Feu d’étoiles: Étoiles, #1

Par E. L. Todd

Préparez-vous à être éblouis par Feu d'étoiles, le premier tome de la série Étoiles, une trilogie sexy et addictive signée E. L. Todd, auteure à succès international.

 

 

J'étais heureuse en couple jusqu'à ce que le médecin m'annonce une terrible nouvelle. Mon mari ne m'a sans doute jamais vraiment aimée, car il m'a quittée peu après. Ça fait six mois et je vais mieux… mais se remet-on jamais d'une telle épreuve ?

 

Puis j'ai rencontré Neil Crimson.

 

Ce type n'est pas seulement beau, intelligent et charmant. Il a aussi une vie extraordinaire.

 

C'est un astronaute.

 

Il rentre d'une mission de trois mois sur la lune et travaille maintenant au Centre spatial de la NASA à Houston. C'est le beau-frère de ma meilleure amie, je le vois tout le temps. Chaque fois qu'on se croise, il m'attire un peu plus.

 

Après mon divorce, je cherche une histoire facile et sympa.

 

Neil semble facile et sympa.

 

Je m'apprête à avoir une aventure avec un astronaute. Combien de gens peuvent en dire autant ?

 

 

Magnifique

J'adore ! Belle écriture à chaque fois ! Divorcée d'un homme qui n'assumait pas sa stérilité, Charlotte a du mal à refaire confiance à l'amour. Un jour, elle rencontre le frère du mari de sa meilleure amie, un célèbre astronaute. Une amitié nait, voire plus. Trop hâte au tome 2 !!

 

À lire !!

Un premier tome qui nous emporte dans les étoiles, une histoire bien écrite avec beaucoup d'informations sur les astronautes, ce qui nous change vraiment des histoires habituelles !! Une héroïne pétillante et attachante. À lire sans modération.

 

Beau livre

Je l'ai lu rapidement, trop rapidement. Belle histoire d'amour et bien écrite. Je suis impatiente de connaître la suite de l'histoire de ce couple.

 

Amour dans les étoiles

Feu d'étoiles, un univers nouveau : les étoiles et l'espace. Neil est à tomber par son intelligence et son amour pour Charlotte. Très bien écrit.

• Langue: Français
• Éditeur: Hartwick Publishing
• Date de sortie: 4 sept. 2020
• ISBN: 9781393460299

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

Aperçu du livre

Un

Charlotte

Victor était l’un des meilleurs hommes que je connaisse.

Toujours posé. Toujours patient. Même dans les situations les plus stressantes, il gardait son calme. Son cœur battait plus lentement que le nôtre, et par conséquent, son seuil de tolérance aux conneries était exceptionnellement élevé.

Je ne l’ai vu perdre son sang-froid qu’une seule fois : quand il a balancé son poing dans la figure de mon ex-mari.

La télécommande en main, il appuyait frénétiquement sur les touches, parcourant le guide à la recherche de la chaîne d’infos susceptible de couvrir un tel événement.

– NBC ? Fox ? Laquelle ?

Stacy a pianoté sur son téléphone.

– Euh… je ne sais pas trop, répondit-elle en consultant son téléphone.

Il n’a pas dit un mot, mais son visage s’est empourpré. La veine de son front s’est mise à palpiter.

– Merde, on devrait peut-être appeler maman… Attends. J’ai trouvé.

Il a tapé un numéro de chaîne et l’écran a changé. Les journalistes commentaient une vidéo montrant le ciel bleu tandis que la caméra se déplaçait au-dessus de l’océan Atlantique.

« Les astronautes Neil Crimson et Patrick Douglass reviennent sur Terre après une mission de trois mois sur la Lune et dans la Station spatiale internationale. Leur capsule a pénétré dans la stratosphère et va amerrir dans l’océan Atlantique d’une seconde à l’autre ».

On voyait l’image du présentateur dans un coin de l’écran, assis à son bureau avec des papiers et un mug de café géant devant lui.

Tout l’univers de Victor s’était réduit à un écran télé et une position inconfortable. Il était penché en avant, les mains jointes et crispées comme s’il redoutait une catastrophe lors de la rentrée dans l’atmosphère de son frère.

