Beatles de A à Z: L'encyclopédie Beatles
Par Daniel Ichbiah
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À propos de ce livre électronique
Dictionnaire Beatles.
De 'Abbey Road' à 'Yesterday', l'histoire des chansons, des albums, des grands événements de la vie du groupe.
Par leurs propos, par leurs extravagances musicales, ces quatre garçons bravent les codes en vigueur. Les Beatles se font l'écho de la contre-culture de leur temps mais ils en restituent le message par le biais de mélodies imparables, d'instantanés de jouissance.
Un mot d'ordre est dans l'air : liberté ! Ils le transposent dans leurs chansons en s'autorisant toutes les expériences. A day in the life s'apparente à un mini-film traversé de scènes disparates, Yellow submarine est mis en valeur par de savants bruitages, Hey Jude se prolonge sur 7 minutes de pure extase...
Les hits se succèdent, sans laisser l'ombre d'un répit aux fans. Ticket to ride, Help, Yesterday, Day Tripper, We can work it out, Michelle s'enchaînent sur une durée de neuf mois ! Comme terrassé, le public accroche à l'immense flot d'esthétique déversé sur les ondes.
La musique des Beatles ne leur appartient plus. Elle est entrée dans l'Eternité.
Daniel Ichbiah
Ecrivain, auteur-compositeur et musicien, Daniel Ichbiah est l'auteur de plusieurs livres à succès.* Les 4 vies de Steve Jobs (plus de 20 000 exemplaires* La saga des jeux vidéo (5 éditions : 14 000 ex.)* Bill Gates et la saga de Microsoft (1995 - 200 000 ex.),* Solfège (2003 - environ 100 000 ex.). Très régulièrement dans le Top 100 de Amazon.* Dictionnaire des instruments de musique (2004 - environ 25 000 ex.),* Enigma (2005 - 10 000 ex.)* Des biographies de Madonna, les Beatles, Téléphone (Jean-Louis Aubert), les Rolling Stones, Coldplay, Georges Brassens...)En version ebook, mes best-sellers sont :. Rock Vibrations, la saga des hits du rock. Téléphone, au coeur de la vie. 50 ans de chansons française. Bill Gates et la saga de Microsoft. Elvis Presley, histoires & légendes. La musique des années hippiesJ'offre aussi gratuitement à tous un livre que j'ai écrit afin de répandre la bonne humeur : le Livre de la Bonne Humeur.
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Aperçu du livre
Beatles de A à Z - Daniel Ichbiah
The Beatles de A à Z
L’encyclopédie Beatles
Daniel Ichbiah
©2012, 2013, 2020
Musicbook (2005)
DanicArt Publ. (2012)
Musicbook (2005)
DanicArt Publ. (2012)
Copyright Daniel Ichbiah 2013
Ce livre est l’adaptation de Beatles de A à Z, paru chez Musicbook en 2005 et dont la publication a cessé en 2009. Ce dictionnaire Beatles a été intégralement revu et enrichi par l’auteur.
Note : Ce dictionnaire a été écrit par un fan sans réserve du groupe, donc, vous le trouverez peut-être un peu dithyrambique par endroits. Il se trouve que j’adore les Beatles à un point qui dépasse l’entendement. Avec un peu de chance, nous passerons donc un bon moment ensemble entre fans irréductibles de John, Paul, George & Ringo. Quoiqu’il en soit :
‘a splendid time is garanteed for all’
Si vous découvrez la moindre erreur dans ce livre, je vous serais reconnaissant de me la signaler en m’écrivant à l’adresse daniel@ichbiah.com
License Notes
Cover photograph / Photo de couverture : Provided by EMI France to me as a journalist. Image de couverture issue du film Yellow Submarine, fournie par le service de presse de EMI France.
