Inspiration au masculin: 38 parcours exceptionnels qui nous poussent à l'action
Par Karyne Plouffe
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Inspiration au masculin - Karyne Plouffe
CHRISTIAN GENEST
Une vie d’adrénaline
Déjà lors de notre contact téléphonique, la table était mise pour une rencontre hors du commun. D’entrée de jeu, Christian Genest me confie avoir eu trois chances dans la vie : il est né au Canada, il est en parfaite santé et prend bien soin de celle-ci, et il souffre de TDAH, ce qui lui donne un super pouvoir : la créativité!
C’est au club de boxe Hard Knox de Montréal que Christian m’a donné rendez-vous. Je crois fortement aux rencontres que la vie met sur notre chemin, plutôt qu’au hasard. La vie fait souvent bien les choses.
L’histoire de Christian est touchante. Il me l’a confiée comme un cadeau, que je vous laisse déballer à votre tour.
Originaire du quartier Saint-Sacrement de Québec, d’une mère maniaco-dépressive et d’un père ayant abandonné sa soutane quelques semaines avant d’être ordonné prêtre, Christian me confie qu’un de ses frères habite à l’extérieur du Québec et que l’autre est joueur pathologique. « Une famille dysfonctionnelle bien ordinaire, ajoute-t-il. Il y a des années que je n’ai pas vu mes frères, comme si n’étions pas de la même famille et que nous n’avions rien en commun. »
Pour le père de Christian, la réussite scolaire est foi de tout. Il pousse le jeune Christian à fréquenter le collège privé, pensant maximiser ses chances de réussite malgré son déficit d’attention. Christian démontre un esprit compétitif dans tout ce qu’il touche, mais il doit se rendre à l’évidence : pour obtenir les mêmes résultats scolaires que les autres, il lui faut souvent travailler plus fort. Il développe alors un sens aigu de l’organisation comme réflexe d’autoprotection.
Déjà au secondaire, il assume son côté rebelle dans le sens concret du terme, comme lorsqu’il a armé une bombe fumante dans un autobus de la ville. À ce jour, la rébellion constitue l’une des quatre valeurs de l’entreprise de Christian, pour qui le terme équivaut à déjouer les codes établis pour réaliser des choses que personne d’autre ne fait, pour trouver des solutions là où personne ne réussit à en trouver.
À sa sortie du collège professionnel, avec en mains un diplôme en administration, Christian souhaite faire le tour de la planète pendant quelques mois. Son père lui rappelle que s’il espère pouvoir compter sur son aide financière pour poursuivre ses études, il ne doit pas interrompre son parcours pour des étourderies!
Ne sachant trop quoi faire, poussé par la pression paternelle, Christian entre en droit à l’Université Laval. « Jour 1, je n’aime pas ça! Semaine 1, j’ai compris : le par-cœur, la rhétorique, la procédure… berk! » Pas étonnant, à mon sens, car je me dis qu’il n’a rien d’un avocat!
Parallèlement à ses études, Christian travaille quatre nuits par semaine comme gérant d’un club de danseuses nues. Pourquoi? Comme il doit travailler pour payer ses études, aussi bien faire un maximum d’argent. Inutile de vous dire que sa vie ne ressemble en rien à celle des autres étudiants qu’il côtoie.
Nous sommes en 1997 et le milieu du crime organisé est infesté de motards qui se font la guerre pour le contrôle de la drogue et des agences d’artistes (lire les danseuses nues!). Une nuit, dix minutes après avoir armé le système d’alarme, Christian apprend de la centrale d’urgence qu’une bombe a explosé au club. Du point de vue du crime organisé, Christian est le candidat idéal pour ce boulot : il est en forme, poli, éduqué et ne prend ni drogue ni alcool. En outre, il est protégé par un ami très haut placé, qui devient son ange gardien dans les situations où il doit justifier ses décisions.
Après trois années à travailler dans ce milieu, Christian convainc son père de se porter garant de lui pour un prêt de 30 000 $. Déjà, il sait vendre ses idées! Il s’associe à quelqu’un du milieu interlope et ouvre un casse-croûte juxtaposé au fameux bar. L’aventure se corse. Christian apprend aux nouvelles que son grand ami l’ange gardien a été assassiné dans un règlement de compte. Le surlendemain, un étranger l’invite à prendre un scotch avec lui au bar tandis qu’il lui raconte les détails tordus de cet événement tragique.
