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L’amour en feu: Étoiles, #2
L’amour en feu: Étoiles, #2
L’amour en feu: Étoiles, #2
Livre électronique325 pages4 heuresÉtoiles

L’amour en feu: Étoiles, #2

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À propos de ce livre électronique

Neil Crimson est de retour sur Terre après sa mission. Nous avons promis de n'être plus que des amis, de ne plus nous toucher et d'avoir une relation platonique.

Mais je n'ai couché avec personne depuis son départ… et il me manque tellement. Quand il passe la porte, il est aussi beau et fort que dans mes souvenirs. Légèrement plus mince qu'avant, mais toujours aussi majestueux et puissant. Quand je regarde Neil Crimson, je ne vois pas un ami… je vois le meilleur coup de ma vie.

Mais on ne couchera plus jamais ensemble.

Jusqu'à une nuit où il se pointe devant ma porte… et me dit que je suis le meilleur coup de sa vie aussi.

LangueFrançais
ÉditeurHartwick Publishing
Date de sortie18 sept. 2020
ISBN9781393191742
L’amour en feu: Étoiles, #2
Auteur

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

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    Aperçu du livre

    L’amour en feu - E. L. Todd

    Un

    Charlotte

    L’été avançait vers l’automne, et c’était la période la plus longue de ma vie. Le temps s’écoulait lentement, chaque journée me paraissant interminable. Au retour de Neil, nous ne serions plus que des amis… mais malgré cela, il me manquait terriblement. Il faisait partie intégrante de ma vie, et quand il n’était pas là, j’étais perdue.

    J’étais assise à table en face de Max, un type rencontré à la salle de sport. Nous avons flirté, et il m’a invitée à dîner. Nous étions dans un bar à tacos, à manger les meilleurs chips et salsa du Texas, mais la nourriture ne compensait pas mon ennui.

    Max n’était pas mon genre d’homme.

    Il était bien plus loquace à la gym. Là, il semblait avoir perdu sa langue.

    – Alors, tu es né au Texas ?

    Il a fini de mâcher sa chips avant d’opiner.

    – Ouais.

    C’était la conversation la plus rasoir de ma vie.

    – Ouais, moi aussi.

    Merci d’avoir posé la question.

    C’était un beau mec au corps musclé, mais tout le reste chez lui était ennuyeux à mourir. Même si j’avais cherché un amant d’un soir, il n’aurait pas fait l’affaire, car il n’y avait pas de déclic. J’ignorais s’il était nerveux maintenant que nous étions face à face… ou s’il n’avait aucune conversation en dehors de répliques banales pour flirter.

    Mon téléphone a sonné et le nom de Stacy s’est affiché. J’ai décroché, non pour être impolie, mais pour lui expliquer que ce n’était pas le meilleur moment.

    – Salut, Stacy. Je suis au restau avec un copain. Je peux te rappeler ?

    Max mangeait des chips en me regardant, le visage inexpressif.

    – Non. Il faut vraiment que je te parle.

    – Euh… tout va bien ?

    On n’avait pas de combine. Je ne lui ai pas demandé d’appeler pendant le rencard pour pouvoir planter le mec si ça se passait mal. Peut-être qu’elle l’a senti ? Entre meilleures amies, c’était possible… peut-être qu’elle pouvait deviner mon état d’esprit.

    – Non. Je viens d’apprendre une terrible nouvelle. J’ai pensé que tu voudrais le savoir.

    Immédiatement, le beau visage de Neil est apparu dans mon esprit. Et s’il s’était passé un incident sur la station lunaire ? Et si une opération avait mal tourné ? Et s’il avait des ennuis ?

    – Neil va bien ?

    – Il ne s’agit pas de Neil.

    – Oh, Dieu merci, soupirai-je en posant la main sur ma poitrine, à l’endroit du cœur. Alors, qu’est-ce qui ne va pas ?

    – C’est à propos de Cameron…

    – Mais encore…?

