Nirvana
“NEVERMIND - 30TH ANNIVERSARY EDITION”
Universal
C’était le 24 septembre 2011. Un monstre sortait de l’eau. Qui l’eut cru? Le fameux disque du bon endroit au bon moment? L’endroit était Seattle, avec plusieurs groupes signés sur Sub Pop, et Nirvana avait sorti un premier album, “Bleach”, assez quelconque. L’époque était dévouée à Guns N’Roses. Le monde entier était à genoux devant ces métalleux reprenant tous les clichés les plus abscons du rock en ayant écouté Judas Priest puis Hanoï Rocks, qui leur étaient mille fois supérieurs. Mais la timbale est tombée pour les Guns. Amen. Auparavant, le rock indépendant US avait fait le succès des college radios. Sans remonter au hardcore, quelques groupes s’étaient démarqués. En vrac: Hüsker Dü, The Replacements, R.E.M, Violent Femmes, Sonic Youth, Dinosaur Jr et les Pixies. Le jeune Kurt Cobain avait des goûts anormalement éclectiques et savants pour quelqu’un de son âge. Les Raincoats, les Young Marble Giants, Killing Joke (voire l’intro de “Come As You Are”), les Buzzcocks — qu’il embauchera généreusement plus tard en première partie de son groupe lorsqu’il sera devenu célèbre —, et, dans son Amérique, Flipper, Neil Young, Sonic Youth, Hüsker Dü et les Pixies. Cobain a tellement dit par la suite que, pour “Nevermind”, il avait outrageusement copié le groupe de Boston que même Black Francis, devenu Frank Black, en était gêné, surtout après son suicide. Alors en effet, Cobain a repris le principe des Pixies, ainsi que des suites d’accords inattendues, les a simplifiées et a créé “Nevermind” (“Tant pis”). Qui ne sonne pas pour autant