Vénus: Journal intime d’un chiot et de son ange gardien

Par Diana Cooper

Dans ce livre Vénus nous raconte, de sa voix unique, ses aventures, les épreuves et les joies de son univers de chiot, et partage avec nous la sagesse que lui transmet son ange. Vénus est sensible, douée d’un sixième sens et impitoyablement honnête. Son journal intime est riche de personnages marquants, dont elle nous livre les histoires.

• Langue: Français
• Éditeur: Éditions AdA
• Date de sortie: 10 déc. 2015
• ISBN: 9782897528522

Aperçu du livre

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Chapitre 1

Mon nouveau logis

22 avril 2011

C’est un grand jour, aujourd’hui. Me voici enfin !

J’aimerais avoir un miroir ! J’ai tellement hâte de voir de quoi j’ai l’air ! On m’a dit que je suis petite, pelucheuse, blanche, avec une oreille marron, une tache de la même couleur sur un œil et une magnifique queue plumeuse. Mon grand-père était un épagneul papillon (une race qui s’est fait connaître grâce à Marie Antoinette) et ma mère, un Jack Russell. Quel mélange étonnant — la force et l’endurance mêlées à la douceur féminine. Mes anges ont aidé mon âme à faire ce choix et, en ce moment, ils dansent pour célébrer ma naissance sans complication.

Oh, je me demande si le monde est prêt à m’accueillir.

Qu’en pensez-vous ?

Me voici !

21 juin

J’ai huit semaines et, oh là là, une dame doit venir sous peu voir notre portée. Elle veut choisir l’un de nous. Nous sommes tous excités, et je me sens très nerveuse. Je me demande si ce sera moi. Peluche est parti dans sa nouvelle demeure hier et, depuis, ça semble plus calme ici même si nous sommes encore six.

La sonnette retentit, et je suis dans l’expectative. Deux dames entrent dans la pièce, leurs anges derrière elles, l’un doré et l’autre vert et argent. C’est un endroit exigu, et notre enclos prend presque tout l’espace. Les visiteuses doivent donc s’asseoir côte à côte sur le canapé. Nous, les chiots, on nous laisse sortir de la cage, et mes frères et sœurs bondissent tous sur elles.

Les chiens excellent à déceler les pensées et les sentiments des humains. Soudain, je devine qui est la dame qui cherche un petit chien et je sais qu’elle me choisira.

Les animaux ont deux anges gardiens, et on m’a dit que nous en avons bien besoin. Quand j’aperçois mes deux anges qui discutent avec l’ange doré, je sais que j’avais raison. Alors, tandis que les autres chiots montent sur la tête des visiteuses, sautent sur leurs épaules et les lèchent, je reste assise tranquille aux pieds de ma nouvelle mère. L’ange doré murmure à son oreille. Elle sourit, elle me prend, et je me détends sur ses genoux. Je me sens bien, en terrain connu. Nous nous regardons, et cela peut paraître bizarre, mais… nous tombons amoureuses !

— Celui-ci est à moi, dit la dame en souriant.

Une grande assemblée d’anges apparaît dans la pièce, applaudissant pour manifester leur joie. Ma nouvelle mère donne de l’argent et dit qu’elle reviendra me chercher demain. Mon cœur se serre.

Mes frères et sœurs me répètent qu’il est important que je sois le chef de ma nouvelle mère. Ce doit être moi le grand patron, disent-ils, et ils y vont tous de leurs idées pour m’aider en ce sens. Oh là là, je l’aime et je veux lui faire plaisir, mais ils affirment que je dois faire respecter la loi canine ! Est-ce bien ce qu’il y a de mieux à faire ?

22 juin

Ma nouvelle mère vient me chercher dans un instant ! Ça sonne à la porte, et je saute presque au plafond. Encore une fois elle s’assoit sur le canapé avec son amie, Di, et me caresse. Autour de nous, mes anges jaunes semblent se fondre à son ange doré. Ils favorisent notre familiarité sur le plan énergétique. Je me sens en sécurité, émoustillée par une agréable chaleur.

Di se tourne soudain vers Maman :

— Tu as pensé à son nom ?

Je tends l’oreille car j’ai essayé de leur dire mon nom par télépathie. Si elles sont vraiment sur la même longueur d’ondes que moi, ce sera le bon nom. S’il vous plaît, s’il vous plaît, écoutez. Maman sourit.

