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Vous serez vraiment grands...Hymne à l’amour: Découvreur de trésors
Vous serez vraiment grands...Hymne à l’amour: Découvreur de trésors
Vous serez vraiment grands...Hymne à l’amour: Découvreur de trésors
Livre électronique237 pages2 heures

Vous serez vraiment grands...Hymne à l’amour: Découvreur de trésors

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À propos de ce livre électronique

En répondant à l’invitation d’un ami pour s’engager bénévolement à l’accueil d’une fondation, Pierre Guilbaud va vivre un voyage initiatique qui transformera sa vision de l’éducation. Son livre nous emporte dans un périple entre son expérience professionnelle et son engagement à Lourdes, révélant que même les plus vulnérables peuvent bouleverser la vie de ceux qui pensent tout savoir. Il nous présente des individus exceptionnels qui ont profondément marqué son existence et offre une réflexion profonde sur le sens de l’éducation.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Pierre Guilbaud a consacré sa vie à apporter un sens à celle des autres. En tant qu’éducateur spécialisé auprès de personnes déficientes visuelles, il a utilisé la musique et la création de chorales pour enrichir la vie des enfants. Sa passion pour l’éducation populaire et son désir de donner du sens à la vie sont au cœur de son engagement littéraire.
LangueFrançais
Date de sortie14 mars 2024
ISBN9791042222505
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    Aperçu du livre

    Vous serez vraiment grands...Hymne à l’amour - Pierre Guilbaud

    Préface

    Témoignage de Peggy Savarit-Bany

    Ancienne élève

    On y est ! Ce jour tant redouté est arrivé.

    Assise dans le minibus de l’Institut, je longe ce long chemin qui nous amène vers une nouvelle vie, m’éloignant de ces 12 années passées auprès de ma famille de cœur.

    Je me retourne une dernière fois, avec une émotion palpable, me rappelant la première fois où je suis arrivée, à 11 ans, le cœur déchiré, chargé de tristesse, sentiment d’abandon de me voir séparée de ma maison et de mes parents. Sentiment d’injustice, je me retrouve seule. Seule parmi des inconnus et pourtant pas si différents de moi.

    Cette immersion d’une semaine, pour préparer ma venue définitive quelques semaines plus tard, s’est faite avec beaucoup de chaleur et de bienveillance, venant aussi bien des élèves que de l’encadrement qui, pour ce dernier, apportait une attention particulière au bien-être des pensionnaires, de manière différente parfois, mais toujours dans notre intérêt.

    Je ne me suis jamais sentie autant à ma place.

    Je suis restée jusqu’à mes 23 ans auprès de ces personnes, parfaits inconnus au départ, qui sont devenus ma deuxième famille, ma famille de cœur.

    25 ans après, il n’y a pas une semaine où je ne rêve ou ne pense à toutes ces années passées, avec le souvenir ancré de personnes qui font partie intégrante de moi, de ma vie. Je pense en particulier à Viviane et Pierre, ma maman et mon papa de cœur, comme je les appelle. Ils ont eu un rôle de parents pour nous initier aux gestes du quotidien et nous transmettre des valeurs qui sont devenues miennes aujourd’hui et qui ont permis de me construire au fil du temps.

    Il y a quelque temps nous avons organisé des retrouvailles entre anciens élèves et éducateurs. Cela faisait 25 années qu’avec les éducateurs nous ne nous étions pas revus ! Cela m’a fait réfléchir au parcours des uns et des autres : pour beaucoup on y voit l’empreinte de ce que nos éducateurs nous ont transmis et qui venait en complément de ce que nous recevions au sein de nos familles. Bases importantes dans notre cheminement, notre construction d’enfants et d’adolescents.

    Ils nous ont transmis des valeurs humaines qui, aujourd’hui, nous semblent évidentes à partager. Avec le recul, je ne suis pas surprise de mon parcours de vie.

