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La France Morte: Zombie Président !
La France Morte: Zombie Président !
La France Morte: Zombie Président !
Livre électronique189 pages2 heures

La France Morte: Zombie Président !

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À propos de ce livre électronique

La France en 2012. Les élections présidentielles approchent et personne ne souhaite créer la panique en révélant l’existence d’une étrange maladie qui tue ses hôtes et les transforme en zombies. De quelques cas isolés au départ, la menace va s’étendre pour finir par toucher toute la planète. Bientôt, il sera trop tard pour endiguer l’épidémie...
Ce roman se situe chronologiquement avant "La France Morte : Les Revenants c'est Maintenant !"

LangueFrançais
Date de sortie6 févr. 2015
ISBN9781311777126
La France Morte: Zombie Président !
Auteur

Sylvain Henri André Agneray

Né en 1966 à Paris et domicilié en région Parisienne, Sylvain H.A. AGNERAY a eu, dès son plus jeune âge, un goût prononcé pour l’Histoire de l’Homme au travers de ses découvertes, ses réalisations et pour l’être humain lui-même tant dans ses qualités que ses défauts.La peinture, le théâtre sont avec l’écriture et le travail du cuir ses grandes passions.

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    Aperçu du livre

    La France Morte - Sylvain Henri André Agneray

    Prologue « Fabriqué en Chine »

    Quel que soit l’endroit où portait son regard Monsieur Miányáng n’arrivait pas à distinguer le bleu du ciel au travers des nuages jaunâtres qui nimbaient la région d’une lumière diffuse. Autour de lui, sur les routes goudronnées, des milliers d’employés prenaient le chemin de leurs usines, qui à pieds, qui en vélo et pour les plus riches en automobile. Tous portaient un masque de papier censé les protéger des émanations toxiques en suspension dans l’air.

    Pas un arbre, pas un espace vert dans cette zone industrielle géante. Ici un fabricant de jouets, là un sous-traitant d’électronique, plus loin une usine de piles et batteries au Lithium et, pour finir, un laboratoire pharmaceutique.

    C’est là que Li Miányáng travaillait, dans la maintenance de robots industriels chez A.L. Chuan où des tonnes de médicaments étaient élaborées chaque année, sur des chaînes de production semi-automatisées.

    Sa femme et lui attendaient ce qu’il est convenu d’appeler un heureux événement. Hélas le couple avait déjà perdu deux enfants auparavant et Li pensait que sa méforme intellectuelle provenait de cette angoisse qui le taraudait. Tout comme les deux fois précédentes, cette nouvelle grossesse se déroulait fort mal. Même si aucune preuve formelle n’existait, les époux suspectaient une contamination par l’un des produits utilisés à l’usine chimique. Combien de collègues, d’amis, de voisins n’arrivaient pas à avoir d’enfants ? Et si le miracle avait lieu, combien de ces petits êtres souffraient de malformations ? Impossible à dire mais, chaque jour, Miányáng et son épouse étaient confrontés à cette angoissante inquiétude.

    L’industrialisation massive de la Chine n’était pas passée par la case « écologie et respect de l’environnement », ce qui était le moins que l’on puisse dire. La région où vivait les Miányáng n’était ni plus, ni moins épargnée que les autres.

    Toutes les sociétés et usines utilisant des produits chimiques rejetaient dans la nature des tonnes de matières polluantes. Pour le plus grand bonheur des actionnaires qui réalisaient en Chine de monstrueux bénéfices. Les dégâts irréversibles causés à l’environnement n’étaient que quantité négligeable, loin, bien loin des places de marchés et des prestigieuses Université où les filles et les fils « de » reprendraient un jour le flambeau. Le cycle de l’argent se moque bien de celui de la vie.

    La région autour du complexe était pelée, stérile. La population souffrait de cancers, les bébés survivaient rarement, tout cela dans l’indifférence que génère la recherche du profit financier à n’importe quel prix.

    Oh ! Il éclatait bien de temps en temps, quelque scandale sanitaire dont la révélation en Occident entraînait sur place des modifications sommaires destinées à corriger le problème en surface, mais rien de fondamental ne changeait.

