’un côté, elle avait espéré ce geste depuis des semaines et de l’autre, elle était complètement terrorisée. C’est l’arrivée de Wyatt qui lui fit reprendre ses esprits.
« Et bien Jones, on rêvasse ?
– Non, pas du tout, je venais me servir un café !
– Tu t’es levée à l’aube ? demanda-t-il, surpris. Cela faisait longtemps que je ne t’avais pas vue ici de si bonne heure.
– Disons que mon réveil fonctionne à nouveau… dit-elle sèchement. »
Lily se dirigea vers son bureau et tendit une pile de feuillets à son patron.
« Voici les messages qui t’étaient adressés sur le répondeur ce matin.
– Je vois… rumina-t-il, je vais encore devoir passer ma matinée au téléphone. »
La jeune femme ne répondit pas et se replongea dans sa boîte mail, salua Wyatt d’un petit geste de la main, transféra le billet de Francesca Lussuria sur la boîte e-mail de David et s’empara des feuillets qu’elle avait omis de transmettre à ce dernier.
Elle frappa à la porte.
« Entrez ! s’exclama le beau brun.
– Je suis désolée de te déranger, dit Lily en entrant dans le bureau, mais j’ai oublié de te donner ceci tout à l’heure. » Elle s’avança vers la table et y déposa les messages.
« Et je t’ai transféré l’e-mail d’une certaine Francesca Lussuria.
– Ah oui, je l’attendais !
Lily le regarda perplexe : il avait réagi comme s’il lui avait demandé de le lui transférer lorsqu’il arriverait.
– Pourquoi Wyatt et toi ne m’avez-vous jamais dit que B & R allait ouvrir en Italie ? »
David resta bouche bée.
« Et toi, tu as oublié de me mentionner que tu comprenais l’italien !
– Juste assez pour déchiffrer son mail dans les grandes lignes.
– Une idée de Wyatt, dit David. Il a pensé que cela pouvait être intéressant, il y a des parts de marché importantes à acquérir. »
Il la fixa de ses yeux clairs et lui décocha un sourire avant de poursuivre.
« Un voyage sera nécessaire, on va devoir ajuster certains détails.
– Mais pourquoi l’Italie ?
– À cause de la Mostra, répondit-il sérieusement.
– Je ne comprends pas, dit Lily toujours aussi dubitative.
– Francesca est une amie de Wyatt et Jezabelle, et elle habite Venise. Elle est reconnue dans le monde de la publicité et a un réseau étendu chez les partenaires que nous convoitons, poursuivit-il : tu sais que nous voulons nous diriger vers les droits cinématographiques, dit-il. »
La jeune femme acquiesça, l’explication était cohérente, et décida de ne plus se formaliser de sa mise à l’écart.
« Envoie-moi les dates et autres détails, je m’en occupe, dit-elle.
– Merci, répondit-il. Mais encore une chose avant que tu ne sortes. »
Lily qui était déjà en route vers son poste fit demi-tour pour lui faire face.
« Oui ?
– Tu es toujours d’accord pour ce soir ?
– Oui, je n’ai pas changé d’avis, je n’ai toujours pas envie de dire non.
– Tant mieux ! Chez toi ? Vers vingt heures ?
– Ça me va. »
Elle se dirigea vers le lobby. Lorsqu’elle reprit place devant son ordinateur, elle vit une fenêtre de conversation avec le nom d’Arthur clignoter :
La jeune femme ferma la fenêtre de discussion et retourna à ses dossiers. Elle n’avait pas envie de discuter de ses relations privées au bureau, que ce soit avec Arthy ou quelqu’un d’autre.
Rommerty envoya rapidement les détails. Il n’avait visiblement pas envie que les choses traînent sachant que la Mostra se déroulait principalement en septembre.
De : David Rommerty
À : Lily Jones
Sujet : Réservations voyage Venise
Lily,
Pourrais-tu, s’il te plaît, réserver un vol pour quatre personnes en partance de Bruxelles pour Venise ?
Nous partirons du 29 août au 9 septembre inclus. Les personnes qui m’accompagnent sont Wyatt, Lizzy et toi.
J’aimerais aussi que tu nous réserves quatre chambres au Centurion Palace.
Bien à toi
David.
CEO for B&R advertising and Publishing
La jeune femme s’exécuta, téléphona à l’aéroport et à l’hôtel. Ce dernier annonça qu’il ne lui restait plus que trois chambres. Elle proposa de les réserver et retourna voir David dans son bureau.
« Entrez ! » gronda-t-il derrière la porte.
Lily hésita et poussa la porte doucement.
Le quadra était au téléphone, il avait l’air contrarié. Son visage était sévère et fermé.
Il lui fit signe d’avancer et de prendre place dans le fauteuil devant lui.
La jeune femme s’exécuta. David se faisait énigmatique et ne répondait que par de petits grognements, quand soudain, il se leva et s’écria :
« This is not acceptable ! I pay for your services ! Find the bloody information⁶ ! »
Il raccrocha son téléphone
