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Inspiration au féminin
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Livre électronique294 pages3 heures

Inspiration au féminin

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À propos de ce livre électronique

Des histoires à succès motivantes, des tracés de vie singuliers, surprenants et empreints de courage, d'audace et de persévérance, c'est ce que nous propose Karyne Plouffe dans Inspiration au féminin.

Elle a parcouru les routes du Québec afin de rencontrer, interviewer et photographier des femmes exceptionnelles, connues ou inconnues du public, dans le but de recueillir leurs témoignages à la fois touchants et édifiants. Ces femmes audacieuses, qui n'ont nullement froid aux yeux, se sont dotés de la détermination et de la résilience qui leur permettent de surmonter un grand nombres d'obstacles afin de remporter la victoire contre toute attente.

Vous serez inspirés par Marcia Pilote, Marie-Josée Richer, Cora Tsouflidou, Mylène Paquette, Natacha Watier, Caroline St-Hilaire, Camille Chai, Caroline Codsi et bien d'autres.

Plongez dans l'univers fascinant de femmes dynamiques qui ont ouvert la voie à tant d'autres.
LangueFrançais
Date de sortie13 oct. 2021
ISBN9782924941508
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    Aperçu du livre

    Inspiration au féminin - Karyne Plouffe

    La femme aux projets bonheur

    Marie-Josée Blanchard

    Écrire à propos de femmes inspirantes était pour moi un sujet fort stimulant. Il m’est toutefois impossible d’oublier qu’il y a à peine moins d’un siècle, nos opinions n’étaient pas plus considérées que prises en compte et que nous n’avions même pas le droit de voter!

    Dans ma quête de parcours féminins impressionnants, j’ai d’abord orienté mes recherches à l’extérieur de mon réseau, même si j’avais l’histoire unique d’une femme exceptionnelle sous les yeux : celle de mon éditrice, Marie-Josée Blanchard. Il s’agit là d’une analogie comparable à la vie : Nous avons souvent sous les yeux ce que nous recherchons ailleurs.

    Marie-Josée est toujours en arrière-scène, loin des projecteurs. Elle a donné la chance de briller à bon nombre d’auteurs émergents du Québec. En plus d’avoir une histoire de vie admirable, elle est l’exemple même du courage. Une femme de coeur! Occupée à orchestrer la mise en lumière de ses auteurs, c’est maintenant à son tour d’être mise en valeur et à l’honneur.

    Bébé de Noël, elle voit le jour le 25 décembre 1964 à l’hôpital de Saint-Lambert, sur la rive-sud de Montréal. Ses parents affirment que c’est le cadeau de Noël le plus merveilleux qu’ils ont reçu. D’ailleurs, sa mère l’appelle affectueusement « son paquet précieux ». Elle hérite, entre autres, du tempérament dynamique de ses parents. Petite fille, elle démontre déjà une grande joie de vivre. Elle a reçu de la vie un cadeau inestimable, celui d’avoir le gène du bonheur.

    André, son père, était superviseur d’épiceries chez Couvrette et Provost qui deviendra plus tard Provigo, alors que sa mère Françoise était secrétaire juridique à la Cour supérieure de Montréal. Leur vie familiale s’est littéralement transformée lorsqu’en décembre 1966, son père reçut une offre des plus audacieuses pour l’époque. Un de ses clients lui a proposé de gagner un revenu supplémentaire en devenant distributeur de produits Amway. Visionnaires, positifs et ouverts d’esprit, le père de famille et sa conjointe décident de s’engager corps et âme.

    Au fil des années, temps et énergie sont déployés afin d’étendre leur réseau partout dans le monde. Dès leur début, en moins de seize mois, un record non encore battu, le couple devient millionnaire du marketing relationnel, assurant ainsi une sécurité à leur famille qui s’agrandit. Marie-Josée, l’aînée de la famille, est suivie de Nathalie, Martin et Sébastien. Instinctivement maternelle, elle aime prendre soin de sa soeur et de ses frères telle une mère. Elle me dit les aimer tellement qu’elle a toujours voulu prendre soin d’eux et s’assurer qu’ils ne manquent de rien.

    Désireux que leurs distributeurs lisent des livres de croissance personnelle, ses parents décident en 1977 de fonder une maison d’édition qui approvisionnerait en livres les membres de leur groupe. Des livres de ce genre, il n’y en avait pas sur le marché québécois, sauf en anglais. C’est ainsi que la maison d’édition Un monde différent a vu le jour.