— Oui, elle s’appelle Vénus !

Hourra !

Di semble étonnée.

— J’allais justement te le suggérer !

Évidemment, ai-je pensé. Je vous l’ai dit par télépathie ! Heureusement, elles étaient à l’écoute. Quelle horreur si elles m’avaient nommée Mon chou ou Tachée. Je n’aurais pas pu le supporter.

Je suis un chiot spécial et je mérite un nom spé­cial — Vénus, l’étoile du matin, la grande prêtresse de l’Atlantide, la déesse de l’amour. C’est moi !

Maman me porte à l’extérieur. Je me blottis dans ses bras. J’aimerais lui lécher le visage mais je me contente de sa main, et elle semble apprécier. Di monte dans la voiture, et Maman me pose délicatement sur les genoux de Di avant de se glisser derrière le volant.

Maman demande à l’archange Michaël de nous protéger durant le trajet, et une lumière d’un bleu profond brille tout autour de la voiture. Voilà donc ce que signifie la lumière bleue ! Je l’ai parfois vue envelopper l’un de nous, chiots, ou une personne. Les archanges existent réellement. C’est super !

Nous arrivons saines et sauves à la maison. Maman semble contente de m’avoir, et je suis contente de l’avoir — jusqu’à maintenant.

Je couche dans un petit panier, près du lit de Maman, et très souvent elle se penche vers moi pour me flatter les oreilles. Elle dit que c’est mon lit mais j’ai comme objectif de coucher dans le sien. Un jour, je le ferai. Mes anges savent que je suis en sécurité ; ils attendent et surveillent en silence à l’autre bout de la chambre. Ils disent qu’ils ont pour tâche de rester près de moi pour m’observer, jusqu’à ce que j’aie besoin d’aide ou que je les appelle.

23 juin

Très tôt le matin, Maman me porte au rez-de-chaussée et me pose sur l’herbe douce dehors. Le jour se lève, et les oiseaux chantent une ode matinale. Mes anges m’informent que chaque matin les archanges transmettent aux oiseaux des messages sur la nature et l’énergie cosmique, qu’ils diffusent ensuite durant la journée. Dans les temps anciens, les humains et les animaux comprenaient cette information, mais maintenant les nouvelles cosmiques du jour ne nous atteignent qu’inconsciemment.

Maman et moi sommes assises dans la balancelle du jardin, et je m’étends sur ses genoux. Nous regardons le soleil se lever tout en nous imprégnant du calme de la nature, jusqu’à ce que le monde commence à s’agiter, vers 7 h. C’est un véritable contentement zen. Peut-être suis-je censée être une sorte de canin contemplatif bouddhiste, semant la paix où que j’aille.

Contentement zen

Maman me présente au facteur. Il est trapu et dodu et porte un short bleu. Je devine qu’il ne croit pas aux anges parce qu’ils n’arrivent pas du tout à l’approcher. Maman m’amène jusqu’à lui, et il me caresse, mais instinctivement je ne l’aime pas. Je le lui fais savoir par un petit aboiement pathétique, mais elle dit :

— J’espère que vous deviendrez amis.

Elle est devenue folle.

Le facteur dodu me touche avec précaution et répond d’une voix nasale :

— Bonne fille.

Je sens qu’il a peur des chiens.

Mes anges savent que je ne l’aime pas et tentent de me dire que nous devons aimer nos ennemis. Je suis plutôt d’accord avec eux — je vais aimer tous mes ennemis, sauf celui-là. Sur Terre, je jouis du libre arbitre. L’amour, la lumière, oubliez ça ; je serai peut-être une chienne guerrière.

Assez étrangement, mes frères et sœurs ne me manquent pas. Maman et moi sommes constamment blotties l’une contre l’autre ou jouons ensemble. Je la fais rire, et elle trouve que je suis formidable, un chien parfait. (Bien sûr, elle a raison !)

Elle me dit de m’adresser à mes anges gardiens quand j’ai besoin d’aide et qu’ils me soutiendront si c’est dans mon intérêt. Par télépathie je lui dis que j’ai vu un ange doré avec elle, et un autre vert et argent avec Di, quand elles sont venues me voir la première fois.

— Ah, tu es une chienne spéciale ! Tu as un sixième sens ! s’exclame-t-elle. Tu as vu nos anges gardiens. Tous les humains en ont un qui prend soin d’eux.

