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Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure: Comment j’ai grandi avec des parents spirituels
Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure: Comment j’ai grandi avec des parents spirituels
Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure: Comment j’ai grandi avec des parents spirituels
Livre électronique263 pages5 heures

Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure: Comment j’ai grandi avec des parents spirituels

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À propos de ce livre électronique

En 2001, Wayne Dyer a écrit un livre intitulé Les 10 secrets du succès et de la paix intérieure, basé sur les principes les plus importants qu’il voulait transmettre à ses enfants. Serena Dyer, l’un de ces enfants, a médité ces idées toute sa vie. «Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure» a toujours été le principe le plus important pour Serena : à ses yeux, il signifie que nous sommes voués à vivre la vie pour laquelle nous sommes nés. Dans ce livre, Serena raconte son enfance avec des parents spirituels. Elle évoque les dix secrets inédits de son père et les illustre à l’aide de ses propres expériences, expliquant comment elles ont affecté sa manière de voir la vie. Elle partage ses histoires, ses batailles et ses victoires — et Wayne, en retour, y va de ses propres commentaires. Cette collaboration unique père-fille réchauffera le coeur de tous les parents… et inspirera toute personne qui cherche à trouver sa «musique» intérieure.
LangueFrançais
Date de sortie28 oct. 2015
ISBN9782897526610
Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure: Comment j’ai grandi avec des parents spirituels
Auteur

Wayne W. Dyer

Dr. Wayne W. Dyer was the bestselling author of 20 books and had a doctorate in counseling psychology. He lectured across the country to groups numbering in the thousands and appeared regularly on radio and television. He passed away in August of 2015.

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    Aperçu du livre

    Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure - Wayne W. Dyer

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    Copyright © 2014 Serena J. Dyer et Wayne W. Dyer

    Titre original anglais : Don’t Die with Your Music Still in You

    Copyright © 2015 Éditions AdA Inc. pour la traduction française

    Ce livre est publié avec l’accord de Hay House Inc.

    Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

    Syntonisez Radio Hay House à hayhouseradio.com.

    Éditeur : François Doucet

    Traduction : Martin Coursol

    Révision linguistique : Daniel Picard

    Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis

    Conception de la couverture : Matthieu Fortin

    Photo de la couverture : © Thinkstock

    Mise en pages : Sébastien Michaud

    ISBN papier 978-2-89752-659-7

    ISBN PDF numérique 978-2-89752-660-3

    ISBN ePub 978-2-89752-661-0

    Première impression : 2015

    Dépôt légal : 2015

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque Nationale du Canada

    Éditions AdA Inc.

    1385, boul. Lionel-Boulet

    Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7

    Téléphone : 450-929-0296

    Télécopieur : 450-929-0220

    www.ada-inc.com

    info@ada-inc.com

    Diffusion

    Canada : Éditions AdA Inc.

    France : D.G. Diffusion

    Z.I. des Bogues

    31750 Escalquens — France

    Téléphone : 05.61.00.09.99

    Suisse : Transat — 23.42.77.40

    Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

    Imprimé au Canada

    Participation de la SODEC.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Dyer, Serena (Serena J.)

    [Don’t die with your music still in you. Français]

    Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure : comment j’ai grandi avec des parents spirituels

    Traduction de : Don’t die with your music still in you.

    ISBN 978-2-89752-659-7

    1. Dyer, Serena (Serena J.). 2. Vie spirituelle. 3. Morale pratique. 4. Biographies spirituelles - Étatsd-Unis. I. Dyer, Wayne W. II. Titre. III. Titre : Don’t die with your music still in you. Français.

    BL73.D93A3 2015 204’.4092 C2015-940784-2

    Conversion au format ePub par:

    Lab Urbain

    www.laburbain.com

    Pour mes parents

    Comme l’a déjà écrit Rûmî : « Vous êtes nés avec des ailes ; alors pourquoi choisir de ramper ? » Je vous remercie de tout mon être de m’avoir inculqué ce principe. Tout ce que je suis, c’est en raison de votre amour pour moi. Merci, merci, merci.