    « Ce qui me branchait à l’époque, c’était la coiffure, le monde de l’esthétique, me dit Marie-Josée. Comme nous sommes une famille tricotée serrée, je donnais toujours un coup de main dans les entreprises de mes parents tout en veillant à mes propres activités professionnelles. J’ai travaillé pour les entreprises familiales durant une trentaine d’années, et ce, presque toujours à temps partiel. » Elle a eu une enfance merveilleuse, avec une soeur, deux frères et des parents exceptionnels, « avec ma famille de rêve! », comme elle se plaît à ajouter. Frères et soeurs ont accompagné leurs parents un peu partout à travers le monde.

    À l’âge de 28 ans, Marie-Josée donne naissance à sa fille Audrey, qui a elle-même 28 ans au moment où j’écris ces lignes. En apparence, elle a tout pour être heureuse, mais son bonheur n’est vraiment pas complet. Sa relation de couple est particulièrement difficile; elle en est venue à y mettre fin et à prendre sa vie en main avec sa fille, alors âgée de cinq ans. Elle est ce genre de femme qui passe à l’action plutôt que de se plaindre de sa condition. Elle me dit : « À un moment donné ça suffit, il faut se prendre en main et foncer, car personne d’autre ne le fera à notre place. »

    Lentement mais sûrement, elle s’adapte bien à sa nouvelle vie de célibataire monoparentale. Cependant, Audrey et elle vivent des moments difficiles, car l’enfant fait des crises d’épilepsie à répétition, ce qui les force à se rendre très souvent à l’Hôpital Sainte-Justine. Sa condition a perduré de l’âge de 5 à 12 ans avant que le médecin leur confirme qu’elle était guérie. Ce fut de très durs moments à vivre, mais elles en sont sorties grandies.

    Deux ans et demi après sa séparation, Marie-Josée fait une rencontre inattendue, celle de l’homme de sa vie, Alain Ménard (Inspiration au masculin), qui a lui aussi une petite fille, Emmanuelle, du même âge qu’Audrey. Les deux petites avaient sept ans au moment de la rencontre. C’est le coup de foudre! À l’écoute de ses sentiments, Marie-Josée sait qu’elle vient de trouver l’amour, le vrai.

    Elle a alors trente-cinq ans et elle est reconnaissante envers le destin de lui offrir une chance inespérée de refaire sa vie, pas avec n’importe qui, mais avec un homme franc, honnête et bienveillant. Après un an et demi de fréquentations, le jour de Noël, jour de son anniversaire de naissance, Alain lui fait la grande demande devant les deux fillettes qui ne rêvaient que de cela. Six mois plus tard, ils convolent en justes noces au grand bonheur de tous!

    En 2003, ses parents souhaitent prendre leur retraite. Ils proposent à leurs quatre enfants de prendre la relève de la maison d’édition. Comme ses frères sont déjà dans le domaine de l’événementiel, sa soeur dans l’esthétique et Marie-Josée en coiffure, ce n’était pas le moment propice pour aucun d’eux. Elle me raconte : « C’était dommage, mais aucun d’entre nous ne se sentait qualifié ni prêt à travailler dans ce domaine à l’époque. Nous avions déjà tous une carrière bien établie. Ce n’était tout simplement pas le bon moment. »

    Donc, vingt-cinq ans après l’avoir fondée, ses parents remettent les clés de l’entreprise à un nouveau propriétaire.

    Quelques années plus tard, alors que Marie-Josée arrive à la mi-quarantaine, elle réalise que son métier de coiffeuse ne comble plus ses attentes. Elle envisage d’avoir de nouveaux défis. « J’ai longuement réfléchi. Il m’aurait plu d’aller à l’université pour y suivre des cours en droit. J’étais attirée par les études et par le métier d’avocate. Mais, c’est plutôt l’appel de l’édition qui a résonné en moi. Après mûre réflexion, j’ai décidé de me lancer et de devenir éditrice. En 2011, j’ai voulu tenter moi-même l’aventure en fondant Performance Édition, née de la production d’un premier livre qui est rapidement devenu un succès de librairie. Je me plais à dire que nous sommes une jeune maison d’édition familiale et conviviale, animée d’une vieille âme. »

    Elle n’était pas consciente alors de la charge de travail et de toutes les connaissances qu’il lui faudrait acquérir pour réussir. Elle n’avait qu’une mince idée de ce qui l’attendait. Rien ne lui laissait croire que ce créneau fonctionnerait pour elle. Elle a dû prendre le taureau par les cornes, comme l’adage le dit souvent, et s’activer pour démarrer ses opérations.