Oh, je n’ai que quelques semaines et déjà je me rends compte que ce monde est un lieu étonnant.

L’après-midi

J’ai hâte de rencontrer Brutus, le chat. Il appartient à la locataire de Maman, Élisabeth, et apparemment il est très gros. J’espère que nous serons amis.

24 juin

Oh là là, j’ai aperçu Brutus qui traversait la pelouse. Il n’est pas très gros — il est énorme et terrifiant. Pensez à un tigre aux yeux brillants et réduisez-le à la taille d’un chat sauvage. Élisabeth, la locataire de Maman, l’a trouvé en France quand il était chaton, perché au sommet d’un arbre, entouré de chiens bâtards hurlants. Elle l’a sauvé et ramené avec elle en Angleterre. Les anges des humains et ceux des animaux œuvrent ensemble afin de créer la synchronicité qui réunira la bonne personne et le bon animal de compagnie. Mais comment donc cette bête féroce a-t-elle pu être associée à quelqu’un ?

Et que fait donc Brutus dans ma vie ? Moi qui suis une douce créature adorable. Mes anges dormaient-ils durant la consultation prévie ?

Maman me dit qu’il a cette taille l’été. L’hiver, son pelage devient énorme, et il paraît encore plus gros. À l’aide ! Si le facteur dodu en a été terrifié, je le comprends. Apparemment, quand Brutus a été mis au régime, il se précipitait sur Maman ou Élisabeth, ou sur quiconque était capable d’ouvrir une boîte de conserve, saisissait leurs jambes avec ses pattes et les mordait. J’en tremble.

Heureusement que Maman est avec moi dans la cuisine quand Brutus fait son entrée, tel un empereur. Mes anges me disent que l’amour vient à bout de tout. J’agite donc ma queue nerveusement dans sa direction, en prenant un air amical. J’espère que ça aura son effet sur cette créature aux allures de tigre. Il commence par m’ignorer ; je l’approche donc, queue remuante. Il émet un sifflement. Je me tourne et je déguerpis.

Mon bel ange jaune sourit.

— Bonne chienne, Vénus. La prudence est ce qui importe le plus dans la bravoure.

Si cela signifie de se tenir loin des gros chats qui sifflent, eh bien, je suis d’accord.

Élisabeth est grande, belle et gentille. Je l’aime immédiatement.

— Bonjour Vénus. Je vois que tu as rencontré mon grand garçon, dit-elle avant de contempler Brutus avec adoration. Toi, sois gentil avec ce chiot, l’avertit-elle.

En guise de réponse, Brutus me lance un regard noir dédaigneux et, pattes raides, s’éloigne d’un pas majestueux tel un Monsieur Darcy félin.

Élisabeth me caresse doucement. Son ange émet un chatoiement rose et doré, et déverse de l’amour en elle, mais il semble que les humains ne soient pas capables de le ressentir comme moi. Je sens qu’elle a bon cœur et qu’elle est gentille, mais elle a l’air très triste. J’espère qu’elle m’en dira plus à ce sujet. Peut-être que ma mission est d’être un conseiller canin ?

25 juin

Je suis étendue sur les genoux de Maman dans la véranda quand l’un de mes anges chuchote à mon oreille.

— Tu es une chienne, Vénus. Ta mission, c’est simplement d’être toi-même.

Soudain je comprends. Bien sûr, je suis une chienne angélique.

Chapitre 2

La bataille de la nourriture

26 juin

Maman m’alimente avec la même nourriture sèche pour chiens qu’on me donnait dans mon ancienne maison. Elle dit que c’est parce que j’y suis habituée et qu’elle ne veut pas changer mes habitudes trop brusquement. C’est bon marché, et moi, Vénus, je mérite mieux. De plus, ces affreux mets ont une aura grise ; ils ne peuvent donc pas être bons pour moi. Ce que nous mangeons a une influence directe sur nos vibrations. Donc, en tant que chienne angélique, spirituelle, douée de clairvoyance, j’ai besoin des meilleurs aliments qui soient. C’est évident, n’est-ce pas ? Les autres membres de ma famille m’ont dit de lever le museau sur les mets qui ne me plaisent pas pour voir ce qui arrivera, mais j’ai une meilleure idée. Je dis à mes anges gardiens que j’ai besoin de bonne nourriture parce que je suis une chienne spéciale et je leur demande d’en faire part à Maman. Je pense qu’il y a plus de chances qu’elle écoute les anges que moi !

