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La Quête du Sorcier: La Saga du Sorcier
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La Quête du Sorcier: La Saga du Sorcier
Livre électronique269 pages3 heures

La Quête du Sorcier: La Saga du Sorcier

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À propos de ce livre électronique

Ce n’est pas toujours simple d’être le plus jeune de sept enfants d’une célèbre famille de sorciers, surtout pour Ayden Dracre. Dans un monde où les sorciers pratiquent uniquement la magie noire et les magiciens la magie blanche, Ayden a un souci : il est trop gentil pour être méchant. Malgré tous ses efforts, tous ses sorts pour semer le chaos tournent mal. Quand il découvre que sa famille en a plus qu’assez de ses erreurs, il décide de reprendre sa destinée en main.

Sa seule chance de prouver à sa famille qu’il est digne du titre de sorcier sous peine de subir le courroux de sa mère : vaincre le plus puissant magicien de toutes les terres. Seulement, il y a deux problèmes : il ne sait pas comment se battre en utilisant la magie et il ne souhaite blesser personne. S’il veut survivre à cette quête, il devra compter sur les alliés les plus improbables.

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie7 sept. 2020
ISBN9781071565186
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    Aperçu du livre

    La Quête du Sorcier - Rain Oxford

    La Quête du Sorcier

    La Saga du Sorcier Livre 1

    Rain Oxford

    Traduit par Naëlle Chris

    La Quête du Sorcier

    Écrit Par Rain Oxford

    Copyright © 2020 Rain Oxford

    Tous droits réservés

    Distribué par Babelcube, Inc.

    www.babelcube.com

    Traduit par Naëlle Chris

    Babelcube Books et Babelcube sont des marques déposées de Babelcube Inc.

    Sommaire

    Sommaire

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    Chapitre 11

    Chapitre 12

    Chapitre 13

    Chapitre 14

    Chapitre 15

    Chapitre 16

    Épilogue

    À propos de l’auteure

    Chapitre 1

    — Je vous en prie, laissez-moi au moins vous expliquer…

    Je m’interrompis car je ne parlais désormais plus qu’à une porte. Je soupirai et passai mon chemin. La crainte et la faim me nouaient l’estomac. Un homme sortit de la forêt, suivi d’un énorme animal tacheté de noir et de blanc en surpoids, avançant lentement.

    — Excusez-moi, monsieur, dis-je en montrant autant d’enthousiasme que possible.

    — Oui ? En quoi puis-je t’aider ? demanda-t-il.

    C’était un homme à l’air gentil et bien qu’il portât des habits miteux, son visage et ses cheveux étaient soignés.

    — Je me demandais si vous seriez intéressé par l’achat de quelques haricots magiques ?

    Il se renfrogna et secoua la tête.

    — Navré, mais je viens justement d’échanger mes propres haricots magiques pour cette vache, dit-il en indiquant l’animal qui broutait l’herbe. Mais je serais quand même prêt à t’échanger la bête contre tes haricots. J’ai comme l’impression que cet échange n’était pas très équitable pour ma part.

    Je sortis la poignée de haricots de ma poche et étudiai la bête.

    — Je… Je suis désolé. Ma mère me tuerait si j’acceptais.

    C’était un mensonge, mais je ne me le pardonnerai jamais si je me présentai devant elle avec un animal.

    — Je comprends. Bonne journée.

    — Vous aussi.

    Il pressa le pas et je soupirai. Au moins il n’a pas remarqué le seau de ma famille brodé sur ma robe verte. C’était sûrement parce que je la portais à l’envers. C’était fait exprès.

    Après avoir frappé à la cinquième maison sans obtenir de réponse, j’avais retourné le vêtement afin de cacher la broderie dorée. Ça avait marché : les gens m’ouvraient leur porte, pour ensuite me la claquer au nez. Dracre était un nom que les gens craignaient même de prononcer à voix haute et personne n’était assez sot pour nous ouvrir. À vrai dire, ma mère était connue comme étant la sorcière la plus rancunière de toutes, un titre dont elle se vantait chaque fois que je faisais tout foirer.

    Et je foirais tout la plupart du temps. Par exemple, tout ce que j’avais à faire c’était vendre quelques haricots ensorcelés. J’avais passé trois jours à parcourir les terres, épluchant chaque colline et chaque vallée à la recherche d’une pauvre âme prête à me les acheter, mais les seules personnes qui voulaient bien m’ouvrir leur porte étaient, pour tout dire, pauvres. Ce n’était pas comme si ma famille avait besoin d’argent ; les clients dans le besoin de maléfices ou de potions ne manquaient pas. Ma mère voulait simplement s’assurer que je faisais ce que je pouvais pour répandre le chaos.

