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Le Dossier Dn5
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Livre électronique295 pages4 heures

Le Dossier Dn5

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À propos de ce livre électronique

Une exprience de laboratoire qui se gche mne une dcouverte sensationnelle, aux rsultats rvolutionnaires. Un enlvement, deux mariages, tout cela dans le cadre enchant du bassin mditerranen, du proche orient des annes 80 en pleine guerre avec les terroristes au Liban - Opration Paix en Galile. Plusieurs pays impliqus, amour, suspens, trahison, espionnage, intrigues, cest la meilleure recette pour le succs.

Le Dr. Gardan, biochimiste amricain fait une dcouverte sensationnelle dans le domaine du gene splicing. Il croit de son devoir chercher intresser Isral sa dcouverte. Mais il y en a qui pensent autrement et recourent son enlvement pour mettre la main sur la mallette mystrieuse contentant les documents prcieux. Sa fille, tudiante la Sorbonne, passe ses vacances en Isral, et tombe amoureuse dun jeune officier, sans savoir que cest lui justement celui qui conduit la campagne de sauvetage de son pre.

LangueFrançais
ÉditeurAuthorHouse
Date de sortie30 avr. 2013
ISBN9781481743808
Le Dossier Dn5
Auteur

Samuel Petrovan

Une expérience de laboratoire qui se gâche mène à une découverte sensationnelle, aux résultats révolutionnaires. Un enlèvement, deux mariages, tout cela dans le cadre enchanté du bassin méditerranéen, du proche orient des années 80 en pleine guerre avec les terroristes au Liban — Opération Paix en Galilée. Plusieurs pays impliqués, amour, suspens, trahison, espionnage, intrigues, c’est la meilleure recette pour le succès. Le Dr Gardan, biochimiste américain fait une découverte sensationnelle dans le domaine du «gene splicing». Il croit de son devoir chercher à intéresser Israël à sa découverte. Mais il y en a qui pensent autrement et recourent à son enlèvement pour mettre la main sur la mallette mystérieuse contentant les documents précieux. Sa fille, étudiante à la Sorbonne, passe ses vacances en Israël, et tombe amoureuse d’un jeune officier, sans savoir que c’est lui justement celui qui conduit la campagne de sauvetage de son père. Samuel Petrovan (1909–1984), ingénieur chimiste, est né en Roumanie, a vécu la plupart de sa vie en Israël. Ayant fait ses études supérieures en France, il a payé son tribut à la culture française en écrivant ce roman en français vers la fin de sa vie.

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    Le Dossier Dn5 - Samuel Petrovan

    LE DOSSIER DN5

    SAMUEL PETROVAN

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    AuthorHouse™

    1663 Liberty Drive

    Bloomington, IN 47403

    www.authorhouse.com

    Phone: 1-800-839-8640

    © 2013 by Samuel Petrovan. All rights reserved.

    No part of this book may be reproduced, stored in a retrieval system, or transmitted by any means without the written permission of the author.

    Published by AuthorHouse     04/23/2013

    ISBN: 978-1-4817-4381-5 (sc)

    ISBN: 978-1-4817-4380-8 (e)

    Library of Congress Control Number: 2013907253

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    and such images are being used for illustrative purposes only.

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    Sommaire

    Chapitre 1

    Chapitre 2

    Chapitre 3

    Chapitre 4

    Chapitre 5

    Chapitre 6

    Chapitre 7

    Chapitre 8

    Chapitre 9

    Chapitre 10

    A Ami et Ron

    Avec remerciements à Jannine

    Chapitre 1

    «Bon dieu de bon dieu, mais qu’est ce qui se passe? Ou est passée la matière qui était dans le cylindre? On ne va tout de même pas se mettre à discuter maintenant la loi de Lavoisier? Tout étudiant au collège sait que dans la nature rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se transforme; alors, quoi, qu’est elle devenue la matière du cylindre?»

