Dans un simple cahier à spirales ou un joli carnet en cuir, raturé ou soigné, épuré ou agrémenté de photos et tickets de spectacles… À chacun son style quand il s’agit de coucher sa vie et ses états d’âme sur le papier. Car à l’ère de la surexposition numérique et des journées qui filent sur écran, prendre un moment pour écrire, à la main, son journal intime est toujours dans l’air du temps. Un acte qui n’est pas réservé aux années collège. Nous serions environ trois millions à livrer sur papier le fruit de nos journées, selon le ministère de la Culture. Un chiffre stable depuis une vingtaine d’années, note le chercheur Philippe Lejeune*. Cofondateur de l’Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographe, il décrit – non sans humour – le journal intime comme « une plante naturelle, une vigne vierge proliférante, très différente de la variété cultivée et produite en serre qu’est le journal d’écrivain ».
J’écris donc je suis
Noircir des pages dans un cahier, c’est de plus en plus tendance ! Le hashtag #journalingideas fait le buzz sur les réseaux, avec plus de 212 millions de vues sur TikTok. Tandis qu’en librairie, la bande dessinée – inspirée par le carnet que la journaliste Lucie Mikaelian tenait durant son adolescence – cartonne. Des applis, en version perpétuelle sur trois ans, avec une page « Objectifs, bilan » pour se projeter. Pour concilier journées bien remplies et plaisir d’écrire, on peut se tourner vers des agendas hybrides : page de gauche, on indique ses rendez-vous et page de droite, on rédige ou on dessine.