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Naît-on artiste ou le devient-on?: Préface de Jean-Pierre Ferland
Naît-on artiste ou le devient-on?: Préface de Jean-Pierre Ferland
Naît-on artiste ou le devient-on?: Préface de Jean-Pierre Ferland
Livre électronique184 pages1 heure

Naît-on artiste ou le devient-on?: Préface de Jean-Pierre Ferland

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À propos de ce livre électronique

Naît-on artiste ou le devient-on? Voilà la question qui est posée dans ce livre. L’objectif premier du livre est de démontrer que Johanne Raby, l’auteure, a eu une enfance et une jeunesse qui n’était pas nécessairement en relation avec ses objectifs artistiques. Bien qu’issue d’une
famille plutôt musicale, les visées qu’on avait pour elle paraissaient bien éloignées de ce qu’elle-même souhaitait au plus profond d’elle.
Elle a dû se battre, tout en conservant un
désir de réussir et la volonté pour travailler
très fort en ce sens, tout au long de son
développement. Mille questions et mille
remises en question se sont présentées à son esprit, sans qu’elle puisse vraiment y trouver réponse.
C’est ce questionnement qu’elle transfère à ses lecteurs afin de susciter, dans les
familles, auprès des amis, dans le milieu de travail et même sur les plateaux de
performance, tout le respect qu’elle a pour les artistes.
Son objectif est de créer des discussions et des remises en question qui ne
manqueront pas d’émaner à la lecture de ses propos. Ses réflexions, elle les a
enrichies de points de vue émis sur cette question par des artistes de tous les
milieux : Chanteurs, comédiens, danseurs, peintres, etc. C’est dans cet esprit
qu’elle a récemment participé à des milieux d’information (ateliers, émissions de
télévision et partage sur les réseaux sociaux, etc.) pour faire surgir les points de
vue qui amèneront, du moins elle l’espère, des prises de position conséquentes
qui permettront une évolution sensible en regard du statut d’artiste.
LangueFrançais
Date de sortie10 juil. 2019
ISBN9782897263874
Naît-on artiste ou le devient-on?: Préface de Jean-Pierre Ferland
Auteur

Johanne Raby

Johanne Raby est une Chanteuse, auteure, compositrice, interprète et comédienne. À ce titre, elle est membre de l’Union des Artistes ainsi que de la SOCAN. Elle a aussi écrit quelques livres sur le chant pour les jeunes et les professionnels en devenir. À titre de professeure, elle enseigne le chant depuis plus de trente ans et a formé plusieurs professionnels du milieu de la chanson. Sa formation et son enseignement touchent non seulement le chant populaire, mais également, le jazz, le blues, le chant classique et le belting (comédie musicale). Elle est membre de l’Association Française des professeurs de chant (AFPC) et de l’association des professeurs de chant américains (NATS)

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    Pertinent pour les futurs artistes qui se posent des questions.

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Naît-on artiste ou le devient-on? - Johanne Raby

ltée

AVANT-PROPOS

Pourquoi ce livre?

Naît-on artiste ou le devient-on?

Comment rester équilibré malgré tous les aléas de la vie?

En voulant répondre à cette question, l’idée m’est venue d’écrire ce livre. Je voulais d’abord établir comment une personne peut être qualifiée d’artiste et en sous-question, est-ce que l’on na î t artiste ou si les circonstances, qui sous-tendent notre développement, nous amènent à le devenir. Je ne donnerai pas les réponses immédiatement, car je préfère développer avec vous cette question qui, pour certains, peut rester énigmatique ou du moins sujette à plusieurs discussions, compte tenu des divergences d’opinions.

De fait, cela fait quarante ans que je pense à écrire ce livre, mais sans doute que je n’avais, à l’époque, ni l’expérience ni la maturité pour mener à terme ce projet que je voulais intéressant et informatif.

J’ai d’abord dû assumer bien des choses et être en paix avec moi-même. Il m’a bien fallu, avant tout, prendre soin de moi. Ce qui fut fait.

Aujourd’hui, à plus de soixante ans, ce sont tous les jeunes chanteurs et chanteuses qui m’expriment leur désir de réussir malgré les embûches dues, entre autres, à des comportements familiaux. J’ai le goût de vous faire part de certains éléments de ma vie pour provoquer des changements et faire évoluer le plus grand nombre de gens possible vers la réalisation de leurs ambitions.

Le Québec est un pays d’artistes : chanteurs à la voix impressionnante, créateurs, comédiens, sculpteurs, peintres, compositeurs, auteurs, etc. Malgré les embûches religieuses ou familiales, nous avons réussi à sauvegarder notre identité artistique. Nous chantons d’abord avec notre âme et nos tripes, mais surtout dans le plaisir. En effet, c’est viscéral avant d’être cérébral.

