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l’année des trois étés: Quand le spirituel éclaire le quotidien
l’année des trois étés: Quand le spirituel éclaire le quotidien
l’année des trois étés: Quand le spirituel éclaire le quotidien
Livre électronique501 pages5 heures

l’année des trois étés: Quand le spirituel éclaire le quotidien

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À propos de ce livre électronique

Au travers de sa biographie l’auteur nous fait partager des situations de sa vie quotidienne, qui par leur nature vont provoquer dans son esprit une source de réflexion qui elle-même deviendra au fil du temps une inspiration naturelle vers le savoir universel.
Pour lui sa destinée est tracée, son rôle dans cette vie est clair, il consacrera toute sa force et énergie à comprendre et à expliquer cette relation entre l’esprit et la matière.
Nous vivrons ces passages qui font d’un enfant un adulte, moments pourtant communs, insignifiants pour bien des personnes, mais lorsque nous les pénétrerons avec le désir de ce savoir universel, ces transformations nous dévoileront différents plans. A un premier niveau nous verrons que si la chair subit physiquement une constante mutation, à un deuxième niveau, qui se situe dans le monde de l’infiniment petit, une alchimie bien active est en train de changer les vibrations de chaque cellule formant l’individu. A un troisième niveau, progressant au rythme de cette évolution, une curiosité spirituelle lui ouvre graduellement une conscience éveillée.
Au travers de ces différents plans, le lecteur constatera une trilogie parfaitement synchronisée qui n’est en réalité qu’un même et unique état évoluant dans une seule et unique direction: la sublimation de la matière par l’esprit. Les questions fondamentales qu’un homme se pose au courant de son existence trouveront tout naturellement réponses au fur et à mesure du déroulement de cette vie.
L’individu trouvera enfin son identité, comprendra la relation qu’il a avec ses semblables, les liens avec le monde qui l’entoure. Il lui sera dès lors permis, avec tous ces éléments, d’imaginer avec certitude le lendemain de la race humaine.
LangueFrançais
Date de sortie28 avr. 2016
ISBN9782810628353
l’année des trois étés: Quand le spirituel éclaire le quotidien
Auteur

Christiaan Basseille

L’auteur fabrique son vin depuis plus de 30 ans, considérant les moyens informatiques mis à la disposition, celui-ci souhaite partager son expérience. Son but est de vous présenter sa technique le plus rapidement et le plus simplement, pour que vous puissiez travailler sans hésitation et de doute possibles dans votre première réalisation.

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    l’année des trois étés - Christiaan Basseille

    Sommaire

    CHRISTIAAN BASSEILLE

    L’année des trois étés.

    Il n’y a rien de mal à aimer ceci , à vouloir cela .

    Page de copyright

                                 CHRISTIAAN BASSEILLENom de l'auteurIntroductionDate

    L’Année des Trois Etés

    Quand le Spirituel Eclaire le Quotidien

    Roman de vie

    Tous droits réservés pour tous pays.

    Toute reproduction interdite

    ISBN 9782810628353

    Jamais je n’aurais imaginé que ma vie allait être ce qu’elle a été.

    Les situations auxquelles j’ai fait face se sont déroulées très loin de mes rêves d’adolescent, de mes espoirs, de mes désirs de jeune homme. 

    Mais maintenant, à l’âge où je peux prétendre faire un premier bilan, je peux dire que je ne regrette rien… Elle m’a fait connaître la joie, la vraie joie, elle m’a fait vivre le bonheur, le vrai bonheur.

    La vie m’a permis d’être, dans ma plus simple expression et je l’en remercie au plus profond de moi-même.

    A mon épouse Francine

    Ton rôle et ta participation dans ce livre, notre livre, ont été des plus importants car sans toi celui-ci n’aurait jamais connu le jour sous cette forme.

    Notre vie commune, notre couple, notre foyer nous pouvons si bien l’illustrer par cette fable de Florian: le paralytique et l’aveugle.

    Tu m’as porté quand je ne pouvais marcher,

    J’ai vu quand tu ne pouvais voir…

    Je t’ai portée quand tu ne pouvais marcher,

    Tu as vu quand je ne pouvais voir...

    Tu as été ce que je n’étais pas,

    J’ai été ce que tu n’étais pas. 