Christian prend soudainement conscience du danger qui le guette. Les mois suivants sont pour lui un enfer. Vous vous doutez bien qu’on ne s’extirpe pas facilement de ce genre de situation. Sous de très sérieuses menaces, il vend les parts de son cassecroûte pour la somme de un dollar et plie bagage vers Vancouver, histoire de se faire oublier.
Au retour, alors qu’il termine ses cours à l’université et s’apprête à faire un stage en droit au sein d’un cabinet d’avocats, il laisse plutôt son côté artistique le guider. Christian est maniaque de sushis, tant pour leur goût que pour leurs propriétés alimentaires. Or, le produit n’existe à peu près pas à Québec, encore moins en service de livraison. Il n’en fallait pas plus pour que Christian apprenne de lui-même à cuisiner les sushis et les vende à même son appartement.
À ce moment, rares sont ceux qui croient en lui, et son idée est en fait assez mal reçue. Christian en tire d’ailleurs une grande leçon : une idée que tout le monde aime dès le début, c’est habituellement quelque chose qui est déjà connu du public. Les idées réellement nouvelles sont souvent incomprises au départ!
C’est ainsi qu’en février 2000, dans son petit trois et demi de la rue Casot, naît Sushi Taxi grâce à une marge de 500 $ sur sa carte de crédit. Il se fait connaître par l’entremise du journal Voir, puis prend les commandes téléphoniques et s’occupe de la livraison. Son premier vrai boulot, me confie-t-il, est d’être le comédien qui joue tous les rôles à la fois!
Le mois d’août 2000 lui réserve deux grands bouleversements : la naissance de sa fille Clara (née d’Amélie, avec qui il n’a jamais habité, faisant le choix d’avoir une famille atypique), ainsi qu’un minuscule local pour Sushi Taxi, qui a désormais pignon sur rue à Québec.
Bien vite, Christian est rattrapé par la routine de cuisinier et cherche à devenir un homme d’affaires. TDAH, vous vous rappelez? Se fiant à son flair, sans aucune certitude financière, Christian ouvre un deuxième Sushi Taxi en 2001, à Trois-Rivières, tout en consommant des ouvrages sur les affaires de façon boulimique. Dans sa tête de cochon, il a pour objectif clair de devenir un homme d’affaires à succès.
Le risque s’avère payant puisqu’en 2003, un troisième restaurant voit le jour, après une étude de marché très sérieuse : un week-end amoureux dans un petit village des Laurentides, un marché très difficile à percer. Mais il ne baisse pas les bras, et me raconte avec un petit sourire que cette troisième succursale est devenue en 2013 celle qui connaît le plus gros volume d’affaires.
À travers ce parcours, Christian connaît plusieurs moments difficiles : un incendie rase son restaurant de Trois-Rivières, un dégât d’eau dévastateur endommage celui de Québec, un vol à celui de Saint-Sauveur le plonge dans la précarité financière, le tout agrémenté d’une vérification diligente particulièrement stressante.
La boxe, qu’il pratique tous les jours de façon presque méditative, lui permet de faire le vide pour une heure et de retrouver son équilibre émotionnel. Ce sport lui fait tirer quantité de leçons en corrélation avec les affaires : le combat inutile entre l’orgueil et l’humilité, l’importance d’avoir de bons réflexes, la capacité d’apprendre et un mot qui change tout : FOCUS.
En 2013, Christian sent que son rêve d’entrepreneur est si dilué qu’il ne s’y retrouve plus. Au même moment, on propose de lui acheter Sushi Taxi. Les discussions mènent à une offre d’achat en bonne et due forme, la revue diligente est levée, mais le projet avorte au moment de négocier le contrat de travail, en dépit du fait que les acheteurs aient publié l’achat dans les journaux et rencontré les employés à plusieurs reprises. Un coup dur, très dur, mais qui finira par constituer pour Christian une solide corde à son arc.
Christian fait son mea culpa auprès de son équipe, reste authentique et choisit de se relever les manches et de se remettre au travail tout en éliminant les irritants au fur et à mesure qu’ils se présentent à lui afin de retrouver le sourire et le chemin de la croissance. Cet épisode se déroule sans perdre aucun de ses employés et collaborateurs, à sa grande