    Il a eu un accident de voiture ? Il s’est passé quelque chose ? Nous n’étions plus mariés, notre divorce était prononcé depuis longtemps, donc je n’étais plus son contact en cas d’urgence. Je n’étais pas sa responsable légale en cas de problème de santé. S’il lui était vraiment arrivé quelque chose, j’ignorais comment Stacy pouvait le savoir avant moi.

    – Je crois qu’il a perdu le bébé…

    La femme qui portait son enfant était enceinte d’au moins huit mois. Ils avaient probablement préparé et décoré la chambre du bébé. Ils avaient choisi le prénom. Ils se réjouissaient d’agrandir la famille… mais ce bonheur n’arriverait pas. L’immense chagrin que j’ai ressenti quand le médecin m’a annoncé que j’étais stérile est revenu au galop. Je comprenais à quel point c’était douloureux… et personne ne devrait avoir à endurer une telle souffrance.

    – Merci de m’avoir prévenue.

    Je me suis garée le long du trottoir devant mon ancienne maison. Cameron et moi avions l’habitude de nous asseoir sur la véranda et de boire une citronnade en regardant les lucioles scintiller dans la nuit. Les premières années étaient magiques, lorsque nous étions des jeunes mariés persuadés de rester ensemble toute notre vie.

    J’ai remonté l’allée, un bouquet de fleurs couché sur le bras. Quand mes pieds ont touché la véranda en bois, elle a grincé, ancien bruit que j’entendais chaque jour quand Cameron rentrait du travail. L’été tirait à sa fin et l’automne approchait lentement, mais on sentait encore la chaleur du Texas, l’humidité qui faisait transpirer constamment. Chaque fois que des gens venaient me rendre visite, ils ne supportaient pas cet air lourd… mais je l’adorais.

    J’ai sonné à la porte.

    Au bout d’une minute, des bruits de pas ont résonné sur le parquet en bois massif. À la démarche, j’ai reconnu Cameron. Je me souvenais encore du bruit précis de ses pas, l’endroit où les lattes du parquet craquaient.

    Il a ouvert, visiblement surpris de me voir là avec un bouquet de fleurs. Il a poussé la porte moustiquaire et est sorti sur la véranda, vêtu d’un jean et d’un t-shirt. Il avait les cheveux sales, comme s’il ne s’était pas douché depuis trois jours. Son teint naturellement hâlé avait soudain l’air grisâtre, malade.

    Sa déprime m’a sauté aux yeux, j’ai senti à quel point il souffrait. Je ne l’avais jamais vu aussi mal ; il était encore plus malheureux que le jour où le médecin a déclaré que je ne pourrais pas avoir d’enfants. On aurait dit qu’il avait tout perdu.

    Il me serait facile d’être en colère, d’y voir une vengeance. C’était peut-être l’œuvre du karma. Mais même mon pire ennemi ne méritait pas ce malheur. Je me sentais vraiment mal pour Cameron et sa nouvelle compagne. J’ai été dévastée d’apprendre que je n’aurais jamais d’enfants. Mais je ne pouvais pas imaginer le chagrin de perdre un bébé au terme de la grossesse. C’était terrible… absolument terrible.

    Il me dévisageait les yeux perclus de douleur, comme s’il ne savait pas comment me parler parce que la souffrance le faisait encore délirer.

    – Je voulais vous offrir ça… dis-je en lui tendant le gros bouquet de fleurs. Je suis tellement désolée…

    Il a pris les fleurs sans les regarder.

    Je ne pouvais rien dire pour adoucir sa peine, rien pour améliorer la situation. Venir ici n’était peut-être pas une bonne idée. Peut-être que sa douleur était encore trop vive. Je voulais juste qu’il sache que je pensais à lui, que j’étais désolée pour lui.

    – Je suis là si vous avez besoin de quoi que ce soit…

    Je ne connaissais même pas son prénom. Je savais seulement que c’était une jolie brune qui avait couché avec mon mari quand il était encore mon mari. N’importe quelle autre femme se serait réjouie du malheur qui leur arrivait, mais ce n’était pas dans mon caractère.

