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Business Model Creation: Un guide pratique incontournable pour les créateurs d'entreprise
Business Model Creation: Un guide pratique incontournable pour les créateurs d'entreprise
Business Model Creation: Un guide pratique incontournable pour les créateurs d'entreprise
Livre électronique731 pages14 heures

Business Model Creation: Un guide pratique incontournable pour les créateurs d'entreprise

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À propos de ce livre électronique

Développez votre projet d’entreprise à l’aide de ce guide pratique basé sur la méthode Business Model Canvas, utilisée par plus de 5 millions de personnes dans le monde. 

Vous avez un projet d’entreprise ou une idée de produit ou de service que vous aimeriez commercialiser ? Business Model Creation vous aidera à développer pas à pas le business model de votre projet et à définir comment vous allez gagner votre vie.

Ce guide pratique, agrémenté d’exercices et de nombreux exemples, truffé de conseils concrets, est conçu en trois parties, pour vous aider à :
- Comprendre les origines de votre désir d’entreprendre et faire le bilan de vos atouts, mais aussi de vos faiblesses. Quel est votre profil ? Êtes-vous plutôt Consomm’acteur, Expert, Propriétaire, Inventeur, Opportuniste ou Utopiste ?
- Construire votre business model à l’aide du Business Model Canvas, en vous apportant les outils nécessaires à l’élaboration des 9 blocs, comme la formule de capture de valeur© pour augmenter votre chiffre d’affaires et votre rentabilité.
- Valider vos premières intuitions et passer de l’idée griffonnée sur papier au produit/service commercialisé : étude de marché et de concurrence, choix du nom et du logo, prototype, protection intellectuelle, présérie...

Vingt secondes d’audace suffisent pour changer de vie. Ensemble, transformons votre rêve en réalité !

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

On retrouve aujourd’hui en librairie une quantité de livres guidant à la création d’entreprise. Mais rares sont les guides qui poussent à s’imaginer dans des situations concrètes. C’est le cas du nouveau guide Business Model Creation, dynamiquement élaboré par la Gembloutoise Sophie Racquez, après 2 ans de recherches et de rencontres. - L'Avenir

À PROPOS DE L'AUTEUR

Sophie Racquez est passionnée par les idées et les nouveaux produits/services. Ingénieur commercial et de gestion de l’UCL Mons (anc. FUCAM), elle fonde en 2007, avec son frère designer, The Idea Monopoly®, société de conseil en marketing et innovation. Aujourd’hui, elle accompagne les entreprises, les starters et les inventeurs dans la transformation de la première idée griffonnée sur papier en un produit ou service commercialisé, en validant avec eux chaque étape du parcours d’innovation, y compris la propriété intellectuelle. Formatrice et experte, notamment pour la coopérative d’activités Azimut, elle est aussi chargée de la coordination du programme de conférences du salon Brussels Innova.
LangueFrançais
ÉditeurEdiPro
Date de sortie23 févr. 2015
ISBN9782511017142
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    Aperçu du livre

    Business Model Creation - Sophie Racquez

    Préface

    Active depuis plus de 15 ans dans l’accompagnement à la création d’entreprise et dans l’autocréation d’emploi, j’observe une accessibilité et un intérêt grandissants à la démarche d’entreprendre au sein d’un public de plus en plus large. La mutation des secteurs d’activités orientée vers les métiers des services est une opportunité supplémentaire pour la création de valeur ajoutée par tout un chacun. Plus besoin d’être issu d’une famille d’entrepreneurs, d’une école de commerce ou d’ingénieurs pour entreprendre ! Dans ce contexte d’ouverture, Sophie Racquez vous présente son second ouvrage qui, comme le premier, est à la portée de tous.

    Le livre de Sophie est un guide professionnel, pratique et accessible à tous les entrepreneurs souhaitant valider leur envie d’entreprendre et comprendre le chemin à parcourir pour y arriver.

    Elle replace au centre du débat la question de la connaissance de soi, de ses motivations et de ses potentiels. Entreprendre est avant tout une aventure humaine ! Trop de starters se concentrent principalement sur leur projet avant d’identifier leurs propres aspirations. En s’adressant directement à son lecteur et en lui offrant un panel de réflexion, Sophie l’invite à clarifier la vision qu’il peut avoir de lui-même, de son idée et de son projet.

    Pour nous aider à concrétiser notre démarche et à valider notre modèle économique, elle nous donne les éléments nécessaires pour comprendre de manière simple, précise et détaillée le concept et l’utilisation du Business Model Canevas. Elle nous ouvre les possibles sans nous restreindre à une voie unique et nous amène à former le deuxième couple mythique de cette aventure, le produit et le marché (le premier étant le couple porteur-projet). Sophie nous expose les tendances et nous accompagne agréablement dans la compréhension des méthodes et choix à poser pour identifier sa clientèle privilégiée.

    Les références aux concepts marketing, les exercices et exemples illustrés tout au long de cet ouvrage facilitent la compréhension et l’intégration des différentes facettes d’un business.

    L’expérience et l’envie de partager de Sophie vous faciliteront l’appropriation des clés de réussite de votre projet et vous guideront pour répondre à vos enjeux.