    Outre ses parents, qui connaissaient bien le domaine, deux anges acceptent de la prendre sous leurs ailes: Pierre St-Martin, alors éditeur et Aline Lévesque, auteure. Elle ne les remerciera jamais assez pour la mine d’or de renseignements qu’ils lui ont transmis. Aline lui a conseillé une personne ressource, Sylvie Valois, qui lui a enseigné la comptabilité inhérente à l’édition et a fait des miracles pour elle. Elle lui a dit : « Quand j’en aurai terminé avec toi, tu auras une main de fer dans un gant de velours. Je ferai de toi un très bon chef d’orchestre mais en plus, tu sauras jouer de tous les instruments, car c’est la clé du succès de toute entreprise. »

    Marie-Josée prend rapidement conscience que de bâtir une entreprise rentable ne se fait pas du jour au lendemain, c’est même très ardu. « Durant les sept premières années, il n’y a presque pas eu une seule journée où je n’ai pas songé à tout abandonner. J’ai souvent pleuré et j’ai dû travailler très fort pour me forger une place au soleil. La patience, la persévérance et le fait de continuer de croire en mon potentiel m’ont permis de poursuivre.

    « J’ai un mari qui me motivait sans arrêt, des parents positifs qui croyaient en moi, c’est ce qui m’a donné encore plus de force. Je travaillais sans relâche plus de douze heures par jour, six jours par semaine et, durant plusieurs années, sans salaire. Je devais connaître chaque tâche et il y en a beaucoup, croyez-moi. J’ai compris à quel point il était difficile de percer dans ce métier où la concurrence est très forte. Les gens ne savent pas qu’entre trois et quatre mille livres sont publiés chaque mois, et ce, uniquement au Québec! »

    Marie-Josée s’est vite rendu compte que ce n’est pas parce que tes parents ont été propriétaires d’une maison d’édition et que tu y as travaillé que tu connais d’emblée tous les rudiments du métier, et qu’une fois assise sur la chaise de l’éditrice, tu es une professionnelle aguerrie.

    « Il va sans dire qu’il faut savoir tirer son épingle du jeu pour réussir. Publier des auteurs inconnus et les faire connaître, voilà un élément qui m’a donné le courage de continuer. Ça me stimulait! Je voulais une maison d’édition différente qui permettrait à des auteurs d’obtenir une visibilité qu’ils ne trouveraient pas ailleurs. Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus dans le monde de l’édition. Ma PME n’aurait pas eu ce succès sans ces auteurs talentueux qui ont su façonner de leur magnifique plume la belle compagnie que Performance Édition est devenue. J’ai énormément d’admiration pour eux, je les aime de tout mon coeur! » Performance Édition se spécialise dans la croissance personnelle, le dépassement de soi, la relation d’aide, la santé mentale, la vente et le marketing, ainsi que les autobiographies.

    Après quelques années de dur labeur, aidée d’employés à la pige, notre éditrice peut enfin se permettre d’avoir une adjointe en la personne de sa soeur Nathalie, qui devient rapidement son bras droit. « C’est mon idole, elle prend en charge tous les dossiers de presse des auteurs, elle orchestre d’une main de maître tous les salons du livre et la publicité en plus de solliciter les médias.

    Elle n’est pas que mon bras droit, elle est plus encore! Elle a une patience d’ange pour tout apprendre et elle est tellement talentueuse, elle possède des talents que je n’ai pas. Ma mère, excellente en français, est présente à mes côtés depuis mes débuts. J’ai une réviseure principale, Patricia, qui a un doigté de fée et une plume de rêve. »

    Après dix ans d’existence, Marie-Josée aura réussi sa mission : créer une boîte où les auteurs se sentent comme à la maison, à leur MAISON d’édition. Maintenant, elle se sent bien, en contrôle, et est reconnue dans l’industrie.

    Elle dit s’être longtemps sentie comme un petit poisson d’eau douce qui nageait parmi les requins, mais malgré tout, elle a acquis à la longue toutes les compétences voulues. Elle se sent maintenant calme et sereine, comme un dauphin qui nage dans une mer agitée qu’il connaît maintenant très bien.