    Introduction de Serena

    Il y a quelques années, mon père a écrit un livre intitulé Les 10 secrets du succès et de la paix intérieure, livre dans lequel il révèle 10 secrets qui, espère-t-il, serviront de lignes directrices à ses enfants. Puisque je suis l’un de ses enfants et que j’ai été élevée conformément à ces secrets, le regard que je pose sur la vie est bien différent de celui de mes amis et de mes pairs. En grandissant, j’ai souvent trouvé que les conseils que mes amis recevaient — fonds-toi dans le moule, écoute les adultes, suis l’exemple de tes parents — étaient complètement différents de ceux que mon père et ma mère donnaient à mes sept frères et sœurs et à moi-même. Mes parents nous enseignaient à suivre notre propre destin, puis à entrer en nous-mêmes pour faire confiance à notre voix intérieure. Ils nous enseignaient que nous étions tous des fragments de Dieu, que nous avions été créés avec notre propre finalité en ce monde.

    Dernièrement, j’ai écrit une lettre à mon père qui explique ce que d’avoir été élevée de cette façon signifie pour moi :

    Aujourd’hui, j’étais assise derrière toi à Éphèse, en Turquie, alors que tu donnais une conférence à quelques centaines de personnes qui avaient voyagé de partout dans le monde pour t’entendre parler. J’étais submergée par l’émotion alors que je te voyais là, à accomplir ton dharma tout en bouleversant la vie de tant de personnes. Je te reconnais en tant que père, mais tu as toujours été aussi pour moi un professeur. Tu m’as enseigné que la solution à tous les problèmes de la vie est à l’intérieur de moi et que je n’ai qu’à entrer en moi, à être silencieuse et présente, et à comprendre que tout va bien.

    Tu ne m’as jamais dit comment vivre ou penser, ou en quoi je devrais croire. Au lieu de cela, tu m’as montré comment faire de chaque étape une prière et de chaque mot un mot d’amour. Tu m’as parlé des enseignements de Rûmî, de saint François, de Hafez, de Jésus, de Bouddha, de Krishna, de Mahomet, de saint Germain, de Neville, et de tellement d’autres. Tu m’as enseigné à croire à la magie et aux miracles, et tu m’as montré comment être en admiration devant le monde fantastique dans lequel nous vivons.

    Depuis le jour où je suis née, j’ai su qu’il était tout à fait normal d’être celle que j’étais et que, peu importe ce que j’étais, j’étais une création parfaite de Dieu. Tu m’as dit que j’étais Dieu et que c’était Dieu qui regardait derrière la façade de mes yeux. Tu m’as appris que j’étais maître de mon destin, que j’étais le créateur de ma propre vie.

    De toutes les leçons que j’ai apprises, la chose qui m’a frappée le plus, c’est quand tu as dit que JE SUIS DIEU. Serais-je vraiment une étincelle de Dieu, une création parfaite mise ici, sur terre, avec une mission à remplir ? C’est une chose que tu dis tout le temps, mais avec laquelle j’ai toujours eu de la difficulté, notamment parce que l’école et la société ne tiennent pas le même discours. J’ai douté de moi, je me suis sentie inférieure, et j’ai eu peur de devoir présenter des excuses à quelque chose, ne serait-ce que pour avoir réfléchi à cette idée. Je me suis sentie indigne, imposteur et hésitante. Bien que tu m’aies donné de merveilleux outils, je devais encore apprendre à les utiliser moi-même. Aujourd’hui, je comprends que Dieu est amour, qu’Il est beauté et qu’Il est vérité. Tu m’as dit que je venais d’un espace de perfection infini et que j’y retournerais un jour. Lentement, je commence à comprendre.