    Ils m’ont transmis l’amour des autres : cette notion d’entraide et de partage.

    Je n’ai donc aucun regret, aucune rancœur envers mes parents qui m’ont envoyé dans cet internat, avec déchirement et souffrance pour eux.

    Au contraire, j’ai envie de leur dire :

    « Merci ».

    Prologue

    « Parce que la beauté et l’intelligence

    sont, avant tout, dans le cœur de l’homme »

    Pour mieux comprendre

    Lorsque les disciples se demandent qui d’entre eux est le plus grand, Jésus leur fait cette réponse :

    « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous ». Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

    (Extrait de Saint Marc 9, 30-37)

    Cette parole du Christ est, aujourd’hui, pour moi, une source inépuisable qui nourrit ma vie. Accueillir le petit est un chemin qui mène vers le Christ et par Lui c’est le Père qui nous accueille. Nous l’accueillons, avec pour modèle la confiance que nous montre le Christ Lui-même !

    J’ai eu la chance, au cours de ma vie, de croiser ces « enfants », ces « petits ». J’ai eu la grâce de partager leur richesse. Ce trésor d’Amour, je ne veux pas le garder pour moi seul, je veux le partager.

    Dans les pages qui vont suivre je vais essayer de montrer la force d’amour, d’intelligence, de foi, de ces petits et comment ils ont fait grandir mon cœur sur un chemin d’humilité.

    Ils m’ont aidé à devenir un homme. Ils m’ont aidé à dépasser mes difficultés et à adoucir ma vie, à devenir le dernier, pour mieux leur ressembler, pour mieux grandir.

    Il y a eu ceux que j’ai rencontrés dans ma carrière d’éducateur auprès des enfants, des jeunes et des adultes déficients visuels ou aveugles, mais aussi polyhandicapés. Il y a aussi ceux rencontrés à la permanence d’accueil de la Fondation OCH de Lourdes et les personnes visitées dans le cadre de l’aumônerie à laquelle je participe. Ce sont aussi les familles en deuil que je reçois au moment de préparer les obsèques d’un proche.

    Des personnes me renvoient souvent une sorte d’admiration sur mes divers engagements et cela me gêne beaucoup. Cela me gêne parce que j’ai l’impression d’avoir raté quelque chose : quelle image je renvoie ? Pas celle que je voudrais, pas celle de celui qui essaie d’agir comme un humble serviteur.

    Alors je réponds, la plupart du temps, avec un brin d’humour, mais avec sincérité, que je m’engage par pur égoïsme !

    C’est un peu vrai cependant… Le retour de ces rencontres est si riche, si nourrissant que j’ai l’impression que c’est moi qui suis accueilli, rencontré, éduqué…

    J’espère pouvoir partager avec vous ce bonheur.

    En me faisant serviteur, je deviens un découvreur de trésor !

    Avant de découvrir toutes les richesses de Lourdes et les grâces reçues à la permanence d’accueil de l’OCH, j’avais écrit ce poème. Je l’avais écrit pour tous ceux qui se sentent exclus de quelque part… et peut-être un peu pour moi…

    En écrivant ce poème, je ne savais pas quelle aventure j’allais vivre à travers le regard des personnes en situation de handicap, des personnes marginalisées par des situations sociales « hors normes ». Toutes ces personnes qui dérangent la bonne marche d’une société parfaite, et qui sont mises de côté, pour le « bien » de tous.

    Des cris comme celui-là, j’aurai l’occasion d’en dire tout au long des pages qui vont suivre, des cris d’Amour impossible, mais aussi des cris d’Amour vrai.

    Ce poème est une prière, et ce qui va suivre, dans ce livre, est, sans doute, la réponse du Seigneur… Cadeau de son Amour !

    La prière du mendiant

    Comme les petits chiens de l’évangile,

    Comme de simples volatiles,

    Que reste-t-il à celui qui a quitté le chemin ?

    Quelques miettes au creux d’une main.