Tout ce que Stacy pouvait faire pour rassurer son mari, c’était poser une main sur son dos et le frotter doucement.

– Tout va bien se passer…

Victor n’entendait plus rien et ne quittait pas l’écran des yeux, comme s’il risquait de rater un événement important en relâchant sa concentration une fraction de seconde.

Stacy et moi étions meilleures amies depuis des années. Habituellement, quand l’une de deux amies s’engage dans une relation sérieuse, l’amitié se distend. Mais dans mon cas, elle avait épousé l’homme le plus génial du monde… ce qui fait qu’aujourd’hui, nous étions tous les trois inséparables. Victor était l’homme idéal pour elle. Il supportait ses défauts et l’aimait chaque jour un peu plus. J’étais heureuse que ma meilleure amie ait trouvé son prince charmant.

Je n’avais pas trouvé le mien.

La capsule est apparue à l’écran, fendant le ciel en direction de l’océan. Voyageant à des vitesses qui ne pouvaient pas être reproduites avec les technologies actuelles, elle s’est enfoncée comme une torpille dans l’océan et a disparu.

Les bateaux de secours sont arrivés immédiatement sur zone pour libérer les deux astronautes de la capsule.

Stacy ne cessait de regarder Victor, scrutant son visage tendu.

– Ton frère est un pro, Victor. Il va s’en tirer.

Victor a inspiré à fond, puis soupiré.

– On ne sait jamais. Son métier est l’un des plus dangereux au monde. À tout moment, un truc peut merder… c’est flippant.

Les sauveteurs ont procédé à l’ouverture de la capsule et en ont extrait les deux astronautes. Ils leur ont enlevé leur casque de combinaison spatiale, puis les hommes sur les bateaux les ont aidés à s’acclimater à la force de gravité terrestre une fois qu’ils ont pu se tenir debout.

Le présentateur a repris la parole.

« Un communiqué de la NASA vient de confirmer que les capitaines Neil Crimson et Patrick Douglas vont bien. Ils seront emmenés au Centre spatial Kennedy en Floride pour un examen médical avant de rentrer chez eux. »

Victor fixait toujours l’écran, observant son frère sortir de la capsule et monter à bord du bateau de sauvetage qui allait le ramener sur la terre ferme. La caméra filmait en plan large et il était difficile de distinguer les visages, mais à l’évidence, les astronautes souriaient.

Stacy lui frottait le dos.

– Neil est revenu sur Terre en un seul morceau. Tu peux te détendre maintenant.

Victor a enfin détourné les yeux de l’écran et saisi son téléphone.

– J’appelle ma mère. Elle doit être hystérique.

Il s’est levé pour passer l’appel d’une autre pièce.

Victor parti, Stacy s’est enfin autorisée à ressentir la tension que son mari venait de montrer. Elle avait fait bonne figure devant lui, mais là, elle était redevenue elle-même. Elle pouvait toujours être elle-même avec moi.

– Je suis soulagée qu’il soit revenu. Victor angoisse tellement pour lui.

Je savais depuis longtemps que le frère de Victor était astronaute. Nous parlions de lui à chaque dîner, chaque soirée mondaine. Seules cinq cents personnes avaient voyagé dans l’espace, et ils étaient encore moins nombreux à être allé sur la Lune — alors, c’était un sacré exploit. Malheureusement, je n’avais jamais rencontré ce héros, même pas à leur mariage. Stationné sur la Lune, il n’avait pas pu assister à la cérémonie.

– Je n’imagine même pas… dis-je en me glissant à côté d’elle sur le canapé. Au moins, il est là maintenant. Combien de temps il va rester au sol ?

– Aucune idée. On ne sait jamais avec lui. Quand il rentrera à Houston, on organisera une petite fête pour son retour. Tu devrais venir.

Stacy était quasiment ma sœur, et Victor était comme un frère, car nous nous adorions. C’était fou de penser que je n’avais jamais rencontré cet homme qui comptait tellement pour eux.

– Ce serait génial. Je n’ai jamais vu d’astronaute en vrai.

– Comme la plupart des gens, pouffa-t-elle.

– Ce mec doit être un cerveau.