    Les gens t’aiment tellement, mais pour moi tu as toujours été un père. Tu m’as conduite à l’école chaque matin, tu m’as montré à nager et à faire de la bicyclette, tu m’as lu des histoires, et tu as assisté à toutes mes pièces de théâtre. Quand j’ai grandi, tu m’as encouragée à écouter ma voix intérieure et à poursuivre ce qui m’intéressait le plus. Tu as cru en moi, papa, et je t’en suis tellement reconnaissante.

    Que peut-on dire à quelqu’un qui vous a donné la vie et qui vous a ensuite montré ce qu’il fallait en faire ? Vous lui dites merci, merci, merci.

    Je me suis rendu compte que mon enfance avec des parents spirituels avait été si spéciale que je voulais donner un peu de cette sagesse aux autres. Je me suis donc inspirée d’un des principes préférés de mon père : Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure. Écrire ce livre a été une façon pour moi de faire ce que j’aime le plus, raconter des histoires, ainsi que de sentir que j’ai pu, grâce à cet exercice, rendre le monde un peu meilleur.

    J’ai structuré ce livre de sorte qu’il suive, essentiellement, Les 10 secrets du succès et de la paix intérieure. Je réponds aux enseignements que mon père a présentés dans ce livre, puis ce dernier ajoute son grain de sel à la fin de chaque chapitre. Nous pensons ainsi offrir une perspective unique, celle d’un père et de sa fille, et nous espérons que vous pourrez également y ajouter votre propre inspiration.

    — Serena Dyer

    * * *

    Introduction de Wayne

    Vers la fin des années 1990, je participais à une émission de fin de soirée à Sydney, en Australie, quand l’animateur m’a posé une question à laquelle je n’ai pu répondre sur-le-champ. En rentrant à la maison, j’ai décidé d’écrire un livre qui répondrait exhaustivement et consciencieusement à la question qu’on m’avait posée. La question de l’animateur ressemblait à ceci : « Lorsque viendra le temps de quitter le plan terrestre, qu’aimeriez-vous léguer à vos huit enfants afin qu’ils se souviennent de vous ? »

    Les chapitres du livre que j’ai intitulé Les 10 secrets du succès et de la paix intérieure représentent les vérités fondamentales que j’ai essayé de transposer à ma vie de professeur et de parent. Ce sont les idées centrales que j’ai explorées et qui ont guidé ma vie pendant toutes mes années à titre d’auteur et de conférencier. Ce sont les secrets qui, une fois maîtrisés et mis en œuvre, permettraient à mes fils et à mes filles, ai-je cru, de vraiment vivre une vie de succès et de paix intérieure.

    Il y a un axiome fondamental que mon épouse et moi avons mis en pratique dans l’éducation de nos enfants : Les parents ne sont pas là pour qu’on s’appuie sur eux, mais existent pour qu’on n’ait plus à s’appuyer sur quoi que ce soit. Chacun des 10 titres de chapitre de mon livre reflète l’idée que nous avons voulu élever nos enfants pour qu’ils deviennent des êtres indépendants, des adultes qui connaissent à la fois le succès et la paix. Le succès ne devrait pas se mesurer par des indices externes tels que l’argent qu’on possède, l’avancement professionnel qu’on obtient, les honneurs qu’on reçoit, ou encore l‘endroit où l’on se situe par rapport à nos contemporains. Ma femme et moi avons plutôt voulu que nos enfants aient de l’estime pour eux-mêmes, qu’ils prennent des risques, qu’ils soient autonomes, libérés du stress et de l’anxiété, qu’ils soient capables de célébrer le moment présent, qu’ils connaissent une vie de bien-être, qu’ils remplissent leurs propres missions spirituelles, qu’ils soient créatifs et, le plus important, qu’ils vivent avec un sentiment de paix intérieure, indépendamment de tout facteur externe.