    Mais les miettes ne nourrissent pas l’âme

    Ne donnent pas force à la flamme

    Qui maintient l’homme dans la droiture :

    Elles ne sont pas nourriture.

    Alors si tu veux continuer ta vie,

    Si tu veux suivre tes envies,

    Prendre l’amour par la main,

    Quitte le chemin.

    Prive-toi de la nourriture, prive-toi de l’Amour,

    Et regarde de loin, au fond de la cour

    Les bons, les vertueux, se bâfrer,

    La conscience tranquille, devant le sacré.

    Ta foi brûlante à cet instant explose.

    Chaque miette qui tombe te répète cette chose :

    Reste dehors, loin, tel le chien !

    Ne viens pas perturber notre festin !

    Tu as le droit de regarder

    Mais pas celui de toucher.

    Ton âme saigne et c’est de ta faute :

    Tu as quitté l’esprit de Pentecôte.

    Mais toi Seigneur qui connaît mon cœur,

    Qui connaît mon âme, et qui veut mon bonheur,

    Tu ne peux me laisser sur le bord du chemin.

    Tu ne peux me laisser sans lendemain.

    Parle-moi au fond de mon cœur,

    Parle à ceux qui ne voient que ma laideur.

    Dis-leur tout l’Amour que tu me portes.

    Dis-leur tout l’amour que je te porte !

    Toi qui renvoies les riches les mains vides

    Toi qui aimes les pauvres et qui les guides,

    Prends-moi par la main, serre-moi sur ton cœur,

    Avec douceur.

    Dis-leur que l’amour n’est pas qu’un péché,

    Que l’amour est aussi pureté.

    Alors mon âme arrêtera de saigner,

    Et mon esprit trouvera le repos et la force d’aimer.

    Je t’aime mon Seigneur,

    Je t’aime pour ta bonté et ta douceur

    Ne laisse pas mon âme à l’agonie,

    Guide le chemin de ma vie.

    Donne-moi d’être le mendiant de l’amour,

    Et de permettre à mon cœur de vibrer un jour,

    Au rythme de celle que je voudrais appeler bien-aimée

    Au-delà de l’interdit, pour une vie sublimée.

    Ce qui va suivre dans ce livre n’est pas un exercice de littérature, mais un partage de vie, avec, en fil rouge, l’extraordinaire et nourrissante expérience de l’accueil de l’OCH à Lourdes, nourrie par l’esprit de Pentecôte.

    L’Esprit-Saint est le lien invisible, mais si présent, qui a permis toutes ces rencontres. Il est le moteur, le transmetteur des grâces reçues.

    La force du pardon.

    Une clé pour ouvrir les chemins de vie

    Dis-leur…

    Quand ils n’auront plus sur les lèvres

    Que l’infinie litanie des désastres

    Quand leurs yeux s’arrêteront

    Sur un ciel verrouillé

    Et une terre à l’abandon,

    Quand ils plieront

    Sous la bourrasque

    Des illusions perdues,

    Et quand ils se laisseront gagner

    Par la froidure du dedans,

    Dis-leur…

    Dis-leur seulement

    Qu’une Parole vient

    Qui brise les évidences,

    Dis-leur que de l’humain,

    Une autre version est possible,

    Dis-leur que l’hiver des cœurs

    Abrite une promesse !

    Dis-leur surtout

    Que la lumière attend de naître

    Sous leurs pas, dans le terreau de leur fragilité reconnue !

    Francine Carrillo, théologienne

    Nous sommes en 1966, en août, au cœur de l’été… je vais avoir 16 ans dans un mois…

    Mon expérience, toute récente, avec les enfants chanteurs, me donne cette envie de faire chanter, à mon tour, des enfants, de faire revivre la manécanterie de mon enfance.

    Je n’ai aucune compétence, le chant me manque, mais je ressens, au fond de moi, un besoin vital, de partager, de transmettre ce que j’ai vécu et aimé.