    Je suis convaincue que la lecture de ce livre vous sera utile aux différentes étapes du cycle de vie de votre projet. Vos expérimentations et confrontations au terrain et au marché vous seront tout aussi indispensables pour arriver à la maturité que vous souhaitez pour vous, vos projets et vos clients.

    Je profite de cette plume pour remercier Sophie de la collaboration que nous menons pour la responsabilisation et l’autonomie des entrepreneurs, le développement et la pérennité des entreprises que nous accompagnons.

    Valérie GALLOY

    Cofondatrice et directrice de la première coopérative d’activités belge,

    Azimut scrl

    Avant-propos

    Ce livre est dédié à tous les entrepreneurs que je croise au quotidien. Le chemin de la création d’une entreprise n’est pas toujours facile, mais il en vaut la peine. Mon rôle est de vous aider à vous mettre en route. Le héros de cette histoire, c’est vous. C’est vous qui, en ce moment, tenez non seulement ce livre mais aussi votre destin en main. Allez-vous franchir ce premier pas qui mènera à l’accomplissement de votre rêve ? Ce rêve d’entreprendre qui vous mange la tête depuis quelques jours, quelques semaines, voire des années, lui donnerez-vous la parole ? Ce n’est pas encore lui donner le droit de diriger votre vie, mais c’est le laisser, un tout petit peu, sur un papier griffonné sur un coin de table, prendre corps, s’incarner, commencer à exister.

    Lorsque l’on crée sa toute première carte de visite, on a un peu l’impression d’endosser le rôle d’un personnage de théâtre. Le nom de l’entreprise, le logo, le titre, … tout cela c’est vous qui le créez, tout est le fruit de votre imagination. Au début, on se surprend soi-même de cette folle audace. Mais personne n’est là pour douter de vous, seulement vous-même. Puisque c’est gravé sur un bout de bristol, alors cela doit être vrai ! Ce sont les autres qui ont raison à ce moment-là. Car vous avez commencé à exister. Bienvenue de l’autre côté du miroir, celui des entrepreneurs… Voilà où ce livre compte vous conduire : arrêtez de contempler votre projet dans le miroir, laissez-vous emmener de l’autre côté, là où une autre vie commence. Vous n’aurez plus jamais besoin de vous retourner.

    Comment comptez-vous y prendre pour créer et faire prospérer votre entreprise et prendre les bonnes décisions ?

    La première partie de ce livre va vous aider à vous poser les bonnes questions, pour interroger votre envie d’entreprendre, bien comprendre votre point de départ, vos atouts et vos motivations.

    La deuxième partie de ce livre va vous aider à construire votre business model puis à le valider, à l’aide du Business Model Canvas, outil tiré du best-seller « Business Model Generation »¹. Qu’est-ce qu’un business model ? Le business model, aussi appelé en français « modèle d’affaires », va vous permettre de déterminer et d’expliquer comment votre future entreprise va gagner sa vie.

    Enfin, la troisième partie de ce livre va vous mettre concrètement en selle, en vous aidant à démarrer votre business et en passant en revue toutes les décisions pratiques à opérer.

    Pour faciliter la lecture, l’option de la voix masculine a été prise. Ce livre s’adresse bien entendu tant aux lecteurs qu’aux lectrices.

    Il suffit parfois de 20 secondes d’audace pour transformer irrémédiablement nos vies². Alors, ensemble, retroussons-nous les manches !


    1. OSTERWALDER Alexander & PIGNEUR Yves, Business Model Nouvelle Génération, Pearson, 2011 (traduction française de Business Model Generation, Wiley, 2010).

    2. CROWE Cameron, Nouveau départ (film), 20th Century Fox, 2011.

    Remerciements

    A Fabrice, Isa, Luca, Marco, Sébastien, Stephen, Sylvie et Valérie : sans votre aide précieuse et votre soutien, ce livre n’aurait pas existé.

    Introduction

    Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas.

    Lao-Tseu³

    « Bonjour. Avez-vous un projet d’entreprise ? »

    C’est peut-être grâce à cette petite question toute simple, qui m’avait été posée par un étudiant lors d’un salon business que vous tenez ce livre entre les mains. C’est cette toute petite question interpellante, dérangeante, à laquelle j’ai répondu par un « oui » un peu hésitant, debout dans une allée de ce salon, qui m’a mise en chemin vers la création de ma propre entreprise, un an plus tard, concrétisant ainsi un projet enfoui au fond d’un tiroir depuis plusieurs années. Qui sait ? Sans cette rencontre, peut-être qu’à l’heure d’aujourd’hui, mon projet dormirait encore.

    Prenez dès aujourd’hui la décision de faire un premier pas dans la bonne direction.

    Vous avez une idée, mais vous avez peur d’en parler ?

    J’ai répondu « oui » à cet étudiant, mais je n’ai pas osé lui parler directement de mon projet, parce qu’il n’était pas protégé.

    Peut-être que, comme moi à l’époque, vous craignez de vous faire voler votre idée ? Vous découvrirez dans ce livre comment bien protéger votre projet, pour oser en parler sans risque et continuer à le développer. N’oubliez pas que le temps joue contre les innovateurs… L’Histoire avec un grand H nous apprend que sur la Terre, il y a toujours non pas une, mais bien deux personnes qui sont en train de plancher sur la même idée au même moment… C’est arrivé aux plus grands, comme A. Graham Bell, Thomas Edison, Charles Darwin… Et vous, serez-vous le premier ?