    A.L. Chuan sous-traitait pour de grands noms de l’industrie pharmaceutique en Europe et aux États-Unis depuis de longues années. Pourtant, avec les augmentations de salaires imposées par le gouvernement, les marges se réduisaient incitant les clients occidentaux à chercher de nouveaux horizons pour regagner quelques sous de plus. Le nouvel Eldorado du médicament se trouvait en Inde, aujourd’hui. Les clients semblaient déterminés à casser les contrats Chinois pour s’y installer et repartir sur des bases de profits encore plus juteuses.

    C’est ainsi qu’au fil du temps les conditions de travail s’étaient dégradées : les patrons demandaient toujours plus, s’appuyant sur des chefs sans âme et durs. Il fallait travailler mieux, plus vite, plus, toujours plus. Ignorer la toux qui déchirait les poumons, ne pas prêter attention aux maux de tête, voilà quel était le quotidien des habitants et ouvriers de la zone.

    Les dirigeants rognaient surtout sur les dépenses monumentales engendrées par la dépollution. Les produits chimiques, les rejets et autres déchets solides partaient directement dans la nature sans jamais être retraités ou collectés. Il suffisait de graisser quelques pattes de fonctionnaires bien placés et tout allait pour le mieux.

    La sphère sociale, elle aussi, se trouvait gérée à l’économie : sur les chaines de production on faisait travailler les ouvriers au-delà des horaires légaux, parfois même des enfants, sous la surveillance complaisante de cerbères intraitables.

    Et intraitable, Nian Wúlài, le contremaître de Monsieur Miányáng, l’était. Il n’arrêtait pas de stresser ses subalternes, leur infligeant brimades sur brimades.

    La partie de l’usine chimique dans laquelle Li Miányáng travaillait produisait une molécule employée dans un médicament mondialement utilisé dans le traitement de l’asthme dont la demande allait croissante. La pollution planétaire avait rendu presque banales les insuffisances respiratoires sur une grande partie de la population, entraînant une augmentation importante de stocks de produits médicamenteux fabriqués ici.

    Ce jour-là Nian Wúlài se montrait particulièrement vindicatif en raison d’une pression supplémentaire : Max Goldberg, l’un des pontes américains pour lesquels la société chinoise A.L. Chuan sous-traitait, inspectait l’ensemble du site industriel pour la seconde fois cette année. Le matériel devait fonctionner comme une horloge tout comme les systèmes de sécurité. Deux jours et deux nuits Wúlài avait conspué le manque d’efficacité de son équipe de mainteneur, relevant ici et là des fuites, des pannes, des anomalies. Tout se devait d’être propre, fonctionnel et rassurant.

    La raison de ce harcèlement trouvait sa source en Occident où une poignée d’activistes écolo-humanistes avaient dénoncé les conditions de travail épouvantables des employés d’A. L. Chuan, diffusant des reportages filmés en caméra cachée à l’intérieur du laboratoire ainsi que des témoignages d’employés souffrant de maladies incurables atteignant le système nerveux. Devant le tollé provoqué, les Américains avaient promis une enquête poussée. Officiellement, tout au moins, car certains actionnaires paniquaient à l’idée de déplacer la chaîne de production dans un pays autre que la Chine : La République Populaire fournissait une main-d’œuvre à bon marché, des cobayes humains à profusion et une flexibilité accrue lorsque les pots-de-vin tombaient dans les bonnes poches. Brandir la menace de la délocalisation en Inde était une chose, passer à l’acte en était une autre bigrement plus coûteuse.

    L’équipe de Goldberg, composée d’une traductrice, employée de A.L. Chuan, qui maîtrisait parfaitement l’Anglais ainsi que de trois cadres du laboratoire et de cinq journalistes Américains, approchait de la zone contrôlée par Wúlài. Celui-ci aboya des ordres du haut de la passerelle qui surplombait la ligne d’assemblage avant de quitter son poste pour enchaîner les courbettes, saluant ainsi chacun de ses visiteurs.