Nous semblons avoir une longueur d’avance sur certaines autres sociétés. Cela tient peut-être du fait que souvent, lorsque nos ancêtres s’installaient ici, les plus faibles décédaient et les plus forts survivaient lors des grandes catastrophes, tels les désastres ou les épidémies de tous genres. Cela dit, il ne faut pas trop généraliser, car plusieurs autres sociétés ont aussi connu des désastres humanitaires. De plus, nous ne sommes pas les seuls à chanter avec énergie et puissance. Par contre, avec les écarts de température, nous avons dû nous adapter à des conditions souvent exigeantes. Cela a pu nous aider à transmettre des gènes forts. Bref, disons qu’un ensemble de facteurs a pu nous amener à développer des qualités artistiques et faire de nous le peuple que nous sommes. À mon avis, il importe d’établir cette perspective avant de présenter mes arguments, car plusieurs diront que c’est ce qui détermine l’aspect artistique des gens d’ici, alors que je crois que plusieurs facteurs, autres ou équivalents, ont fait, à travers leur population, des gens facilement amenés à exercer leurs talents de chanteurs ou autres, d’une façon extraordinaire. Tout cela me fait dire que ça ne dépend pas a priori de l’origine, mais bien de l’intériorité des êtres humains.

Pensons, par exemple, aux grands artistes que sont les Russes, les Irlandais ainsi que les communautés noires d’Afrique, des États-Unis et d’ailleurs, pour affirmer que les talents existent partout dans le monde. Seules certaines circonstances peuvent influer sur leur développement plus ou moins réalisé.

Donc, la question reste entière : si l’environnement physique n’est pas seul à influencer le développement artistique, les milieux social et familial sont-ils alors déterminants?

Les artistes issus d’une famille d’artistes semblent avoir une longueur d’avance sur les autres qui ont dû se battre pour pratiquer leur métier. Mais est-ce vraiment le cas?

« Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres. »

Simone de Beauvoir

J’ai dû attendre jusqu’à mes cinquante ans avant d’être enfin reconnue par certains membres de ma famille J’étais professeure de chant à Star Académie. Ils me regardaient à la télé, impressionnés de me voir et de comprendre mon métier, pour la première fois de leur vie!

Cela aurait pu ne jamais arriver… et c’est ce que nous verrons dans les prochains chapitres. D’abord, ils feront état de mon historique familial pour ensuite aborder tout l’aspect de mes formations et de mes débuts en tant qu’artiste.

Mais auparavant, je tiens à vous faire connaître comment je compte vous amener dans mon monde. Mon but c’est d’enclencher en vous, à partir de ce que j’ai voulu faire et ce que j’ai fait, une démarche de réflexion propre à faire comprendre le processus du développement artistique. Après avoir analysé le cas que je connais le mieux, c’est-à-dire le mien, je vous amènerai dans l’univers d’artistes connus et que j’ai eu le plaisir de fréquenter ou de former à travers toutes ces années.

Ces artistes m’ont apporté, au fil des ans, toute leur expérience et toutes leurs ambitions. La synthèse de tout cela me permet aujourd’hui de débattre cette question fondamentale avec vous. Je vous souhaite d’avoir, en lisant les pages suivantes, le même plaisir que j’ai eu à recevoir et à partager cet immense trésor de la part de tous ces artistes.

Chapitre 1

Historique familial

Je vais commencer en vous racontant l’histoire de ma famille. Mais d’abord, je vous propose cette pensée que j’ai lue dernièrement dans un journal et dont l’auteur est inconnu. J’aurais bien aimé le connaître.

Le pardon n’est pas un signe de faiblesse; il représente plutôt un signe de sagesse et de force de caractère.

Mon père, Normand Raby, avait remarqué, le jour de sa communion solennelle à l’église Saint-Jean-Baptiste, une jeune fille aux yeux verts et aux cheveux bruns, du nom d’Yvette Allard. Elle venait d’une famille modeste vivant sur une ferme en banlieue de Sherbrooke. Elle avait le même âge que lui. C’est vous dire comment l’histoire a commencé il y a longtemps. C’était une histoire d’âge tendre et de religion.

Ma grand-mère maternelle, Aurore, avait été religieuse aux États-Unis pendant sept ans. Elle avait décidé de revenir dans son patelin à Ascot Corner, car après mûre réflexion, elle conclut que la vie religieuse n’était pas pour elle. Par ailleurs, deux de ses sœurs sont restées religieuses jusqu’à leur mort, ce qui montre l’aspect très particulier de sa famille. Mais il faut noter que ce n’était pas si rare à l’époque. Aurore avait ensuite rencontré Roméo et était tombée très vite amoureuse de lui. De cette union sont nés six enfants, dont cinq filles et un gars : Yvette, Fernande, Gilberte, Annette, Gisèle et Gérard. Ils vécurent sur cette ferme à cultiver des jardins de légumes, dont des choux et des patates, de fruits et de fleurs. Ils élevaient aussi des cochons, des vaches et plein de chats.