    Il a jeté un bref coup d’œil aux fleurs avant de me regarder de nouveau.

    – Merci…

    – Comment va-t-elle ?

    J’avais honte de parler d’elle à la troisième personne, mais je n’avais aucune idée de son prénom.

    – Vivian vient de rentrer de l’hôpital. Elle se repose…

    – Elle va s’en remettre ?

    – Ouais, ça va aller. Elle a juste besoin de repos pendant une semaine ou deux.

    Je n’ai pas demandé comment c’était arrivé, si leur bébé était mort-né. Ça n’avait pas d’importance de toute façon. Malheureusement, les fausses-couches étaient fréquentes.

    – N’hésite pas à m’appeler si tu as besoin de quelque chose.

    J’ai tourné les talons, le laissant sur le pas de porte, et j’ai descendu les marches de la véranda. Je n’avais aucun plaisir à voir sa tristesse.

    – Charlot.

    Je ne l’avais pas entendu m’appeler ainsi depuis un an. Je me suis arrêtée au bas de l’escalier et me suis retournée.

    Il a posé le bouquet sur la table, puis m’a rejointe.

    Je l’ai regardé en croisant les bras sur ma poitrine, ignorant ce qu’il allait dire. Je n’étais pas venue ici pour provoquer une discussion. Je voulais juste qu’il sache que j’étais là pour lui, que je serais toujours là pour lui, même si la réciproque n’était pas vraie.

    Il a glissé les mains dans ses poches avant.

    – Je ne sais pas quoi dire…

    – Tu n’as pas besoin de dire quelque chose, Cameron. Je suis venue pour te présenter mes condoléances. Rien d’autre.

    Il a incliné la tête et soupiré.

    Je n’ai jamais eu l’intention de le culpabiliser ni de prouver quoi que ce soit. L’amour est la seule chose qui m’a conduite jusqu’à chez lui.

    – Tu devrais rentrer et t’occuper de Vivian. Bonne nuit, Cameron.

    J’ai avancé avant qu’il ne puisse ajouter quoi que ce soit. Inutile de m’attarder ici, car cette maison n’était plus la mienne.

    Sa voix m’a suivie.

    – Bonne nuit, Charlot.

    Kyle était assis en face de moi. Nous avions décidé d’aller dîner après le travail dans notre restaurant thaïlandais préféré. Il portait un jean foncé et une chemise bleue, sa veste blanche restant dans son casier à l’hôpital. Ses cheveux blonds courts étaient légèrement ondulés, et sa peau bronzée soulignait la finesse de ses traits. C’était un bel homme, et il se faisait constamment draguer.

    Il a attrapé une bouchée de nouilles avec ses baguettes.

    – Après ce que ce connard t’a fait, je suis choqué que tu sois allée là-bas.

    – Je n’ai jamais été rancunière, dis-je en remuant mes nouilles, sans les manger.

    – Il ne s’agit pas de rancune. C’est ton ex-mari, le type qui t’a quittée parce que tu ne pouvais pas tomber enceinte.

    – S’il avait eu un accident de voiture, ça ne choquerait personne que j’aille le voir.

    – Moi si. Ce type ne mérite aucune compassion de ta part.

    – Arrête, Kyle.

    Il se comportait comme un homme dur et sans cœur, mais je savais qu’il était plus profond que ça.

    – Je suis sérieux. Il a couché avec cette fille avant de te quitter — il l’a mise en cloque.

    – Je sais…

    – Alors je ne pense pas qu’il mérite des fleurs et des condoléances. C’est son karma.

    La personne qui avait le plus souffert était un bébé innocent. Ce n’était certainement pas le karma. C’était une tragédie.

    – Kyle, ne dis pas ça. J’aurais préféré que ça n’arrive jamais. J’aurais préféré qu’ils aient un bébé en bonne santé et qu’ils soient heureux.