    Mission-Passion : produire des projets bonheur, des mots qui sortent régulièrement de la bouche de mon éditrice. Après avoir connu des moments angoissants et remis ses choix en question, elle a rapidement compris que ce qui envahit notre esprit contrôle notre vie. Elle a courageusement choisi de se laisser envahir par sa passion, non par ses angoisses.

    Aujourd’hui âgée de 56 ans, elle est grand-maman de deux magnifiques petites-filles, Alexia et Mathilde et elle profite de la vie, des membres de sa famille qu’elle adore, ainsi que de ses précieux amis. Elle ne songe toutefois pas encore à la retraite. « J’ai encore tant à accomplir. Je veux continuer d’oeuvrer dans le monde de l’édition et accompagner encore bien d’autres auteurs dans leur cheminement et leurs écrits. Les meilleures années sont encore à venir! »

    À sa grande surprise, le directeur de son compte d’entreprise a proposé sa candidature au Prix dynamisme de la Banque royale du Canada à titre de femme d’influence de l’année 2021. On l’a avisée que le simple fait d’être mise en nomination est un exploit en soi. Souhaitons-lui de remporter ce prestigieux prix, qu’elle mérite amplement!

    Dans chaque petite parcelle de votre vie, mettez ce en

    quoi vous croyez. Travaillez avec tout votre coeur et

    exigez des autres ce qu’ils ont de meilleur.

    N’abandonnez pas votre personnalité et vos valeurs,

    le secret que vous connaissez et que personne d’autre ne connaît.

    Quant à la vérité, ne la laissez pas disparaître

    dans le mâchonnement généralisé de la complaisance.

    – Meryl Streep

    « Ce sont les petites choses faites avec

    beaucoup d’amour qui changent le monde. »

    Promouvoir la bonne action

    Rachel Lapierre

    J’ai rencontré Rachel en 2019 grâce à mon amie Mary-Ann, photographe humanitaire.

    Apprenant que 750 repas avaient été servis grâce à son initiative à des gens dans le besoin durant la période des Fêtes de 2019, j’ai voulu faire ma part moi aussi. Je suis allée à la rencontre de Rachel pour cuisiner et l'aider ensuite à servir de la nourriture aux sans-abris afin de comprendre et m’imprégner de sa réalité. Rencontrer cette femme d’exception a fait une différence appréciable dans ma vie.

    C’est dans la ville de Verdun que Rachel Lapierre a grandi, au sein d’une famille originaire des Îles de la Madeleine. Elle prend le temps de m’expliquer que ses racines madelinotes ont fait des membres de sa famille des gens tissés serrés où les valeurs familiales tournent autour de la générosité et de l’entraide. Même si sa famille peinait à joindre les deux bouts, il n’était pas rare que sa mère cuisine des repas supplémentaires pour accueillir plus de gens à sa table. En plongeant dans ses souvenirs, elle se remémore qu’elle cuisinait pour tout le monde et que leur porte était toujours ouverte.

    Petite fille, elle pratique la nage synchronisée. Plus tard, différente des autres de son âge, elle a une attirance très particulière pour les voyages humanitaires en Afrique. La jeune fille est loin de se douter du destin que lui réserve la vie.

    Issue d’une famille modeste, Rachel ne fait pas d’études prolongées. Dès ses treize ans, elle se met à enchaîner des petits boulots qui lui permettent de gagner de l’argent pour venir en aide à ses parents.

    Au début de la vingtaine, déçue de sa vie, particulièrement de ses relations amoureuses, elle décide de monter à genoux les marches de l’oratoire Saint-Joseph de Montréal. Cette pratique est souvent observée lorsque des gens veulent que la vie ou une force supérieure leur vienne en aide. Elle fait un pacte avec la vie en montant les quatre-vingt-dix-neuf marches, m’explique-t-elle. Si la vie est bonne pour elle et qu’elle l’aide, elle jure qu’elle le rendra au centuple au suivant. Lors de cette ascension, elle constate que certains de ceux qui gravissent les marches ont l’air bien plus malheureux qu’elle. Elle est en santé, jeune et ambitieuse. Elle a toute la vie devant elle et de multiples possibilités.