    J’ai écrit Les 10 secrets du succès et de la paix intérieure de sorte que mes enfants puissent avoir une compilation des idées primordiales qui ont été au cœur de mon enseignement. Quand j’ai donné à chacun d’eux un exemplaire, je leur ai dit : « Si vous avez déjà voulu savoir ce qui était le plus important à mes yeux, ces idées sont celles que j’ai essayé de mettre en pratique dans ma vie personnelle, ainsi que dans toutes mes interactions avec vous. »

    Ma fille Serena répond maintenant au livre que j’ai écrit avec son livre à elle. Le titre qu’elle a choisi est tiré d’un des enseignements les plus profonds que j’ai pratiqué dans ma propre vie. Comme je lui ai très souvent dit, il ne saurait y avoir pire tragédie que d’arriver à la fin de sa vie avec le sentiment de ne pas avoir accompli son destin.

    « Vous êtes venu ici avec une musique à exprimer », ai-je dit à tous mes enfants. « N’arrivez pas à la fin de votre vie avec le sentiment de ne pas avoir réalisé votre dharma parce que vous avez essayé de correspondre à l’image que quelqu’un d’autre se faisait de vous-même — et ceci inclut aussi bien votre père. » Serena donne plusieurs exemples magnifiques de ce que signifie avoir été élevée dans une famille où elle n’a pas eu à vivre avec l’idée de ce que ses parents pensaient être le mieux pour elle, ou pour n’importe lequel de ses frères et sœurs.

    Toute sa vie, Serena a toujours été perplexe devant cette question qu’on lui a souvent posée : « Qu’est-ce que c’était d’avoir Wayne Dyer pour père ? » Avec ce livre, non seulement répond-elle merveilleusement à cette question, mais elle fournit de plus aux lecteurs des lignes directrices afin de vivre selon les principes qu’elle décrit. À la fin de chaque chapitre, j’offre mon propre point de vue sur tout ce qu’elle a écrit.

    Je ne pourrais être plus fier de Serena que d’avoir entrepris la tâche colossale d’écrire un livre, et de l’avoir fait avec audace et honnêteté. Je sais que vous le trouverez aussi instructif et inspirant que je l’ai trouvé.

    — JE SUIS,

    Wayne W. Dyer

    * * *

    Chapitre 1

    Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure

    « Il n’y a pas de plus grand cadeau à donner ou à recevoir que d’honorer son appel intérieur. C’est ce pour quoi vous êtes né, et c’est ainsi que vous devenez véritablement vivant. »

    — Oprah Winfrey

    J’ai été élevée avec l’idée que chacun de nous possède sa propre « musique » — que nous vivons dans un univers parfait, où tout est relié, où chacun est ici pour une raison bien précise. Chacune de nos âmes apprendra des leçons et enseignera aux autres ; c’est pourquoi nous venons sur cette planète. Je n’ai jamais douté de m’être incarnée ici avec une mission, mais la mission elle-même n’a pas toujours été claire.

    « Ne mourez pas sans avoir exprimé votre musique intérieure » est l’expression la plus profonde que j’aie entendue, à plusieurs reprises, quand j’étais enfant. Je savais que nous nous étions incarnés dans cette vie pour une raison précise, avec quelque chose d’unique qui interpelle et stimule l’âme, et l’idée de mourir sans n’avoir jamais joué la musique que j’étais venue exprimer me terrifiait. En fait, elle me terrifie toujours ! Je me suis demandé plusieurs fois quelle était ma raison d’être : pourquoi suis-je ici ?

    Enfant, mes parents m’ont appris à ne pas suivre la foule. « Essaie de ne pas te faire attraper par ce que les autres attendent de toi, disaient-ils. Suis simplement ton cœur, Serena. »

    Plus tard, quand j’étais adolescente, ils me disaient : « Quand tu suis le troupeau, tu es condamnée à faire un pas dans la merde. Évite le troupeau. Pense par toi-même. Fais ce que tu sens être bon pour toi. »