    A mes trois enfants

    Jonathan, Allan, Sullivan…

    C’est un honneur pour moi de vous avoir comme fils.  Je suis fier que vous ayez été confiés à moi dans cette vie, fier que nos énergies aient pu se rencontrer et réaliser ensemble cette alchimie vers leur sublimation.

    Je tiens à remercier Michel, Marina, Marie-Pierre, Gilles, David pour avoir accepté de lire ce livre alors qu’il était toujours un projet et d’avoir eu la sincérité de me faire part de leurs critiques.  Leurs commentaires furent des plus précieux.  Un grand merci aussi à Caroline, ma filleule, pour m’avoir sensibilisé au français nouveau par ses corrections pertinentes et pour le griffonnage de ses états d’âme tout au long des pages.  Elle m’a prouvé que mon livre avait déjà été utile!

    Avant de vous laisser partir à l’aventure au travers de mon ouvrage, un mot d’introduction me semble nécessaire.

    En premier lieu, il faut savoir que j’ai écrit ce livre à l’intention de mes enfants.  Je souhaite qu’ils l’ouvrent chaque fois qu’un souvenir de notre passé s’estompera et que par sa lecture, ils revivent certains moments forts de notre vie. 

    Je serais ravi qu’ils comparent leurs souvenirs, et leur interprétation, aux miens, car je me rends compte que, bien souvent, nous avions une conception différente des choses, des objets ou des situations vécues.  Il me serait agréable qu’ils s’en rendent comptent et qu’ils confondent leurs réactions avec les miennes.

    J’ai voulu aussi partager mon expérience avec le lecteur, le rassurer: nous passons tous par le même chemin de la spiritualité. 

    Il ne sert à rien de vouloir réinventer la roue.  Tout est simple.

    Nous ne sommes pas plus malheureux l’un que l’autre et nous sommes tous heureux. Tout est simple.

    Nous devons nous accepter tels que nous sommes.  Tout est simple.

    Notre spirituel éclaire notre quotidien.

    Le livre se divise en cycles qui représentent chacun une période de plus ou moins dix ans de ma vie. 

    Pour être au niveau de chaque lecteur, le style et le contenu du texte changent selon mon âge et le moment du récit, selon la situation ou les évènements décrits.

    Ce livre se veut un livre de référence, un livre de chevet qui peut être ouvert à tout moment, et lu sans choix de page, ni règle de lecture. 

    C’est la raison pour laquelle il y a répétition des phrases importantes, nécessaires dans le contexte choisi par le lecteur et répondant à ses besoins du moment.

    Chaque phrase est à utiliser comme un outil utile à une meilleure compréhension de soi mais aussi des autres.  Elle peut aussi servir à éclaircir les énigmes amenées par les situations dans lesquelles la vie nous place tous les jours et qui nous paraissent insolubles.  J’ai consacré énormément de temps au choix des mots et à la construction des phrases pour ces différentes raisons.

    Enfin, il est utile de signaler que certains détails de ma vie sont volontairement omis afin que le lecteur s’identifie plus facilement à la situation et que ce livre soit, pour lui, un roman de vie.

    J’espère que mon livre suscitera beaucoup de questions et qu’il sera comme ce voile qui se lève et permet d’entrevoir plus loin.  Je souhaite pouvoir répondre à toutes ces questions, dans les limites de mes possibilités, de mon savoir et de ma connaissance. 

    N’hésitez pas à me les soumettre, ce sera un plaisir pour moi de m’y attarder.

    Pour me joindre voici mon email adresse :

    christiaanbasseille@yahoo.com

    Première partie.

    Quand l’alchimie fait son œuvre…

    Rien ne changeait et pourtant… tout changeait !

    Tout est un… avec un nom différent, des besoins différents, un rituel différent mais la même base.

    Cycle 1

    Enfant unique, mon père a grandi dans une famille de classe ouvrière. Son enfance, sa jeunesse et son adolescence il les a vécues dans une petite ville du centre de la Belgique.

    A l’âge de 19 ans, un besoin de s’éloigner de la cellule parentale lui fit prendre une décision importante: abandonner son village natal, ses amis et ses références pour partir à l’aventure.

    C’était un grand saut dans le monde de l’inconnu avec comme objectif l’Afrique du Sud, comme motif, tous les espoirs nouveaux que cela représentait pour un jeune homme qui avait toujours vécu dans le confort et sous la protection du noyau familial, comme excuse répondre à l’appel du gouvernement Sud Africain qui à cette époque recrutait de la main d’oeuvre étrangère pour ses mines d’or et de diamants.