    Le docteur Gardan était sidéré. Il ne comprenait rien. Il ne s’attendait en aucun cas à une réaction si violente: à l’instant même où il avait introduit dans le cylindre une toute petite goutte d’un certain acide, une lumière très vive s’était produite et tout le matériel qui était dedans avait complètement disparu. Maintenant il réfléchissait profondément à ce qui venait de se passer devant lui.

    Dans cette agréable soirée de la première moitié d’octobre, trois personnes étaient assises autour d’une table dans le petit, mais assez renommé restaurant Chez Marcel, Place de la Bastille, à Paris. La chère y était bonne, le vin de la maison était vraiment délicieux et les conversations allaient bon train autour des tables déjà presque toutes occupées.

    D’après les apparences, les trois personnes touchaient à la fin de leur repas et savouraient chacun un petit verre de fine champagne, discutant de l’une et de l’autre, comme des gens qui ne se sont pas vus depuis longtemps.

    Le plus âgé des trois ne paraissait pas encore avoir atteint la soixantaine, il avait l’allure assez jeune et sportive, pas un soupçon de ventre, à peu près 1.80 m de haut, les traits du visage réguliers et lisses, le menton un tout petit peu en avant lui donnait un aspect énergique et sympathique, seulement sa chevelure grisonnante laissait voir qu’il approchait la fin de sa deuxième jeunesse. C’était un scientifique. Il s’appelait Dr Georges Gardan, biochimiste de grande valeur, bien connu dans les cercles de sa profession aux Etats-Unis ainsi qu’au-delà des frontières de son pays. Originaire d’un pays de l’Europe de l’Est, il s’était établi à Paris après la seconde guerre mondiale, où il avait continué des études approfondies dans sa spécialité, tout en travaillant comme salarié dans différentes entreprises pour gagner sa vie, mais ayant tout le temps la ferme intention de passer de l’autre coté de l’Atlantique à la première occasion. Vers la fin des années 50, en obtenant enfin un bon contrat avec une usine américaine, la BIAM Inc., il y était parti en emmenant sa femme et sa fille Claudette âgée d’un an à peine.

    A partir de ce moment son activité scientifique devint assez intéressante pour la regarder d’un peu plus près, surtout parce qu’elle sera la cause des événements qui vont suivre. Grâce à son assiduité et à son application au travail de recherches dans le domaine de la biochimie, le docteur Gardan acquit la profonde appréciation et confiance de ses employeurs qui, au début des années 70, en décidant d’orienter une grande partie de leur activité vers l’exploitation industrielle de la nouvelle «alchimie» apparue à l’horizon, la recombinaison des gènes, gene splicing ou recombiné ADN, le nommèrent directeur du département de recherches de l’usine avec des appointements dépassant toutes ses espérances. En dehors du formidable intérêt scientifique que la nouvelle technologie produisit parmi les savants et les institutions officielles de recherches, la possibilité de faire de l’argent, beaucoup d’argent, ainsi que d’acquérir un immense pouvoir militaire et politique apparut clairement à beaucoup de gens, scientifiques et autres,  pour qu’ils s’intéressent de près au problème et pour faire les plus grands efforts pour en profiter.

    C’est ainsi que dans un très court délai apparurent aux Etats-Unis et un peu partout dans les pays techniquement avancés, des entreprises privées, plus ou moins grandes, qui se lancèrent en toute vigueur et à leur propre compte dans la recherche et l’exploitation de ce domaine si prometteur. Georges Gardan, avec son esprit vif, comprit aussi les vastes possibilités qu’offre la nouvelle technologie et s’y lança corps et âme. Après une analyse approfondie de la situation faite avec un de ses collègues, biochimiste expérimenté et bon ami, ils quittèrent ensemble la BIAM après tant d’années et mirent les bases d’une entreprise propre comprenant des laboratoires de recherches, avec le but de travailler pour leur propre compte ainsi que pour les grandes entreprises afin de s’assurer les fonds nécessaires à leur activité.