    Je m’assis sur un gros rocher sur le bord du chemin. Mes pieds me faisaient mal. La triste réalité était que j’aurais dû être capable de vendre ces haricots à n’importe qui, mais j’étais un piètre sorcier. Je pris un morceau d’argile ainsi que ma baguette. C’était une baguette parfaitement droite faite de palissandre avec d’élégants symboles gravés sur le manche. Ma mère avait détruit mes trois premières baguettes et m’en avait fait créer de plus appropriées pour un sorcier, comme la sienne. Elle était menaçante et torsadée, faite d’ébène avec de puissantes gravures qui se déplaçaient à leur guise. Malheureusement, peu importe à quel point mes précédentes baguettes ressemblaient à celle de ma mère lorsque je les fabriquais, elles changeaient d’apparence dès que j’utilisais la magie. C’était une source de grand amusement pour mes six frères aînés.

    Me relevant, je jetai ma robe sur le côté, à la fois par honte et à cause de la forte chaleur d’été. Je posai délicatement l’argile sur le rocher et agitai ma baguette, essayant du mieux que je pus de changer la masse en un gros morceau de steak saignant. Au lieu de ça, l’énergie me traversa, sortit de ma baguette et transforma l’argile en… une pomme et un brocoli. J’émis une plainte. Pourquoi fallait-il que je sois végétarien ? Tous mes frères pouvaient conjurer de la viande. Je devais m’en remettre à la chasse pour en obtenir, mais chaque fois que je m’y essayais, je ne pouvais pas me résoudre à tuer l’animal.

    — Tu ne devrais pas avoir cela en ta possession, jeune homme.

    Une voix me surpris dans ma détresse. Je levai les yeux et vis un homme portant une belle chemise beige et un bas bleu. D’après l’aspect décent de ses habits et ses cheveux bruns bien peignés, je sus qu’il s’agissait d’un marchand itinérant. Ils avaient les meilleures denrées. Il désigna ma robe sur laquelle le blason de ma famille était clairement exposé.

    — C’est la marque de ma famille, dis-je en essayant de paraître virulent.

    Il fronça les sourcils d’incrédulité, sans aucun doute à cause de mes cheveux blonds et mes yeux bleus. Tous les Dracre avaient les cheveux noirs et les yeux bordeaux.

    — Ceci est le blason des Dracre, et je sais qu’ils n’ont aucun magicien.

    — Je suis pas un magicien ! tressaillis-je. Je suis un sorcier !

    — Avec des cheveux blonds ? Certainement pas, ricana l’homme.

    Il partit, secouant la tête et murmurant à propos de magiciens essayant d’être ce qu’ils n’étaient pas.

    Je soupirai. Mes frères me narguaient régulièrement en répétant sans cesse que mère m’avait pris chez une famille de magiciens, ou pire encore – de mages ! Les magiciens étaient anti-magie-noire au possible, tandis qu’aucun sorcier digne de ce nom ne bougerait le petit doigt pour aider une personne dans le besoin. Les seules personnes que ma famille considérait comme pire que les magiciens étaient les mages, qui étaient des guérisseurs et lançaient des quêtes.

    Étant donné que les magiciens étaient connus pour leurs cheveux blonds et que tous les sorciers avaient les cheveux noirs, je n’étais pas près d’être accepté au sein de ma famille. Je mangeai ma pomme et mon brocoli, puis avec un soupir, je rentrai chez moi.

    *            *            *

    J’arrivai au niveau d’une cabane sombre située au beau milieu de la forêt à la tombée de la nuit. Elle était faite de pierres grises et recouverte de lierre rouge sang. Les arbres morts à l’entour avertissaient quiconque s’en approchait que cette maison était habitée par des pratiquants de magie noire. J’entrepris d’ouvrir la porte mais elle était verrouillée. Je soupirai et frappa.

    — Mère ? Je suis de retour.

    À l’absence de réponse, je sortis ma baguette et l’agitai face à la poignée. Le métal répondit avec une violente décharge d’énergie qui me brûla la main.

    La porte s’ouvrit sur le plus âgé de mes frères. Zeustrum sourit d’un air méprisant, faisant ressortir ses traits prononcés et anguleux plus que d’ordinaire.

    — Je savais que t’étais un magicien.

    — Pousse-toi du chemin, dis-je.