    J’entendais sans cesse ce genre de chose, mais ce n’était pas vraiment facile de suivre un tel conseil. Faire ce que je voulais et faire ce qui était correct n’étaient souvent pas la même chose. J’ai voulu essayer des drogues, boire de l’alcool avec des amis, faire la fête et mentir à mes parents à ce sujet. Je savais que ces choses n’étaient pas « correctes », mais je savais également que c’était ce que je voulais faire. Je justifiais souvent mon comportement en me disant que c’était la bonne chose à faire parce que j’avais envie de le faire — je ne faisais que suivre mon cœur. Mais vous savez quoi ? J’ai fait ces choses et j’ai appris d’elles ; et mainte­nant, je n’y pense pratiquement plus. Les périodes dans ma vie où je n’ai pas fait les meilleurs choix étaient souvent des périodes de grande adversité, lesquelles ont mené à une énorme croissance personnelle. J’essaie de ne pas juger mon passé ; après tout, je ne serais pas qui je suis sans lui !

    Je sais que de ne pas mourir sans avoir exprimé sa musique intérieure n’a pas tant à voir avec ce qu’on fait de sa vie qu’avec la façon dont on mène sa vie. Élever des enfants pour qu’ils dansent au rythme de leur propre musique signifie de les élever pour qu’ils entendent — et qu’ils suivent — leur propre appel intérieur. Cela signifie de les encourager à suivre leur cœur, à écouter leur intuition et rien d’autre. Cela signifie également de les encourager à avancer dans la vie, plutôt que de les garder prisonniers d’une décision qu’ils ont prise dans le passé.

    Être soi-même permet d’apprécier chaque étape de son voyage, sans ne jamais avoir à changer pour quelqu’un d’autre. À mesure que je vieillis, je comprends que la vie a plus à voir avec le cheminement qu’avec quoi que ce soit d’autre. Alors que par le passé ça me contrariait, maintenant j’en raffole !

    Nous montrer la voie

    Je pense que mes parents savaient que la meilleure façon d’enseigner à leurs enfants d’être fidèles à eux-mêmes était de montrer l’exemple — et c’est exactement ce qu’ils ont fait. Par exemple, mon père ne s’est jamais habillé comme les autres pères. Les gens avaient l’habitude de lui envoyer des T-shirts par la poste avec toutes sortes d’énoncés dessus, et il a porté ces T-shirts chaque jour de mon enfance. Je me rappelle avoir supplié mes parents pour qu’ils m’inscrivent au cotillon (une étiquette et une école de danse pour enfants), et, quand le temps de la danse père/fille est venu, tous les pères se sont présentés en smoking. Mon père, pour sa part, s’est présenté avec des pantalons kaki, des sandales Birkenstock, et un T-shirt qui disait Imagine all the people living life in peace¹. Ce n’est pas qu’il essayait d’être rebelle ; c’est juste qu’il n’avait pas d’habit !

    Maman et papa ont également fait les choses à leur façon en ce qui a trait à leur vie amoureuse. Ils se sont mariés lorsque ma mère était enceinte de moi, et je suis le sixième de huit enfants ! J’ai demandé à ma mère pourquoi ils s’étaient mariés à ce moment-là, et elle a répondu que c’était le moment où tous deux s’étaient sentis prêts à le faire. (Personnellement, je pense que c’était un moyen pour Dieu de les préparer à accueillir l’enfant à naître : moi. S’ils n’avaient pas été mariés avant que je naisse, sûrement que l’un d’entre eux aurait pris les jambes à son cou peu après !)

    Un des premiers souvenirs que j’ai d’avoir dansé au rythme de ma propre musique remonte à l’époque où j’étais très jeune, en première ou deuxième année. On nous enseignait dans nos cours de religion que seuls ceux qui avaient été baptisés et croyaient en Jésus, le Christ Sauveur, iraient au ciel. J’avais levé la main et j’avais demandé : « Mais qu’en est-il de ceux qui vivent vraiment loin, dans un endroit où on ne connaît pas Jésus ? Pourquoi seraient-ils coupables de quelque chose ? Pourquoi Dieu ne les emmènerait-Il pas au ciel s’ils ne sont coupables de rien ? »