    Kyle m’a regardée comme si j’étais folle.

    – Tu n’es pas sérieuse, j’espère ?

    – Très sérieuse. Je sais que Cameron a été dégueulasse avec moi, mais la vie est courte et il doit faire ce qui le rend heureux. S’il veut avoir un enfant de façon naturelle, alors il doit le faire. Si je ne suis pas la femme qu’il désire réellement, je préfère le savoir tant que je suis encore jeune.

    Il a secoué la tête.

    – Quelle maturité de ta part… mais je pense quand même que tu es cinglée.

    – J’ai passé presque un an à pleurer mon mariage. J’en ai marre de perdre mon temps à regretter cet homme. Je veux juste tourner la page… et être heureuse.

    Il a mangé quelques bouchées de nouilles sans me quitter des yeux.

    – Alors… ça veut dire que tu es prête à avoir une relation sérieuse ?

    – Euh… pas vraiment. Je viens d’avoir un rencard horrible avec un certain Max. Ces histoires de rencard, ça m’épuise. Je me suis enfin remise de mon divorce, et je ne veux pas souffrir de nouveau, même si je rencontre quelqu’un. Je veux être comme toi, papillonner sans me soucier de l’avenir.

    Il a appuyé les baguettes contre son bol et m’a regardée.

    – Je ne papillonne pas parce que je ne veux pas une femme et des enfants un jour. Je papillonne parce que je n’ai pas trouvé la femme avec qui je veux tout ça.

    – Vraiment ? Tu ne m’as jamais donné cette impression.

    – Alors peut-être que tu me connais mal.

    – Tu ne me parles pas souvent des filles que tu fréquentes.

    Il a haussé les épaules.

    – Le jour où il y aura quelque chose à dire, j’en parlerai.

    J’ai attrapé un bout de poulet avec mes baguettes et je l’ai mis dans la bouche.

    – Ce n’est pas parce que Cameron t’a brisé le cœur que le prochain fera pareil. Pour moi, Cameron n’est même pas un homme. Les vrais hommes existent, ceux qui sont dévoués et fidèles à leur femme jusqu’à la mort.

    Il a posé les coudes sur la table et m’a regardée dans les yeux.

    – Ne laisse pas Cameron gâcher un avenir que tu n’as même pas encore eu la chance d’entrevoir.

    Neil était le premier homme que je rencontrais avec qui je me sentais bien. Honnête et gentil, il faisait déjà partie de ma famille alors que je le connaissais depuis peu. Il était beau, intelligent et bâti comme une armoire à glace. Devenir plus que son amie ne m’effrayait pas, mais ça n’arriverait jamais. Nous ne voulions pas les mêmes choses… et notre relation était purement amicale. Je devais laisser sa chance à quelqu’un d’autre.

    – J’ai sans doute besoin de plus de temps. J’ai dîné avec un mec l’autre soir… je me suis tellement emmerdée. Il y avait une étincelle à la salle de sport quand on flirtait, mais au restau, la situation est devenue terriblement gênante. On n’avait rien à se dire.

    – Ce n’était pas le bon, c’est tout.

    – Ça, c’est sûr…

    J’ai repensé à ces fins de soirée avec Neil où nous allions chercher un Slurpee à la station-service. Je le ramenais chez lui ou il venait chez moi. Le sexe était génial, encore meilleur qu’avec Cameron, et la complicité était là aussi… l’intimité. Mais Neil était un homme que je ne pourrais jamais avoir, alors inutile d’envisager l’idée. Mais il me manquait. Cela faisait presque trois mois qu’il était parti et je n’avais aucun contact avec lui. Je me demandais comment se déroulait sa mission, s’il était en sécurité. Je me demandais s’il pensait à moi… ou s’il m’avait oubliée à la seconde où sa navette a décollé.

    – Mais ne baisse pas les bras. Je sais que le bon existe quelque part.

    J’ai haussé les épaules.