Montage réalisé à partir des photos suivantes :
5099963572551-MF
5099963519952-MF
Credit Information for packshot: ICP5099963572551 / 5099963519952
Title: Yellow Submarine (Songtrack Version)
Artist: The Beatles
Release: Yellow Submarine
Date: 4 Jun 2012
Copyright: (P) 1999 The copyright in this sound recording is owned by Subafilms Ltd under exclusive licence to EMI Records Ltd
Table des matières
PERLES IMMORTELLES – UNE BRÈVE HISTOIRE DES BEATLES 9
A 31
Abbey Road 31
A Hard day’s night 42
All you need is love 48
Anthology 1, 2, 3 50
Apple Records 54
Arias, Olivia 56
Asher, Jane 57
Aspinall, Neil 59
B 62
Bach, Barbara 62
Beach Boys 63
Beatlemania 68
Beatles for sale 72
Beetles 75
Best, Pete 75
Boyd, Patti 77
Butcher cover 80
C 83
Can’t buy me love 83
Capitol Records 84
Cavern Club 86
Coupe de cheveux Beatles 88
Cox Maureen 89
D 92
Decca 92
Dylan (Bob) 93
E 98
Eastman, Linda 98
Ed Sullivan Show 101
Eleanor Rigby 103
Epstein, Brian 104
Evans (Mal) 109
F 114
From me to you 114
G 116
Get back 116
H 120
Hambourg 120
Harrison, Georges (carrière solo) 121
Hello goodbye / I am the walrus 126
Help ! 128
Hey Jude 132
How I won the war 134
Humour 135
I 139
I am the Walrus 139
I feel fine 139
Imagine 140
In His Own Write 144
I want to hold your hand 145
J 148
Jésus (plus populaires que Jésus) 148
K 154
Kirchherr, Astrid 154
Klein, Allen 155
L 160
Lady Madonna 160
Lennon, John (carrière solo) 160
Lennon - McCartney 166
Let it be 168
Live at the BBC 177
Love me do 177
M 181
McCartney, Paul (carrière solo) 181
Magical Mystery Tour 187
Maharishi Mahesh Yogi 193
Martin, George 195
Member of British Empire 199
Michelle 202
Mills, Heather 202
O 206
Ono, Yoko 206
P 214
Paperback writer 214
Paul is dead 215
Penny Lane / Strawberry Fields Forever 219
Please, please me 223
Powell, Cynthia 227
Presley, Elvis 228
Q 233
Quarrymen 233
R 237
Revolver 237
Rolling Stones 247
Rubber Soul 249
S 264
Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band 264
Shankar, Ravi 274
She loves you 276
Sheridan, Tony 277
Something / Come together 278
Spaniard in the Works (a) 282
Spector, Phil 283
Starr, Ringo (carrière solo) 286
Strawberry Fields Forever 287
Sutcliffe, Stuart 287
T 292
Taylor (Derek) 292
The Long and Winding Road 294
Ticket to Ride 295
V 298
Voorman, Klaus 298
W 302
We Can Work It Out / Day Tripper 302
White album (album blanc) 303
With the Beatles 315
Y 321
Yellow Submarine / Eleanor Rigby 321
Yesterday 327
Sources 331
Perles immortelles – une brève histoire des Beatles
Si courte et pourtant si riche… La carrière des Beatles paraît stupéfiante lorsque l’on la regarde avec le recul des années. Il ne leur a fallu que quelques mois pour connaître une popularité comme aucun groupe n’en avait jamais eu en Grande Bretagne, puis aux Etats-Unis et dans le reste du monde. À partir de là, les productions se sont enchaînées, qu’il s’agisse de disques ou de films. L’aventure s’est terminée huit ans plus tard, une durée courte par comparaison avec des groupes tels que Genesis, U2 ou les Rolling Stones.
La production musicale des Beatles s’est étalée entre l’audition du 6 juin 1962 qui a convaincu George Martin de les prendre sous contrat et la séance du 4 janvier 1970, date à laquelle ont été apportées les touches finales à l’album Let it be. Entre ces deux dates, le groupe a bâti une œuvre d’une incroyable richesse au niveau mélodique, instrumentale et aussi sur le plan de l’innovation. Il est courant d’entendre que la matrice des trente années qui ont suivi a été gravées sur les albums et singles publiés en 1962 et 1970. Plus étonnant encore est le fait que les œuvres majeures ont été créées sur une période plus resserrée encore, entre le milieu de 1965 et le milieu de l’année 1969, soit une durée de quatre ans environ.
Les cinq albums essentiels du groupe, Rubber Soul, Revolver, Sgt Pepper’s, White Album et Abbey Road et la plupart des singles mythiques (Hey Jude, Yesterday, All you need is love, Penny Lane/Strawberry Fields Forever…) sont apparus sur cette période relativement brève. Une telle créativité sur un temps aussi court n’a pas été égalée depuis.