    Agissez dès maintenant pour conserver votre longueur d’avance.

    Vous avez une idée, mais vous ne savez pas si elle vaut quelque chose ?

    Est-ce que cette idée qui vous tient à cœur depuis seulement ce matin, depuis des semaines voire des années vaut quelque chose ? Pourrait-elle vous rapporter, ou va-t-elle seulement vous coûter ? Arrêtez de tourner en rond. Ce livre vous propose une méthode pas à pas pour développer puis valider le business model gagnant de ce premier jet créatif, vous aidant à le transformer en véritable projet d’entreprise, en optimisant deux ressources rares : le temps et l’argent.

    Vous avez une idée de nouveau produit ou service, mais vous n’êtes pas encore sûr de vouloir créer une entreprise ?

    Vous avez envie de développer votre super idée, mais vous n’avez peut-être pas envie d’y consacrer toute votre vie. Personne n’achète un chat dans un sac, même pas vous. Cette idée a-t-elle du potentiel ? Une entreprise déjà installée dans la place pourrait-elle vous la racheter pour la développer sans vous ? La meilleure manière de le savoir, c’est de valider le business model qui est derrière, à l’aide notamment du Business Model Canvas, un modèle de conception et de présentation largement répandu.

    Vous avez une super idée et même un prototype, mais vous n’êtes pas un bon vendeur ?

    Pour devenir entrepreneur, il ne faut pas être au préalable un mouton à cinq pattes. Vous apprendrez, dans ce livre, à déterminer vos forces et vos faiblesses et à vous former, à vous associer ou à sous-traiter pour combler vos lacunes.

    Vous voulez entreprendre, mais vous n’avez pas d’idée ?

    Il est difficile d’entreprendre sans avoir une toute petite idée de ce que l’on veut faire, même si certains, mais c’est tout de même assez rare, veulent devenir entrepreneur en soi, sans aucune idée préconçue du business dans lequel ils veulent entrer, sans savoir quel produit ou service ils voudraient vendre.

    Vous apprendrez dans ce livre comment détecter, dans votre environnement, des opportunités encore inexploitées qui pourraient se révéler très profitables.

    Au contraire, vous avez plein d’idées et vous voudriez bien de l’aide pour en choisir une, la meilleure d’entre toutes, celle qui peut devenir une nouvelle activité viable ?

    Apprenez dans ce livre comment faire le tri entre les bonnes et les moins bonnes idées. Apprenez aussi à réorienter les idées intéressantes mais non viables pour les transformer en succès commerciaux.

    Au-delà de créer votre propre activité, il s’agit ici de prendre LA bonne décision : celle qui va changer votre vie.


    3. LAO TSEU, Tao Te King (Le livre de la voie et de la vertu), 5e s. av. JC.

    Chapitre 1

    Entreprendre aujourd’hui, pourquoi ?

    Vous avez en ce moment même un projet d’entreprise ou une idée de nouveau produit ou service ? Il est temps pour vous maintenant d’arrêter de rêver votre vie. Il est temps de passer à l’action, pour pouvoir, enfin, vivre votre rêve.

    Ce livre vous propose de vous aider à faire les premiers pas pour pouvoir prochainement, dans quelques mois ou quelques années, vivre de votre passion, en minimisant les risques. Passer à l’action ne veut pas dire foncer tête baissée, sans préparation. Examinons ensemble votre envie d’entreprendre, votre point de départ et vos motivations.

    1.1. Quelles sont les principales raisons pour entreprendre ?

    A. Vous êtes coincé dans votre « première vie » ?

    Comme il n’y a pas d’âge pour aimer, il n’y a pas non plus d’âge pour entreprendre.

    Il y a de cela quelques années, lors d’un dîner professionnel auquel je participais avec plusieurs de mes collègues, un des experts extérieurs à notre organisation avait dit ces mots que je n’oublierai pas : à l’âge que vous avez, vous êtes encore dans votre première vie. Nous avions, autour de la table, des âges bien différents. Ce n’était pas de cela qu’il s’agissait. Ce convive faisait en réalité référence à la première partie de notre vie professionnelle, comme… salarié.

    Lorsque l’on sort des études, pas question en effet de refuser le premier job, qui -enfin ! - se profile à l’horizon, même s’il ne répond pas tout à fait à votre vocation première, ou s’il n’est pas à 100% en phase avec vos aspirations. Cette première expérience du monde du travail conditionne, malgré vous, le reste de votre carrière, car elle vous amène dans un secteur donné, dans lequel vous accumulez de l’expérience, et vous éloigne peu à peu de votre idéal de vie. Les années passent, le confort s’installe, et la remise en question est de plus en plus difficile. Dans de telles conditions, il n’est pas évident de tout plaquer … pour devenir votre propre patron ou développer la super idée qui vous tient à cœur. Pourtant, ce rêve n’est pas si inaccessible. Qu’il s’agisse de monter un élevage de chèvres ou une maison d’hôtes dans le midi de la France, ou qu’il s’agisse de transformer un hobby en gagne-pain, il n’y a pas d’idée idiote. L’esprit humain est capable de se passionner pour tellement de choses différentes. Alors, quel est votre rêve à vous ?

