Katie
« Ma bibliothèque mobile fait vivre la lecture dans les quartiers prioritaires »
« Notre âne Hip-Hop déambule avec des sacoches chargées de livres dans les quartiers populaires de Seine-Saint-Denis (93). Les familles s’installent sur des coussins et nous leur lisons une histoire, généralement en musique, avec une flûte ou un ukulélé. Puis, prétextant que l’âne a besoin d’être allégé, nous leur proposons de choisir un livre à lire sur place. Notre âne attire un public qui n’est pas forcément porté sur la lecture, les gens viennent d’abord pour lui. Et ça marche du tonnerre ! L’idée de créer cette bibliothèque ambulante remonte à mon périple dans une région isolée de l’île de La Réunion. Un homme ravitaillait les habitants en livres de la même façon. Personne n’y croyait. Mais à chaque problème, j’ai trouvé une solution : un élevage où en acheter deux (la citadine que je suis a On communique tous nos émotions. Et peu importe si les parents ne savent pas lire. Regarder, toucher, manipuler, c’est déjà bien. On les invite à y mettre leurs mots en arabe, en tamoul, en bambara ; qu’importe la langue, on feuillette et ça commence par là. On les met en situation de devenir passeurs. Bien sûr, on lit aussi à leur demande et on propose au garçon qui joue au foot dans son coin de nous rejoindre. L’événement se termine par une création. Un « pot d’âne », par exemple, un petit souvenir en papier que les enfants décorent à l’effigie de l’âne : feuilles de thym pour les oreilles, persil pour les poils, etc. Ça leur rappelle la lecture. On fait aussi de la sensibilisation, en indiquant aux parents les médiathèques du coin. L’idée, c’est de semer des graines de futurs lecteurs. »