    Mon professeur avait donné une réponse vague qui n’avait pas vraiment calmé mon inquiétude croissante pour ces âmes qui n’iraient pas au ciel. J’avais continué à la presser de questions, insistant sur le fait que Dieu permettrait sûrement à un petit enfant qui n’a jamais rencontré le moindre chrétien ou entendu parler de Jésus d’aller au ciel. Il me paraissait évident que quelqu’un de si jeune ne pourrait pas être tenu responsable de son ignorance vis-à-vis de Jésus. Quand mon professeur avait rigidement répondu qu’elle croyait qu’il fallait être baptisé et accepter Jésus comme sauveur afin d’aller au ciel, je me rappelle m’être sentie si mal pour elle — du fait qu’elle pensait que l’amour de Dieu était peu sensible et, pire encore, intolérant.

    Quelques années plus tard, une chose semblable s’est reproduite. Nous avions étudié l’actualité en classe de sixième année, et le sujet de la semaine était l’immigration. À ma grande surprise, une majorité dans ma classe croyait que les gens qui n’étaient pas nés Américains devraient « être renvoyés dans leurs pays ». Je me rappelle avoir dit quelque chose qui ressemblait à ceci : « Mais si ces personnes sont arrivées ici quand elles étaient bébé et que les États-Unis sont tout ce qu’elles connaissent ? Et qu’elles travaillent vraiment dur et qu’elles contribuent à notre société ? Ne devraient-elles pas avoir la chance de rester ici ? Ne sommes-nous pas tous des enfants d’immigrés dans ce pays ? » J’allais à une école chrétienne et j’étais complètement bouleversée de voir que mes camarades de classe éprouvaient si peu de compassion. J’étais si affolée que je me suis mise à crier — vraiment fort — devant toute la classe. Bien qu’il aurait été plus facile de demeurer tranquillement assise et de « suivre le troupeau », je ne pouvais tout simplement pas garder le silence.

    Quand j’étais rentrée à la maison et que j’avais raconté cette histoire à mes parents, ils m’avaient dit à quel point ils étaient fiers de moi. Ils m’avaient félicitée d’avoir été si curieuse et d’avoir tenu mon bout quand le professeur m’avait donné une réponse qui m’apparaissait inacceptable.

    Les directives parentales typiques comme « Sois comme tous les autres », « Essaie d’être normal » et « Essaie simplement de te fondre dans le moule » n’ont jamais été prononcées à la maison. Au lieu de cela, ma mère et mon père étaient les marginaux qui disaient toujours à mes frères, mes sœurs et moi que de se fondre dans la masse était inutile et que certaines règles étaient faites pour être transgressées.

    Mes parents m’ont enseigné à faire confiance à mes propres désirs, à écouter mon cœur et à suivre ce que je savais être bon pour moi. Ils m’ont encouragée à abandonner toute croyance religieuse qui ne me convenait pas et à me libérer de toute croyance sociale qui ne résonnait pas en moi. Ils étaient complètement d’accord avec Albert Einstein qui aurait un jour déclaré, dit-on : « Le bon sens n’est rien d’autre qu’un ensemble de préjugés qui se déposent dans votre esprit avant que vous n’ayez 18 ans. » Ils estimaient qu’il valait parfois mieux ne pas recourir au bon sens, mais plutôt à son intuition.

    Toutes les fois que mes frères, mes sœurs et moi-même nous disputions, mon père répétait cet adage amérindien : « Aucun arbre n’a de branches assez insensées pour se battre entre elles. » Il disait que nous étions tous des branches sur l’arbre de l’humanité, et que la guerre était alors injustifiée. Pendant un moment, j’ai cru qu’il était fou, mais aujourd’hui cela me semble raisonnable. Je constate que cet adage peut même s’appliquer aux relations que nous avons avec nous-mêmes.

    Quand nous cachons ce que nous sommes vraiment afin de nous adapter ou d’appartenir à un groupe,

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