    B. Vous vous retrouvez malgré vous sans emploi ?

    Peut-être qu’il s’agit de… la plus grande chance de votre vie ! C’est vrai, l’argent vous fait défaut, vous ne pouvez plus assumer le train de vie qui était le vôtre il y a quelques mois à peine. Mais vous disposez d’un des atouts les plus précieux pour entreprendre : du temps libre pour préparer votre projet. Dans une telle situation, se remettre en question est un passage obligé. David Della Vecchia, brillant ingénieur dans une boîte de télécoms, avait régulièrement des discussions houleuses avec son patron, leurs vues sur l’avenir étant diamétralement différentes. Tout cela s’est soldé, quelques mois plus tard, par une rupture de contrat pour David. Un peu comme Galilée qui s’est écrié « Et pourtant elle tourne » en parlant de la Terre, David continuait à croire que ses intuitions étaient les bonnes. L’avenir devait lui donner raison. N’ayant rien à perdre, il décida de mettre cette période de chômage à profit pour peaufiner son projet d’entreprise. Il n’était pas un entrepreneur-né, mais sa vision de l’avenir des télécoms, dans son secteur en particulier, les technologies RFID, était correcte. Sa société RFIDea⁴, fondée en 2003, a été absorbée en 2011 par le leader européen ZETES qui souhaitait acquérir la technologie développée par la petite PME wallonne.

    C. Vous êtes un intrapreneur⁵ insatisfait ?

    C’est un peu la même histoire qui est arrivée à Howard Schultz, patron de Starbucks. Son diplôme en communication en poche, et après quelques années de carrière, il rejoint Starbucks, toute petite société avec seulement quatre points de vente de café, comme directeur du marketing en 1982. En 1983, après un voyage à Milan au cours duquel il découvre les cafés italiens, il tente en vain de convaincre les dirigeants de Starbucks qu’il y a là un créneau très intéressant. Furieux de leur frilosité, il démissionne et part monter sa propre affaire, avec succès. Il rachète Starbucks en 1987 et la transforme, en quelques années, en la multinationale du café et du muffin que nous connaissons⁶.

    D. Vous êtes un inventeur contraint de devenir entrepreneur ?

    Puisque malheureusement la grande majorité des entreprises continuent à souffrir du Not Invented Here Syndrom⁷, de nombreux inventeurs qui pensaient intelligemment vendre leur idée à une entreprise déjà installée dans la place, disposant de ressources de fabrication et d’un réseau de distribution étendu, se voient contraints de visser sur leur tête la casquette d’entrepreneur, ce qu’ils n’avaient pas du tout envisagé au départ. C’est ainsi que de nombreuses entreprises à succès ont été créées, comme Google, après le refus d’Altavista et de Yahoo d’acheter le célèbre moteur de recherche, ou encore Geox, suite à l’insuccès de son invention auprès des grands noms de la chaussure. C’est aussi ce qui est arrivé à Luc MICHEL, inventeur, concepteur, designer et fabricant du WC sans odeur, invention plusieurs fois médaillée et plébiscitée par le grand public, mais ne rencontrant pas l’intérêt des fabricants de sanitaires. Aussi, il décide en 2004 de créer sa propre société, Eureka-Concept⁸. En 2006, son entreprise reçoit le prix de l’entreprise la plus innovante du Hainaut belge. Depuis, il développe son affaire avec beaucoup de succès et peut se targuer, comme les Inconnus, d’avoir « les 3 télés »⁹, puisqu’il a été invité à présenter son produit auprès des trois chaînes nationales françaises de télévision.

    E. Vous avez un hobby qui prend de plus en plus de place ?

    Comme Jean-Luc Fonck, chanteur du groupe Sttellla il y a bien des années, vous pensez quitter votre emploi au Ministère de la Justice pour écumer les salles de spectacle où vous rencontrez déjà plus de succès que derrière un bureau ? Pourquoi pas ? Si vous exercez votre job actuel par habitude, si vous avez l’impression de vivre une vie « métro-boulot-dodo » sans saveur, sans rencontres… si vous bossez pour « faire des heures », sans réelle valeur ajoutée, alors il est certainement temps de vous poser un peu et de faire le point sur vos objectifs. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…

    Jérôme, un stagiaire qui assistait à l’une de mes formations, exprimait comme ceci son souhait d’entreprendre : son envie à lui, à 29 ans, c’est d’arrêter d’être un mouton et de sortir des sentiers battus. Il veut prendre ses valises et voir le monde autrement. Il n’a pas peur des zones de turbulence, quitte à devoir camper. Il n’a finalement aucune envie de la maison de banlieue typique, de la voiture garée devant et des vacances annuelles du Tour Operator Neckermann.

    Alors, prêt à renoncer à Torremolinos pour vivre votre passion ?

    F. Vous déménagez à l’étranger pour suivre votre conjoint ?

    Les belles carrières sont souvent internationales. Votre conjoint vient de se voir proposer un poste à haute responsabilité dans un autre pays. Comme vous gagnez moins que lui, le choix entre déménager pour le suivre ou rester pour le bien de votre propre carrière a été vite fait. Plutôt que de chercher un job dans le pays de destination, et d’attendre que des formalités administratives soient résolues (équivalence de diplôme,…) vous envisagez, à raison, de vous baser sur vos compétences pour démarrer un nouveau business. Il ne vous manque encore que l’étincelle créatrice pour trouver dans quel domaine, exactement, entreprendre.