    Au fait, qu’est ce que cette nouvelle technologie du génétique, que promet-elle de tellement extraordinaire pour que, d’après la presse internationale spécialisée, de nombreuses entreprises se soient engagées dans sa voie?

    La recombinaison des gènes est la plus forte et la plus terrible «maestria» acquise par l’homme depuis la fission de l’atome. C’est un incomparable instrument pour examiner et changer la très compliquée machinerie de l’hérédité. Si un gène d’une fonction inconnue est introduit dans une bactérie, celle-ci peut actionner comme une preuve permettant aux hommes de science de déchiffrer sa nature et ses fonctions. Par de semblables techniques il sera finalement possible d’accélérer le travail d’identification et d’analyse pour chacun des 100,000 gènes trouvés dans une cellule humaine.

    C’est pour la première fois dans notre époque que les hommes de science peuvent créer de simples êtres vivants non par la vieille et lente méthode consistant à mélanger savamment différentes caractéristiques pour obtenir des croisements de roses ou de chiens, mais par la manipulation directe des gènes, ces minuscules postes de commande de l’hérédité qui ordonnent à des cellules vivantes de devenir des bactéries, des crapauds ou des hommes. De cette manière, les plantes ou les animaux peuvent acquérir de nouvelles caractéristiques d’espèce totalement différente et les passer aux générations futures. Cette alchimie des temps modernes est déjà capable de produire de nouvelles drogues comme, par exemple, l’Interféron, agent antiviral employé avec beaucoup d’espoir dans la lutte contre le cancer. On prévoit qu’il sera possible à l’avenir de produire des vaccins contre l’hépatite et la malaria, des produits miraculeux comme le sucre à basses calories, de très forts engrais pour les céréales qui font entrevoir une nouvelle «révolution verte», aussi des carburants de matière plastique et d’autres produits chimiques, comme des nouveaux procédés pour les mines et les raffineries ainsi que le moyen de faire grandir les nains. En réfléchissant à tout ceci on ne peut que trouver juste l’appréciation de tous ceux qui analysent ces nouvelles orientations de la science et affirment que prochainement le monde sera délivré des anxiétés malthusiennes par rapport à l’avenir avec des quantités d’aliments insuffisants et manque de matières premières. Il parait que tout ceci est maintenant à la portée de la main par l’adaptation commerciale de la technique de la recombinaison des gènes – tout au moins théoriquement car l’application pratique et industrielle n’est pas encore achevée dans la plupart des cas et l’immense gamme de possibilités constitue encore un terrain vierge pour les chercheurs.

    Il faut dire que certains résultats obtenus par les savants travaillant dans ce domaine peuvent avoir des effets négatifs en ce qui concerne le bonheur de l’humanité – ils peuvent se transformer en terribles armes de guerre comme, par exemple, la production d’une bombe de type nouveau, terriblement destructrice, des virus qui répandent de graves maladies. Evidemment, il y a aussi le danger que des bactéries dangereuses s’échappent du laboratoire par inadvertance. Des mesures de sécurité sont prises partout ou l’on travaille avec de pareilles bactéries afin d’empêcher des accidents, et des conditions spéciales de travail sont officiellement prescrites. De toute façon, «il n’y a pas de voie de retour, le diable s’est échappé de la bouteille» et, à vrai dire, les hommes de science espèrent qu’on ne voudra jamais remettre dans sa bouteille ce diable capable de transformer le monde.

    Les entreprises pour la fabrication des nouvelles drogues se sont multipliées incroyablement ces dernières années. L’argent pour monter une compagnie s’est avéré facile à trouver quoi que certaines n’avaient à offrir que des vagues promesses sur des choses à venir.