    Nous parlons des années cinquante et je suis certain que vous pouvez vous imaginer la réaction de ses parents et de sa famille, ainsi que l’explosion de commentaires qui a animé ce petit village traditionnel où le moindre évènement pouvait prendre des proportions irréelles. Mais son besoin de liberté, cette nécessité d’indépendance avaient su créer en lui un désir d’aventure si intense que plus rien ne pouvait l’empêcher de prendre son envol.

    Son installation dans ce pays n’a certainement pas été facile. La méconnaissance de la langue et de la culture ont certainement dû lui causer des moments pénibles, mais mon père avait avec lui cette force de la jeunesse, cette souplesse innocente de caractère et cette magie que peut avoir un individu très loin de son pays. De plus, il était bel homme, très fier de lui et excellent accordéoniste, ce qui sans aucun doute ajoutait à son charme d’étranger en Afrique.

    De là à s’intégrer dans la société qui l’entourait, il n’y avait qu’un pas. Il devint le centre d’intérêt des jeunes filles qui venaient l’écouter jouer de l’accordéon tous les week-ends dans les bars.

    Il ne fallut pas longtemps avant qu’il ne rencontre une demoiselle du pays à qui il offrit son coeur. Les fiançailles furent de courte durée, le mariage précipité car, peu de temps après leur union, mon frère vit le jour. Malgré sa présence, et ma naissance deux ans après, leur relation se détériora. Il n’y avait plus de solutions car le couple avait trop de lacunes. L’un et l’autre manquaient d’expérience et surtout n’avaient pas assez de maturité pour assumer les grands moments de la vie conjugale. Le couple divorça deux ans plus tard.

    Deux enfants restèrent seuls pour subir l’inévitable et attendre les décisions du tribunal avant de pouvoir retrouver la sécurité d’un foyer.

    Au vu des événements, nos grands-parents paternels décidèrent de vendre tous leurs biens en Belgique et de venir rejoindre leur fils en Afrique. De cette façon, par ce soutien, nous pourrions retrouver un foyer plus stable.

    Quelques semaines plus tard, le juge accorda notre garde à mon père et mes grands-parents. Nous étions de nouveau réunis!

    Je me rappelle de ce temps où, ne parlant pas le français et mes grands-parents ne parlant pas l’anglais, il n’y avait pas de communication. Je passais pratiquement tout mon temps dans le coin d’une pièce avec juste quelques jouets. Mais lorsque nous avions de la visite et que je pouvais entendre quelqu’un parler anglais, sans hésiter je courrais vers lui, sautais sur ses genoux et rien ne pouvait arrêter ce dialogue qui comblait un silence trop long pour un enfant de mon âge.

    Nous habitions au sud de Johannesburg, un endroit qui portait le nom de Lawley. La maison faisait partie d’un petit groupe d’habitations appartenant à la société qui employait mon grand-père en tant que contremaître. Cette société extrayait la terre glaise qui servait à produire des briques.

    Après plusieurs mois de vie en Afrique mes grands-parents avaient fait de gros progrès en anglais et la communication était devenue possible.

    La vie ayant repris son cours, mon frère fréquentait à présent l’école locale. Quant à moi, encore trop jeune pour y aller, vu les circonstances de ma prime enfance et le silence dans lequel j’avais fait mes premiers pas, je devenais un enfant élevé par la nature.

    Les souvenirs de ma tendre enfance sont encore bien vivaces et je me souviens que je trouvais satisfaction dans la contemplation de mon environnement, ni plus ni moins que la steppe africaine dans toute sa splendeur. Je découvrais ce qui allait rester dans ma mémoire toute ma vie: ces grands espaces d’herbes sèches dont même l’horizon ne semblait pas être la limite et cet océan de couleur beige, parsemé de larges taches d’ombre que sont ces arbres bien typiques du décor africain, parasols naturels de la savane, offrant une protection efficace contre les rayons du soleil. De même, je fixais les images qui se trouvaient en face de la maison. A ma droite, le chemin principal venait de l’horizon, se courbait pour passer parallèlement en face de chez nous, s’étirait en une ligne droite vers l’usine et continuait en direction du village des noirs, pour enfin terminer sa course à la carrière où mon grand père travaillait. Sur ce chemin, il y avait toujours des noirs qui déambulaient par petits groupes et lorsqu’il m’arrivait de les observer, souvent je me demandais où ils pouvaient bien aller. Rien dans leur attitude ne me montrait qu’ils avaient une destination bien précise, tant leurs mouvements étaient lents, leurs directions imprécises, et si jamais ils avaient un but, je ne pense pas qu’ils avaient un horaire à respecter, car il était certain que le temps ne comptait pas pour eux.

