Rock and Folk

L’histoire d’un plouc américain égaré dans le Londres punk

The Replacements

“PLEASED TO MEET ME DELUXE EDITION + PLACEMAT”

Rhino (Import Gibert Joseph)

Il y a peu encore, “Pleased To Meet Me” était considéré comme le plus grand album du groupe favori de Jeff Tweedy. Mais depuis que “Don’t Tell A Soul” est ressorti dépouillé de ses gadgets eighties et rebaptisé “Dead Man’s Pop”, on peut dire que les deux se valent, mais que “Pleased To Meet Me” reste le plus grand album rock’n’roll du groupe de Minneapolis. Paul Westerberg était un fan de Big Star et d’Alex Chilton. C’est donc aux studios Ardent, bien connus de Chilton, dans sa bonne ville de Memphis, que les Mats, ont enregistré leur nouvel album, sous la direction du sorcier Jim Dickinson, légende d’Ardent, et courageux architecte du chaotique et magnifique troisième Big Star. Mais les Replacements, contrairement à Teenage Fanclub ou aux Posies, n’ont jamais tenté de copier le groupe mythique. et Dickinson a l’idée grandiose d’enchâsser un passage acoustique avec la mandoline de Peter Buck (R.E.M.). Puis, le groupe enchaîne sur un titre encore plus furieux, “I Don’t Know”, avec un Paul Westerberg en plein doute après l’échec du précédent album “Tim” et Dickinson songe à appuyer la rythmique avec un saxophone baryton. Westerberg est en pleine furie, le groupe pousse des comme une bande de Comanches prêts à tout scalper. C’est une belle entrée en matière, cet enchaînement de quatre morceaux furibonds. Après quoi, le groupe signe un titre sous influence jazz (“Nightclub Jigger”), puis allonge une série de chansons qui sont devenues pour les fans des hymnes précieux: “Never Mind” “Valentine”, “Shooting Dirty Pool”, “Red Red Wine” et la merveille totale, “Can’t Hardly Wait”, avec, sur ce coffret, une seconde version remixée par Jimmy Iovine, dont on ne comprend pas bien l’intérêt tant la version originale est parfaite… “Pleased To Meet Me” (1987), est déjà ressorti en version enrichie de bonus en 2008, elle a cette fois-ci droit au traitement royal. Une nouvelle masterisation (par l’homme qui s’est chargé de “Dead Man’s Pop”), des démos de 1986 comptant de nombreux inédits comme le merveilleux “Birthday Gal” (déjà inclus sur la réédition de 2008), datant de 1986 avec Bob Stinson encore présent, d’autres encore sans lui, un “rough mix” de l’album avec un sequencing différent et plusieurs outtakes. Pour les amateurs, ce ne sera pas la révélation de “Dead Man’s Pop”, mais certains n’hésiteront pas à se ruer là-dessus.

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