– Oh là là, il est tellement brillant. Parfois, j’ai du mal à croire que Victor et lui sont frères.

– Victor est intelligent, dis-je sur la défensive.

– Évidemment, mais Neil est du genre… un génie à la Einstein.

Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi brillant, alors j’ai imaginé un intello froid et prétentieux incapable de s’identifier aux humains ordinaires. Il était probablement égocentrique et prompt à la critique. Mais ce serait quand même cool de rencontrer un astronaute, quelle que soit sa personnalité.

– Alors ce sera intéressant de lui parler.

– Ouais, il est génial. Victor sait que son frère est le chouchou de la famille, mais ça ne le dérange pas du tout… parce que c’est Neil qu’il préfère lui aussi.

En robe noire et escarpins argentés, j’ai accroché les boucles d’oreille en faux diamant à mes lobes, puis je suis sortie de mon appartement. Quand Victor a contacté le restaurant et leur a demandé d’organiser un cocktail privé pour son frère, le directeur ne s’est pas fait prier. Et en plus, il lui a offert gratuitement la location de la salle.

Les privilèges de la célébrité, j’imagine.

J’ai pris un taxi jusqu’au restaurant, puis je suis entrée. Il y avait plusieurs dizaines d’invités, la plupart des gens que je ne connaissais pas. Du sport passait à la télévision, sans le son, et les chaises avaient disparu afin que tout le monde ait la place de tenir debout, à des tables hautes, et savourer un cocktail en papotant.

J’étais divorcée depuis six mois, et ça me faisait bizarre de sortir sans mon alliance.

Je ne lui avais pas encore rendue.

Je savais qu’il voulait le récupérer, même s’il n’avait pas eu l’outrecuidance de me la demander. Ça lui donnerait l’air d’être un plus gros connard d’enfoiré qu’il ne l’était déjà. Il était sensible sur certains sujets, bien qu’il n’ait eu aucun scrupule à me briser le cœur.

J’ai arrêté de penser à mon ex-mari et j’ai cherché Stacy et Victor dans la foule des invités.

Ils se tenaient près du bar, discutant avec un couple d’amis. Stacy avait de sublimes cheveux blonds et Victor avait les cheveux bruns et la peau mate. Ils formaient un couple magnifique… et auraient de beaux enfants un jour.

Je me suis arrêtée au bar et j’ai commandé un verre avant de rejoindre leur cercle d’amis.

– Superbe, ta robe, commentai-je.

– Merci, dit Stacy en posant la main sur la hanche comme les mannequins qui prennent la pose. Je te signale qu’elle est à toi.

– Pas étonnant qu’elle soit si belle, alors.

Elle a ri puis m’a embrassée.

– Je suis trop contente que tu sois venue. Il y a pas mal d’amis de Neil, des potes d’université ou des collègues du boulot. Tu vas peut-être rencontrer quelqu’un.

Je n’étais pas impatiente de retourner à ma vie de célibataire et de recommencer la ronde des rencards insignifiants. Six mois suffisaient amplement pour se remettre d’un divorce en principe, mais j’avais encore du mal à oublier le passé… peut-être parce que notre rupture avait été vraiment traumatisante. L’idée d’avoir une relation amoureuse me rebutait. J’avais eu des rencards avec deux ou trois mecs et quelques aventures, mais c’était juste pour le sexe… c’est tout ce qui m’intéressait en ce moment.

– Non merci, je ne cherche pas.

Je me suis approchée de Victor pour lui faire la bise.

– Alors, où est l’homme du jour ?

– Il devrait arriver d’une minute à l’autre.

Victor avait un visage de marbre difficile à déchiffrer. Avec ses yeux d’un brun profond comme la terre humide et sa mâchoire ombrée d’une barbe de trois jours, il semblait afficher un air malheureux la plupart du temps. Mais quand il me regardait, la tendresse illuminait son regard, comme si j’étais sa petite sœur, et le rendait aimable.

– Il est toujours en retard, ajouta-t-il.

– Carrément, confirma Stacy en sirotant son Cosmopolitan. Il est même arrivé en retard au lancement de la navette spatiale il y a quelques années. Comment tu peux être à la bourre à ton propre décollage pour la Lune ?