    L’un des journalistes, habitué à travailler en Chine, remarqua durant l’interview que l’homme souriait beaucoup et se courbait exagérément. Ce n’était pas du tout bon signe. De plus, le type s’exprimait dans un dialecte provincial que l’Américain ne maîtrisait pas. Impossible donc de mettre en doute la traduction simultanée de l’interprète, elle-même très souriante.

    Lorsqu’il fallut changer une simple cartouche d’alimentation sur le robot GF-456, Monsieur Miányáng respecta scrupuleusement les consignes en arrêtant la chaine puis en pénétrant dans le sas de décontamination où il enfila une combinaison étanche. Ceci fait il se dirigea directement vers la machine incriminée, toujours sous le regard attentif des observateurs étrangers à quelques mètres au dessus de lui.

    Dans la salle pressurisée en contrebas, Monsieur Miányáng transpirait sous son masque : ne pas se tromper, ne rien faire tomber, ne pas trembler, ne pas penser aux regards des autres, ne pas penser à sa femme. Le toit de verre permettait à tous ceux qui l’observaient depuis la passerelle de noter l’ensemble de ses mouvements. De là-haut, on pouvait voir que Monsieur Miányáng enchaînait les tâches avec autant de rigueur qu’un artiste martial reproduit des figures au Taï-Chi-Chuan.

    Pourtant il avait déjà commis une erreur : en raison du stress qu’il éprouvait, il ne s’était pas rendu compte qu’il n’avait pas hermétiquement fermé sa combinaison. Un tout petit passage de rien du tout et pourtant ce détail important passa inaperçu aux yeux des observateurs en costume sombre situés sur la plateforme.

    Monsieur Miányáng était porteur d’une bactérie, organisme microscopique, dont l’ADN avait déjà muté sous l’effet de la pollution ambiante. Une toute petite chose invisible à l’œil nu qui serait, comme ses cousines responsables de la tuberculose de la peste ou du choléra, hautement pathogène pour le genre humain. Il lui suffisait juste de rencontrer un milieu propice à son développement. Ce qu’elle trouva dans la composition du produit fabriqué dans cette usine.

    Si les contrôles qualité n’avaient pas été uniquement virtuels le lot d’ASMORAX numéro C84-12-GTH ne serait jamais arrivé sur le marché mondial. La molécule produite ce jour-là ne se serait pas retrouvée dans un aérosol destiné à un asthmatique quelque part en France et le sort de l’humanité aurait été bien différent.

    Chapitre I

    Paris et la Région Parisienne connaissait un pic de pollution sans précédent. Les hôpitaux et les services d’urgence débordaient de personnes éprouvant des difficultés respiratoires importantes.

    A l’hôpital où elle travaillait Madeleine avait enchaîné deux gardes de suite pour remédier au manque de personnel et distribuait des ordonnances d’ASMORAX à tour de bras.

    Le chef de service, pneumologue de renom, ne jurait que par ce médicament depuis son séminaire à Hawaï six mois auparavant.

    À chaque prescription du produit, l’aide-soignante maugréait sur son sort, conspuant les Professeurs et autres grands pontes qui jouaient au golf tous frais payés par les labos à l’autre bout de la planète tandis que le petit personnel se tapait des gardes, enchainant les heures, pour payer la cantine des mômes et la cotisation du club de foot.

    Des heures... Aujourd’hui encore il fallait oublier de suite l’espoir de rentrer chez soi de bonne heure. La salle d’attente était blindée de monde. Un microcosme de la France, dans sa diversité, se pressait ici attendant la venue d’un médecin.

    Parmi tous ces gens, un seul se démarquait vraiment par son attitude, utilisant sans vergogne son téléphone portable dans lequel il parlait très fort. L’énergumène pestait contre les trois heures de son temps précieux perdues aux urgences, râlait contre ses poumons en feu et sa souffrance que personne ici ne semblait disposer à soulager. Il voulait être guéri rapidement, son téléphone portable arrivant bientôt à court de batteries. Indifférent aux nourrissons râlant dans leur couffin, insensible aux enfants aux yeux rougis et à la respiration sifflante il ne pensait qu’à sa petite personne, attendue après-demain à Cupertino, en Californie.