    Ma mère m’encourage, le directeur de l’école me fait confiance et l’aventure des Petits Chanteurs de Saint-Félix va durer neuf ans…

    1973… Je suis fiancé et notre mariage est prévu pour l’été suivant.

    Grâce à l’expérience acquise auprès des Petits Chanteurs, j’ai décroché une sélection dans une école d’éducateur.

    Je suis en stage dans un foyer de l’enfance.

    Je fais l’expérience de la solitude de ces enfants enlevés à leur famille pour diverses raisons. Certains arrivent en pleine nuit, arrachés à un drame familial : querelle, accident, maltraitance… D’autres ont fugué, fait une bêtise, plus ou moins grave. Bref, le groupe de jeunes qui nous est confié accumule son lot de situations difficiles.

    Je me souviens d’un jeune, qui venait de perdre ses parents dans un accident, il voulait que je me marie avec sa grande sœur pour que je continue à m’occuper de lui. Il avait besoin de se construire un univers sécurisant pour pouvoir continuer à vivre.

    Mais ce qui m’a marqué le plus, et qui a, sans doute, été initiatique pour moi, est cet événement survenu un mercredi en fin d’après-midi.

    Certains jeunes, plus âgés, avaient le droit de sortir le mercredi.

    J’autorise E. à sortir, après moult recommandations. J’ai confiance en lui. Notre relation est bonne et franche. C’est un garçon calme et doux.

    Vers 17 h, E. revient au foyer. Soulagé de le voir rentré, je vais vers lui pour lui dire un petit mot d’encouragement pour sa ponctualité.

    Je m’aperçois très vite qu’il a bu. Je pense, bien sûr, à lui en parler, à faire un point sur le sujet avec lui.

    Je n’ai pas le temps de mettre à exécution mon projet qu’E. me pose un poignard de plongée sur le ventre et m’entraîne vers le groupe des petits.

    Là, durant deux heures, je vais parlementer avec lui. Je vais essayer de le ramener à la raison.

    Au contraire, il s’enferme dans son attitude. Il est prisonnier de lui-même. Il ne peut se défaire de ce qui, au départ, n’était peut-être qu’un jeu.

    J’ai peur pour moi, mais surtout pour les petits qui sont autour de nous et qui ne comprennent pas le danger. Mon regard va vers les collègues éducateurs de ce groupe d’enfants. Ils ne peuvent pas faire grand-chose.

    Je n’ai pas peur d’E, j’ai peur des effets de l’alcool sur lui. C’est, sans doute, sa toute première expérience dans ce domaine.

    Il m’explique qu’il s’est acheté ce poignard (peut-être volé ?) Il en rêvait depuis longtemps. Et puis il est allé boire quelques bières… Poignard, alcool, voilà bien une façon d’affirmer son désir d’être un homme… un vrai !

    L’idée de ma prise en otage a dû survenir au moment où nous nous sommes retrouvés… les effets de l’alcool l’ont emprisonné dans sa démarche.

    Je me sens de plus en plus seul. Jusqu’où peut-il aller ? Les enfants autour sont en sécurité, mais encore assez proches.

    Je ne sais évidemment pas ce qui se trame en coulisse. Le directeur, mis au courant par une éducatrice du groupe dans lequel nous nous trouvons, a déclenché la procédure prévue dans ce cas.

    J’aperçois du coin de l’œil, dans la cour du foyer, quelques CRS qui commencent à avancer vers nous. Ma première pensée est qu’il ne faut pas qu’E. les voie. Quelle réaction pourrait-il avoir ? Il n’est pas lui-même, il joue un rôle de dur sous l’effet de l’alcool. Il pourrait aller jusqu’au bout de son jeu.

    Je me déplace, très légèrement et lentement, pour le mettre dos aux policiers. En quelques secondes il est maîtrisé. Cela a duré deux heures.

    Je ne dis pas « ouf », en le voyant partir. Je ressens

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