    Toute cette affaire a laissé Wall Street dans une certaine mesure désorientée. On voyait des actions monter en quelques minutes de 35% à 89% par action, des centaines et des milliers d’acheteurs faisaient pression sur leur agent de bourse de leur procurer des actions mais en recevaient de très petites quantités par rapport à ce qu’ils avaient commandé. Des banques étrangères se dissimulaient dans l’ombre manipulant des sommes immenses de pétrodollars. De grandes entreprises chimiques américaines s’engageaient dans l’exploration des possibilités ouvertes par le jeu de la recombinaison des gènes. Les grandes compagnies pétrolières montraient de plus en plus d’intérêt dans le problème, non seulement pour investir l’argent liquide dont elles disposaient, mais aussi parce qu’elles étaient intriguées par le nouveau potentiel d’énergie apparaissant à l’horizon. Des universités des Etats-Unis trouvèrent ce sujet assez intéressant pour appuyer dans leurs recherches les entreprises et leurs savants, en prenant connaissance des résultats pratiques possibles, et commencèrent à regarder comme vrais scientifiques ces biologistes longtemps considérés les parents pauvres de la science.

    A cette occasion, de nouvelles occasions se créèrent entre les hommes de science de l’université et de l’industrie. Habituellement, les chercheurs des institutions académiques exécutaient dans leurs laboratoires des travaux de recherche au compte du payeur d’impôts, mais leur travail consistait uniquement à découvrir des éléments nouveaux dans les vérités de la nature sans se préoccuper des profits immédiats. Par contre, les entreprises de biochimie doivent être orientées vers la réalisation immédiate des bénéfices.

    La nouvelle collaboration de l’industrie et de l’académie, allait-elle détruire l’ancien principe de la pureté de la science? Allaient-ils continuer, les savants, à échanger entre eux des informations sur les résultats de leurs travaux comme ils l’avaient fait, quand ils sauraient qu’un collègue travaille pour une entreprise rivale?

    Dans tout ce tohu-bohu apparurent aux Etats-Unis des espions industriels des pays étrangers avancés et moins avancés technologiquement, désireux de recevoir le plus d’information possible sur le progrès réalisé dans les différents laboratoires de recherche. La première conséquence fut que tous les instituts de recherche, grands ou petits, enveloppèrent leurs travaux du plus grand secret et prirent les plus sévères mesures de sécurité. La deuxième fut que des savants se trouvèrent dans une situation difficile appartenant d’un côté au monde de la science mais de l’autre, en découvrant des éléments essentiels au progrès de l’humanité, pouvant avoir des résultats dévastateurs.

    L’entreprise de recherches fondée par Dr Gardan et son partenaire en Californie, BIOCHEM, s’avéra bien organisée et dirigée avec compétence, progressant dès le début lentement mais continuellement. Les fonds nécessaires pour le démarrage furent trouvés sans trop de problèmes étant donné le spécifique du laboratoire. Les deux partenaires rassemblèrent autours d’eux un petit groupe de jeunes spécialistes sérieux, appliqués et ambitieux, attirés par le développement de la science et ses perspectives. Grâce au travail acharné et vu que l’orientation de leur recherche était au début dans le domaine de la pharmaceutique, les résultats ne tardèrent pas à se montrer, d’autant plus qu’ils travaillaient pour le compte de grandes entreprises – après un an et demi le bon argent commença à rentrer. Les laboratoires étaient organisés de manière suivante: une partie de l’équipe sous la direction du Dr Mark Donaway, ami et partenaire de Georges Gardan, effectuait des recherches dans la pharmaceutique. Un autre petit groupe, aussi sous la direction de Mark Donaway, travaillait sur les auto-engrais qui fixent directement l’azote de l’air. Le Dr Gardan lui même, aidé par deux chercheurs, travaillait dans le domaine de l’énergie.

    Jusqu’ici le travail s’était déroulé harmonieusement et, apparemment sans fuites de secrets. Evidemment, il n’était pas facile d’assurer la stricte préservation des secrets si importants pour le laboratoire mais on faisait des efforts pour faire bien attention à ce qui se passait, au moins les deux partenaires espéraient que l’équipe choisie était loyale.