    Le petit homme détestait les gens, les enfants, les animaux et, par-dessus tout, il exécrait les hôpitaux. Cet endroit le rendait anxieux, mal à l’aise. Pourtant, hypocondriaque comme il l’était, il avait délibérément choisi de se rendre ici plutôt que se contenter d’une simple visite chez son médecin traitant. Un type agréable que ce docteur Klein mais incapable à ses yeux de lui prescrire autre chose que du paracétamol et des anxiolytiques. Là, cette fois, c’était bien plus grave, le petit homme en était convaincu, seul un spécialiste saurait poser le diagnostic approprié.

    C’est évidemment dans le but de calmer ses angoisses qu’il utilisait sans vergogne son portable au beau milieu de la salle d’attente bondée de l’hôpital pour communiquer avec sa secrétaire :

    — Oui, ben ces cons-là me font traîner depuis trois heures avec…

    Il jeta un œil sur la foule autour de lui:

    —… un ramassis de tuberculeux, d’ivrognes et de je-ne-sais-quoi de je ne sais quel pays à la con. Bref, vous avez le prime-time avec machin, le mec au nom imprononçable de chez Acer qui vient vendre sa soupe. Ça, c’est demain à 20h00. Vous merdez pas comme l’autre fois !

    —…

    — Taisez-vous, vous avez merdé ! Bon, après c’est le comité de rédaction, envoyé Dugland, là, le crétin du 635…

    —… Oui, Corre, c’est ça ! Bon, lui au COMRED, c’est le moins con du lot. Moi je serais rentré pour dans deux jours. Attendez, y’a une bonne femme qu’arrive… Ah, non, c’est pas pour moi. Bon, vous avez noté tout ça ? OK, je vous ai envoyé un mail qui récapitule l’ensemble. Merdez-vous pas !

    —…

    Il raccrocha et vint s’accouder au comptoir d’accueil :

    — Oui, bon, ça fait trois plombes que je suis là, c’est quand qu’on s’occupe de moi ? Je pensais qu’il y avait au moins une personne ici qui reconnaîtrait mon nom, qui serait flattée de m’avoir pour patient…

    — Désolée, Monsieur, mais je ne vous connais pas.

    — Mais enfin, Madame, je suis le présentateur vedette de la chaîne Global News European. Vous devez certainement me connaître !

    — Je suis navrée, Monsieur, mais avec les gardes et tout ça j’ai pas vraiment le temps de regarder la télé…

    — C’est bien dommage, vous y gagneriez ma petite dame ! En plus, si vous lisiez un peu, vous sauriez qui je suis sans pour autant regarder mes émissions. J’ai fait deux fois la couverture de Télé Loisirs et une fois Télérama. Enfin, bon, je suis là depuis huit heures ce matin et je suis pas venu pour vous raconter ma vie. Il est onze heures et j’ai du travail, moi ! Dites-moi donc mon petit quand allez-vous vous intéresser à moi ?

    Madeleine soupira d’un air lassé, se saisit d’un dossier puis tourna les talons sans même prendre la peine de répondre à cette espèce de m’as-tu-vu prétentieux qui, vexé, retourna se rasseoir, décrochant à nouveau son portable pour se plaindre à qui voulait bien décrocher. Il aurait tant aimé croiser le fer avec cette bonne femme, lui qui prenait toujours beaucoup de plaisir à affirmer sa supériorité de mâle.

    Finalement lassée de ses couinements, Madeleine s’approcha de lui et le fit entrer dans une petite salle de soins. Juste pour se détendre un peu, elle le fit mettre en slip. Le petit bonhomme, sans son armure, se trouvait ainsi à la merci de cette femme en blouse rose. Ce qui eu pour effet de lui faire perdre de sa superbe.

    Il resta ainsi, attendant la venue de l’interne chargé de l’examiner. Ce dernier, Simon, parut surpris de trouver le patient en sous-vêtements mais ne fit aucun commentaire à ce sujet. Il ausculta longuement l’homme, écoutant ses poumons sifflants. Lui aussi aurait droit à son petit vaporisateur d’ASMORAX. Simon rédigea l’ordonnance, pas plus de trois pulvérisations par jour, apposa

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