Pour prendre la mesure d’un tel impact, il peut être bon de consulter la liste des « 500 meilleurs albums de tous les temps » édictée par le magazine Rolling Stone en 2012. Les 5 albums précités figurent tous dans le Top 15 :
. Sgt Pepper’s est n°1,
. Revolver n°3,
. Rubber Soul n°5,
. le White Album (Album blanc) n°10
. Abbey Road n°14.
C’est un phénomène unique…
Certes, lors d’un classement mis à jour en 2020 du même magazine Rolling Stone, seul Abbey Road est demeuré dans ce Top 10 et seulement à la position n°5 (Revolver a été placé n°11), mais il est probable que, si l’on observe ce même classement en 2030 ou 2040, plusieurs albums des Beatles y figureront toujours et qu’ils auront peut-être gagné des places. Ce « son » s’est inscrit dans l’éternité de notre culture.
Ce qui étonne le plus est le nombre de facteurs inespérés qui ont contribué à rendre cette oeuvre possible.
Il y a d’abord eu deux immenses compositeurs réunis dans un même groupe. Et oui… Il a fallu la rencontre de deux des grands mélodistes de l'époque, John Lennon et Paul McCartney pour que 'prenne' une certaine alchimie. Ces deux créatifs auraient certainement percés, chacun de leur côté, si leurs chemins ne s'étaient pas croisés. Toutefois, une fois ensemble, la création en commun leur a donné des ailes. Chacun pouvait compléter l'embryon de chanson esquissée par l'autre. Et le challenge permanent (à savoir qui allait être le créateur du prochain single) les a constamment poussés dans leurs retranchements, les invitant à explorer, surprendre, se dépasser. Bonus du destin : leurs voix se mariaient à merveille.
Toutefois, pour épauler ces deux magiciens, il fallait un troisième larron qui puisse supporter d'être à l'ombre de ces créateurs. Il devait disposer d'une personnalité agréable, mais aussi se montrer capable d'apporter aux œuvres de Lennon et McCartney, des contrepoints inventifs et mélodieux. Ce fut le guitariste George Harrison ; et lui aussi avait une voix qui se combinait superbement à celle de John et Paul.
Il fallait enfin, pour compléter le lot, un batteur facile à vivre et discret, mais imaginatif. Pour tenir la batterie d'un tel trio, il fallait effectivement un individu capable d'assurer le tempo sans en faire de trop. Un garçon sans histoire mais à même de tenir les baguettes avec précision et aussi d'être à la hauteur du défi musical de Lennon et McCartney. De nos jours, de très grands batteurs saluent spontanément le travail de Ringo sur des compositions telles que « A Day in the life ».
Par ailleurs, les Beatles ont eu la chance d'être épaulés par un producteur hors pair, George Martin.
Ayant eu une formation classique, Martin était en mesure de transformer les souhaits de Lennon & McCartney en orchestrations d'une haute sophistication : quatuor à cordes, formation de jazz… Si George Martin n'avait pas été aux commandes, il est peu probable qu'une telle alchimie aurait eu lieu.
La fortune a également voulu qu'ils aient pour manager un garçon fort ambitieux, Brian Epstein, qui est parvenu à exposer leur musique bien au-delà du seul royaume britannique, allant jusqu'à en faire des stars aux USA - du jamais vu pour l'époque.
Autre opportunité étonnante : les studios de Abbey Road où ils ont enregistré bénéficiaient d'une acoustique et de conditions d'enregistrements rares. Si la musique des Beatles a survécu telle qu'elle a été enregistrée - quitte à être remixée - et n'a pas pris une ride, c'est en partie grâce à l'acoustique propre à Abbey Road.
En comparaison, les œuvres de groupes britanniques de la même époque tels que les Kinks ont mal supporté le passage du temps, faute de conditions d'enregistrement à la hauteur. Quant aux morceaux enregistrés par les chanteurs français durant la même période, ils prêtent souvent à sourire en comparaison, de par leur faible qualité sonore.