À midi

Je suis affamée et très tentée de manger cette matière sèche, mais je persiste.

Au milieu de l’après-midi

Hourra ! Maman m’a donné de la bonne nourriture pour chiens en conserve, qui a bien meilleur goût. Je la mange donc toute. J’ai gagné mon point. Merci, mes anges.

Pauvre de moi ! Je meurs de faim

28 juin

À présent, Maman me fait goûter toutes sortes d’aliments. Je suis une petite chienne extrêmement astucieuse. Si je n’aime pas ce qu’elle me donne, je sollicite l’aide de mes anges gardiens, puis je lève le museau avant de m’éloigner de mon assiette. Voilà ! Et elle me propose autre chose. En fait, j’excelle de plus en plus à ce petit jeu. Je renifle l’air un instant, plisse le museau et fais comme si on venait de me servir une nourriture inférieure. Ça marche à tous coups. La vétérinaire dit qu’elle ne doit pas me laisser devenir une princesse exigeante. Mais de quoi parle-t-elle ? Hum… princesse, ça semble assez génial. Moi, une princesse, en plus de chienne angélique ! Et tout ce que j’ai à faire, c’est de lever le museau sur la nourriture qui me déplaît ! Princesse Vénus, ça sonne bien, non ?

Oups… Maman se rend compte qu’elle bénit sa nourriture mais pas la mienne. Je la surveille attentivement tandis qu’elle place ses mains au-dessus de mon bol :

— Merci pour cette nourriture bénie.

C’est incroyable. La nourriture semble s’illuminer et, quand je la mange, je suis si sensible que je me sens en train de la digérer et de l’absorber plus aisément. J’espère qu’elle n’oubliera plus ce rituel.

29 juin

Ce matin, j’ai eu un choc. Je somnolais sur une douce couverture dans la véranda lorsque Brutus, le chat tigré, est apparu. Encadré par la porte, il est encore plus immense et effrayant. Je ne crois pas une seconde qu’il soit un chat.

La vie est faite de choix. Présentement, je peux rester étendue ici et faire semblant d’être invisible, ou me montrer amicale. Je décide qu’il vaut mieux être sociable ; alors, je bondis sur mes pattes et je vais vers lui d’un pas sautillant. Lorsqu’il m’aperçoit, ses yeux dorés me transpercent. Je m’arrête net et je recule un peu. Autre option. Je peux m’enfuir en courant ou essayer de l’entraîner dans un jeu. Je choisis vite le jeu et j’étire mes pattes de devant, levant mon arrière-train et remuant la queue tout en le regardant fixement, les yeux tout brillants d’excitation et d’espoir. Il lève une patte vers moi d’un air dédaigneux. Mauvais choix ! L’amour vient peut-être à bout de tout, sauf de Brutus ? Je me sens plutôt triste et je le laisse seul.

Je me recouche sur la couverture, en récitant le mantra des chiens : « Tout le monde aime les chiens, et les chiens aiment tout le monde. » Mon ange jaune est tout près de moi et caresse mon aura pour me réconforter. Mon ange rose nous observe un peu plus loin.

Plus tard

Mais puisque je suis de la race canine, je vais persister.

30 juin

Maman vient de faire un saut dans les boutiques pour m’acheter du poulet. C’est dommage que Maman ne mange pas de viande et qu’il n’y ait pas de restes de nourriture. Je dois donc encourager ce genre d’achat. Elle dit qu’il n’y a plus de raison de me servir de la nourriture sèche puisque je ne la mange pas. Hourra ! Je suis vraiment une chienne angélique princesse qui mange du poulet.

Elle fait cuire du poulet. Je suis assise près de la cuisinière et je secoue ma queue en souriant de toutes mes dents. Elle sourit aussi.

— Ça vaut la peine de te préparer du poulet, juste pour te voir si heureuse, dit-elle.

Je dois m’en souvenir. Elle aime me voir agiter la queue. Le bonheur dégage une vibration positive et incite les autres à vous donner ce que vous voulez. Le poulet goûte aussi bon qu’il sent. Nom d’un chien, c’est délicieux ! Je déplace soigneusement tout le riz et les légumes avec mon museau et les laisse en petit tas, par terre près de l’assiette.