    G. Vous recherchez des valeurs plus humaines ?

    Commerce équitable, économie sociale, développement durable, consommation écoresponsable sont des concepts qui vous parlent depuis longtemps, mais qui ne font peut-être pas partie des valeurs de l’entreprise dans laquelle vous travaillez actuellement. Vous vous dites qu’il est temps de mieux mettre en phase ce qui vous occupe au quotidien et vos vraies valeurs, qui sont d’ailleurs partagées par de plus en plus de monde.

    Entreprendre aujourd’hui, cela ne concerne pas que l’économie purement marchande, c’est aussi envisager d’autres formes d’entrepreneuriat. D’ailleurs, la frontière s’estompe entre le monde capitaliste et le monde altermondialiste, entre les entreprises à but lucratif et les associations qui en sont dépourvues. Bienvenue dans l’économie 3.0 de l’hybridation. A vous de concevoir, avec l’aide de ce livre, le bon business model, celui qui vous convient et qui est viable, quelle que soit sa source de financement.

    Alors que Shawn Sheipler, cofondateur de l’ONG Clean The World occupe un poste à haute responsabilité pour un grand groupe international, il voyage beaucoup et se rend compte que de nombreuses maladies dans les pays en voie de développement sont dues à un manque d’hygiène, faute de disponibilité de savon. Du côté du monde industrialisé, par contre, les savons et shampoings d’hôtel représentent un énorme gaspillage. C’est ainsi qu’il a l’idée de recycler ces déchets de savon et de les reconditionner pour les mettre à disposition d’une population moins nantie. A ce jour, des centaines d’hôtels participent au projet. Douze millions de barres de savon ont été distribuées dans 65 pays dans le monde et 750 tonnes de déchets potentiels ont été évitées. L’association emploie, dans son centre de recyclage, 35 employés et plus de 5.000 bénévoles¹⁰.

    Entrepreneur social, son action est double : éviter le gaspillage, mais aussi sauver des millions de vies.

    H. Vous êtes un Consomm’acteur ?

    Vous aviez un problème spécifique, vous n’avez pas trouvé de solution toute faite sur le marché, et vous avez bricolé votre solution vous-même. Des amis ont remarqué votre génie et vous réclament la même création pour eux aussi. Après en avoir réalisé quelques-unes, artisanales, pour votre entourage, vous vous dites qu’il pourrait y avoir une vraie demande pour cet objet. C’est ce qui est arrivé à Frédéric Monjoie, inventeur du décapsuleur multiple, le Chpop¹¹, présenté récemment au salon Brussels Innova :

    « Dans les vestiaires de football, certains de mes camarades me demandaient systématiquement d’ouvrir les bouteilles de bière. Il m’est alors venu l’idée de créer un système simple et rapide pour me faciliter la tâche. Quelques séances de bricolage plus tard et le décapsuleur pour 2 bouteilles prenait forme.

    Ensuite, l’idée d’encore améliorer la performance de cet appareil a rapidement germé et a été vite réalisée, pour ouvrir 4, puis 6 bouteilles simultanément, soit une rangée complète d’un casier de bière, par exemple ! L’idée de mon prototype est donc née au vestiaire de foot ! »

    C’est aussi comme cela qu’est née la chaussure Geox. Alors qu’il se trouve au Nevada pour affaires, le fondateur de Geox décide de faire du jogging. Pour soulager des pieds en feu à cause du climat chaud et désertique, il a l’idée de percer des trous dans les semelles de ses baskets avec son couteau suisse. La première paire de Geox était née.

    I. Vous avez détecté à l’étranger un produit à succès qui n’est pas encore disponible sur votre marché local ?

    Durant l’été 2010, Elaine Embree, en visite chez ses parents aux Etats-Unis, reçoit de sa nièce une silly ring ou bague en silicone préformée. Elle ne connaît pas ce produit ni les bracelets assortis. Et pour cause, elle vit en France. Sa nièce lui parle de la folie qui gagne les cours de récré outre-Atlantique, et Elaine se dit qu’il y a sans doute un intérêt à ramener ce produit chez elle. Elle saisit cette opportunité en or et deviendra l’importatrice officielle du véritable et authentique bracelet élastique Silly Bandz américain de BCP Imports LLC USA. Même si les copies de mauvaise qualité déferleront peu après sur le marché, ces bracelets de couleurs, préformés, emballés selon différents thèmes de collection, connaîtront un succès fulgurant auprès des enfants qui se les échangeront frénétiquement entre amis, à tel point que certaines directions d’école de l’Hexagone devront les interdire en classe, tant ils distraient les élèves.

    J. Vous avez des ennuis de santé et devez changer brutalement de plan de carrière ?

    La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. A la suite d’un accident de voiture ou d’une grave maladie, on est parfois forcé de voir les choses autrement. On se dit que la vie est trop courte pour être mal vécue, et l’on voudrait embrayer rapidement vers la passion qui nous étreint depuis tout petit. Ou bien on est malheureusement forcé de quitter une carrière prometteuse parce que nos capacités physiques ne sont plus à la hauteur. A la suite d’un tel accident, et malgré une rééducation de longue durée qui lui a permis de retrouver l’usage normal de ses jambes, une comédienne de talent a dû abandonner les planches. Elle a réorienté sa carrière avec succès en devenant entrepreneur : elle fait profiter un maximum de gens de ses compétences, comme coach en prise de parole en public.