– Quelle était son excuse ?

Victor a haussé les épaules.

– J’imagine qu’il avait niqué toute la nuit ? Aucune idée.

La porte du restaurant s’est ouverte, et tout le monde s’est mis à acclamer le nouvel arrivant. Des applaudissements et des sifflements ont retenti, ricochant sur les murs en pierre, ce qui a créé une belle cacophonie. Ça m’a fait penser à ce moment si fort où le capitaine d’une équipe de foot rentre sur le terrain et où tous les spectateurs assis dans les tribunes lui font une ovation du tonnerre.

Les gens se sont massés devant moi pour le voir, et j’ai dû jouer des coudes dans la foule pour l’apercevoir enfin.

Il portait un jean foncé et des chaussures noires, et un blouson bleu de la NASA couvrait son torse musclé. C’était un blouson que je n’avais vu que dans les films ou aux infos, et pourtant, il l’avait sur le dos.

Au fur et à mesure que je sentais monter l’énergie dans la salle, j’ai commencé à comprendre que je me trouvais en présence d’un personnage vraiment extraordinaire.

Et tellement jeune.

À en juger par son apparence, il n’avait pas plus de trente ans. Avec sa mâchoire carrée, ses pommettes saillantes et ses yeux brun foncé, mais lumineux en même temps, il ne ressemblait en rien à l’idée que je m’étais faite de lui. J’avais imaginé un homme maigrichon et binoclard qui passait plus de temps au labo qu’à la salle de sport. Ce n’était pas du tout le cas de cet homme. Il était grand, musclé, sportif… et sexy.

Super sexy.

Il souriait sous le tonnerre d’applaudissements, semblant sincèrement touché par l’amour qu’il recevait de toutes les personnes dans la pièce. Il s’est dirigé vers la foule et s’est mis à serrer les paluches et faire des bises à tour de bras.

Les acclamations se sont lentement tues.

Mon verre à la main, j’ai continué de mater Neil. Il se tenait droit, adoptant une posture parfaite, les épaules larges et des abdos qu’on devinait fermes. Il avait un sourire charmeur, celui que les hommes politiques affichent en public. Il était fascinant.

– Stacy, tu n’as jamais dit que ton beau-frère est l’homme le plus sexy de la planète.

– Ben normal, pour moi c’est Victor l’homme le plus sexy de la planète. Mais ouais… je dois avouer qu’il est canon.

Elle se tenait près de moi, son verre à la main, me dépassant presque d’une tête.

– Je ne savais pas qu’il y avait des astronautes aussi jeunes.

– Je te l’ai dit, c’est un génie. Il devait y avoir quelque chose dans l’eau quand sa mère était enceinte, car elle a fait le bébé idéal. Une belle gueule et un cerveau. Impressionnant.

Victor s’est joint à notre conversation.

– Moi aussi j’ai une belle gueule et un cerveau.

– Je sais, chéri, dit-elle en passant le bras sous le sien avant de l’embrasser sur la joue. J’ai incontestablement eu le meilleur des deux frangins… mais c’est la première fois que Charlotte le voit, et je pense qu’elle est un peu surprise par son physique de tombeur.

Victor regardait son frère se déplacer dans la pièce en parlant à tous ces admirateurs qui étaient venus en nombre pour le voir.

– Ouais… il est plutôt sexy. Faut un peu de temps pour s’y faire.

Il a fallu vingt minutes à Neil pour rejoindre Victor. Quand il s’est retrouvé devant son frère, son sourire diplomatique s’est estompé, remplacé par un regard tendre, comme si l’affection qu’il éprouvait pour ses proches était beaucoup plus profonde que ce qu’il ressentait pour toute autre personne dans cette pièce.

– T’as bonne mine, frangin.

– Plus que toi en tout cas, plaisanta Victor. Je ne me suis pas écrasé sur Terre il y a une semaine.

Neil a posé une main sur son épaule en riant.

– Ouais, on est entrés en force dans l’atmosphère cette fois. J’ai dormi trente-six heures d’affilée quand j’ai retrouvé mon lit.