    Je me souviens aussi de l’odeur de la terre qui devenait étouffante lorsque de grosses gouttes de pluie venaient frapper avec force le chemin de terre battue.

    Seule la lueur des lampes au gaz éclairait la triste réalité de la vie des mineurs, le dur labeur au fond d’un trou. Ils étaient perdus dans des galeries étroites, dans un monde impersonnel, si près mais si loin de la splendeur de l’Afrique. Cette vie n’étant certainement pas faite pour lui, mon père quitta la mine pratiquement tout de suite après y avoir été embauché.

    Il trouva un travail en tant que coiffeur, sa réelle formation. Cet intérêt fut lui aussi de courte durée et après son divorce, il décida de changer d’horizon et ouvrit son propre garage. Il devenait donc concessionnaire de voitures d’occasion. Il avait installé son garage sous l’enseigne de Argent Motor dans le centre de Johannesburg. Je pense que le choix de ce nom devait être un symbole. Le symbole de l’union de son origine et de son destin, par l’association de mots français et anglais et de même, symbole de la réussite financière au travers de sa passion des voitures. Et de fait, il ne fallut pas longtemps pour que sa nouvelle entreprise ne soit un succès, au point qu’il parvint à conclure un accord pour devenir l’agent officiel de Simca Vedette en Afrique.

    Le 18 juin 1958, ma grand-mère nous réveilla, mon frère et moi, pour que nous nous rendions d’urgence à la clinique, mon père venait d’avoir un accident de voiture.

    Il était très tôt le matin. Je nous vois encore assis dans la voiture qui nous conduisait en direction de la ville. Les couleurs du matin, d’un gris-vert sombre nous enveloppaient. Pendant un moment, les phares encore allumés pénétraient de leurs rayons lumineux ce qu’il restait de la nuit, tandis que progressivement l’aurore s’installait.

    Nous roulions sur ce qui nous semblait être un long ruban noir qui se déroulait sur la couleur verte des prairies. Le temps passait et le silence était total dans la voiture.

    Des mots, des phrases étouffées par l’émotion me firent relever la tête… Sur le côté gauche de la route, à hauteur d’un gros rocher, se trouvaient les restes d’un véhicule. C’était la voiture de mon père.

    A l’hôpital, une infirmière nous dirigea vers une chambre. En entrant, juste là, devant moi, je vis mon père couché dans un lit. Sur son visage un masque de couleur brune qui se gonflait et se dégonflait au rythme de sa respiration. Il passa un moment avec mes grands-parents puis nous appela mon frère et moi. On nous assis sur le lit près de lui.

    Il nous regarda et, tout en nous tenant la main, nous dit: vous serez sages avec Mammy et Papy, vous devez être des hommes. Peu de temps après, une infirmière l’emmena vers la salle d’opération…je ne le reverrais plus.

    Quelques jours doivent avoir passé. Le cercueil de mon père se trouvait à l’entrée de l’église, sur la gauche. Le couvercle était divisé en deux et la partie supérieure étant ouverte, on pouvait voir son visage.

    Après la cérémonie, les quelques voitures faisant partie du cortège arrivèrent au cimetière mais moi je me souviens d’être entré dans un immense parc. Passant par de longues allées parsemées de grands arbres de chaque côté, je vis un peu plus loin des pelouses aux pierres tombales alignées dans un ordre parfait. Un cadre de métal chromé encerclait la tombe et le cercueil descendait dans la fosse, soutenu par des liens qui se déroulaient automatiquement. Ces instants ont frappé ma mémoire d’enfant.

    Autour de moi des gens vêtus de noir pleuraient, tandis qu’à ma droite, la monotonie des couleurs qui nous englobaient était rompue par la présence d’un ensemble rouge: celui de ma mère.