    K. Vous en avez marre du métro-boulot-dodo et envie d’entreprendre depuis chez vous ?

    Vous perdez beaucoup de temps tous les matins dans les embouteillages et ne trouvez pas cela très productif ? Vous ne voyez quasiment pas vos enfants, qui en plus de l’école sont les premiers à arriver à la garderie le matin et les derniers à en repartir ? Vous jouez à cache-cache avec votre conjoint, qui n’a pas du tout les mêmes horaires que vous ?

    Si vous pouvez vous le permettre ou si votre employeur l’organise, des aménagements tels que le temps partiel, le télétravail ou les smart working centres, centres de travail décentralisés et donc plus accessibles sont faits pour vous. A moins que votre entreprise n’opte pour le concept ROWE¹² traduit par le terme NETPRO¹³ en français :

    «Le concept de ROWE a été inventé par Carli Ressler et Jody Thompson, deux anciennes cadres des ressources humaines du groupe américain de grande distribution Best Buy. (…). Dans un environnement de travail de type ROWE, les horaires n’existent pas. Les gens se rendent au bureau quand ils en ont envie. Ils n’ont aucune obligation de s’y trouver à une heure donnée, ni même de s’y rendre. Tout ce qu’on leur demande est que le travail soit fait, à eux de décider comment, à quel moment et où¹⁴

    Actuellement, peu d’entreprises pratiquent le ROWE ou le management par objectif, et préfèrent tout de même continuer à contrôler le temps de travail réellement presté. Devenir son propre patron, c’est adopter directement ce mode de travail, très motivant, mais qui demande aussi de l’autodiscipline. Car la frontière entre vie privée et vie professionnelle devient ténue à la maison et on doit impérativement apprendre à gérer son temps efficacement… Par contre, quoi de plus agréable que de tondre sa pelouse en semaine (avez-vous remarqué comme il fait toujours beau en semaine et comme il pleut le week-end ?) ou d’aller faire ses courses lorsque les magasins sont presque vides, quitte à rattraper le manque à gagner en mettant les bouchées doubles en soirée ou le week-end.

    Pas de panique, si vous avez peur de manquer de rigueur, sachez que c’est le client et sa satisfaction qui vous imposeront votre rythme de travail, vous obligeant à travailler quelques soirs par semaine et même peut-être le week-end pour récupérer le temps perdu. Si l’isolement vous mine, si vous avez besoin de retrouver le rythme des 9-5 temporairement, vous pourrez toujours devenir membre d’un centre de coworking¹⁵, pour retrouver des collègues agréables… sans la présence d’un patron !

    L. Vous avez envie de changer de job, mais ne savez pas dans quel domaine entreprendre ?

    Quelle est votre véritable valeur ajoutée dans votre boulot actuel ? Personnellement, je pense que si l’on peut être assez facilement remplacé dans le job que l’on exerce, c’est que ce job n’est pas celui de notre vie. Le proverbe suggère d’apprendre à aimer ce que l’on fait si on ne peut pas faire ce que l’on aime. Mais on ne peut pas se leurrer soi-même des années, au risque de passer à côté de l’essentiel ou bien… de tomber malade parce que c’est le corps qui dit non à notre place.

    Daniel H. Pink distingue, dans son livre « La vérité sur ce qui nous motive »¹⁶, deux types de tâches : les tâches algorithmiques et les tâches heuristiques.

    « Une tâche algorithmique consiste à suivre une série d’instructions selon un processus aboutissant à une conclusion unique. C’est donc une tâche assimilable à un problème qu’un algorithme permet de résoudre. Une tâche heuristique, c’est le contraire : il n’existe aucun algorithme et il s’agit d’expérimenter les possibilités pour définir une nouvelle solution. Le travail d’un caissier relève essentiellement de la première catégorie, puisqu’il consiste à répéter les mêmes processus d’une façon déterminée. Au contraire, la conception d’une campagne publicitaire relève principalement de la seconde, puisqu’il s’agit de créer quelque chose de nouveau ».

    Si votre job est composé de tâches essentiellement algorithmiques ou mécaniques, alors vous êtes dans la routine, et sûrement très facilement remplaçable par quelqu’un d’autre. Il suffira pour votre successeur d’appliquer la même routine ou les mêmes recettes pour arriver aux mêmes résultats. Il n’y a pas que les emplois subalternes qui comportent des tâches mécaniques. Même un juriste ayant fait de nombreuses années d’études supérieures peut se retrouver à adapter des contrats types à longueur de journée. A contrario, si l’on s’investit dans son job, on peut marquer les esprits en faisant les choses différemment. Une réfectoriste¹⁷ peut faire le meilleur café que l’on ait jamais bu depuis des années, pour l’enchantement de tout un immeuble de bureaux, vous offrir en prime un sourire qui vous suivra toute la journée et vous mettra de bonne humeur. Une sorte de version féminine du livreur de Coca-Cola Light …