Après avoir échangé un nouveau regard, il a tiré Victor vers lui et l’a serré dans ses bras. Il l’a tenu un long moment, lui filant des tapes affectueuses dans le dos. Ils étaient de la même taille, dépassant tous les deux le mètre quatre-vingt-cinq.

Victor a fermé les yeux, chérissant les retrouvailles avec son frère.

C’était émouvant à voir.

Neil l’a serré un long moment, affichant un grand sourire en s’écartant.

– Je crois qu’il y a un match demain soir. On devrait le regarder ensemble. Tu sais… histoire de rattraper le temps perdu.

– Avec plaisir.

Neil a ensuite embrassé Stacy, puis l’a regardée avec des yeux remplis d’affection.

– Tu t’es occupé de mon frère pendant mon absence ?

– Il s’est surtout occupé de moi, dit-elle. Mais je pense qu’il aime me cajoler.

– Ouais. J’en suis sûr.

Il l’a prise dans ses bras et l’a serrée fort. C’était de l’affection sincère, pas une accolade polie ne signifiant rien pour lui. Non seulement il était charismatique et sympa, mais il était aussi attachant.

Quand il l’a libérée, Stacy m’a présentée.

– Je n’arrive pas à croire que vous ne vous êtes jamais rencontrés. Neil, voici ma meilleure amie, Charlotte.

Neil s’est mis face à moi et m’a étudiée pendant un bref instant. Puis son sourire a disparu et il est devenu sérieux. Le temps semblait suspendu tandis que nous nous observions l’un et l’autre, comme si l’intensité de ce contact provoquait une gêne bizarre.

De près, j’ai vraiment pu apprécier sa beauté. Il avait la peau légèrement bronzée comme s’il n’avait pas passé plusieurs semaines dans l’obscurité de l’espace. Ses yeux bruns m’évoquaient la terre fraîchement labourée des champs et sa mâchoire carrée semblait avoir été arrachée du visage de Clint Eastwood et placardée sur le sien. Une barbe de trois jours ombrait ses joues, comme son frère. Les deux hommes avaient des gênes incroyables, mais lui était superbement beau. Il était viril à tous points de vue, de la façon dont ses muscles tendaient l’étoffe de son blouson à celle dont son jean taille basse lui moulait le cul.

Il a fini par tendre le bras pour me serrer la main.

– Les amis de Stacy et Vic sont mes amis. Je suis ravi de te rencontrer.

Il y avait des beaux mecs partout sur cette Terre, mais celui-là était d’un autre niveau. Je refusais de me liquéfier parce qu’il était canon et je refusais d’être intimidée parce que c’était un astronaute célèbre. Je lui ai serré la main d’une poigne ferme.

– Tout le plaisir est pour moi. Depuis que je connais Victor, il est imperturbable et raisonnable. Même quand Stacy et moi on fait des trucs dingues, il garde son calme. Mais quand il t’a vu tomber du ciel, c’était une loque humaine. Il t’aime plus que tout, ça se voit.

Il a gardé ma main dans la sienne et ses yeux se sont adoucis. Ce sourire charmant s’est lentement effacé tandis qu’il s’imprégnait de mes paroles.

– J’ignorais que mon frère ressentait des émotions.

– Il en ressent — pour toi.

Deux

Charlotte

– Il y a le match ce soir et j’ai préparé des nachos, dit Stacy au téléphone. Tu veux venir à la maison ?

J’étais assise sur le canapé, et comme si Torpille pouvait lire dans mes pensées, il a levé les yeux du sol et m’a fixée avec son air de chien battu. Il était plus intelligent qu’en apparence, car il semblait comprendre que je sortais habituellement de l’appartement après avoir raccroché. Il a poussé un soupir plaintif comme s’il me suppliait de rester.

– Je ne pense pas que Torpille ait envie que je le laisse tout seul.

Mon meilleur ami était un labrador noir qui se blottissait contre moi toutes les nuits. Quand Cameron et moi avons divorcé, ce chien est la seule chose que j’ai exigé de garder.

– Il t’accapare beaucoup trop.