Là n’est pas tout. Les années 60, durant lesquelles ils ont été le groupe phare ont représenté l'écrin parfait pour qu'une telle bande ait loisir de s'exprimer à foison. C'était une décennie de remise en question, où l'on se plaisait à briser les tabous, à briser les frontières artistiques. Un environnement de choix pour un petit groupe de rock'n'roll qui très vite, a choisi de s'émanciper de ce format restrictif pour se lancer dans les expérimentations musicales, intégrant des violons, du sitar indien, des cuivres, du synthétiseur… Et révolutionnant la forme de ce que l'on appelait une chanson, transformant certaines en mini-films, intégrant des bruitages, des bandes jouées à l'envers, allongeant la durée, enchaînant deux morceaux disparates…
Il faut tout de même ajouter un dernier point à cette énumération. Individuellement, les Beatles étaient dotés de personnalités sympathiques. Il est assez remarquable de constater qu’à aucun moment, ils n’ont eu la grosse tête. Denis O’Deil qui avait été désigné comme producteur associé de A Hard Day’s Night les a rencontré sur le plateau du film au printemps 1964 aura ces mots :
« Les Beatles et Brian Epstein figurent, c’est indiscutable, parmi les personnes les plus charmantes que j’aie jamais rencontrées. Certes, ils faisaient des traits d’esprits et manifestaient l’humour pince-sans-rire auquel leurs interviews m’avaient habitué, mais je fus vraiment surprise de voir le détachement avec lequel ils appréhendaient leur célébrité. Si l’on considère la popularité dont ils jouissaient, ils étaient remarquablement équilibrés, ce qui rendait sympathiques non seulement à leurs fans mais aussi à tous ceux qui travaillaient avec eux ».
C’est le 9 octobre 1940, alors que l’Angleterre résiste vaillamment aux assauts nazis, que naît John Winston Lennon. Liverpool n’a alors rien de glamour, et durant les années 50, la ville porte encore les séquelles du conflit mondial. Dès son plus jeune âge, John, garçon attachant mais frondeur doit faire face aux absences prolongées de son père Freddie, un personnage volage et inconsistant. De guerre lasse, alors qu’il n’a que cinq ans, sa mère Julia confie John à sa tante Mimi. Se sentant rejeté, il vit cet abandon comme un traumatisme ; d’autant que sa tante l’éduque à la dure.
A l'âge de seize ans, à l’écoute de « Heartbreak Hotel » d’Elvis Presley, John a une révélation. Il aura plus tard ces mots : « Avant Elvis, il n’y avait rien ». Dès lors, il se trouve une motivation et dès le printemps 1957, il fonde son premier groupe, les Quarrymen.
Le 6 juillet 1957, la formation se produit à l’église St Peters à l’occasion de la fête communale de son école. Dans l’assistance, un jeune homme de bonne famille, Paul McCartney, est interpellé par l’audace de John avec sa chemise à carreaux et ses cheveux légèrement bouclés : quand il oublie son texte, il est capable d’improviser des paroles sur le tas. Lors d’une pause, le gaucher McCartney attrape sa guitare et fait la démonstration de ses talents sur quelques standards de rock. Le constat s’impose : Paul est jugé digne d’intégrer les Quarrymen.
Né le 18 juin 1942 d’un père représentant en coton mais aussi musicien de jazz à ses heures, McCartney a été à bonne école. Très vite, Lennon découvre que ce garçon écrit de fort belles chansons. L’idée d’un duo d’écriture fait son chemin. La « pâte » Lennon-McCartney prend forme et ensemble, les deux garçons élaborent peu à peu un répertoire de chansons marquées par de suaves mélodies et le mariage envoûtant de leurs voix.
McCartney recommande alors à Lennon un guitariste de son lycée, George Harrison. Né le 25 février 1943, ce jeunot a reçu sa première guitare à l’âge de 13 ans et entamé une pratique assidue, étudiant les morceaux des bluesmen et rockers pour les reproduire fidèlement. D’abord ennuyé par son jeune âge, John l'accepte finalement dans les Quarrymen : sa virtuosité compense son immaturité.
Le 7 août 1957, les Quarrymen donnent un concert dans un nouveau club de Liverpool : la Cavern. Soir après soir, ils y font leurs premières armes. Et puis au début des années 60, un bassiste et recrue éphémère, Stuart Sutcliffe suggère à Lennon de changer le nom du groupe et d’adopter celui de Beetles (scarabées) en référence aux Crickets (criquets) qui accompagnent le chanteur Buddy Holly. A l’été 1960, John a l’idée d’un changement d’orthographe : il intègre le mot « beat » (battement), alors à la mode. Les Beatles sont nés !
La première prestation du groupe sous le nom des Beatles a lieu le 17 décembre 1960 au Casbah Coffee Club de Liverpool.