    – Ouais… peut-être.

    Même si je pouvais trouver le bon, je ne croirai plus en l’amour éternel. Toute relation avait une date d’expiration ; toute relation avait son point de rupture. Cameron et moi étions le couple le plus heureux du monde… jusqu’à ce que le drame nous frappe. L’expérience nous a profondément divisés.

    Kyle me scrutait toujours de ses yeux bleus. Il ne disait rien, mais les mots étaient inutiles. Il pouvait déchiffrer mes émotions, me comprendre aussi bien que Stacy. Ses yeux ont oscillé légèrement d’avant en arrière, ses épaules larges se sont détendues.

    – Il existe, Charlot. Je te le promets.

    Deux

    Charlotte

    – Je lui aurais fourré le bouquet dans le cul, maugréa Stacy, assise devant moi dans sa cuisine.

    J’ai fait tournoyer mon verre de vin gigantesque avant de boire une gorgée, mes paupières déjà alourdies par l’ivresse.

    – Mais non. Si ça avait été Vic, t’aurais jamais fait ça.

    – Oh, je te jure que si. Si l’amour de ma vie me faisait un coup pareil, je ne m’en remettrais jamais. Imaginer Vic avec une autre… dit-elle en secouant la tête. Je péterais un câble. Je deviendrais une de ces psychopathes éconduites qui ne lâchent jamais prise.

    Je n’ai pas pris sa réponse au pied de la lettre, car elle était ivre aussi.

    – Vic ne ferait jamais ça, alors tu n’as pas à t’en faire.

    – J’aurais dit la même chose de Cameron…

    Avant, il me regardait avec des yeux débordants d’amour. Son regard s’attendrissait et j’y lisais toute l’affection du monde. Je ne doutais pas de lui, ne le soupçonnais jamais de me tromper lorsqu’il sortait avec ses potes, car c’était un mari fidèle. Mais tout a changé lorsque nous nous sommes retrouvés dans des circonstances différentes.

    – Ouais, mais Vic est de loin un meilleur homme.

    Peut-être avais-je eu tort sur Cameron. Peut-être étais-je tellement éprise de lui que ça faussait ma vision du monde.

    – D’ailleurs, je n’ai pas toujours été aussi cool. J’ai pété un plomb moi aussi, quand j’ai appris… tu te souviens.

    – Mais ça n’a pas duré longtemps. Tu as vite sombré dans la déprime.

    Et j’y étais encore.

    – Alors, le rencard ne s’est pas bien passé ?

    J’ai secoué la tête.

    – Il était mignon, mais rasoir.

    – Dommage. Tu t’es envoyée en l’air au moins ?

    – Nan. Je suis allée voir Cameron après. Et même si tu ne m’avais pas appelée, je n’aurais pas suivi le mec jusque chez lui. Il n’y avait pas de chimie entre nous. Pas de déclic.

    – Le célibat… ça craint.

    J’avais oublié combien c’était difficile, car je m’étais vite casée avec Cameron. J’ai bu mon vin en m’efforçant de ne pas rêver du bel étalon stationné sur la Lune. Parfois, je le googlisais la nuit rien que pour voir sa photo — pas parce que j’avais rendez-vous avec mon vibro, mais parce que ses yeux bruns et son sourire chaleureux me manquaient. Mon ami me manquait. Chaque fois que je pensais à lui, le trou dans mon cœur s’agrandissait… s’étirait vers les confins de l’infini.

    – Au fait, ils ont répondu à ton offre ? demanda Stacy.

    J’avais des vues sur une propriété en périphérie de la ville. C’était une maison avec trois chambres et un jardin raisonnable pour Torpille. Il y avait aussi un porche qui faisait le tour de la maison, caractéristique que j’avais indiquée comme exigence à mon agent immobilier.

    – Pas encore, mais mon offre est à peine en dessous du prix demandé, alors ça devrait marcher. Et s’ils l’acceptent, je peux emménager immédiatement.