– Allez, c’est mon bébé…

À la seconde où j’ai parlé de bébé, ma gorge s’est serrée et j’ai senti les larmes me monter aux yeux. On croit que les larmes se forment derrière les yeux, mais en réalité elles viennent d’un endroit bien plus profond. Je le savais uniquement parce que j’avais beaucoup sangloté ces derniers mois.

Stacy a perçu mon changement d’humeur, même au téléphone.

– Alors amène-le avec toi.

– Je sais que tu ne veux pas de chien dans ton appart.

– Ça ne nous dérange pas. C’est un gentil toutou.

– T’es sûre ?

– Mais oui. À très vite, d’accord ? Oh, et Neil sera là aussi.

Le séduisant astronaute.

– J’espère que tu n’essaies pas de me caser avec ton beauf.

En théorie, ce serait l’idéal. Si jamais on se mariait, Stacy et moi serions belles-sœurs par alliance.

– Non, s’esclaffa-t-elle. Neil est un mec génial, mais ce n’est pas ton type d’homme.

Je me suis demandé ce qu’elle voulait dire par là, mais je n’ai pas posé de question parce que ça n’avait pas d’importance.

– Torpille et moi, on arrive.

– Tourne-toi, dit Vic en tendant une friandise avant de s’affaler sur le canapé.

Torpille était couché par terre, les yeux rivés sur la nourriture qui le faisait baver sur le tapis. La tête levée et les yeux fixés sur la récompense, il écoutait attentivement les ordres afin de pouvoir se remplir l’estomac de croquettes.

– Tourne-toi, répéta Vic en faisant le mouvement avec sa main. Allez, mon vieux.

Torpille a fini par le faire, son gros ventre rendant la manœuvre difficile.

– Super.

Vic lui a lancé la friandise en forme d’os.

Torpille l’a attrapée et apportée à son endroit préféré du tapis pour la déguster. On entendait son bruit de mastication, même avec le son de la télé. Un écran publicitaire a mis fin au premier quart-temps.

– Tu n’exagérais pas en disant que ton frère était toujours en retard.

J’étais assise sur le coin du canapé, jambes croisées, une bière à la main. Par moments, quand la conversation m’ennuyait et qu’il n’y avait rien d’intéressant à la télé, je scrutais la ligne entourant mon annulaire. La fine trace blanche vierge de bronzage n’avait pas encore disparu.

– Il est terrible, dit Victor en riant. Chaque fois qu’il y a une réunion familiale, on lui ment en avançant l’horaire d’une heure. C’est la seule façon pour qu’il arrive à l’heure.

Il s’est rassis sur le canapé après être allé chercher une bière et a étendu le bras sur le dossier, derrière Stacy.

– Peut-être que sur Terre, il ne s’embête pas avec les horaires stricts, dit Stacy. Il s’en fiche parce que personne ne mourra s’il est en retard.

– Peut-être, dit Victor en haussant les épaules. Il a passé plus de temps dans l’espace que n’importe qui, alors c’est possible.

J’allais porter la bière à mes lèvres, mais je l’ai reposée sur la table.

– Oh là, attends. Il est resté dans l’espace plus longtemps que n’importe qui d’autre ? Du genre, dans l’histoire de l’humanité ?

Vic a opiné.

– Einstein junior, murmura Stacy.

– Il a quel âge ? balbutiai-je. Comment quelqu’un de si jeune peut-il accomplir de tels exploits ?

Vic a haussé les épaules.

– Quand il se fixe un objectif, il l’atteint. Il a toujours été comme ça. Quand il était jeune, il a sauté plusieurs classes. Juste après le lycée, il est entré dans l’armée de l’air et est devenu pilote d’essai. En sortant, il a utilisé sa bourse de GI pour aller à l’université. Quand il a eu son diplôme, je crois qu’il n’avait que vingt-quatre ans. Il a été tout de suite sélectionné par la NASA et il a effectué sa première mission à vingt-cinq ans… ce qui fait de lui le plus jeune astronaute à avoir traversé la stratosphère.

Je ne connaissais pas grand-chose du programme de la NASA ni des astronautes en général, mais c’était la chose la plus impressionnante que j’aie jamais entendue.

– La vache…

– C’est dingue, dit Stacy. Je ne plaisantais pas quand j’ai