1er juillet

De nombreuses amies nous rendent visite, et je sais qu’elles viennent surtout pour me voir. Toutes me cajolent et disent que je suis superbe ! Elles jouent avec moi et m’offrent des jouets à mâchouiller. Mais ces visiteuses ont un mauvais côté : chacune donne à Maman des conseils différents. Leurs anges sont aussi présents, parce que les anges aiment voir des animaux nouveau-nés, tout comme les humains.

Megan vient ce matin. Je l’aime bien et je m’installe assez joyeusement sur ses genoux — jusqu’à ce qu’elle dise que c’est à Maman de décider si je dois manger de la nourriture sèche ou en conserve. À Maman de décider ? Et moi, alors ? C’est mon estomac. Puis elle dit que si je ne mange pas tout de suite ma nourriture, Maman doit l’enlever ! Rrrr ! Je plisse les yeux et la fixe d’un regard noir. Elle ne sait rien de ce qui me convient ! Je mange du poulet, seulement du poulet.

Comme Maman pense que Megan est une experte canine, elle me sert ma nourriture et si je ne l’avale pas aussitôt, elle retire soudainement l’assiette ! Oh non ! Que faire ? Je décide de faire mine que ça ne me dérange pas.

À midi, je suis affamée. J’espère que ma nourriture reviendra bientôt.

Mes anges se tiennent tout près et m’observent en train de mourir de faim. Ils ne font rien pour me venir en aide. Ils disent qu’ils sont avec moi en tant que témoins, pour prendre des notes — quoi que cela signifie —, et qu’ils n’interviennent que lorsque je suis en danger.

Eh ! Vous m’avez aidée quand je vous ai demandé de dire à Maman que je voulais d’autres aliments.

Oui. Parce que tu l’as demandé et que c’était dans ton intérêt.

Eh bien, je demande aussi maintenant, grogné-je. Je veux du poulet.

Mes anges rient, mais de bon cœur.

— Vénus, un régime composé uniquement de poulet n’est pas dans ton intérêt le meilleur.

J’ai envie de grogner : « Bien sûr que ce l’est », mais après tout ce sont des anges, et je marmonne plutôt :

— Eh bien, que voulez-vous dire quand vous dites que vous êtes ici pour prendre des notes ?

— Nous conservons un dossier de tes décisions et de tes actions. C’est une version animale des Annales akashiques. Les humains sont tenus responsables de leurs pensées et se créent un karma. Les animaux agissent instinctivement et à partir de l’hémisphère droit du cerveau ; leurs actions sont donc examinées différemment, me renseigne l’ange jaune.

— Mais sous-entends-tu que je suis responsable de mes actions ? insisté-je, même si je ne veux pas vraiment le savoir.

— Oui.

Je soupire tandis que l’ange rose m’explique que sa tâche consiste à m’aider à garder mon cœur ouvert.

À 13 h, Maman dépose à nouveau ma malheureuse assiette de nourriture. Je pense aux chiens qui meurent de faim en Afrique, puis j’essaie de réfléchir à ce que me conseilleraient mes frères et sœurs. Oubliez ça. Mon estomac l’emporte, et j’engloutis tout.

Le soir

Comment puis-je enseigner à Maman à considérer la nourriture de mon point de vue ? L’heure des repas est un vrai martyre. Je vais probablement développer un trouble de l’alimentation à cause de tout ce stress. Je tente d’informer Maman, mais elle continue de lire les livres sur le dressage des chiots qu’elle s’est procurés. Les auteurs semblent d’accord avec Megan : la nourriture non touchée doit être retirée. Qui donc écrit ces ouvrages ?

Je demande à mes anges d’envoyer à Maman une amie qui lui donnera un conseil qui me conviendra ! Ce sera certainement dans mon intérêt !

2 juillet

Heureusement, ce matin, Di me rend visite avec ses chiens. Elle affirme que les animaux n’ont besoin que d’amour et conseille à Maman de me nourrir quand j’ai faim et de me laisser des biscuits en tout temps. Ouais !

Elle a un tout petit chihuahua, très vieux, appelé Chloé, qui n’a qu’une dent. On la surnomme Chien fou ! C’est parce qu’elle aboie continuellement et ne laisse personne l’approcher. Quand Di l’a eue au début, elle devait lui mettre une corde autour du cou pour la faire entrer, sinon elle n’arrivait pas à l’attraper. Elle a aussi un chien de secours, un papillon nommé Oscar. Je l’aime bien car mes oreilles et ma queue seront comme les siennes quand je serai plus