John Lennon and Yoko Ono
UNFINISHED MUSIC NO 1: TWO VIRGINS
1968
D’UN STRICT POINT DE VUE HISTORIQUE, on tient là un album particulièrement important puisqu’il marque, cette année-là, le début de la carrière solo de John Lennon et de sa collaboration créatrice avec Yoko Ono, en même temps qu’il ouvre une fenêtre sur leur vie privée. La nudité qu’ils affichent sur la pochette horrifiera la droite religieuse et contribuera à porter l’attention sur un magazine – Rolling Stone, en l’occurrence – quand ce dernier publiera la photo en couverture. D’un point de vue musical, c’est une autre affaire, tant Unfinished Music… s’avère douloureusement ennuyeux et vain la plupart du temps. Les deux faces de 14 minutes consistent en une suite de bouts de dialogues inaudibles, de boucles, effets sonores et gémissements de Yoko. Il n’y a pour ainsi dire rien de musical ici, et s’enquiller ces 28 minutes tient de la plus cruelle des corvées. Deux ans plus tard, John Lennon/Plastic Ono Band débarquera dans les bacs, exact opposé d’Unfinished Music, autant qu’il est possible de l’imaginer.
Bob Dylan
DOWN IN THE GROOVE
1988
Depuis des années, les dylanophiles s’écharpent pour décréter si c’est sur Knocked Out Loaded, en 1986, ou Down in the Groove, deux ans plus tard, que leur héros s’est le plus égaré sur cette décennie. Ça se joue sûrement à peu de choses, mais Knocked Out Loaded contient un chef-d’œuvre indéniable: son épique collaboration avec Sam Shepard sur “Brownsville Girl”. En comparaison, il n’y a rien à sauver sur Down in the Groove, simple assemblage sans vie de reprises (“Rank Strangers to Me”, “Shenandoah”), collaborations avec Robert Hunter, le parolier du Grateful Dead (“Silvio”, “Ugliest Girl in the World”), et nouvelles compositions (“Death Is Not the End”, “Had a Dream About You, Baby”), le tout baignant dans des sons ringards de synthés et de batterie typiques des années 1980 et dans un sentiment général de profonde paresse. Eric Clapton, Bob Weir, Jerry Garcia, Mark Knopfler et Paul Simonon (The Clash) se sont joints aux festivités, mais ni leur notoriété ni leurs efforts conjugués ne sauveront quoi que ce soit. Toutefois, quelques jours après la sortie de l’album, Dylan s’embarquera dans son “Never Ending Tour”, expérience régénératrice qui conduira à ce que nous n’aurions plus jamais à subir album aussi épouvantable que Down in the Groove, quand bien même on s’en rapprochera avec Under the Red Sky, en 1990.
Yes
UNION
1991
À la fin des années 1980, les chantres du prog-rock s’étaient scindés enl’occurrence, diviser n’était pas régner. L’idée d’un Super Yes était née, une tournée en grande pompe calée et l’enregistrement d’un album entériné. , racontera Wakeman à en 2019. Union ” Une partie de l’effroyable en question fut de faire appel à des musiciens de studio anonymes alors que l’on tenait là un groupe comptant déjà deux guitaristes, deux batteurs et deux claviéristes. ‘ rajoutera Wakeman.