    Pendant ce temps le Dr Gardan poursuivait tranquillement et méthodiquement son travail dans la division spéciale de la BIOCHEM Inc., son laboratoire personnel qui, comme toutes les autres divisions de l’entreprise, était bien isolé pour qu’aucun incident à l’intérieur ne puisse avoir des fuites et des répercussions en dehors et causer d’éventuelles catastrophes. Il travaillait parfois seul, parfois aidé par son partenaire. Il manipulait des substances comme l’ADN, des bactéries, des aminoacides, des enzymes et d’autres substances chimiques, il travaillait très attentivement car il poursuivait une certaine démarche qu’il s’était fixé et dont il espérait déjà des résultats. Il travaillait sur de toutes petites quantités de matériaux et surveillait le cours de la réaction qui se poursuivait dans un récipient cylindrique en acier prévu à sa partie supérieure d’une petite fenêtre en verre incassable. Ce récipient était inclus dans un appareil assez compliqué pourvu de sources d’énergie, de pression, de vacuum, ainsi que de toute sorte de manomètres. Il va de soi qu’il notait tout ce qu’il faisait, les matériaux introduits dans l’appareil ainsi que des observations.

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    Au moment de l’expérience, le Dr Gardan était seul dans son laboratoire, ses deux aides travaillant à côté. Il n’osait pas ouvrir le cylindre de peur que la réaction ne dégage des rayons nocives, radioactives ou des nouvelles bactéries. Les manomètres s’agitaient un peu, montrant que quelque chose y était certainement resté. Ce n’était peut-être pas concluant puisque les quantités en réaction étaient très petites. Il s’approcha donc de la valve d’évacuation des gaz et actionna un dispositif qui envoie les gaz en l’air chargé des rayons destructeurs, en toute sécurité, dans des bacs pleins de liquides différents pour les capter. Après avoir vérifié que tout est en ordre, il ouvrit le cylindre et regarda à l’intérieur. Toujours rien. Mais il n’était pas difficile à distinguer que les parois du cylindre étaient couvertes d’une poussière blanchâtre. Toujours en hésitant, il introduisit sa main dans le cylindre et toucha les parois du bout du doigt. Un peu de poussière blanchâtre s’y colla.

    «Eh, voilà ma matière, voilà où elle était passée» grogna-t-il, mais son visage restait sombre. «Je m’en doute un peu maintenant de ce qui se passe.»

    Le Dr Gardan commençait à comprendre mais son visage ne reflétait pas la joie du chercheur aboutissant à une découverte sensationnelle, même si elle était due au hasard. Il avait peur de formuler concrètement ce qu’il pensait: tout simplement, cela le terrifiait. La découverte était formidable mais terrifiante.

    «Eh bien, assez pour aujourd’hui, se dit-il, allons nous reposer un peu, demain matin nous allons la refaire.»

    Dehors il faisait déjà noir et il travaillait depuis le matin avec une petite pause à midi pour déjeuner. Tout doucement, sans hâte, il fit une dernière inspection de l’appareil, coupa les contacts, vérifia encore une fois la fermeture du cylindre, ramassa ses notes, tous les papiers sur la table de travail, les mit en ordre et les enferma sous clef dans son coffre-fort. Il éteignit la lumière et s’en alla à petits pas.

    Il ne voulait pour le moment ne parler à personne, même pas à son ami Mark Donaway il ne voulait que réfléchir: comprendre d’abord la réaction ainsi que ses conséquences, ensuite concrétiser quelle direction ces résultats allaient prendre. Le tableau qui se dessinait peu à peu devant lui était très sombre, il ne réussit pas à fermer les yeux toute la nuit.

    Le lendemain matin il était debout à 6 heures, et après avoir fait un brin de toilette et ingurgité un peu de thé, assez détendu et décidé, il se prépara à aller en avant. Tout d’abord il appela son partenaire au téléphone.