    Si vous aimez ce que vous faites, vous vivez certainement des moments de flow, concept élaboré par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi : « Le flow, littéralement le flux en anglais, est l’état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement immergée dans ce qu’elle fait, dans un état maximal de concentration. Cette personne éprouve alors un sentiment d’engagement total et de réussite (…). »¹⁸Lorsque l’on est dans cet état de flow, le temps n’a souvent plus cours et file à toute allure. Au contraire, lorsqu’on s’ennuie, on regarde souvent sa montre et le temps passe très lentement. Éprouvez-vous ce sentiment de flow dans votre travail ? Comporte-t-il des défis qui vous motivent ? Êtes-vous l’expert consulté par d’autres pour des questions particulières ? Faites-vous partie d’un groupe de collègues qui forment une véritable famille ? Si vous répondez oui à la plupart de ces questions, vous avez sans doute un job qui vous convient. Par contre, si vous percevez votre job comme routinier et si vous n’apportez pas de vraie valeur ajoutée à votre employeur, il est peut-être temps d’en changer ou de songer à entreprendre.

    Entreprendre, oui, mais dans quel domaine ? Une possibilité est d’être à l’écoute de ces moments de flow qui surviennent au cours des jours à venir et de les noter. Ils vous indiqueront ce que vous aimez faire et quelles sont vos véritables passions. Dans la Partie 2, Chapitre 6, vous découvrirez des exercices pour vous aider à faire votre bilan personnel.

    1.2. Les principaux obstacles qui vous empêchent d’entreprendre

    Oui, mais… Et si… ? Même si la volonté est là, si votre projet existe, vous hésitez encore. C’est normal. D’ailleurs il n’est pas encore question ici de démissionner de votre job actuel et de prendre un numéro d’entreprise. Avant cela, nous avons encore du travail : nous devons élaborer, valider et tester votre projet, votre business model. Examinons tout d’abord les principaux freins qui peuvent encore vous retenir.

    A. Vous manquez d’espace ? De temps ? D’argent ?

    De nombreuses raisons, des excuses valables ou moins valables, nous font remettre notre projet à plus tard, comme des enfants en bas âge qui accaparent tout notre temps, des finances familiales qui ne sont pas au beau fixe, un logement trop petit qui ne contient même pas un petit coin avec un bureau, …

    Devenir entrepreneur, ce n’est pas changer entièrement de vie du jour au lendemain. Vous pouvez avancer pas à pas. Lorsque l’on va dans la bonne direction, on est étonné parfois de voir comment les choses se mettent en place d’elles-mêmes.

    Comme le suggère la couverture de ce livre, pourquoi ne pas mettre à profit le petit quart d’heure de la pause café pour laisser s’exprimer vos idées ?

    Comme premier pas vers votre projet, accordez-vous un peu de temps et d’espace quotidien pour développer votre concept.

    B. Votre conjoint n’adhère pas à votre projet ?

    Si votre conjoint ne vous soutient pas, ce qui arrive bien plus souvent qu’on ne le croit, pourquoi ne pas essayer de l’impliquer en lui confiant un petit rôle ? Il a certainement une compétence que vous-même ne possédez pas et qui pourrait être utile au développement de votre projet… Il s’y connaît en informatique ? Pourquoi ne pas lui demander de créer votre site Internet, ou de s’occuper de la configuration et de la mise à jour régulière de votre ordinateur ? Il a des talents d’infographiste ? Ne pourrait-il pas vous aider à créer votre plaquette ou votre logo ? Il maîtrise parfaitement l’anglais ? Cela peut être utile pour une traduction. A moins qu’il ne soit juriste ? On a toujours besoin de contrats types ou de conditions générales de vente bien rédigées. Bref, quelles que soient ses compétences, vous trouverez le domaine dans lequel son aide sera précieuse. Égoïstement, les heures passées à peaufiner votre projet, soustraites à la vie familiale, seront d’autant plus facilement acceptées.

    C. Vous manquez de confiance en vous ?

    Vous pensez intuitivement que certains sont faits pour réussir et que d’autres pas ? L’entrepreneuriat est-il un don que l’on peut posséder, comme celui de la musique, du dessin, ou encore de la prise de parole en public ? Apprenez à faire confiance à vos propres capacités.

    La réussite n’est pas innée, elle demande simplement beaucoup de volonté et de ténacité. Comme le disait Thomas Edison, « le succès, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration ». Certains donnent l’impression de réussir avec seulement ce 1% d’inspiration, mais détrompez-vous. Un orateur très à l’aise et très convaincant en public m’a un jour fait la confidence qu’il n’était pas si brillant que cela à ses débuts. Plus il avait pris la parole en public, plus il avait gagné en confiance en lui. Moi qui croyais que son talent, comme celui de beaucoup d’orateurs, était inné !

    Pour rendre ses présentations orales plus vivantes, on peut s’aider d’un flipchart et utiliser des symboles graphiques. Le symbole associé aux idées est celui de l’ampoule. Je viens d’apprendre qu’il faut s’exercer plus de cinquante fois à le dessiner avant de pouvoir le maîtriser convenablement ! Pas étonnant que mon symbole à moi ne soit pas très réussi… pour l’instant. Certains programment leur smartphone en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, alors que le commun des mortels renâcle sur cet objet récalcitrant comme si le monde était à diviser en deux catégories : les technophiles et les technophobes. Ce que ces technophiles oublient de vous mentionner, c’est qu’ils ont passé des heures avec leur joujou, décodant tous les menus durant leur dernier voyage d’affaires en avion ou en train…

    Les 4 stades de compétence

    Dans les années 1970, Noel Burch, un employé de chez Gordon Training International, a développé une théorie qui m’a été enseignée par Réjane Peigny¹⁹, auteur et formatrice, selon laquelle l’apprentissage passe par 4 stades de compétence²⁰ :

    L’incompétence inconsciente (je ne sais pas que je ne sais pas) : c’est le petit garçon qui admire les voitures et qui aimerait lui-même devenir conducteur, persuadé que c’est facile et qu’il suffit de tourner le volant dans le bon sens comme pour le guidon de son tricycle.