Mon grand-père n’a jamais voulu que ma grand-mère parle anglais à la maison, car n’ayant jamais parlé anglais, c’était incompréhensible pour lui. Donc aucun des enfants n’a appris cette langue. C’était un homme petit, trapu, très fort et surtout têtu. Il était aussi cantonnier. Il aimait bien prendre un petit coup et parler fort. Il n’avait pas beaucoup d’éducation et cela se reflétait dans plusieurs de ses comportements.

Vous vous doutez bien que ma grand-mère éleva sa famille dans la religion catholique. Ainsi, comme elle l’avait appris au couvent, elle montrait à ses enfants à plier le linge en croix, en récitant : « Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Elle disait aussi aux filles que si elles se regardaient trop longtemps dans le miroir, le diable allait leur apparaître, etc. Elle espérait que son fils Gérard allait un jour devenir prêtre. Ce qui n’est jamais arrivé, car les femmes lui plaisaient beaucoup plus que la religion.

Il faut dire que du côté de ma mère, il y avait du sang irlandais, puisque la mère du père d’Aurore Boudreau avait eu pour père Calixte Boudreau qui, lui, avait été marié à Mary Coll, une femme d’origine irlandaise. Le mélange était parfois très dynamique pour ne pas dire plus.

Du côté de mon père, mes arrière-grands-parents sont venus de France en 1898.

De fait, Charlotte Alexandrine Devanne, mariée à Auguste Chupin, a eu quatre enfants : Victorine, Marie, Alexandrine et Auguste Chupin. Au départ, ils habitaient la région du Maine et Loire en France, mais ils sont venus rejoindre leurs enfants qui eux, étaient déjà rendus au Québec.

En effet, en 1881, Marie Chupin, qui avait déjà rencontré Théophile Victor Raby en France, l’avait revu sur le bateau qui les amenait tous les deux au Canada, puisqu’ils émigraient. Ils décidèrent de se marier et de venir s’établir au Québec. De fait, ils s’établirent à Stoke, en Estrie et eurent trois enfants : Marie, Théophile et Victor.

Dans les pages qui viennent, je vous expliquerai plus en détail les éléments qui ont pavé la voie à mon propre développement. Je vous ferai part de nombreuses qualités et de certains dons naturels qui ont agrémenté mon développement lorsque j’étais beaucoup plus jeune et m’ont appris à baigner avec joie dans une atmosphère d’expression artistique.

Marie Chupin était une femme d’affaires. Elle n’était pas très jolie et avait tout un caractère. Quant à son mari, un très bel homme, il aimait beaucoup les femmes… Trop peut-être!

Un drame s’est produit à ce sujet. Marie surprit son mari enlacé dans les bras de sa sœur Victorine Chupin. Prise de panique ou de rage, elle demanda à son fils Victor d’appeler la police et elle leur demanda ensuite qu’il soit mis en prison. Malheureusement, comme son honneur était entaché, il se suicida. Il a été retrouvé pendu dans sa cellule. Son fils, donc mon grand-père, Victor Raby, ne se remit jamais de la mort tragique de son père et vécut un sentiment de culpabilité, toute sa vie, pour avoir appelé la police.

Plus tard, dès qu’elle eut un peu d’argent, Marie Chupin Raby acheta un immeuble résidentiel sur la rue Alexandre, à Sherbrooke.

Comme il y avait beaucoup de manufactures autour, elle louait des chambres, c’est à dire de 7 h le matin à 15 h et de 16 h à ٦ h. Marie Raby, sa fille, et elle changeaient les draps lorsque les chambres étaient inoccupées, entre les changements de quarts de travail.

Comme la majorité des Européens qui arrivaient ici, Marie Chupin était courageuse et travaillante. Mon arrière-grand-père, Théophile Victor Raby, entreprit d’ouvrir une laiterie. Tout le monde y travaillait fort.

Marie Chupin Raby fit étudier ses deux fils, Victor et Théophile, à Montréal pour qu’ils apprennent l’anglais. Victor aimait jouer du violon et il en a profité pour maîtriser son art avec un professeur au Conservatoire de musique de Montréal.

Revenus vivre à Stoke, les deux frères marièrent les deux sœurs Després, Yvonne et Jeanne. Théophile perdit sa femme après la deuxième grossesse et il se remaria en secondes noces avec Marianne Boisvert.

Mon grand-père, Victor Raby et sa femme, Yvonne Després aimaient la musique; elle jouait du piano et lui, du violon. Ils ont eu huit enfants : Huberte, Madeleine, Jean-Marc, Normand, Gaston, Marie-Paule, Hubert, René. Ils étaient tous dans les affaires; de plus, ils aimaient tous jouer de la musique et avaient l’esprit artistique.

En effet, Huberte jouait du piano, Madeleine dessinait et chantait, Marie-Paule jouait de l’accordéon à demi-ton, Gaston jouait du violon et de l’orgue, Jean-Marc de l’accordéon et René jouait de l’accordéon et du piano. Il y avait de quoi faire la fête. Justement, mon père Normand, lui, adorait danser et il entraînait bien du

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