    «Mark, bonjour, je sais que c’est trop tôt, je te dérange mais je me trouve, c’est-à-dire, nous nous trouvons devant un problème très sérieux et je suis d’avis que nous devons en discuter tout de suite.»

    «Mon dieu, mais qu’est ce que peut être si urgent que ça ne puisse attendre qu’on se voie au labo pour en parler tranquillement?»

    «Mark, je crains que cela ne souffre aucun délai, et puis, je ne voudrais pas en discuter là bas. Viens à la maison toute de suite, si tu peux, nous serons seuls, à l’abri de toute indiscrétion.»

    «Bon, je vois, pas la peine de se chamailler, dans trois quarts d’heure je suis chez toi», et il posa l’appareil.

    Trois quarts d’heure plus tard, Mark était là.

    «Assieds-toi là à côté de la table, on va prendre le petit déjeuner.»

    «Non merci, pas de petit déjeuner, mais un café noir, ça, je prendrais bien.»

    Quelques instants plus tard les deux amis étaient installés devant leurs tasses de café noir et fort. Le Dr Gardan racontait lentement, en détails, son travail de la veille, ce qu’il était en train de chercher, ce qui s’était passé, sur quoi il était tombé et ses premières conclusions. Le Dr Donaway était visiblement très intéressé et tout à la fois très intrigué. Il posa quelques questions, son partenaire lui donna l’éclaircissement requis après quoi, se mettant debout:

    «Mark, je propose d’en rester là avec nos discussions pour le moment. Allons au labo et refaisons ensemble l’opération après quoi nous allons rentrer ici pour tâcher d’en tirer une conclusion et fixer quelle voie on va prendre.»

    «D’accord. Mais, dis-moi, Georges, tu ne crois pas que tu exagères un peu avec toutes ces mesures de sécurité dont tu t’entoures? Pourquoi rentrer ici pour discuter et pas au labo, comme d’habitude? Jusqu’ici notre équipe ne nous a pas donné, autant que je sache, de matière à réfléchir sous ce rapport, alors qu’y a-t-il?»

    «Oui, mais j’ai raison de me méfier un peu. J’ai trouvé dernièrement James Pinkerton deux fois dans mon laboratoire privé alors qu’il n’était pas supposé d’y être. Je ne laisse rien traîner pendant que je ne suis pas là mais ça n’empêche que quelqu’un d’averti puisse avoir des idées en voyant seulement quelques matériaux en œuvre, ou la disposition de certains appareils. J’ai remarqué qu’il n’a pas été très content en me voyant et depuis, je me méfie. Je ne t’en ai pas encore parlé parce que je n’avais réellement rien de précis mais, tu sais, un homme averti en vaut deux.»

    «Très bien, tu as peut-être raison. Mais assez parler, au boulot!»

    En sortant, le Dr Gardan prit sur la table un petit paquet qu’il avait préparé tôt le matin avant l’arrivée de son ami. Il y avait dedans un morceau de béton et une barre de fer, des déchets ramassés dans la cour de la maison et qu’il se proposait d’utiliser pendant la répétition de l’expérience.

    Au laboratoire, les deux amis se mirent à inspecter l’appareil et après, à nettoyer avec beaucoup de soin le cylindre dans lequel ils se proposaient de refaire l’expérience, en détruisant avec prudence les matériaux qui avaient servi dans des bacs spéciaux avec différentes solutions chimiques, installés dans ce but. Après avoir coupé une mince rondelle de la barre de fer qu’il avait amenée et un petit morceau du béton, le Dr Gardan les introduisit dans le cylindre en les plaçant à l’une des extrémités du fond et à l’autre il plaça les quantités très réduites des différentes substances dont il s’était servi l’autre jour pour son expérience, bien sur, ajouter l’acide qu’il avait ajouté, on se rappelle, à la fin. Le tout, sous l’œil très intéressé de Mark. Puis, avant de fermer le cylindre, il quitta la salle et se dirigea vers les lieux où l’entreprise gardait des animaux pour les expériences et revint tout de suite avec la plus petite souris qu’il avait trouvée, la mit dans le cylindre, après quoi il ferma hermétiquement le couvercle. Toutes les mesures de sécurité prises, il décida d’aller en avant. Ils s’approchèrent de la petite fenêtre du couvercle pour regarder à l’intérieur. Le Dr Gardan était déjà avec la main sur le bouton qui devait actionner le dispositif qui, à son tour laisserait tomber la goutte d’acide sur l’amas des substances pour déclencher la réaction.