    — Dis « s’il te plaît », magicien.

    — Dégage ! criai-je.

    Ses longs cheveux ébène étaient tressés comme à leur habitude. Il en était si fier qu’il ne les coupait jamais. J’avais bien envie de les lui couper courts et le regarder pleurer ensuite. Quand j’étais petit et qu’il essayait d’utiliser ses méthodes de torture sur moi, la seule manière que j’avais pour qu’il me laisse tranquille était de tirer sur sa natte. Hélas, il avait fini par comprendre mon stratagème, ce pour quoi je ne m’y risquerais pas cette fois-ci.

    — Mère a dit que si tu n’as pas vendu les haricots maudits, tu n’es pas autorisé à entrer, dit-il avec un petit sourire narquois.

    — C’est pas ma faute ! T’as pas idée à quel point il est difficile de vendre des biens magiques ces derniers temps.

    — Tu es une telle déception pour la famille, dit-il avant de me claquer la porte au nez. J’attendis un moment avant de tourner la poignée et j’entrai.

    L’intérieur de la maison était facilement dix fois plus grand que l’extérieur. La cuisine était le cœur de la maison, entourée par l’espace commun. Seule une marche à hauteur de genou séparait la cuisine et l’espace de vie l’entourant. L’obstacle servait aussi de grande table sur laquelle on déposait les ingrédients pour la préparation de potions. Il y avait de nombreux chaudrons, divers ustensiles pour mélanger, et d’autres instruments de mesure que ma famille utilisait pour faire des poisons, des potions et des maléfices.

    L’espace de vie était principalement utilisé afin de divertir les invités et comploter. Du côté nord, un escalier en colimaçon menait à l’étage supérieur, où se trouvaient nos chambres. Ce fut en me dirigeant vers les escaliers que je heurtais ce qui sembla être un mur solide.

    — Ayden, Zeus m’a dit que tu avais échoué à la tâche pourtant simple que je t’avais assignée, me parvint la voix de ma mère depuis la cuisine.

    Je ne l’avais pas vue lorsque j’étais rentré, mais j’aurais dû m’y attendre.

    — Bonsoir, mère. Je ne dirais pas que j’ai échoué, à proprement parler. Ai-je reçu de l’argent pour les haricots, non, mais c’était parce-que…

    — Les as-tu donnés gratuitement ? demanda-t-elle.

    — Non.

    Ma mère était une femme grande et mince, avec de longs cheveux noirs et lisses, des yeux perçants d’un rouge sombre et des pommettes saillantes. Il n’y avait rien de doux ou de bienveillant dans son apparence. Même ses longs ongles ressemblaient plus à des griffes qu’aux ongles plats que possédaient les autres personnes. Je savais par expérience qu’ils étaient très douloureux. Des bagues puissantes et dangereuses ornaient ses doigts fins et pâles.

    — Va dans ta chambre, je m’occuperai de ton cas demain matin.

    Sa voix doucereuse me fit comprendre sans l’ombre d’un doute que j’allais avoir de sérieux ennuis. Si j’avais donné les haricots, au moins j’aurais accompli son objectif de répandre le chaos.

    Je courus en haut des escaliers, le long du couloir jusqu’à la dernière porte et m’enfermai dans ma chambre. C’était la plus petite pièce de la maison – à peine assez large pour y mettre mon lit. Je tirai le coffre à rangement de sous mon lit et troquai ma tenue noire contre une chemise d’un brun roux à manches courtes et un pantalon marron plus confortables.

    Il y avait une raison pour laquelle je n’avais pas de miroir dans ma chambre ; comme si être le seul de ma famille à ne pas prendre un malin plaisir à répandre la discorde n’était pas suffisamment embarrassant, j’en étais aussi l’avorton. Alors que je pliais ma robe, j’entendis plusieurs de mes frères parler dans le couloir.

    — Tu crois que mère va enfin le virer ? demanda Thaddeus, le plus jeune de mes grands frères.

    Thad ne provoquait jamais rien de lui-même ; il préférait rester en retrait et laisser tout le monde se battre avant de se mettre du côté du gagnant. En résumé, il suivait Zeustrum partout.

    — J’espère bien. Peut-être qu’alors on pourra avoir un frère de valeur, dit Bevras.

    C’était le deuxième plus âgé et le plus violent. Zeustrum et Bevras étaient jumeaux et se soutenaient toujours l’un l’autre.