    Pour mes grands-parents il n’y avait plus aucune raison de rester en Afrique. Chaque jour, le pays leur rappelait la perte de leur fils unique. Ils se retrouvaient seuls, loin de leurs proches et de leur famille et c’est pourquoi, en décembre 1959, ma grand-mère quitta le pays, nous emportant mon frère et moi.

    Nous avons fait le voyage avec l’Union Castle Line, compagnie maritime qui reliait Cape Town à Southampton, au sud de l’Angleterre.

    Nous avons passé les fêtes de Noël à bord et je me rappelle que nous avons gagné le premier prix d’un concours de travestis organisé pour les enfants. Ma grand-mère avait fait nos costumes, nous déguisant en écossais.

    Le voyage dura trois semaines et je ne doute pas que ma passion actuelle pour les bateaux ait trouvé son origine à ce moment-là.

    Mon grand-père dut malheureusement rester en Afrique car son intention était de ramener le corps de mon père en Belgique et de lui donner un lieu de repos proche d’eux. Pour cela, il devait attendre deux ans avant de pouvoir récupérer le corps et nous rejoindre.

    Ce retour en plein hiver me fit découvrir le froid, la neige, éléments que je n’avais jamais connus auparavant.

    Je me souviens aussi de ma première rencontre avec la télévision: je ne pus m’empêcher d’en faire le tour afin de voir où, comment et pourquoi quelqu’un pouvait s’enfermer dans cette boîte !

    Nous étions, mon frère et moi, la curiosité du village. En effet, les gens croyaient que parce que nous venions de l’Afrique, nous devions être noirs de peau ! Je pense qu’ils ne se rendaient pas compte que l’Afrique était aussi peuplée de blancs !

    Nos premiers moments, nos premiers mois, nous les avons passés comme des nomades car ma grand-mère n’avait pas beaucoup d’argent pour vivre et nous sommes passés de maison en maison. Nos tantes nous accueillaient à tour de rôle pour donner à ma grand-mère le temps nécessaire de réorganiser sa vie, en attendant de recevoir de l’argent de mon grand-père et de trouver une maison à louer où nous pourrions devenir indépendants.

    Comme tout jeune enfant, j’appris très vite la langue du pays. Ma grand-mère, ne sachant pas où nous allions nous fixer, avait cependant eu la bonne idée de nous inscrire provisoirement dans une école de façon à nous familiariser avec la langue et la culture belges. Il fallait attendre le mois de septembre et là nous allions commencer l’école primaire pour de bon.

    Les années passèrent et mon grand-père nous rejoignit. Heureusement pour nous, son ancien employeur n’hésita pas à lui rendre son poste et la vie repris son cours. Nous étions à nouveau une famille.

    Mes grands-parents firent tout leur possible pour palier au départ prématuré de notre père et adoucir les conséquences de la séparation avec notre mère.

    Je pense néanmoins que les traits principaux de mon caractère étaient déjà en moi, je restais un enfant solitaire.

    Ouvert à tout ce qui faisait partie de mon environnement, je montrais beaucoup d’intérêt pour ce qui touchait la nature et les sciences en général. Collectionnant patiemment les points que je trouvais sur certains produits alimentaires, j’avais acquis une belle série d’images d’anatomie humaine, préférée à d’autres collections plus enfantines.

    Les circonstances de la vie avaient déjà trop secoué mon enfance. J’avais en moi trop d’images de tristesse, trop de mauvais souvenirs, trop de déménagements, de proximité avec des adultes, et avant même que je ne puisse en comprendre les raisons, je n’étais plus un gamin.

    Lorsque vint le jour de mon huitième anniversaire, ma grand-mère m’offrit comme cadeau une figurine représentant une barque avec un pêcheur assis. Tenant sa canne à pêche suspendue en dehors, il semblait attendre que le poisson vienne mordre l’hameçon.

    Tout en prenant mon cadeau avec plaisir, je lui répondis que je n’avais plus envie de jouer, que j’avais envie d’apprendre à être un homme.

    C’était instinctif mais cette révélation était certainement mon premier pas dans la reconnaissance de mes origines et par la même occasion, l’admission de mon destin.

    Cela devait être ma première prise de conscience, émanant d’une vie antérieure, dans cette vie présente.

    Note:

    Cette déclaration peut être similaire aux objets que certains individus ont possédés dans une vie antérieure et seront amenés à identifier dans cette vie, au travers d’une philosophie ou d’une religion, se reconnaissant ainsi comme étant la réincarnation de leur statut précédent.