Peu après, leur destin connait un tournant. Un manager venu de Hambourg est en quête de groupes pour jouer dans les clubs dont il est propriétaire. Les Beatles débarquent dans cette ville portuaire allemande le 17 août 1961 et prennent leur service au Indra Club, situé au milieu de sex-shops surmontés de néons, et de boîtes de strip-tease ! Les Beatles s’adaptent tant bien que mal à la clientèle de buveurs de bière et donnent un show où ils se déchaînent sans réserve pour séduire les consommateurs. Ils doivent jouer sept à huit heures d'affilée, interrompues par trois pauses d’une demi-heure. C’est là que le groupe devient soudé, vif et allègre.
Lorsqu’ils reviennent à Liverpool et se produisent à nouveau au Cavern Club (où ils se produiront près de 300 fois), le groupe acquiert une popularité marquante. Fin 1961, un disquaire local, Brian Epstein vient les écouter et il lui semble d’emblée évident que ce groupe est appelé à devenir énorme ! Il plaque tout pour devenir leur manager. Epstein commence par modifier leur apparence. Adieu les blousons de cuir. Le groupe va désormais se produire habillé en costume, avec chemises blanches et cravates.
Lorsque les Beatles sont présentés en 1962 à George Martin par leur manager, Brian Epstein, ils sont déjà devenus, à force de centaines de concerts des héros dans leur ville natale, Liverpool. Ils ont fait leurs armes à Hambourg, se produisant huit heures d’affilée dans des conditions particulièrement dures. Les Beatles sont donc habitués à séduire un public. Toutefois, comment pourraient-ils imaginer l’ampleur que va connaître leur popularité quelques mois après la sortie de « Love me do » ? Dès la fin de 1962 et sur toute l’année qui suit, l’Angleterre vibre au son de la Beatlemania, et la télévision retransmet les images de foules en furie, composées pour la plupart d’adolescentes qui dès l’apparition des quatre garçons hurlent à s’époumoner. Avec des singles tels que « She loves you » puis « I want to hold your hand », l’année 1963 asseit leur triomphe au Royaume Uni.
Lorsqu’un reporter britannique demande le 10 décembre 1963 à George ce qu’il compte faire lorsque « tout cela sera terminé, », le guitariste se hasarde à croire que cela « devrait durer encore au moins deux ans ». À cette époque, les Beatles ignorent encore qu’ils vont demeurer indétrônables jusqu’à leur séparation en 1970. De fait, ils n’ont encore rien vu…
En janvier 1964, un an après leurs débuts, les Beatles ont déjà vendu 6 millions de disques et leur réputation commence à franchir les frontières de l’Angleterre. I want to hold your hand est entré directement à la première place des charts d’Australie. Il reste à séduire la plus grande population anglo-saxonne, de l’autre côté de l’Atlantique. Le zélé Brian Epstein veille au grain : la conquête de l’Amérique est au programme…
Juste avant de franchir l’Atlantique, les 4 garçons honorent un contrat qu’ils ont passé bien avant d’être devenus aussi énormes. Ils se produisent donc durant deux semaines à l’Olympia de Paris, faisant suite à la chanteuse Sylvie Vartan, qui a le plus grand mal à assurer sa prestation. Surpris, les Beatles découvrent une audience composée principalement de garçons qui s’abstiennent de crier durant leurs chansons. Un soir, un photographe présent dans leur hôtel, Harry Benson va capturer un cliché mémorable : une épique bataille de polochons entre les quatre garçons.
Les Fab Four débarquent à New York en février, alors que leurs disques ont déjà commencé à conquérir les charts américains. La Beatlemania commence à toucher les Etats-Unis et les foules de teenagers se bousculent déjà sur leur passage. Ce n’est qu’un début. À la faveur de trois passages au Ed Sullivan Show, le groupe est vu par 73 millions de spectateurs. Une star de la boxe telle que Cassius Clay (Mohammed Ali) insiste pour les rencontrer.
Le magazine Newsweek livre une critique acerbe de cette formation de jeunes britanniques :
« Visuellement, c’est un cauchemar. Des costumes de beatniks serrés, d’une élégance outrancé et des coiffures évoquant des bols de pudding. Musicalement, nous sommes proches du désastre avec des guitares et une batterie qui assènent un beat sans sophistication. Leurs paroles, ponctuées de cris de type yeah yeah yeah, sont une catastrophe, un mélange confus de sentiments idiots de carte de Saint Valentin ».
Pourtant, ce jugement est ultra isolé. La jeunesse d’Amérique a adopté les