    La vie lui confirme alors que tout est possible. Elle qui dit ne rien avoir du stéréotype « Miss Québec », se surprend à gagner ce concours. Elle m’a raconté qu’elle croyait que tous les concours de beauté étaient organisés et qu’ils faisaient plutôt rayonner les blondes aux yeux bleus ayant un talent particulier comme le chant. Elle se trompait. Il ne suffit que d’y croire. La beauté vient de l’intérieur et il est important d’avoir des passions. Le mannequinat qu’elle a pratiqué l’a assurément aidée à se forger une personnalité.

    À l’âge de vingt-cinq ans, Rachel trouve l’amour. Son mari (aujourd’hui son ex-mari), prospère et jouissant d’une belle stabilité financière, lui offre confort et sécurité. Il avait déjà trois adolescents issus d’une relation précédente. Ils auront trois autres enfants et en adopteront ensuite un septième venant du Honduras. Mère impliquée, elle est bénévole à l’école des petits et complètement dévouée à sa famille nombreuse.

    Elle souhaite poser des gestes qui changeront le monde, et cela, malgré son emploi du temps déjà fort occupé. Mais vient un jour où Rachel se dit qu’elle en a plus qu’assez d’attendre le moment idéal pour faire avancer les choses. « J’avais besoin de revenir aux sources. On finit par ne rien faire lorsqu’on attend toujours le bon moment, comme celui que les enfants soient grands ou d’avoir les moyens financiers. Un jour, je me suis dit, ça suffit! »

    Elle met en place un système pour faire de bonnes actions. Elle note chaque soir ses actions du jour dans un carnet, mais elle oublie souvent de tout écrire. Elle décide donc de tracer une ligne sur son pouce le matin pour lui rappeler durant la journée de faire de bonnes actions. Chaque fois qu’elle voit la ligne, elle se rappelle son objectif. Un petit geste, même simple, peut changer la vie de quelqu’un.

    A force de poser des gestes pour aider les autres, Rachel décide de concrétiser son rêve de partir en mission. Dans la mitrentaine, elle décide de s’envoler pour le Chili pour quatre mois afin de faire du bénévolat dans un orphelinat. Elle est loin de se douter de ce qui l’attend.

    Arrivée à destination, elle croise une religieuse à l’épicerie qui lui apprend qu’elle est la directrice de l’orphelinat (quelle belle synchronicité de la vie!). La première journée où elle y entre, elle est enfermée dans une pièce minuscule avec plusieurs enfants et une table. Rachel fait un bateau imaginaire de la table et elle divertit les enfants de son mieux. Les responsables semblent surpris qu’elle accepte de revenir le lendemain.

    Mais, fidèle au poste, elle est prête à aider. Comme tous les enfants ont des poux, elle reçoit le mandat de leur raser les cheveux. Elle s’exécute avec les petits garçons, mais quant aux fillettes, elle leur achète des traitements qu’elle paie de sa poche.

    Heureuse de sa journée, elle y retourne le lendemain pour y découvrir qu’un des bébés est souffrant, voire mourant. Rachel accompagne l’enfant à l’hôpital et attend plus de deux heures en ligne. Il n’y a pas de triage à cet hôpital et lorsque leur tour arrive enfin, Rachel ne peut répondre à aucune des questions qui lui sont posées ni donner le nom de l’enfant ou son âge. Remplie d’émotions en se rappelant ce souvenir, elle me confie : « J’ai tellement pleuré qu’ils l’ont finalement soigné. La condition de ce bébé s’est finalement améliorée et il a survécu. Nous pouvons tous faire une différence! »

    Ce voyage la change radicalement. Elle sait maintenant qu’elle aimerait faire de l’aide humanitaire sa mission de vie. Bénévole pour Iris mondial, elle fait de la traduction en salle d’opération, car elle parle espagnol.

    À l’âge de quarante ans, elle souhaite devenir infirmière et retourne aux études. Elle travaille par la suite pour Médecins du Monde. Elle me dit : « J’ai vu toutes sortes de choses atroces, comme quelqu’un se faire tirer dessus, un tremblement de terre à Haïti et toutes sortes d’autres atrocités. La plupart des membres de mon entourage ne comprenaient pas ce que je faisais là-bas à sortir des gens des décombres. Moi je répondais que j’étais tout simplement sur mon X. »

    Rachel désire suivre les traces de Mère Teresa. Elle veut aider ceux qui n’ont pas la force de lever la main pour dire qu’ils souffrent et ne mangent pas. Elle prend donc son sac à dos et part laver et

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