    «Maintenant» dit-il, et pressa le bouton.

    A l’instant même un éclair très vif d’une lumière éblouissante apparut et disparut dans une fraction de seconde. Dans le cylindre – rien. Il n’était resté rien, absolument rien ni des substances introduites pour exécuter la réaction proprement dit, ni des corps témoins: la rondelle de fer, le morceau de béton et la souris. Tout avait disparu comme sous la baguette d’un magicien. Seule on pouvait remarquer sur les parois du cylindre une couche très mince d’une poussière un peu jaunâtre cette fois, et cela seulement pour les yeux des avertis.

    «Oh, mon Dieu!» s’exclama Dr Mark Donaway. Quoi qu’il s’attendait un peu à voir ce qu’il voyait, vu qu’il était déjà informé par son ami, il resta tout simplement sidéré. Et émerveillé. Du point de vue scientifique c’était grandiose mais du point de vue humanitaire c’était horrible. Dans les instants suivants les deux chercheurs se regardèrent l’un l’autre, les yeux écarquillés, n’étant pas capables de parler. Ils avaient assisté à une explosion d’une nature inconnue et d’une violence terrible.

    Ils s’imaginaient ce qu’il se passerait quand la découverte sera mise au point et quand une bombe sera construite sur cette base: car en ce moment une bombe d’une nouvelle sorte était née, la plus terrible et horrifiante que le monde aie connue, inclusivement les bombes atomiques de différents genres.

    «Tu as eu raison Georges, dit Mark Donaway, en retrouvant enfin sa parole, nous sommes en présence d’une grande découverte et peut-être nous trouvons-nous devant une nouvelle époque; mais quelle horreur, quel pouvoir de destruction Je ne veux plus ajouter un mot, faisons comme tu l’as proposé ce matin, allons chez toi.»

    Tout de suite après, le Dr Gardan, tranquillement et silencieusement, se mit à nettoyer l’appareil dont il s’était servi pour l’expérience comme il l’avait fait l’autre jour – en vidant tout d’abord les gas. Ensuite il défit trois ou quatre dispositifs de l’appareil, essentiels pour comprendre la nature de l’opération, en pensant à des gens indiscrets et les rangea dans le magasin à côté avec ‘d’autres dispositifs qui n’avaient pas servi; après quoi il ouvrit le coffre-fort, prit les enveloppes avec toutes les notes se référant à la réaction, les introduisit dans sa serviette et d’un geste invita son ami à le suivre.

    Le Dr Gardan habitait seul depuis le décès de sa femme. Une femme venait tous les jours pour quelques heures lui faire le ménage et avait soin que le docteur trouve toujours quelque chose à manger dans le réfrigérateur. Habituellement il prenait ses repas au restaurant.

    En entrant dans la maison les deux amis allèrent directement vers le cabinet de travail et, pendant que le Dr Donaway s’installait confortablement dans un fauteuil, le Dr Gardan alla vers son massif coffre-fort et y introduisit la serviette avec les notes du dernier travail qu’il avait apportée du laboratoire.

    «Je te dirais franchement mon cher Georges, qu’une double portion de cognac me ferait grand bien.»

    «Mais bien sûr, lui répliqua le Dr Gardan, tu veux peut-être aussi manger quelque chose?

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