    Je pense qu’au vu de ce qui précède il serait intéressant que le lecteur cherche dans sa vie s’il a déjà vécu une pareille expérience. La reconnaissance de ses origines au travers d’un moment ou d’une situation, permettant plus tard au passé de se déverser dans le présent.

    Cycle 2

    A cette époque, fréquentant l’école primaire, j’allais toujours en classe le samedi matin. C’était le jour de la remise des bulletins avec le résultat de notre travail de la semaine.

    Je n’ai jamais eu de mauvais points. Au contraire, j’étais un bon élève, je maintenais une moyenne de 80%. Cela ne m’empêchait cependant pas de ressentir chaque semaine une forme de peur. Je ne savais pas pourquoi mais seule l’idée d’un mauvais résultat me créait un sentiment d’inconfort.

    Pour me rendre à l’école, j’étais obligé de passer par une rue dont l’un des coins abritait une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Le samedi, ma grand-mère me donnait une pièce de monnaie. Je l’utilisais toujours pour en faire offrande à la Vierge en lui demandant de m’aider à avoir un beau bulletin. Parfois, cela me mettait de mauvaise humeur d’être dépendant à ce point, surtout que je ne savais pas si cela fonctionnerait. Ce que je savais par contre c’est que j’aurais pu à la place m’acheter un bonbon ! Cette dépendance avait vu le jour à l’école où, obligé de suivre le cours de religion catholique, je devais me familiariser avec des évènements religieux, avec Dieu, Jésus.

    Ce que notre professeur de religion nous apprenait influençait à présent mes choix, mes décisions, mais en même temps, il me semblait que ces histoires faisaient partie d’un passé bien trop lointain et ne pouvaient avoir une incidence sur ma vie. Je me sentais prisonnier, j’avais l’impression de ne plus être le seul juge de ces choix et décisions. C’était d’autant plus ennuyant que je venais d’un pays où je n’avais jamais connu la servitude d’une religion, où j’avais toujours vécu libre de ces obligations. Cela m’inquiétait sérieusement et je ne voulais pas faire de mauvais choix, je ne voulais pas souffrir ou faire souffrir.

    C’est alors que je décidai de me rendre dans une église pour voir, regarder et essayer de me forger une opinion. Mes pas me conduisirent dans l’église de ma paroisse qui était en fait une collégiale.

    Il me fallut plus d’une visite avant de me sentir à l’aise, tellement j’avais le sentiment d’être petit face à cette immense architecture. Je pouvais sentir le poids de ces statues qui me regardaient, je pouvais sentir le froid des pierres. Cela me donnait des frissons dans le dos. Chaque fois que je me permettais une visite, je me promenais partout lentement, essayant de capturer un détail, un symbole qui aurait pu me donner un élément pour répondre à ma soif de savoir. Tout en me promenant, j’avais la même question en tête: où regarder et comment regarder?

    Cela dura jusqu’au moment où je réalisai qu’il était possible de regarder les choses qui nous entourent d’une façon différente.

    A cette époque, je n’appliquais cette théorie qu’aux objets religieux, sans me rendre compte qu’il pouvait en être de même pour la vie courante. C’est en me promenant dans cette collégiale, passant de tableau en tableau, de scène en scène, que je pouvais voir, entrevoir, que je pouvais sentir une forme de chaleur. Lorsque par exemple je regardais cette image du Christ à genoux, tenant d’une main sa croix et de l’autre se soutenant tout en essayant de se relever, je pouvais imaginer l’émotion qui entourait toute cette scène. Je pouvais deviner les coeurs battre, je pouvais sentir la souffrance, la peine dans chaque personnage. L’âme de cette peinture se révélait à moi et je la regardais cette fois, non plus en temps que peinture, car elle était vide de matière, je la voyais en tant qu’énergie.

    Je pouvais comprendre le pouvoir des émotions, mon angoisse lors de mes premières visites, je pouvais sentir ce que je voyais et je pouvais voir ce que je sentais. Je ne pense pas que cela pouvait réellement m’aider, créant un état de confusion encore plus grand, car cette fois j’étais détaché de ce que mon professeur de religion m’avait enseigné et je restais tout seul pour comprendre la raison de tout cela.