    Incompétence consciente (je sais que je ne sais pas) : c’est l’élève qui s’inscrit à l’auto-école. Il appréhende ses futures leçons de conduite. Il cale au démarrage et passe par des phases de découragement. Il a l’impression qu’il n’y arrivera pas.

    La compétence consciente (je sais que je sais) : la compétence s’installe, on réussit et on est capable d’y arriver. C’est le jeune conducteur qui a décroché son permis depuis quelques semaines et qui maîtrise à présent la conduite automobile.

    La compétence inconsciente (je ne sais pas que je sais) : on ne se rend plus compte de sa maîtrise. Lorsqu’on conduit sa voiture au quotidien, on peut penser à autre chose au volant, les gestes sont devenus des automatismes. On ne réfléchit plus à quelles pédales il faut actionner pour démarrer ou changer les vitesses. D’ailleurs, si l’on veut y réfléchir, on est parfois perturbé et on perd sa compétence ! On parle en anglais de Gut feeling ou de prise de décision « en fonction de ses tripes », pour décrire la manière dont de nombreux top managers prennent leurs décisions. Il ne s’agit pas de décisions arbitraires, mais d’une expression de cette compétence inconsciente. Il est difficile de prendre une décision consciente sur base de très nombreux paramètres. Par contre, pour l’inconscient, c’est facile. Aussi, pourquoi ne pas suivre de temps en temps vos intuitions ?

    L’erreur que l’on commet souvent, c’est de se comparer, alors que l’on est au stade de l’incompétence consciente (par exemple, je parie que vous n’êtes pas très à l’aise pour vous adresser à un large groupe, et c’est normal) à quelqu’un qui, à force de pratique, en est au stade de la compétence inconsciente (un orateur éloquent). Vous vous dites que ce talent de parler en public est inné, et qu’il ne fait malheureusement pas partie des dons apportés par la fée qui s’est penchée sur votre berceau.

    Vous aussi, ayez confiance en vos propres capacités, celles déjà présentes et… celles à venir !

    La théorie des intelligences multiples

    Même si tout peut s’apprendre, à force de patience et de persévérance, si l’on est motivé, il faut toutefois garder à l’esprit que nous avons tous des talents différents. En1983, Howard Gardner, actuellement professeur à l’Université de Harvard aux Etats-Unis, a proposé sa théorie des intelligences multiples :

    « Il travaille à l’origine sur les lésions cérébrales et leurs conséquences et demeure étonné de constater que des malades privés d’une faculté intellectuelle bien précise sont parfaitement capables d’en assumer d’autres. Il travaille sur la population qu’il nomme «les idiots savants». Souvent autistes, ces individus sont capables, par exemple, de reproduire exactement un concerto pour piano après une seule écoute. Il en conclut qu’il doit y avoir des formes différentes d’intelligence, indépendantes les unes des autres, dans la mesure où, lorsque certaines sont détruites, les autres ne sont pas affectées. »²¹

    Sur la base de ce constat, il avance qu’il existe plusieurs types d’intelligence :

    L’intelligence logico-mathématique, c’est la capacité de calculer, de mesurer, de faire preuve de logique et de résoudre des problèmes mathématiques et scientifiques. Les personnes qui possèdent cette intelligence analysent les causes et les conséquences d’un phénomène ou d’une action et sont capables d’expliquer le pourquoi des choses. Elles ont aussi tendance à catégoriser et à ordonner les objets. Elles aiment les chiffres, l’analyse et le raisonnement.

    L’intelligence spatiale permet d’utiliser des capacités intellectuelles spécifiques pour avoir mentalement une représentation spatiale du monde. Elle est utilisée par des navigateurs solitaires, des géographes, des architectes, des pilotes, …

    L’intelligence interpersonnelle ou sociale permet à l’individu d’agir et de réagir avec les autres de façon correcte et adaptée. Elle l’amène à constater les différences et nuances de tempérament, de caractère, de motifs d’action entre les personnes. Elle engendre l’empathie, la coopération, la tolérance. C’est la faculté de détecter les intentions de quelqu’un sans qu’elles soient avouées. Cette intelligence aide à résoudre des problèmes liés à nos relations avec les autres ; elle nous rend capables de comprendre et de générer des solutions valables pour les aider. Les personnalités charismatiques ont toutes une intelligence interpersonnelle très élevée.

    L’intelligence corporelle-kinesthésique, c’est la capacité d’utiliser son corps pour exprimer une idée ou un sentiment ou réaliser une activité physique donnée. Elle est particulièrement utilisée dans les professions de danseur, d’athlète, de chirurgien et d’artisan.

    L’intelligence verbo-linguistique, c’est l’aptitude à penser avec des mots et à employer le langage pour exprimer ou saisir

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