    — Mère ne le laisserait jamais partir, argumenta Zeustrum. Elle ne laisserait jamais personne entacher notre précieux nom. Je l’ai entendue dire à père que c’était sa dernière chance. Je parie qu’elle se débarrassera de lui pour de bon.

    Pour de bon ? Mère ne ferait jamais… Si, elle le ferait.

    — Alors il ne vient pas avec nous pour détruire Magnus ?

    Magnus ? Mère les envoie affronter Magnus ? Le magicien était réputé à travers Akadema pour ses pouvoirs légendaires. Pas même les plus puissants sorciers ne pouvaient infiltrer son château.

    — Bien sûr que non. Ayden n’aurait aucune chance contre un magicien aussi puissant que lui.

    Mon cœur se serra alors que je réalisai ce que je devais faire. Je n’étais pas né cruel comme mes frères, et il était évident que je n’allais pas le devenir. Le seul moyen pour que je me fasse accepter par ma famille était de faire quelque chose de radical. Si je pouvais m’entraîner à provoquer le désordre en cours de route, c’était encore mieux pour ma réputation.

    Je rassemblais toutes mes possessions dans un petit sac et j’attendis que le silence se fasse de nouveau. Bientôt, j’ouvris la porte, vérifiais que mes frères étaient partis, et me faufilai dans le couloir. Une fois en bas des escaliers, j’hésitai, mais ne vis personne. Me dérober par la porte d’entrée fut presque trop facile.

    Je m’arrêtai près d’un immense saule dans lequel j’avais l’habitude de me cacher étant enfant et jetai un coup d’œil vers la maison, certain que j’étais en train de tomber dans un piège… mais je ne vis personne à l’affût, prêt à m’arrêter. Puis je me retournai et sursautai avec un glapissement. Je plaquai ma main contre ma bouche pour me faire taire. Mon père, qui se tenait juste devant moi, ne paraissait pas surpris de me voir.

    — S’il vous plaît, ne le dites pas à mère, murmurai-je.

    Je voulais me maudire pour avoir pensé pouvoir échapper à mon destin… sauf que j’aurais probablement échoué de toute manière.

    Il posa son doigt sur ses lèvres pour m’indiquer de rester silencieux. Il faisait ça, parfois, lorsque nous étions seuls, et j’avais toujours trouvé ça étrange. Mon père n’était pas comme ma mère. Oui, il était un sorcier et par conséquent n’utilisait la magie qu’à des fins personnelles, mais il n’était pas cruel envers mes frères ou moi-même. Si je pensais qu’un sorcier puisse en être capable, j’irai jusqu’à dire qu’il avait pitié de moi.

    Bien que Kille Rynorm ne possède pas de muscles volumineux comme un guerrier, il était bien plus fort qu’un sorcier ordinaire. Ses cheveux étaient noirs et courts, ajoutant à la sévérité de ses traits. Sa mâchoire était angulaire et rasée de près. Et ce que les gens remarquaient en premier chez lui étaient ses yeux, qui changeaient de couleur, soi-disant selon son humeur. D’habitude, ils étaient d’une couleur de rouille sombre, mais en cette nuit ils étaient dorés.

    Il ne haussait jamais le ton ni ne perdait son sang-froid. Il n’en avait pas besoin. Quand il était dans les parages, les gens gardaient la tête baissée et ne faisaient pas de grabuge. Bien que je n’aie jamais rencontré les membres de sa famille, j’imaginai qu’ils donnaient la même impression.

    La famille Rynorm étaient de brillants dresseurs de dragons jusqu’à ce que mon père épouse ma mère. Elle avait essayé de s’emparer de la pratique sans aucune connaissance des dragons. Après qu’un bon nombre d’entre eux se soient fait tuer à cause de son traitement inapproprié, ils avaient remis le reste des dragons en liberté. Ma mère m’a souvent raconté que les dragons s’étaient éteints bien avant ma naissance, mais je me plaisais à penser qu’ils se cachaient simplement d’elle.

    Dans leur coin.

    Comme je le faisais.

    Au lieu de laisser sa main retomber sur le côté, il la plaça doucement sur mon épaule.

    — Je ne dirai rien à ta mère. Tu aurais dû partir il y a bien longtemps.

    — Zeus a dit que mère se débarrasserait de moi. Elle a l’intention de me tuer ?

    — Oui. Ta mère a toujours été bien trop ambitieuse. Pour elle, les enfants sont semblables à des esclaves. Fuis tant que tu le peux.

    Je hochai la tête.

    — Vous en voudra-t-elle de m’avoir laissé partir ?

    Il sourit, ce qui me choqua profondément. Je n’avais jamais cru mon père capable de cela.