    – J’espère. C’est tellement joli.

    Après avoir appris pour la tragédie de Cameron, j’ai perdu mon enthousiasme pour la maison. Je ne pensais qu’à sa souffrance. Je savais exactement ce qu’il ressentait, le fait de vouloir une famille et ne pas pouvoir l’avoir.

    – Vivre chez Neil va me manquer.

    – À cause du jardin ?

    J’ai haussé les épaules.

    – J’aime l’ambiance, c’est tout. Même quand il n’est pas là, je le sens. Son parfum flotte dans l’air et ses médailles sur le mur me font penser à lui. C’est rassurant.

    Les doigts enroulés autour de son verre, elle m’étudiait de son regard malin.

    – Il te manque, hein ?

    Je pourrais éluder la question par un mensonge, mais je n’avais pas envie de faire semblant.

    – Ouais.

    – Il rentre dans une semaine. Tu crois que vous allez reprendre les choses là où vous les avez laissées ?

    Une partie de moi souhaitait que nous redevenions amants. Je voulais me retrouver de nouveau enlacée dans ses bras, jouir de son corps comme il jouissait du mien. Neil était le meilleur coup de ma vie, et même s’il n’avait été au fond qu’un copain de baise, il était précieux à mes yeux. Je tenais trop à lui pour m’engager dans une relation qui risquait de mal se terminer. Il n’y avait pas d’avenir entre nous, que du chagrin. Mieux valait rester amis pour qu’il fasse encore partie ma vie. J’aurai sans doute toujours des sentiments pour lui, des frissons dans le dos chaque fois que je le verrai, mais c’était mieux que le perdre complètement.

    – Non. On a décidé de rester amis… et c’est ce qui va se passer.

    Stacy m’a lancé un regard incrédule, arquant les sourcils.

    – Tu le crois vraiment ?

    – Oui. C’est notre seule option. On n’a pas d’avenir lui et moi, et s’il se passait un truc entre nous, ça foutrait tout en l’air. C’est la dernière chose qu’on veut. Neil veut rester célibataire toute sa vie. Je veux fonder une famille un jour.

    – Alors, tu veux te remarier ? Parce que ça fait presque un an que tu dis le contraire.

    J’ai haussé les épaules.

    – J’imagine que je suis plus ouverte à l’idée aujourd’hui, mais je reste sceptique. Vic me donne l’espoir qu’il existe encore des mecs bien sur Terre. Je vois à quel point il t’aime, et je crois qu’un jour, je trouverai quelqu’un qui m’aimera comme ça.

    – J’en suis sûre, affirma-t-elle. T’as déjà pensé sortir avec Kyle ?

    Ce n’était pas la première fois qu’elle le mentionnait.

    – Non.

    – Il est canon.

    – C’est mon pote.

    – Tu ne peux pas reléguer tous les mecs au rang d’ami. Sinon, tu n’auras jamais personne avec qui coucher.

    – Kyle et moi on est potes depuis longtemps, et je veux que ça reste comme ça.

    Kyle était mon roc, celui à qui je pouvais dire n’importe quoi sans peur d’être jugée. Et nous avions les mêmes centres d’intérêt, comme la randonnée et le bowling. Je l’ai même aidé à lever des nanas quelques fois, en prétendant être une femme au cœur brisé d’avoir été rejetée par lui.

    – T’as couché avec lui.

    – Ouais, quand j’étais déprimée grave. Je n’avais pas toute ma tête.

    – Mais t’as dit qu’il était bon au pieu.

    – Ouais, mais ça ne change rien.

    Elle s’est légèrement penchée en avant.

    – Il t’attire encore ?

    Stacy m’incitait à sortir avec Kyle, et Kyle avait fait un commentaire semblable il y a quelques mois. Je ne l’ai pas pris au sérieux sur le coup, mais j’avais maintenant l’impression que quelque chose se manigançait sous mon nez.

    – Oui, je le trouve séduisant. Mais je n’ai pas

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