    A ce stade, je commençais à me poser des questions. Je réalisais que la vie n’était pas seulement ce que je voyais, ce que je faisais, ce que les gens me disaient. Il y avait autre chose. Quelque chose de plus profond que, inconsciemment, notre éducation et notre manière de vivre ignoraient. Je pensais que la vérité devait être accessible quelque part, que quelque part il existait quelqu’un qui savait, que je ne pouvais pas être le seul à souffrir du désir de savoir.

    C’est alors que je réalisai que je pourrais trouver les réponses à mes questions dans la lecture.

    Sans attendre, je m’inscrivis dans une bibliothèque et je devins un fervent lecteur de tout ce qui touchait l’homme en général, sans savoir exactement dans quel domaine diriger mes lectures.

    Les années passaient. J’étais devenu un jeune homme aux cheveux longs, portant des pulls bien à la mode, assez longs pour couvrir le thorax mais assez courts pour montrer le nombril ! Comme pantalons, n’oublions pas la fureur des pantalons pattes d’éléphant ! Comme vous pouvez le constater, même si je cherchais la spiritualité, rien ne m’empêchait d’être un garçon normal et de surcroît bien à la mode.

    J’avais plein de rêves en tête, je pouvais certainement avoir autant d’espoir à moi tout seul que tout un groupe de moines tibétains.

    Je montrais beaucoup d’intérêt pour tout ce qui touchait notre univers, la lune, les étoiles, la relation que nous pouvions avoir avec eux en tant qu’être humain. Je parlais sans cesse de mes découvertes, de mes théories sur le monde et à cette époque de transition qu’est l’adolescence, la confusion de l’esprit et la transformation physique étant source de souffrance, je me retrouvais souvent à expliquer à l’un ou l’autre, à ces jeunes en mal de devenir adultes, ma façon de se comprendre et de comprendre les autres. En tant qu’adolescents, bien souvent leur problème se limitait à un mauvais dialogue avec les parents. Je devais cependant être vigilant car certains d’entre eux créaient des situations imaginaires juste pour se mettre en évidence ou attirer l’attention sur eux-mêmes.

    Comme chaque année lorsque venait la période des congés scolaires, je rejoignais une colonie de vacances à la côte belge en tant que moniteur. C’était un moyen bien agréable de me faire de l’argent de poche tout en vivant ma passion pour la mer.

    Durant la journée, j’étais en charge d’une quinzaine de jeunes gens et ensemble nous pratiquions des jeux sportifs et culturels. Quand venait le soir, nous retrouvions les autres groupes à la veillée pour une série d’activités différentes et plus calmes.

    Pour ma part j’aimais l’expression corporelle et je leur proposai cette option. Le principe est très simple: il suffit de laisser son corps s’exprimer en suivant le rythme d’un support musical.

    Un soir, je trouvais les jeunes du groupe que j’animais trop nerveux à mon goût, ils ne parvenaient pas à synchroniser leur rythme personnel à celui de la musique ambiante. Sans trop savoir pourquoi, je décidai donc de créer une séance de relaxation, je proposai à chacun de s’étendre sur le sol, de fermer les yeux et je commençai à leur parler.

    Note:

    Je peux vous assurer que dans une situation comme cela on se sent seul. Il faut démontrer que l’on connaît sa matière, que l’on sait ce que l’on fait et ce n’était pas mon cas. Je ne voulais pas avoir l’air ridicule, risquer de désintéresser mes jeunes et que cela nuise à la bonne continuation de cette activité que j’aimais.

    La première chose qui m’arriva à l’esprit était que cette différence de rythme qu’il y avait entre eux et la musique se situait au niveau de leur respiration et donc, que je devais chercher à synchroniser cette respiration avec le rythme de la musique, mais comment?

    Ne sachant pas très bien où j’allais, je commençai à leur parler en synchronisant ma voix avec la mélodie, en leur suggérant un retour au calme par des mots tels que : vous vous sentez calme, vous sentez votre corps se détendre tout doucement, vous sentez la nervosité partir, sortir de votre corps.

    Je devais maintenant matérialiser cette nervosité et déterminer l’élément qui pourrait l’absorber, comme une éponge. Il ne me fallut qu’un bref instant pour choisir. Je leur suggérai d’imaginer que cet air qu’ils inspiraient entrait en eux et remplissait la moindre place dans leur corps, du bout des doigts aux orteils. Leur corps devenait comme un ballon, quand plus rien ne pouvait être inspiré, ils bloquaient leur respiration pour

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