    — Je me chargerai d’elle. Pour aujourd’hui en tout cas, dit-il, son sourire s’estompant. Elle te pourchassera à un moment ou un autre.

    — Dans ce cas je prouverai que je suis le plus grand sorcier d’Akadema avant qu’elle n’en ait l’occasion.

    Tandis que je m’élançai sur la route, ma résolution se renforça. Je savais que je pouvais devenir un sorcier si puissant que même mes frères ne pourraient pas en douter. Dans le cas contraire, je ne reviendrais jamais.

    *            *            *

    Au bout du troisième jour, je regrettai ma décision. Akadema était un bon endroit où vivre dans un village paisible ou seul dans une cabane dans les bois, mais il n’y avait pas grand-chose d’autre. Il y avait bien quelques châteaux, mais même ceux-ci étaient de petite taille. Pour résumer, on avait des forêts, des routes de terre, des terrains plats et des collines en abondance.

    Bien que je croisasse de nombreux voyageurs, peu étaient intéressés par autre chose que le commerce. Sur les routes principales, je passais en moyenne par quatre à cinq villages par jour. Un changement de paysage aurait été le bienvenu.

    J’étais sur le point de faire demi-tour et rentrer à la maison quand j’entendis des cris et des plaintes provenant de la droite. Je décidai de vérifier ce qu’il s’y passait. Après tout, il y avait toujours un petit quelque chose qu’un sorcier pouvait faire afin d’envenimer une situation.

    Je suivis le chemin de terre jusqu’en haut d’une colline et aperçu un village pittoresque dans une vallée peu profonde. Dans des circonstances normales, il était probablement charmant. À l’instant présent, cependant, il était en flammes. Quand je vis des hommes courants partout les bras chargés de butin, je compris que c’étaient des pilleurs.

    — Bon, s’ils se font déjà piller… le moins que je puisse faire c’est m’y mettre également.

    Mère serait tellement fière si elle entendait dire que j’ai terrorisé un village entier.

    Alors que je parcourai la ville, je pouvais distinguer les voleurs des résidents par leurs capes vert-forêt. La mienne était trop propre pour me fondre dans la masse, mais après l’avoir roulée dans la boue et marché dessus plusieurs fois, le résultat fut plutôt satisfaisant. L’un des pillards passa devant moi muni d’un sac rempli de bijoux en or. Je savais qu’ils étaient en or car il y avait un trou dans le sac d’où s'échappait le contenu.

    Je rassemblai rapidement les richesses et les fourrai dans ma sacoche. Ouah, c’était facile. Le chemin était bordé de petites huttes, et je choisis la plus proche. Avant que je ne mette un pied à l’intérieur, un pilleur en sortit et me fourra un sac de butin dans les bras.

    — Oh, salut, dit-il. T’as commencé quand ?

    — Aujourd’hui, répondis-je automatiquement.

    — Ouais ben c’est bon de t’avoir. Va filer un coup d’main à Dorna.

    J’hésitai. Je n’étais pas supposé aider qui que ce soit.

    — C’est qui Dorna ? demandais-je, mais l’homme disparaissait déjà dans une autre hutte.

    Je vagabondai dans le village, rassemblant un autre butin qui avait été abandonné. Malheureusement, je n’y trouvai que de la nourriture, des gravures sur bois, et des tissus chics.

    J’entendis un léger ricanement, me retournai, et manquai de me faire embrocher. Une licorne mâle d’un blanc pur avec une corne nacrée balança la tête et réduisit la distance entre nous deux. Il renifla ma cape à la recherche d’une friandise, ce qui rendit difficile l’esquive de sa corne. J’étais vraiment stupéfait, mais également perturbé. Les licornes étaient bien connues pour avoir les sorciers en aversion, alors que celle-ci agisse comme si j’étais sa personne favorite n’était pas de bon augure pour ma mission.

    — S’il te plaît, vas-t’en, murmurai-je, espérant désespérément que personne ne m’ait vu avec lui.

    Quand il se retourna et s’éloigna en trottant comme je le lui avais demandé, je fus déçu. Les licornes étaient des créatures rares et splendides, mais j’avais une image à entretenir.

    Bientôt, je craignis être dans l’incapacité de causer du tort si je ne me mettais pas à l’ouvrage rapidement. Quelle est la première étape dans l’art du pillage ? Eh bien, les villageois surpassaient les pilleurs en nombre, mais les voleurs avaient des épées que les habitants ne possédaient pas. Un

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